Après un début de semaine morose, les cours du pétrole ont fortement monté mercredi, les investisseurs s'autorisant à croire à des mesures concertées entre grands pays producteurs pour limiter leur offre, à la suite de propos jugés encourageants de l'Iran.
Au lendemain d'une baisse d'environ un demi-dollar, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a pris 1,62 dollar à 30,66 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Déjà en hausse à l'ouverture new-yorkaise, le marché pétrolier a accéléré après des propos de l'Iran, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est dit prêt à soutenir toute mesure visant à stabiliser le marché, au lendemain d'un accord de gel de la production entre les deux plus gros producteurs mondiaux, l'Arabie saoudite et la Russie.
Le marché récompense l'Opep de parvenir à se rassembler un minimum, même si l'on ne sait toujours pas ce que l'Iran va accepter de faire, a jugé John Kilduff, d'Again Capital.
Bijan Namadar Zanganeh, ministre iranien du Pétrole, a tenu ces propos à l'occasion d'une réunion à Téhéran avec ses homologues irakiens, vénézuélien et qatari, au moment où les doutes règnent sur l'attitude que va prendre la République islamique face à l'accord de mardi, également conclu par Caracas et Doha.
Le simple fait qu'il puisse y avoir cette réunion, cela ouvre la voie à un accord plus ambitieux à l'avenir, a commenté M. Kilduff. C'est pourquoi on a assisté à ce rebond même si, pour le moment, on ne voit pas de vraie réponse à la surabondance de pétrole.
Le niveau élevé de la production, que ce soit aux Etats-Unis, au sein de l'Opep dominée par l'Arabie saoudite, ou en Russie, a largement contribué à faire baisser les cours de deux tiers depuis la mi-2014 pour les faire tomber au plus bas depuis 2003 lors des dernières semaines.
Dans ce contexte, la position de l'Iran est cruciale, car le pays a peu de raison d'accepter de geler - sans parler de réduire - sa production au moment où il s'apprête à faire son retour sur le marché pétrolier international à la suite de la levée de sanctions sur son programme nucléaire.
Ce sont également des déclarations faites auparavant par Mehdi Asali, représentant de l'Iran au sein de l'Opep, qui semble appropriées à la situation, a jugé Tim Evans de Citi.
Il rapportait que le responsable iranien avait déclaré que son pays n'avait pas à participer à un processus de réduction de l'offre, puisqu'il n'avait pas joué de rôle dans la surabondance actuelle.