Les recruteurs préfèrent les chrétiens aux musulmans, selon une étude franco-américaine

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Dans l’âpre compétition qu’est devenue la course à l’emploi, si tous les âges, origines, obédiences, et sensibilités sont dans les starting-blocks, les candidats musulmans et chrétiens ne s’élancent pas sur un même pied d’égalité.

Rien de nouveau sous le soleil, et tous les appels réitérés exhortant à combattre les discriminations religieuses ne sont que purs vœux pieux, comme le met en lumière une nouvelle étude franco-américaine qui s’est confrontée à la dure réalité : un chercheur d’emploi musulman a 2,5 fois moins de chance de passer le cap de la lettre de motivation et d’être reçu à un entretien d’embauche qu’un chrétien.

Pour aboutir à ce constat, les trois professeurs des universités de Stanford, San Diego et de la Sorbonne, en charge de l’étude, ont procédé selon une méthodologie imparable. Près de 275 curriculum vitae, rigoureusement identiques, ont été envoyés aux recruteurs, à ce petit détail près que l’un présentait Marie Diouf, chrétienne et scout de France, tandis que l’autre retraçait le parcours de Khadija Diouf, scout musulmane et bénévole au Secours Islamique.

Selon Oumma.com, deux candidates fictives, toutes deux françaises, du même âge, avec les mêmes compétences, le même niveau d’études, visant le même poste, et dont le choix du même patronyme " Diouf " issu d’un groupe d’immigrés sénégalais, en partie musulmans, et en partie chrétiens, a été retenu pour exclure les facteurs xénophobes et racistes.

Avec ou sans photo sur le CV, les résultats probants sont tombés, à la lumière d'un bilan sans appel : les recruteurs préfèrent les chrétiens. L’étude a ainsi établi que les musulmans ont seulement 8% de chance d’être convoqués en entretien d’embauche, contre 21% pour les chrétiens. Quand ces derniers reçoivent 100 réponses, les musulmans n’obtiennent que 38 retours.

"Comment savoir si les employeurs discriminent les Maghrébins ou les musulmans?", s’interrogent les chercheurs, tout en concluant à l’influence persistante du "mythe d’une Europe chrétienne, notamment dans les partis politiques qui mobilisent l’opinion contre la menace musulmane". "Les Sénégalais chrétiens donnent plus confiance qu’un Sénégalais musulman, qui n’a pas de liens historiques et culturels aussi forts avec les Français pure souche", analysent-ils.

Trop musulmans, mais aussi trop vieux, trop jeunes, trop femmes, trop typés, trop noirs…, l’emploi, cette denrée rare, est un puits sans fond de discriminations qui conduisent lentement mais sûrement vers l’impasse générale…

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