Et si le statut de Qods n'était qu'un prétexte

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Et si le statut de Qods n'était qu'un prétexte

L’ancien représentant de la République islamique d’Iran au siège européen des Nations unies s’est exprimé, samedi 9 décembre, sur la récente décision de Donald Trump de reconnaître la ville de Qods en tant que capitale d’Israël. Il y voit une tentative destinée à ouvrir un nouveau front contre l'Iran. Cette tentative n'est pas sans rapport avec les récentes prises de position américaines dans le dossier yéménite. 

Selon Ali Khorram, Donald Trump, incapable de réaliser ses promesses électorales faites au peuple américain, fait une intense pression sur le Moyen-Orient et cherche constamment à y changer de terrain de jeu. 

« Donald Trump n’a jusqu’ici pu tenir aucune des promesses qu’il avait faites pendant sa campagne électorale. Il devait donc mettre en avant d’autres sujets pour pouvoir faire oublier ses faux-bond. Sa décision au sujet de Qods n’est qu’une fuite en avant et un échappatoire. Avant que Trump la reconnaisse en tant que capitale d’Israël, personne n’excluait l’ouverture d’un nouveau front de guerre contre l’Iran ou la Corée du Nord, mais maintenant il est de plus en plus clair que Donald Trump ne cherche pas à déclencher une confrontation militaire impliquant les États-Unis. Ce qu'il voudrait surtout, c'est qu'une confrontation militaire soit déclenchée pour pouvoir la rallier par la suite". 

Mais qui sont les candidats sur qui compte Washington pour faire " le sale boulot"? 

"L’Arabie saoudite et Israël. Ces derniers pourraient déclencher une guerre par procuration contre l’Iran, guerre qui est potentiellement apte à justifier une implication américaine. Entre Israël et l’Arabie saoudite, c’est plutôt Israël qui est porté à entrer en guerre avec l’Iran, car il a un besoin désespéré de détourner l’attention de l’opinion publique mondiale et musulman de Qods car le symbolique de la ville ne manque pas d'embraser pour longtemps le monde musulman au détriment de Tel-Aviv. Pour changer de terrain de jeu, Israël pourrait penser à une confrontation militaire avec l’Iran ou le Hezbollah. Au terrain où vont les choses, cela devient même une nécessité. Pour Trump, il suffit que Riyad coopère en coulisse avec Israël dans ce nouveau projet anti-iranien et anti-musulman, ce qui Riyad est sur le point de faire d'ailleurs et ce depuis longtemps". 

Selon l'expert, le changement du discours de Trump au sujet du Yémen devrait  s'interpréter en ce sens. Alors que les États-Unis participent directement et via leurs forces spéciales dans la guerre contre le Yémen depuis 2015, Trump a demandé la levée du blocus contre la population. Une manœuvre de diversion dans la mesure où le président US a toute de suite accusé Ansarallah de meurtre de l'ancien président Saleh. Si les Américains voulaient réellement aider à l'amorce du dialogue de Sanaa avec Riyad, cette accusation ne devrait pas avoir lieu. Surtout après le coup de force raté de Saleh qui a échoué faute de mobilisation de la masse populaire en faveur de l'ancien président"

Pour M. Khorram, une action militaire israélienne contre le Hezbollah ne ferait toutefois qu'empirer les choses pour Tel-Aviv, participant à totalement effacer les impacts négatifs du projet Daech sur le monde arabo-musulman, impacts "divistionnistes" et " dévastateurs". 

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