
تقي زاده
Pourquoi Al-Hussayn s`est-il souleve ?
Dans une lettre adressée à son frère Muhammad Ibn al-Hanafiyyah ainsi que dans d'autres occasions, al-Hussayn évoque les raisons de son départ de Médine, de son refus du pouvoir de Yazid, et de sa révolution contre lui.
Il y explique le sens de son mouvement et les fondements de sa confrontation avec le nouveau régime Omayyade. Ci-après l'essentiel de cette lettre:
«Je ne me suis pas soulevé de gaieté de coeur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Umma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père ... »
Préserver le Message de l'Islam et la Tradition du Prophète, tels sont les deux mots-clé de la Révolution d'al-Hussayn.
Aucun élément d'ordre personnel n'entra jamais dans ses motivations.
Quant à son refus absolu du pouvoir de Yazid, il l'a expliqué clairement à Ibn al-Wâlid, comme nous l'avons vu plus haut: «Yazid est un libertin qui ne cache pas son libertin alcoolique et un assassin de l'âme interdite... Quelqu'un comme moi ne saurait prêter serment d'allégeance à qu comme lui ... »
Le Gardien du Message ne peut aucunement confier celui-ci à son transgresseur. Rien de plus légitime.
Et c'est dans une autre lettre, adressée, celle-ci, au habitants de Kûfa qu'il souligne les conditions requises en Islam pour un prétendant à la direction politique des Musulmans, l'Imamat:
«Par ma religion, l'Imam ne peut être que celui qui gouverne selon le Livre, qui établit l'équité, qui a pour religion la Religion Vraie, qui s'en tient scrupuleusement aux Prescriptions de Dieu...»
Or Yazid était un débauché qui affichait sa débauche. L'essentiel de ses préoccupations étaient: les jeux, les divertissements, les femmes, les boissons alcoolisées, les courses de chevaux, la chasse etc... Comment dès lors, al-Hussayn, ce petit-fils du Prophète, ce gardien du Message, ce membre des Ahl-ul-Bayt dont «Dieu a effacé la souillure», pouvait-il consentir et contribuer à la désignation de quelqu'un comme Yazid pour la direction de la Umma, direction à laquelle ne doit accéder qu'un homme d'une intégrité exemplaire et possédant une connaissance profonde et parfaite des lois et des statuts de la Chari'â?
En appelant les gens à se joindre à lui dans son soulèvement il ne leur promettait qu'une chose: le retour au Message de Dieu et à la Tradition du Prophète.
«... Je vous appelle au Livre de Dieu et à la Sunna de Son Prophète... Car la Sunna est assassinée et l'hérésie, ressuscitée. Si vous écoutiez mes paroles et obéissiez à mes instructions... Je vous conduirais dans la bonne voie... Que la Paix et la Miséricorde de Dieu soient sur vous».
Une situation indigne de l'expérience islamique:
De l'étude de la situation politique, économique et sociale de l'époque qu'avait vécue al-Hussayn, ainsi que de l'examen des lettres, des messages, des correspondances et des discours qu'on connaît de cette époque, il ressort que ce qui prévalait durant cette période du règne des Ommayyades, c'était:
1- Le despotisme et le népotisme du Pouvoir. En effet, une classe politique privilégiée, un parti tribal despotique a monopolisé le pouvoir tout au long de cette période. Il s'agit du parti Omayyade qui s'est réservé le pouvoir et l'administration s'est accaparé des biens de l'Etat, en en privant de la Umma. L'Etat est devenu la chasse gardée des Omayyades, et leur propriété privée.
2- Les assassinats (d'opposants), la terreur et le sang.
3- La dilapidation des biens de la Umma et de la naissance d'une classe de riches dans une société où prévalaient la pauvreté et le besoin. En outre, beaucoup de ceux qui occupaient des postes de responsabilité et des postes-clé étaient incompétents.
