Au moins 27 personnes sont mortes et 222 autres ont été blessées vendredi dans un attentat revendiqué par le groupe Daech contre une mosquée chiite au Koweït. L'attaque a été perpétrée dans la mosquée Al-Imam al-Sadeq, à Koweït City.
Un jeune kamikaze a fait sauter sa charge à l'intérieur de la mosquée où plus de 2000 fidèles étaient rassemblés. Dans un communiqué, la "Province de Najd", qui s'est récemment manifestée comme la branche saoudienne de Daech, affirme qu'un kamikaze a perpétré l'attentat contre une mosquée chiite connu.
Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KUNA, le ministère de l'Intérieur a indiqué que 222 autres personnes avaient été blessées. Il a aussi annoncé que des suspects avaient été arrêtés pour être interrogés, sans préciser leur nombre ni donner plus de détails.
Un député koweïtien, Khalil al-Salih, qui se trouvait dans la mosquée bondée au moment de l'attaque, a raconté que les fidèles étaient prosternés lorsque le kamikaze est entré et a déclenché sa charge. Le plafond s'est effondré, des murs se sont écroulés.
"C'était un jeune, d'une vingtaine d'années, je l'ai vu de mes propres yeux", a-t-il dit. "L'explosion a été vraiment violente", a-t-il ajouté.
L'émir sur place
La télévision koweïtienne a montré l'émir du Koweït, le cheikh Sabah al-Ahmed al-Sabah, qui s'est rapidement rendu sur les lieux de l'attentat, visiblement ému au milieu des décombres. Il a plus tard indiqué que cet attentat était "une tentative désespérée et diabolique de s'en prendre à l'unité nationale du Koweït", pays où les chiites représentent environ un tiers du 1,3 million de citoyens.
"Le Koweït demeurera une oasis de paix pour toutes les classes de la société et tous les groupes religieux", a assuré pour sa part le ministre koweïtien de la Justice, Yaqoub al-Sanea.
De son côté, le principal leader religieux sunnite du pays, cheikh Ajeel al-Nashmi, a jugé que l'attaque était "un acte criminel visant à semer les graines de la discorde", mais que "chiites et sunnites feront assurément échouer la conspiration des terroristes".
Comités de sécurité
Après une réunion d'urgence, le gouvernement a indiqué avoir placé toutes les forces de sécurité en état d'alerte et décrété pour samedi une journée de deuil national. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner ce fléau", a indiqué le gouvernement dans un communiqué, se disant prêt "à une confrontation totale et inexorable avec ces terroristes".
Un militant chiite, Abdulwahed Khalfan, a indiqué de son côté que des comités composés de citoyens s'étaient formés pour renforcer les contrôles de sécurité à l'entrée des mosquées.
Il s'agit de la première attaque visant un lieu de prière fréquenté par des chiites dans ce riche émirat pétrolier à majorité sunnite. La "Province de Najd" avait revendiqué en mai deux attentats meurtriers contre les chiites en Arabie saoudite. Mais c'est le premier attentat-suicide contre une mosquée chiite dans ce petit Etat pétrolier du Golfe Persique.
Mardi dernier, Daech a exhorté ses partisans à intensifier les attaques durant le mois du ramadan contre les chrétiens, les chiites et les sunnites qui refusent de soutenir la "rébellion".