Il est rare que l’on tresse des lauriers au vaincu, sur les tatamis et ailleurs, à moins qu’il y ait une plus grande gloire à tirer de la défaite que du triomphe…
Encensé par les autorités de son pays, notamment par le ministère des Sports qui l’a chaudement félicité pour avoir « pris position en faveur des valeurs humaines », Alireza Karimi Machiani, l’étoile montante de la lutte iranienne, était sur le point de terrasser son adversaire russe lorsque, au lieu de l’envoyer au tapis, il s’est couché à la surprise générale.
Alors qu’il était en passe, samedi dernier, de se qualifier pour les quarts de finale du prestigieux championnat du monde de la lutte libre, des moins de 23 ans, organisé à Bydgoszcz, en Pologne, ce jeune colosse a en effet jeté l’éponge sur ordre pour ne pas avoir à combattre contre un adversaire israélien.
C’est au moment où le cri de son entraîneur « Perd, Alireza » a sifflé la fin de la partie depuis le banc que le jeune espoir du sport iranien a capitulé, sans doute la mort dans l’âme, mais avec panache. Son nom vient ainsi s’ajouter à la liste des athlètes arabes ou persans qui ont eu la défaite glorieuse, en signe de leur plus vive protestation contre la politique d’apartheid d’Israël, ses violations massives du droit international et des droits de l’homme, et son impunité d’autant plus intolérable.
Rappelons que la République islamique d’Iran ne reconnaît pas la légitimité de l’Etat hébreu, interdisant formellement à sa fine fleur du sport de se compromettre en se mesurant à des Israéliens, lors des compétitions internationales.