A La Mecque des musulmans pèlerins dénoncent les crimes commises par le groupe Daech (EI)

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A La Mecque des musulmans pèlerins dénoncent les crimes commises par le groupe Daech (EI)

"L'islam n'a rien à voir avec les actions de l'EI", affirme Alan Abdallah, un pèlerin kurde irakien, en qualifiant ce groupe extrémiste de "virus qui menace le monde entier".

Le groupe Daech (EI), qui contrôle de vastes territoires à cheval entre la Syrie et l'Irak, est accusé d'avoir commis des massacres et des exactions contre des soldats et des civils. Il a, en outre, revendiqué la décapitation de deux journalistes américains et d'un travailleur humanitaire britannique.

Des centaines de milliers de pèlerins continuaient mardi de se rassembler à La Mecque pour le hajj, pèlerinage annuel . L'Arabie saoudite fait partie de la coalition internationale initiée par les Etats-Unis qui mène des frappes aériennes depuis la semaine dernière contre l'EI en Syrie. Des combattants kurdes sont aussi mobilisés contre les rebelles de l'EI.

"L'EI commet des actes terroristes en égorgeant des gens et en créant le désordre", dit un autre pèlerin à La Mecque, Shawkat Ahmed Qader. "L'islam est loin de leurs actes et de leurs croyances", ajoute ce quinquagénaire en se lamentant de la situation au Kurdistan. "Nous avons d'un côté (les rebelles) de l'EI, de l'autre des avions américains qui les bombardent. Nous aspirons à la sécurité".

De son côté, un pèlerin syrien de la région d'Alep, arrivé à La Mecque via la Turquie où il s'est réfugié il y a plusieurs mois, se montre critique à l'égard de la coalition et des Etats-Unis plus de trois ans après le début de la guerre déclenchée par des groupes insurgés en Syrie.

"Nous espérions qu'une telle coalition mette fin à l'oppression contre le peuple syrien et ne frappe pas seulement l'EI et d'autres groupes", dit Mohammed, visiblement nerveux, qui préfère ne donner que son prénom.

La semaine dernière, l'émir du Qatar, dont le pays soutient des groupes armés en Syrie, a indiqué que l'objectif immédiat de la coalition était de mettre en déroute les mouvements extrémistes mais qu'à long terme, il fallait "punir" le régime impopulaire de Bachar al-Assad.

- L'islam, pas de "fanatisme" -


A La Mecque, une Française du nom de Petra, qui se fait appeler Nour depuis sa conversion à la religion musulmane, explique que l'islam auquel elle croit n'est "pas un islam de fanatisme".

Lorsqu'on lui demande ce qu'elle pense des bombardements de la coalition, cette femme, la quarantaine bien passée n'est pas tendre à l'égard des alliés.

"C'est inadmissible", dit-elle. "On essaie de nous faire croire des choses qui ne correspondent pas forcément à la réalité", ajoute-t-elle en rappelant l'exemple de "l'Irak" en 2003 lorsque les Etats-Unis avaient fait état de la présence d'armes de destruction massive pour justifier leur intervention.

Selon elle, "il y a actuellement une volonté de faire en sorte que les gens aient peur de l'islam". Elle avoue cacher sa religion dans ses activités professionnelles. "C'est impossible. Si je porte le voile, je ne peux pas travailler".

Et de conclure: "L'islam tel qu'il était vécu à l'époque du prophète n'a rien à voir avec ce qu'on nous fait croire aujourd'hui. C'est vraiment un islam de l'amour, c'est un compagnonnage, c'est ça le vrai islam, c'est ça qu'il faut chercher". Sa remarque suscite des hochements de têtes et des sourires parmi d'autres pèlerins français.

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