4- La déviation dans la conduite: la déviation se développait dans la vie publique et les manifestations de la corruption sociale commençaient à se généraliser dans la conduite des individus et des groupes.
5- L'absence de la loi, et la primauté du tempérament et de l'intérêt personnels des gouverneurs dans la conduite des affaires de la Umma.
6- La naissance d'une classe d'inventeurs et de falsificateurs de Hadiths, et de déformateurs de la Sunna du Prophète que d'écoles théologiques, telles que "Al-Jabariyyah" et "Al-Murji'ah", dans le but de justifier et de légitimer la conduite politique déviationniste du Pouvoir.
La déviation d'un bon nombre des valeurs et des lois de l'Islam était trop évidente pour être ignorée de quiconque se penche sur l'histoire de cette période. Une lecture minutieuse de cette histoire convaincra tout observateur averti que la Révolution d'al-Hussayn était une nécessité islamique historique, et que les mobiles et les causes de cette Révolution ont été engendrés par les conditions très détériorées dans lesquelles vivaient les Musulmans et la Umma.
Prenons un exemple pour illustrer cette dégradation de la situation des Musulmans et de cette déviation de l'expérience islamique: l'Islam avait établi une situation de paix civile et de sécurité dans le territoire islamique, comme en témoigne ce verset:
«Celui qui a tué un homme qui lui-même n'a pas tué, ou qui n'a pas commis de violence sur la terre, est considéré comme s'il avait tué tous les hommes; et celui qui sauve un seul homme est considéré comme ayant sauvé tous les hommes».
(Coran, V, 32)
Or la terreur et la liquidation physique constituaient un trait saillant des Omayyades. Le parti omayyade au pouvoir a fait de l'usage du sabre, du fouet et de la prison une monnaie courante contre les Musulmans et notamment contre les adeptes d'Ahl-ul-Bayt, les dirigeants de l'opposition parmi les partisans de l'Imam 'Ali, d'al-Hassan et d'al-Hussayn.
En témoigne l'un des survivants de cette période de terreur, dans un discours qu'il tint à ses amis et dans lequel il leur rappelait le calvaire qu'ils vivaient et leur reprochait leur résignation: «On vous tuait, on coupait vos mains et vos pieds, on crevait vos yeux, et on vous suspendait au tronc des palmiers, parce que vous aimez les "Gens de la Maison" de votre Prophète (les Ahl-ul-Bayt); et vous restiez pourtant dans vos maisons et obéissiez à votre ennemi ... »
Mu'âwîyah avait entrepris l'éradication des leaders de l'opposition et des notables des partisans et des adeptes d'Ahl-ul-Bayt. Il en a tué un nombre que l'histoire n'a pu précise exactement. Nous pouvons en citer quelques-uns:
1- Hajar Ibn 'Aday, un Comagnon auguste qu'al-Hâkim a décrit, dans "Al-Mustadrak", comme un ascète parmi les Compagnons du Prophète.
«L'Imam al-Hussayn a protesté auprès de Mu'âwîyah l'assassinat de ce Compagnon et de ses amis, dans un qu'il lui adressa:
«N'est-tu pas l'assassin de Hajar, frère de Kindah, ainsi que des fidèles Priants qui refusaient l'injustice, se terrifiaient devant l'hérésie, ne craignaient pas d'être blâmés par " blâmeur" lorsqu'il s'agissait de défendre la Cause de Dieu?... Tu les as assassinés injustement après leur avoir donné toutes les assurances et juré tout de ne leur tenir rigueur ni d'un ancien différend entre toi et eux, ni de rancunes éprouvais à leur égard».
2- 'Amr Ibn al-Hanq al-Khazâ'i: c'était un Compagnon, un Emigrant qui occupait lui aussi une position auguste auprès du Prophète. Il fut décapité à Mouçol et sa tête fut transportée à Damas. C'était la première fois depuis l'avènement de l'Islam qu'on transportait, ainsi, une tête d'une ville à une autre. Par la suite, sa tête fut apportée à sa femme détenue dans la prison de Mu'âwîyah. Lorsqu'on jeta la tête de son mari dans son giron, elle la regarda et dit aux hommes de Mu'âwîyah: "Vous l'avez éloigné de moi pendant longtemps; puis vous me l'avez offert assassiné. Bienvenue donc à ce cadeau qui ne saurait être ni indésirable ni indésiré".
