La Jordanie a annoncé mardi qu'elle allait augmenter les prix du carburant, notamment jusqu'à 53% pour le gaz domestique, provoquant une manifestation dans la capitale.
Cette annonce, faite à la télévision publique, intervient alors que le pays est confronté à un déficit budgétaire d'environ ۵ milliards de dollars (3/9 milliards d'euros).
"Le ministère de l'Industrie et du Commerce Hatem Halouani a décidé d'ajuster le prix du carburant, augmentant le coût du gaz domestique de 6/5 dinars à 10 dinars (11 euros) la bonbonne", soit une augmentation de 53%, a indiqué la télévision.
Le Premier ministre Abdallah Nsour a indiqué à la télévision que "le déficit budgétaire total pour 2012 est de 3/5 milliards de dinars" (environ 5 milliards de dollars), ajoutant que la situation financière du pays a été "grandement affectée par le Printemps arabe".
"La situation économique est très précaire", a-t-il souligné.
"La décision de réexaminer les subventions sur le carburant aurait dû être prise il y a deux ans", a déclaré M. Nsour, ajoutant que le gouvernement verserait une aide aux familles à bas revenus pour les aider à gérer cette hausse des prix.
Selon AFP, environ 200 personnes ont manifesté à Amman contre la hausse des prix, criant "Nsour dehors", et arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "la révolution des affamés".
La Jordanie importe 95% de ses besoins en énergie. Elle veut développer des alternatives au gaz égyptien - qui couvre habituellement 80% de ses besoins pour produire de l'électricité, mais dont l'approvisionnement a été interrompu à plusieurs reprises depuis 2011 en raison d'attaques contre le gazoduc reliant l'Egypte à la Jordanie et Israël.
Le royaume est touché depuis janvier 2011 par des manifestations, petites mais régulières, dans la foulée du Printemps arabe, appelant à des réformes politiques et économiques.
Le 5 octobre, des milliers de personnes avaient manifesté à Amman à l'appel de l'opposition islamiste pour réclamer des réformes de fond, malgré l'annonce par le roi Abdallah II de la dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées, prévues pour le 23 janvier.