Russes, Américains et Jordaniens délaissent Israël

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Russes, Américains et Jordaniens délaissent Israël

La trêve dans le sud-ouest de la Syrie sur laquelle la Russie, les États-Unis et la Jordanie disent être tombés d'accord n'a pas fait que des heureux : en Israël, l'heure est à la consternation. 

Depuis quatre mois, pas un jour n'est passé sans que le régime israélien ne menace l'axe de la Résistance d'« action militaire préventive ». Les Israéliens, ces adeptes du discours « victimaire », disent avoir peur que l'Iran ou le Hezbollah ne s'installent définitivement, quelque part à Quneïtra ou à Qalamoun, soit aux portes du Golan, qu'occupe impunément et depuis des décennies Israël et qui une fois Daech éliminé, risque de lui échapper comme une anguille. La présence militaire iranienne, affirme Tel-Aviv, est une menace intolérable. De Washington à Moscou en passant par les capitales européennes, Netanyahu reprend la même antienne, sans penser un seul instant que l'on ne se trouve plus en l'an 2000 ou en 2006 ni même en 2013 et que depuis la victoire presque acquise de l'armée syrienne et de ses alliés en Syrie, Israël ne pèse plus grand-chose.  

Le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi. ©AFP

Au cabinet de sécurité d'Israël, le Premier ministre a décidé donc de se taire, faisant passer sous silence le triple coup de pied reçu de la part de « l'ami américain », du « partenaire russe » et du « bon voisin jordanien ». Signe de rage et de déception, le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, a annoncé à l’intention « des amis infidèles » qu’Israël « poursuivra ses raids contre le sol syrien » et qu’il « fera respecter ses lignes rouges » que sont « l’acheminement d’armes pour le Hezbollah » ou encore « tout raid anti-Israël dont l’origine se trouverait sur le territoire syrien ».

Tzachi Hanegbi a même affirmé que l’accord tripartite était loin de « satisfaire les exigences israéliennes concernent les agissements du Hezbollah et de l’Iran ».

Où veut en venir le ministre ?

Très clairement, les Américains et les Russes ne sont pas prêts à relever le défi insurmontable qu’est désormais la restriction du champ de manœuvre de l’axe de la Résistance en Syrie et que le régime israélien largement impliqué dans le projet de la création de Daech pour inciter à la guerre des religions a lamentablement échoué et qu'il n’a qu’à se débrouiller seul !

Les Israéliens ont très bien compris le message que Moscou et Washington tenaient à leur faire passer : C’est en plein voyage asiatique samedi au Vietnam et alors qu’il participait au sommet de l’Organisation pour Coopération économique Asie-pacifique que Trump a choisi de rencontrer brièvement Poutine et c’est encore là qu’ils ont émis un simple communiqué où ils mettent l’accent sur les efforts communs censés stabiliser la Syrie, surtout «  dans le sud-ouest syrien sur les frontières communes avec la Jordanie et Israël » et ce, sans souffler mot sur la présence des alliés de l’armée syrienne. C’est désormais l’Asie qui compte pour Trump et non pas, ou peu, le Moyen-Orient.   

Quant à la Russie, le lâchage était encore plus durement annoncé : Le porte-parole du Kremlin, M. Peskov  a appelé très solennellement Washington à  éviter d’internationaliser le dossier dit «  zone de désescalade au sud », ce qui signifie qu’il faut bien qu’Israël s’adapte au statu quo et se fasse à l’idée d’avoir sous son nez le Hezbollah.  

Reste à savoir quelle forme aura la foudre tant de fois promise par les Israéliens pour punir l’axe de la Résistance d’avoir voulu stopper la métastase sioniste. Le ministre israélien de la Coopération régionale n’a pas été trop précis là- dessus : « certes on ne cherche pas à créer des tensions en Syrie… mais on ne tolérera ni l’armement du Hezbollah ni le tir venu de la Syrie ». Bref, rien de trop original si ce n’est les mêmes actes stériles qu’Israël a commis depuis 2011 en Syrie et qu’il compte continuer.

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