Les généraux israéliens défiés par leurs homologues russes

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Les généraux israéliens défiés par leurs homologues russes

Le succès de la chasse syrienne à intercepter les missiles les plus sophistiqués d'Israël ( Ariha-1 et LORA) a terrorisé les généraux de l'armée israélienne. Tel-Aviv change peu à peu de discours et passe de sa menace apocalyptique à l'imploration.

Le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset, Avi Dichter. (Photo d'archives)

Interrogé par l'agence de presse russe Interfax, le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset, Avi Dichter dit n'avoir aucun problème avec "la présence militaire russe" en Syrie, mais que les Russes devront tout faire pour mettre l'Iran à la porte syrienne. Dichter est allé plus loin dans la flatterie "en se félicitant de ce que la Russie s'implante militairement en Syrie", mais a exigé le soutien de Moscou pour "empêcher les forces militaires iraniennes d'être présentes près des frontières israéliennes". Dichter contredit d'autres officiels israéliens qui eux, ont déjà exprimé la crainte de Tel-Aviv de voir la présence militaire russe "renforcer les capacités de l'armée syrienne et de ses alliés".

Le député a ensuite mis en garde la Russie contre une "escalade des tensions" liée à la présence militaire iranienne qui pourrait déboucher sur "une catastrophe".  Avi Dichter a en effet peur des "milices chiites" que l'Iran "pourrait envoyer dans les hauteurs du Golan", chose qui "pousserait Israël à la guerre".

Les propos du député sont toutefois loin d'être convaincants dans la mesure où les frappes israéliennes contre la Syrie datent du début de la guerre en Syrie en 2011, soit avant que la donne militaire ne tourne à l'avantage du gouvernement syrien. En outre, ces frappes violent la souveraineté syrienne puisque c'est l'État syrien qui devra décider oui ou non de la présence des pays étrangers sur son sol. À tout ceci, s'ajoute l'occupation illégale du Golan par Israël qui discrédite automatiquement l'argument de M. Dichter.

Plus loin dans ses propos, le président de la commission de la Défense à la Knesset a laissé apparaître son inquiétude au sujet de l'alliance qui s'est tissée entre la Russie et la Turquie d'une part et l'Iran de l'autre. Concernant la zone de désescalade dans le sud syrien, il s'est plaint de "l'absence de toute garantie" venue de la part de "la Turquie ou de la Russie" au sujet de la présence de l'Iran près des frontières israéliennes. 

Dichter a pris enfin son rêve pour la réalité, se permettant de s'exprimer en lieu et place de la Russie :"  je crois que Moscou ne permettra à l'Iran d'avoir une base militaire à Tartous". 

Depuis son engagement aux côtés de l'État syrien dans sa lutte contre le terrorisme, la RII n'a jamais exprimé le souhait de détenir une base militaire permanente en Syrie, bien que Damas en ait exprimé déjà le souhait. L’obsession israélienne au sujet de l'Iran sert, selon de nombreux analystes, de justificatif au clan Netanyahu pour faire oublier sa défaite stratégique en Syrie et ses nombreux problèmes domestiques. 

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