Damas a déclaré avoir été informée d’avance par les Etats-Unis
des frappes aériennes contre les positions de l’Etat islamique en territoire syrien. Précédemment le Pentagone a annoncé que les Etats-Unis et plusieurs pays arabes avaient attaqué les jihadistes dans les régions de Raqa (nord de Syrie), en éliminant des dizaines d’islamistes ultra-radicaux.
La situation est commentée par le général syrien Yahia Suleïman :
« Les agences informationnelles rapportent une information exacte. L’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU a en effet averti la partie syrienne des plans de Washington de porter des frappes contre les positions de l’Etat Islamique en Syrie. Cela s’inscrit entièrement dans les exigences de Damas au sujet de telles actions. La Syrie n’est pas opposée aux frappes contre les jihadistes. Le principal est que ces actions soient concertées avec la direction du pays. En ce cas une concertation a eu lieu, et ces attaques peuvent être perçues positivement. »
Par ailleurs, c’est le MAE de Russie qui a réagi aux frappes américaines. « De telles actions peuvent se dérouler exclusivement dans le cadre du droit international. Cela prévoit d’obtenir un accord nettement exprimé du gouvernement de Syrie ou d’adopter une décision respective du Conseil de Sécurité de l’ONU, et non informer formellement des frappes », indique le département diplomatique dans sa déclaration.
En même temps les Etats-Unis parlent toujours de leur intention de renverser le régime de Bachar al-Assad, rappelle l’orientaliste Viatcheslav Matouzov :
« Parallèlement aux frappes contre les positions des jihadistes de l’Etat islamique les Américains décident de financer, d’armer et de former des combattants de la soi-disant opposition syrienne modérée. Ces processus auront un caractère durable. Par là même les Etats-Unis entendent renforcer leur pression sur le régime de Bachar al-Assad. Tandis que les frappes contre les positions des jihadistes peuvent sous peu se transformer en celles contre l’armée syrienne. Puisque c’est précisément le renversement des autorités à Damas, et non l’extermination de l’Etat Islamique, qui est le grand objectif des Etats-Unis. »
Pour cette raison à Moscou et dans d’autres capitales on va suivre maintenant très attentivement les actions des Américains et de leurs alliés. On a beaucoup de difficulté de croire dans le sérieux des intentions affichées par Washington de combattre l’extrémisme. Ne serait-ce que parce que jusqu’à présent ces mêmes extrémistes étaient les alliés les plus sûrs des Américains en matière de redécoupage du « Grand Proche-Orient » d’après les dessins américains.