3- 'Abdullah Ibn Yahiyâ al-Hadrami et ses compagnons.
4- Rachid al-Hejri, qui fut démembré vivant.
Nous avons cité jusque là à titre indicatif les noms de quelques Compagnons éminents qui furent assassinés avec leurs amis par les Omayyades. La liste est loin d'être close. Il ne s'agit pas ici de dresser une liste d'assassinats, mais de montrer l'ampleur de la répression et la légèreté avec laquelle le régime omayyade liquidait des Compagnons du Prophète et des Musulmans intègres, pour leur opposition aux transgresseurs de la Sunna et leurs protestations contre les pratiques illégales.
A travers le témoignage suivant sur des événements qui se sont produits à Basrah, Ibn al-'Athir nous permet de nous faire une idée des massacres perpétrés contre les opposants et avec quelle désinvolture et insouciance les hommes de Mu'âwîyah commettaient leurs crimes:
«Lorsque Ziyâd se fit remplacer par Samra - pendant son absence - à la tête du gouvernement de Basrah, ce dernier accéléra le rythme des exécutions. Selon Ibn Sirine, il a tué huit mille personnes pendant l'absence de Ziyâd. Lorsque Ziyâd retour, lui dit: «N'as-tu pas peur d'avoir assassiné un innocent (parmi eux)?» Samra répondit: «Non, si j'en avait assassiné le double, je n'aurais pas eu une telle crainte». Abou al-Sawâri, al-'Adwi témoigne: «Samra a tué quarante sept membres de ma tribu en une seule journée. Ils étaient tous des colligeurs du Coran».
Outre les massacres et les persécutions des opposants et des adeptes d'Ahl-ul-Bayt, les autorités omyyades menaient parallèlement une campagne de désinformation, de falsification et de déformation contre l'opposition conduite par les deux petits-fils du Prophète. On entendait prononcer depuis les tribunes des Omayyades, des discours provocateurs regorgeant de mensonges, d'injures et de contre-vérités à l'encontre l'Imam 'Ali Ibn Abi Tâlib.
Ces agissements ont suscité la colère de la Umma en général, d'al-Hassan et al-Hussayn, de leur partisans, des Compagnons et des Suivants en particulier, ceux-ci ayant bien connu l'Imam 'Ali, sa position, son jihad justice, sa science et sa plume.
Al-Mas'oudi, citant al-Tabari, rapporte un incident entre Sa'ad et Mu'âwîyah, qui montre que ce dernier était l'instigateur de cette campagne de propagande et que les pieux des Compagnons et les avant-gardes de la Umma s'y étaient opposés:
«Mu'âwîyah accomplissait le pèlerinage et déambulait dans la Maison avec Sa'ad. Lorsqu'il termina, il se rendit à Dar al-Nadwa et fit s'asseoir Sa'ad près de lui sur son lit. Il se mit à injurier 'Ali. Sa'ad s'approcha et dit: «Tu m'as fait asseoir auprès de toi sur ton lit et tu t'es mis à injurier 'Ali.
Par Dieu, si j'avais seulement une seule des qualités que possédait 'Ali, je l'aurais aimée mieux que la possession de ce sur quoi le Soleil se lève; et si j'avais les enfants de 'Ali, je les aurais mieux aimés que la possession de ce sur quoi le Soleil se lève! Par Dieu si c'était à mon propos que le Prophète eût dit (ce qu'il avait dit à propos d'Ali), le jour de Khaybar: "Demain je donnerai l'étendard à un homme que Dieu et Son Prophète aiment, et qui aime Dieu et son Prophète; il n'est pas un fuyard; par lui, Dieu donnera la victoire", ce serait préférable pour moi à la possession de ce sur quoi le Soleil se lève.
