La réunion tant attendue du Conseil de paix et de sécurité, (CPS), de l'Union africaine, sur le Burundi, a, finalement, débouché sur une nouvelle impasse.
Face au refus de Bujumbura de toute intervention militaire, sur son sol, aucune majorité ne s'est dégagée, pour imposer une quelconque décision.
«Sur le Burundi, nous finaliserons le document, demain». Les traits tirés, à presque minuit, après cinq heures de réunion, le commissaire Paix et sécurité, (CPS), de l’Union africaine, (UA), Smaïl Chergui, n’a pas été en mesure de dire plus que ces quelques mots à la presse, sur le cas du Burundi. La séance, très attendue, du Conseil de paix et de sécurité, qui se tenait, à Addis-Abeba, jeudi 29 janvier, n’a, donc, pas permis aux Africains de se mettre d’accord sur une position commune, comme l’espérait la commission.
La force de 5.000 hommes, qu’avait préconisée ce même CPS, le 17 décembre dernier, la Mission africaine de protection et de prévention, au Burundi, (Maprobu), est devenue difficile à mettre en œuvre, depuis que Bujumbura l’a dénoncée, comme une force d’invasion. Membre, réélu au CPS, la veille, le Burundi a pu plaider sa cause, pendant cette réunion fermée à la presse, avant de devoir se retirer, pour laisser le conseil délibérer, sur son cas.
«Nous avons donné notre point de vue : nous refusons toute intervention militaire, sur notre sol, affirmait le ministre burundais des affaires étrangères, Alain-Aime Nyamitwe, alors que le reste du CPS était, encore, en train de délibérer. On peut discuter de l’envoi d’observateurs. Mais, dans ce cas, il faudrait qu’ils surveillent, aussi, la frontière avec le Rwanda, où sont recrutés les rebelles».
L’idée, appuyée par la commission, d’envoyer cette force, au Burundi, a, peut-être, été jugée un peu trop audacieuse, l’un des principes des opérations de maintien de la paix étant, habituellement, l’accord du pays hôte. Dans le cas contraire, une telle opération risque d’aboutir à des affrontements et à la mort de soldats de maintien de la paix – un résultat, à l’opposé de l’objectif recherché.
Cette Maprobu, sans consentement de Bujumbura, n’a, en tout cas, pas convaincu tous les Etats membres de l’UA. Le Président gambien, Yayah Jammeh, a, ainsi, confié, en marge de la réunion, que plusieurs de ses homologues étaient hostiles à cette initiative, tant que le Burundi la refusait.
Il reste, encore, deux jours de Sommet de l’Union africaine, (UA), pour que les chefs d’Etat et de gouvernement rediscutent de la Maprobu. Mais, ni un consensus, ni, a fortiori, la majorité requise des deux-tiers des membres du CPS, pour passer outre le refus de Bujumbura, ne paraît, aujourd’hui, à la portée de la commission. On s’achemine, plus vraisemblablement, vers une solution de compromis, encore, à définir.