« Le président américain Donald Trump n’essaie pas de provoquer une guerre avec l’Iran, mais il se trompe sérieusement en croyant pouvoir faire pression sur Téhéran pour renégocier l’accord nucléaire de 2015. » C’est ce qu’a déclaré à Sputnik l’ancien responsable de la CIA Philip Giraldi.
« Trump croit clairement qu’exercer une pression accrue sur l’Iran le forcera à faire de nouvelles concessions sur ses missiles balistiques et son influence dans la région, ce qui n’a rien à voir avec les armes nucléaires », prétend l’ancien agent de la CIA Philip Giraldi.
« Cependant, Trump n’a pas apprécié les convictions inébranlables des dirigeants de Téhéran et du peuple iranien sur la question », a-t-il affirmé.
Selon Giraldi, le président américain a une idée fallacieuse du gouvernement et du peuple iraniens : « Il s’imagine qu’ils sont susceptibles d’abandonner ce qu’ils considèrent comme des intérêts vitaux pour la sécurité nationale. »
« Bien que Trump ne veuille pas une guerre, il ne se rend pas compte que sa position intransigeante contre Téhéran est un instrument entre les mains des ennemis de l’Iran — Israël et l’Arabie saoudite — dans la région et de leurs alliés politiques aux États-Unis — les faucons du Congrès —, qui voulaient attirer les États-Unis dans une guerre de grande ampleur avec l’Iran », avertit Giraldi.
« J’imagine que la Maison-Blanche augmentera progressivement la pression sur les Iraniens si le gouvernement iranien ne cède pas dans les deux prochains mois à cause des sanctions et des patrouilles agressives dans le détroit d’Hormuz », prétend l’ancien-officier de la CIA.
« Toute décision de Trump d’approuver une présence plus durable des forces armées américaines au large des eaux iraniennes conduirait presque inévitablement à un incident réel ou simulé qui pourrait rapidement dégénérer en une crise sérieuse ou une guerre à grande échelle », prédit-il.
« Cependant, rien n’indique que Trump ait réfléchi aux conséquences d’une guerre ou d’une confrontation durable avec l’Iran ni à la façon de gagner un conflit à grande échelle avec Téhéran », a indiqué M. Giraldi.
« Quant à ce qui se passerait au lendemain d’une guerre éventuelle, je ne pense pas que le président américain comprenne ce que gagner ou perdre signifierait en réalité », a-t-il dit.
« Trump n’a pas donné de signe indiquant qu’il ait pensé à l’incapacité de l’armée américaine de mener à bien les conflits en cours en Afghanistan et en Irak malgré les nombreuses années d’engagement dans ces deux conflits », a rappelé M. Giraldi.