Par Dieu si c'était à moi que le Prophète eût dit - ce qu'il avait dit à l'Imam 'Ali -: "N'acceptes-tu pas d'être à moi ce que Haroun était à Moïse, à cette différence près qu'il n'y aura pas de Prophète après moi?", ce serait mieux pour moi que la possession de ce sur quoi le Soleil brille. Que Dieu ne me pardonne jamais si j'entrais une seconde fois chez toi pour le restant de ma vie ». Puis il se leva et partit.
Ibn al-'Athir nous relate un autre incident du même genre: «Un jour, Yosr Ibn Arta'ah était chez Mu'âwîyah. Lorsque celui dit du mal de 'Ali, en présence d'Ibn 'Omar al-Khattab et sa mère Om Kalthoum, fille de 'Ali, Yosr leva le bâton sur lui et le blessa». Il raconte encore: «Lorsque al-Moghira fut nommé gouverneur de Kûfa, il confia la région d'al-Ray à Kathir Ibn Chehâb qui s'attachait à injurier 'Ali de la tribune. Kathir à Ray jusqu'à ce que Ibn Ziyâd fût désigné pour être à la tête du gouvernorat d'al-Kûfa». Selon al-Mas'oudi: «Ziyâd rassemblait les gens à la porte de son château et les incitait à maudire 'Ali. Celui qui refusais s'exécuter, il le soumettait, sans autre forme de procès, à l'épée».
Cette campagne de dénigrement contre l'Imam 'Ali ne prit fin qu'avec l'avènement de 'Omar Ibn 'Abdul 'Aziz, lequel en ordonna l'arrêt, et entreprit l'épuration de l'appareil gouvernemental de ses prédécesseurs.
Outre ces facteurs qui ont attisé les flammes de la révolution et galvanisé l'ardeur de l'opposition qui réclamait l'application des statuts de la justice et de l'égalité que l'Islam avait promulgués, ainsi que le respect de la volonté de la Umma et des valeurs et des principes relatifs au gouvernement, à la politique et à la façon de traiter la Umma, il y avait des facteurs économiques et financiers qui justifiaient le Soulèvement des défenseurs de l'Islam vrai. En effet, le régime Omayyade avait suspendu les lois de la distribution économique (promulguées par l'Islam) établissant l'égalité dans les dons distribués, l'interdiction de l'accaparement, l'obligation de la solidarité l'entraide sociales au bénéfice des classes démunies, et la lutte contre la pauvreté. En effet le Coran dit:
«Annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent sans rien dépenser dans le chemin de Dieu». (Coran, IX, 34) et «Ce que Dieu a octroyé à Son Prophète comme butin pris sur les habitants des cités appartient à Dieu et à Son Prophète, aux pauvres, au voyageur, afin que ce ne soit pas attribué à ceux d'entre vous qui sont riches. Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu'il vous interdit. Craignez Dieu! Dieu est terrible dans Son Châtiment!» (Coran, LIX, 7).
Les classes défavorisées, constatant jour après jour la détérioration de leur situation économique, ont pris conscience que ces préceptes du Coran n'avaient aucune application réelle, et que face à l'accentuation de leur privation et de leur indigence, la richesse s'accumulait entre les mains d'une catégorie particulière.
L'histoire nous montre clairement la disparité dans le niveau de vie des deux catégories qui composaient la Umma. Une majorité démunie et vivant dans la privation, et une minorité qui ne savait que faire de l'argent dont elle s'accaparait. Ainsi, les historiens ont souligné que la fortune d'Amr Ibn al-'Âç, le gouverneur de l'Egypte sous Mu'âwîyah se composait de 325 mille dinars en nature, de 100 mille dirhams en monnaie, 200 mille dinars en récolte, et d'une propriété célèbre en Egypte, dont la valeur était de 10 mille dinars; que lorsque 'Abdul Rahrnân Ibn 'Awf divisa son héritage en 16 parts, chacune de ses femmes a obtenu 80 mille dirhams».
