Père des bombes : quel message pour Israël?

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Père des bombes : quel message pour Israël?

Le commandant de la force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique a annoncé, vendredi 15 septembre, sur un plateau télévisé la présence dans l'arsenal iranien du "père des bombes". Les analystes reviennent sur cette révélation et le message qu'elle a à délivrer dans un contexte d'extrême tension avec Israël. 

Le commandant de la force aérospatiale,le général Ali Hadji-Zadeh. ©IRIB

Le commandant de la force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique, le général Ali Hadji-Zadeh, a annoncé samedi, sur IRIB, que l'Iran disposait "d'une bombe conventionnelle de 10 tonnes", bombe de conception nationale qui peut être larguée à partir d’un avion Iliouchine. Le général iranien a tenu à souligner la puissance de cette bombe qu'il qualifie de «père de toutes les bombes». Si les États-Unis ont à leur disposition MOAB (GBU-43), la «mère de toutes les bombes», l'Iran possède, lui, «le père de toutes les bombes», a affirmé le commandant en chef du département aérospatial du CGRI. 

Une bombe de 10 tonnes est une charge très importante et le seul avion Iliouchine capable de la transporter est un Iliouchine Il-76 spécialement adapté, un avion de transport militaire de fabrication russe.

Avion Il-76. (Photo d'archives)

Les propos du général Hadji-Zadeh interviennent dans un contexte d'extrême tension où Israël, depuis l'échec de ses plans "syriens", ne cesse de menacer d'entrer en guerre contre la Syrie. Il y a deux semaines, l'aviation sioniste a tiré des missiles contre un centre de recherche de l'armée syrienne, dans la périphérie de Hama, provoquant la mort de deux soldats syriens et la destruction de ce que son ex-chef du renseignement de l'armée, Amos Yadlin, a qualifié de lieux destinés à armer le Hezbollah de "capacité de nuisance chimique et biologique". Une première, puisque depuis le début de la guerre, le régime israélien s'était contenté de viser les convois qui, selon sa version,"acheminait des armements à destination du Hezbollah". 

Pour les experts de la question qui relèvent la concomitance de cette frappe et la tenue des exercices militaires d'envergure sur le front nord israélien, une chose est sûre : après la quasi défaite de Daech et des groupes takfiristes sur quoi Israël comptait depuis 2011 pour faire avancer ses plans expansionnistes en Syrie, l'armée israélienne se prépare à la guerre sans toutefois être sûr de la victoire: L'état-major israélien sait parfaitement que les frappes aériennes ne pourraient contrer les "guérilleros libanais, irakiens, afghans qui agissent sur l'ordre des conseillers militaires iraniens en Syrie".

Pour les vaincre, il faudrait lancer une action militaire directe. Mais l'enlisement américain au Vietnam, ou encore la défaite saoudienne au Yémen sont là pour pousser les généraux israéliens à réfléchir deux fois avant de passer à l'acte. Une armée régulière, comme l'est le "Tsahal" ne saurait vaincre des "forces asymétriques" aguerries que sont celles du Hezbollah et de ses compères. L'armée israélienne n'a même pas pu venir à bout des "commandos du Hamas" lors de son incursion de 2014 à Gaza. Reste aux Israéliens, "le plaisir", ô combien éphémère, d'exposer de temps à autre, des armements censés "intimider l’ennemi". Mais même cette manœuvre d'intimidation, et on revient là au discours du général iranien, perd tout son poids, quand on pense que le sol israélien est exposé aux missiles du Hezbollah et que des "mégas bombes" ne sont pas si rare que çà dans les arsenaux de la "Résistance"! 

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