Les forces de l’ordre ont réprimé les marches de l’opposition togolaise lors desquelles quatre personnes ont été tuées, mercredi 18 octobre, à Lomé et Sokodé. Les manifestants exigent une réforme de la Constitution pour limiter le mandat présidentiel.
À Sokodé (nord), deuxième ville du pays où des violences meurtrières avaient déjà éclaté la veille, trois personnes ont été tuées par balle, a déclaré le ministre de la Sécurité, le colonel Yark Damehame.
Dans la capitale Lomé, le gouvernement dénombrait en fin de journée un mort et plusieurs blessés par balle, ainsi qu’une soixantaine de personnes interpellées.
Mardi déjà, Sokodé, fief du Parti national panafricain (PNP, opposition) s’était embrasé après l’arrestation d’un imam proche du PNP. Les violences avaient fait quatre morts.
La coalition de l’opposition, qui avait appelé les Togolais à manifester, a dénombré deux morts, dont un enfant de 11 ans, et au moins 20 blessés graves dans la seule ville de Lomé.
Selon plusieurs témoignages, la situation restait très tendue mercredi soir dans les deux villes, quadrillées par un impressionnant dispositif de sécurité.
Des manifestants avaient dressé des barricades faites de briques, de pneus brûlés, de troncs d’arbre ou de carcasses de voitures et les boutiques sont restées fermées dans plusieurs quartiers de la capitale.
La police a notamment tiré à de nombreuses reprises avec des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène à Bé, secteur historique de l’opposition, d’où devaient partir les marches scandant la démission du président Faure Gnassingbé.
Mais pourquoi les gens manifestent-ils au Togo ? Luc Michel, géopoliticien, nous répond.