Selon Ibn al-'Athir, Marwân Ibn al-Hakam obtint 500 mille dinars des revenus africains.
On a estimé la fortune de Ya'li Ibn 'Omayya à 500 mille dinars, auxquels il faut ajouter près de 300 mille dinars composés de prêts et de biens immobiliers , et on affirme que lors de sa mort, il a laissé une fortune de 250 mille dirhams.
Selon Saïd Ibn al-Musayyab, Zayd Ibn Thâbit a légué une quantité d'or et d'argent telle, qu'on fut amené à les effriter avec des marteaux; sans parler de ses propriétés et autres biens estimés à 100 mille dinars.
Ces fortunes colossales pour l'époque ne pouvaient laisser indifférentes la majorité écrasante des masses Musulmanes qui réclamaient l'application des principes égalitaires de l'Islam. En voyant Yazid vautré dans une vie de débauche et préoccupé de ses chiens, de ses singes et de ses boissons, et en constatant que son entourage et ses gouverneurs faisaient de même (c'est l'époque de Yazid que le chant public, la consommation d'alcool et l'apparition des clubs de nuit, ont vu le jour à la Mecque et à Médine), les classes défavorisées soucieuse de voir s'appliquer l'égalité islamique, se sont tourné al-Hussayn, pour qu'il rétablisse la situation en tant que dirigeant capable d'appliquer les statuts et les lois islamiques qu'elles avaient connus à l'époque du Prophète.
Situation politique pourrie où prévalaient corruption, népotisme et déviation, doublée d'une injustice économique flagrante, toutes les conditions objectives et légales étaient pour un soulèvement général que l'Imam al-Hussayn ne pouvait pas légalement ne pas déclencher. Ce petit-fils du Prophète et fils de l'Imam 'Ali, investi qu'il était, par le Texte, de la mission de sauvegarder le Message islamique, ne pouvait pas faillir à cette mission en restant les bras croisés alors que les valeurs de l'Islam étaient bafouées publiquement et ouvertement; même s'il était sans illusion quant à l'issue immédiate de sa révolution. Il lui importait peu qu'il remporte ou non la bataille qu'il devait livrer. Pour lui, ce qui comptait c'était d'accomplir sa Mission divine, et de réaliser la victoire de sa Cause. De là sa grandeur et la noblesse de sa Révolution exemplaire.
A Médine
L'Imam al-Hussayn a mesuré la gravité de la situation et s'est rendu compte de la volonté du parti omayyade de transformer coûte que coûte le califat en un règne héréditaire. Il a constaté que le Traité signé entre Mu'âwîyah et son frère al-Hassan était resté lettre morte et que si Mu'âwîyah lui-même l'avait totalement négligé, ses successeurs ne semblaient guère vouloir être plus royalistes que le roi à cet égard. Il a compris que la Umma ne tarderait pas à connaître un désastre politique effroyable, et que son devoir légal (religieux) lui imposait de ne pas décevoir l'espoir que la Umma mettait en lui pour la sortir du calvaire.
La situation politique à Médine était incertaine et trouble. Al-Wâlid, gouverneur de Médine, et Marwân, l'un des piliers du pouvoir omayyade, que le Prophète avait expulsé de cette ville, et qui y pesait actuellement d'un poids grandissant, n'ont pas désarmé face à son refus de prêter serment d'allégeance à Yazid, et semblaient vouloir l'y contraindre à tout prix, puisqu'ils l'avaient de nouveau convoqué.
Il lui fallait prendre rapidement la décision qui s'imposait pour faire face à la nouvelle situation. Aussi dit-il aux messagers de Wâlid et de Marwân, venus lui apporter la convocation de leurs maîtres: «Attendez jusqu'à demain. Puis, vous verrez et nous verrons».
