Ils s'accrochent aux cercueils, crient des slogans ou pleurent, simplement. Mardi, familles et proches ont rendu un dernier hommage poignant aux victimes de l'attentat suicide contre les manifestants qui a fait au moins 32 morts près de la frontière syrienne.
Vingt-cinq cercueils enveloppés dans un drap rouge ont été alignés dans la cour d’une mosquée de Gaziantep, à quelques dizaines de kilomètres de Suruç, dont le centre culturel a été la cible de l'attaque attribuée par les autorités turques au groupe Daech. Sur chacun d'eux, une feuille portant le nom d'une victime.
Tout autour se sont regroupés des centaines de parents et d'amis des jeunes militants de la cause kurde visés par l'attentat. Parmi eux, une femme sanglote bruyamment en saisissant celui du fils qu'elle vient de perdre. D'autres cachent leur douleur aux photographes, dont celui de l'AFP, en enfouissant leur visage dans les linceuls.
La plupart des victimes sont âgées d'une vingtaine d'années à peine. A 17 ans, Pirinc Okan, originaire de la ville méridionale d'Antakya, était probablement le plus jeune d'entre eux, ainsi que l'écrit le quotidien Hürriyet.
Dans un autre cercueil, un étudiant de la prestigieuse école des Beaux-Arts d’Istanbul. Plus loin, celui d'un professeur d'anglais de 28 ans, venu de l'extrême sud de la Turquie.
L'émotion des proches des victimes domine, mais leur colère ne tarde pas à déborder.
Les proches des victimes s'en prennent au gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, accusé de ne pas avoir assez sévi contre ce groupe radical.