La FINUL ne sera pas la garde frontalière d’Israël

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La FINUL ne sera pas la garde frontalière d’Israël

Les stratagèmes des États-Unis et d’Israël pour dénaturer la mission de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), qui, en sus de l’exécution de son mandat d’origine, doit contrôler la cessation des hostilités au sud du Liban, sont tombés à l’eau.

Le journal arabe Al-Akhbar, publié à Beyrouth, rapporte que Washington n’est pas arrivé à convaincre les représentants des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU de modifier la mission de la FINUL, qui devrait être renouvelée pour une période de six mois. Les pays européens, dont la France, refusent que la FINUL joue le rôle de garde-frontière des territoires occupés par Israël.

Ces mois derniers, le régime d’Israël a fait flèche de tout bois pour persuader les pays tiers du danger que représentaient les agissements de la Résistance libanaise aux frontières du Liban, allant à l’encontre de la résolution 1701 de l’ONU qui impose une zone tampon dans le sud du Liban. Pourtant, ce même régime viole quotidiennement l’espace aérien, terrestre et maritime du Liban et a érigé tout au long de la bande frontalière avec la Palestine occupée des tours de surveillance et des caméras.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri (G), avec le commandant de la FINUL, le général irlandais Michael Beary, au centre, lors d'une visite au siège de la FINUL dans le sud du Liban, à Naqura, le 21 avril 2017. ©AFP

 

Début juin 2017, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a visité le nord de la frontière israélienne avec le Liban, accompagnée de responsables de l’armée israélienne qui ont voulu lui faire croire que la FINUL ne faisait pas son travail et craignait d’affronter le Hezbollah. Pendant la visite, le général de division Aviv Kochavi, chef d’état-major adjoint de l’armée israélienne, et le commandant de la FINUL ont eu un échange vif et tendu. Ce dernier a dit à Haley que la situation à la frontière était stable et n’exigeait pas davantage d’interventions.

Malgré tout, le régime de Tel-Aviv a cherché des noises en redoublant la pression sur l’Occident pour faire de la FINUL son « vassal », la sonnant dès qu’il jugerait qu’un agissement menace la sécurité aux frontières israélo-libanaises.

D’autre part, il a compté sur le soutien de l’administration Trump pour imposer sa demande au Conseil de sécurité de l’ONU. Si la FINUL ne peut pas contrecarrer la menace du Hezbollah contre Israël, sa présence est inutile, avait déclaré le président américain.    

L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a fait publier une dépêche dans The Wall Street Journal sur les attentes d’Israël vis-à-vis de la FINUL, qui énumère les changements souhaités : 1. Augmentation de la présence des forces de maintien de la paix dans les villages du sud du Liban ; 2. Autorisation accordée à la FINUL par le Conseil de sécurité de contourner la résolution 1701 ; 3. Autorisation de démanteler toute organisation suspecte au sud du Liban.

Mais Israël est arrivé à bout de sa patience, poursuit le journal Al Akhbar, lorsque des zones de désescalade ont été créées au sud de la Syrie avec l’aval des États-Unis, car pendant deux mois, Israël tentait de ratifier un accord qui éloignerait les forces syriennes et leurs alliés des frontières du Golan occupé, sous prétexte de la menace du Hezbollah et de l’Iran. Le voyage du Premier ministre Netanyahu en Russie, qui consistait à persuader Vladimir Poutine de remanier l’accord au sud de la Syrie, s’inscrivait peut-être dans le même cadre.

L’Europe, avec à sa tête la France, s’est catégoriquement opposée à toute altération de la mission de la FINUL. L’Allemagne, l’Espagne et la Suède, entre autres, n’ont fait que suivre le chef de file.

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