En examinant une dernière fois les données du problème auquel il était confronté, il estima qu'il ne pouvait accepter légalement le fait accompli pour les raisons suivantes:
1- Yazid s'est emparé du califat en violation des termes du Traité de Réconciliation qui stipulait qu'après la mort de Mu'âwîyah le Califat reviendrait aux ayants droit, soit à al-Hassan ou à défaut, à son frère al-Hussayn.
2- La passation du Califat à Yazid s'est déroulée de façon contraire à celle que les Musulmans avaient connue auparavant, soit le système de «choura» (la consultation).
3- L'incompétence et la disqualification de Yazid pour diriger la Umma.
4- L'emprise du parti et de la famille omayyades sur le Pouvoir.
5- La déviation des principes islamiques de justice et d'égalité, et le pouvoir personnel au lieu de celui de la loi.
Aussi décida-t-il de quitter Médine pour la Mecque, avec sa famille, son entourage et ses compagnons, la deuxième nuit après son entretien avec al-Wâlid. C'était donc le point de départ de la longue et pénible marche historique d'al-Hussayn, d'une cascade de sang qui ne cessera de couler à travers l'histoire, rappelant à tout moment, aux injustes, que l'injustice à des limites, et aux déviationnistes, que le Message a toujours des gardiens dévoués et prêts en toute conscience, à se sacrifier pour le défendre, quelque soient la puissance et la tyrannie de ceux qui veulent le faire dévier de son cours originel.
En décidant de réagir et de ne pas céder aux pressions omayyades, al-Hussayn savait pertinemment qu'il avait affaire à forte partie: Mu'âwîyah avait pu renforcer solidement le pouvoir des Omayyades; et à une partie difficile et intraitable: si lui-même n'avait pour arme que les principes, les valeurs et les idéaux dont il ne pouvait ni ne voulait n'écart, ses adversaires n'hésitaient devant rien: tous les moyens leur étaient bons: la ruse, le mensonge, l'assassinat, la déviation, l'immoralité.
A un pouvoir solidement assis, à la riche fabuleuse de la Umma islamique dont les Omayyades disposaient, et aux moyens perfides qu'ils utilisaient, l'Imam al-Hussayn ne pouvait opposer que sa foi, son intégrité, son prestige moral et ses principes. De là, la valeur de symbole son combat.
Devant la crainte de voir la déviation, déjà largement entamée, se généraliser et se banaliser, et la civilisation islamique s'engager définitivement dans une voie qui s'écartait Message, al-Hussayn estimait que seule une autorité morale, une force morale, était capable de faire mouvoir et d'émouvoir la conscience de la Umma et de rappeler à celle-ci la gravité sa situation déviationniste.
Or il n'y avait que lui-même pour incarner cette force morale, et faire face courageusement à la puissance des Omayyades, contester légalement leur idéologie déviationniste, s'opposer légitimement à leurs agissements déviés, et atteindre, quelque soit l'issue de sa bataille, les objectifs de sa Révolution: s'il l'emportait sur les ennemis, il pourrait diriger la Umma et rétablir les lois du Coran et de la Sunna du Prophète, et s'il mourait pendant sa Révolution et que celle-ci venait à avorter, son sang de martyr, celui du fils de l'Imam 'Ali et du petit-fils du Prophète, jaillirait à tout jamais et rappellerait à ses contemporains et à toutes le générations futures que la sauvegarde et l'intégralité du Message ne sauraient faire l'objet de compromis et de marchandage.
En fait, en décidant d'affronter les Omayyades, al-Hussayn espérait moins obtenir une victoire matérielle et immédiate contre eux, que les empêcher de porter injustement le titre de la légitimité et de la légalité. Mieux, tout porte à croire que lorsqu'il décida d'engager la lutte contre Yazid et son empire, il savait préalablement qu'il y perdrait sa vie.
