Le Parlement israélien a voté lundi une loi qui permettra au régime hébreu de s'approprier des centaines d'hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, dénoncée par l'OLP comme "une entrave à la paix".
date de publication : Tuesday 7 February 2017 10:46Code d'article: 259358
Le Parlement israélien légalise les colonies illégales
La loi, approuvée par 60 députés et rejetée par 52, a été adoptée en troisième et dernière lecture, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a informé l'allié américain du débat sur cette question.
L'Organisation de libération de la Palestine a accusé cette loi de "légaliser le vol" de terres palestiniennes, estimant dans un communiqué que "l'entreprise de colonisation sioniste est une entrave à la paix et à la possibilité d'une solution à deux Etats".
S'exprimant après le vote, Bezalel Smotrich du Foyer juif, parti nationaliste religieux qui fut l'un des instigateurs du projet, s'est félicité de l'élection du président américain Donald Trump "sans lequel la loi ne serait pas probablement passée".
Quelques heures plus tôt, le chef de l'opposition et du parti travailliste, Isaac Herzog, avait dénoncé une "loi abjecte" qui "annexerait des millions de Palestiniens" et exposerait selon lui les soldats et hommes politiques israéliens à des procès aux tribunaux criminels internationaux.
Le ministre des Sciences et de la Technologie, Ofir Akounis, du parti de droite Likoud de M. Netanyahu, lui avait rétorqué que "toute la terre d'Israël appartient au peuple juif. Ce droit est éternel et incontestable".
Le vote de ce texte, approuvé en première lecture en décembre, paraissait incertain compte tenu des dissensions qu'il suscite mais aussi du message adressé par la Maison Blanche après une rafale d'annonces d'Israël en faveur de la colonisation.
A Londres, M. Netanyahu a indiqué avoir informé l'administration de M. Trump du projet et que le vote aurait bien lieu le jour même. "On ne prend pas ses amis par surprise, on les informe. C'est ce que j'ai fait", a-t-il dit, cité par les médias locaux.
- 'Réduire les perspectives de paix' -
La Maison Blanche était sortie jeudi de deux semaines de silence pour freiner les ardeurs israéliennes.
Depuis le 20 janvier et l'investiture de Donald Trump, présumé bien plus favorable que son prédécesseur Barack Obama, Israël a procédé à cinq annonces de colonisation portant sur plus de 6.000 nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires palestiniens occupés.
Le message de la Maison Blanche a été interprété comme signifiant au régime sioniste qu'il ne pouvait pas préjuger des intentions américaines et saper l'action diplomatique future de l'administration Trump.
Une grande partie de la communauté internationale considère la colonisation comme un obstacle à la paix entre Israéliens et Palestiniens, en conflit depuis près de 70 ans.
Pour elle, la loi favorise encore plus l'entreprise de colonisation, éloignant davantage la création d'un Etat palestinien indépendant, solution de référence internationale au conflit.