Les rebelles chrétiens liés aux milices anti-balaka ont massacré, le 10 octobre, 25 musulmans dans une mosquée à Kembé, dans le sud-est de la Centrafrique.
Abdul Rahman Bourno, président de l'Assemblée des cheikhs de Kembé, a déclaré vendredi que les rebelles avaient encerclé la mosquée, avant de la prendre d’assaut aux premières heures du matin. Il a ajouté que les assaillants avaient exécuté l’orateur de la prière de la mosquée et son adjoint.
Selon Russia Today, les responsables locaux ont déclaré cinq jours de deuil national après le massacre des musulmans de Kembé.
Pour la Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique, le gouvernement ne joue clairement pas son rôle. Ibrahim Hassan Frédé condamne ce silence. « Avec tout ce qui s'est passé à Kembé, les musulmans se sont fait massacrer dans une mosquée et personne n'en parle, dit-il, cité par RFI. Imaginez si ça s'était produit dans une église. Alors c'est pourquoi on se demande pourquoi il y a cette discrimination. »
La présidence, restée muette depuis le début de la semaine sur cette affaire, devrait faire une déclaration dans la journée de ce samedi.
Riche en ressources du diamant, la République de la Centrafrique est un pays pauvre où a éclaté, fin 2012, les violences et les affrontements entre les musulmans et les rebelles chrétiens.
Après une période d’accalmie relative en 2016, les accrochages ont repris depuis le début 2017.
Les anti-balaka font partie d’une milice extrémiste chrétienne formée sous la présidence de Michel Djotodia.
Les milices anti-balaka n’ont jamais dissimulé leur haine envers la communauté musulmane. Des mosquées et des maisons d’habitation appartenant aux musulmans ont déjà été saccagées par les milices anti-balaka au cours de ces dernières années.