Un haut commandant du PKK estime qu’après la défaite de Daech devant les portes de Kobani, la Turquie attend que la ville s’effondre de l’intérieur.
Selon le quotidien Al-Charq al-Awsat, le numéro deux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Cemil Bayik a déclaré que l’objectif d’Ankara est de faire réalisé sa proposition concernant l’envoi des forces de la soi-disant Armée syrienne libre (ASL, opposition) à Kobani, pour que la ville qui a longtemps résisté aux terroristes de Daech s’effondre de l’intérieur. Cemil Bayik a déclaré : « Les hommes de l’ASL étaient déjà présents à Kobani pour faire la guerre contre les Kurdes, mais le président turc Recep Tayyip Etrdogan veut envoyer à Kobani d’autres unités de l’ASL qui ont des relations très proches avec l’armée turque, pour que ces forces réalisent les politiques d’Ankara dans cette région kurde de la Syrie. Néanmoins, aujourd’hui tout le monde connaît le jeu des Turcs. »
Le numéro 2 du PKK a ajouté que la Turquie a ses propres éléments tant parmi les membres de Daech que de l’ASL. Il estime que le gouvernement d’Ankara entre dans un jeu très dangereux, mais n’obtiendra aucun succès, car la résistance des Kurdes à Kobani a trouvé une dimension internationale et le jeu de la Turquie ne pourra pas la faire briser. Il a estimé que la Turquie soutient les terroristes de Daaech plus que les pays comme la Jordanie, l’Arabie saoudite ou le Qatar. D’après Cemil Bayik, il est vrai que l’Arabie saoudite et le Qatar soutiennent financièrement les terroristes de Daech, et que la Jordanie leur offrent une aide politique, mais la Turquie les derrière les terroristes de Daech et leur offrent tous ses moyens politiques, militaires et financiers.
Par ailleurs, le journal turc Hurriet a écrit que le Moyen-Orient est aujourd’hui le théâtre de l’application d’un plan qui déterminera le sort des millions d’habitants de la région pour plusieurs décennies, et il est possible que dans ce processus certains Etats de la région soient effacés de la carte en tant qu’entité étatique. D’après le journal turc, si la Turquie avait été membre à par entière de l’Union européenne, elle aurait devenue un allié stratégique réelle de l’Europe et des Etats-Unis, mais ce n’en est pas le cas aujourd’hui. Par conséquent, la position adoptée par les Etats-Unis quant aux événements de Kobani montre que les Etats-Unis souhaitent des changements au niveau du leadership politique de la région, et que la Turquie pourrait faire partie des changements souhaités par la maison Blanche.