Ainsi lorsque quelques-uns de ses proches - tels 'Omar Ibn 'Ali Ibn Abi Tâlib (son frère), Om Salama (la femme du Prophète) et Mohammad Ibn al-Hanafiyya - essayèrent de le convaincre de revenir sur sa décision d'affronter les Omayyades en arguant de l'issue désespérée de cet affrontement, il restait inébranlable, leur expliquant qu'il n'ignorait pas ce qui personnellement l'attendait. La preuve en est ce témoignage de 'Omar Ibn 'Ali Ibn Abi Tâlib: «Lorsque mon frère al-Hussayn refusa de prêter serment d'allégeance à Yazid, à Médine, j'entrai chez lui et le trouvai seul. Je lui dis: "Que Dieu me sacrifie pour toi, ô Abou 'Abdullah! Car ton frère Abou Mohammad al-Hassan m'a raconté". Mes larmes m'empêchèrent de terminer et je me mis à pleurer. Al-Hussayn m'étreignit et me dit:
- On t'a dit que je serais mort...!
- A Dieu ne plaise, ô fils du Messager de Dieu! dis-je.
- Par ton père, je t'ai demandé, s'il t'a parlé de mon assassinat? insista al-Hussayn.
- "Oui", répondis-je. "Ne veux-tu pas bien prêter serment d'allégeance?"
- "Mon père m'a dit que le Messager de Dieu prédit assassinat et le mien et prévit que mon tombeau serai du sien", dit al-Hussayn. " Crois-tu donc que tu savais ce que je ne savais pas?!" ajouta-t-il».
Lorsque Om Salma, la femme du Prophète le pria d'abandonner son projet en lui disant que son grand-père, le Prophète, avait prédit son assassinat dans le combat qui l'attendait, il ne dit pas autre chose: «Oui, mère, je sais que je tué».
Adieu, Messager de Dieu!
Al-Hussayn quitte Médine
Al-Hussayn tenait à se rendre au tombeau de son grand-père le Messager de Dieu, comme si cette visite d'adieu devait annoncer un voyage de non retour. Il pressentait sans doute qu'il n'aurait plus l'occasion de visiter de nouveau ce tombeau béni. Il accomplit alors, près du tombeau deux rak'ah de prière et se mit à adresser des supplications à Dieu:
«Ô mon Dieu! Ici se trouve le tombeau de Ton Prophète, et je suis le fils de la fille de Ton Prophète. Tu sais ce qu'il m'arrive. Ô mon Dieu! J'aime le bien et je renie le mal. Je Te demande, Ô Toi qui es plein de Majesté et de Munificence, par ce tombeau et celui qui y gît, de ne me faire faire que ce qui Te satisfait et satisfait Ton Prophète».
Al-Hussayn et ses compagnons sortirent de Médine et se dirigèrent vers la Mecque en l'an 60 hégirien. Le cortège se composait de quelques membres de sa famille, de quelques proches, de ses femmes et enfants et de sa soeur Zaynab. Ils avaient à parcourir un désert aride d'environ 450 Kms avant d'arriver à la Mecque. Al-Hussayn se mit en route en récitant ce verset coranique:
Il sortit de la ville, inquiet et regardant de tous côtés, il dit: «Mon Seigneur! Délivre-moi de ces gens injustes». (Coran, XXVIII, 21)
Sur la route, 'Abdullah Ibn Muti' vit le cortège et fut pris d'inquiétude lorsqu'il apprit qu'al-Hussayn quittait Médine, car son absence de cette ville serait durement ressentie par tous ceux qui mettaient tous leurs espoirs en lui, en tant que seul dirigeant capable de s'opposer aux autorités de Yazid. Il lui exprima son inquiétude en ces termes:
«... Si tu vas à la Mecque, prends garde de la quitter pour Kûfa, car c'est une ville funeste dans laquelle ton père a été tué, et ton frère y a reçu un coup de poignard qui a failli lui coûter la vie. Reste à la Mecque, car tu y es le maître des Arabes. Personne, parmi ses habitants ne saurait t'égaler; les gens s'appelleront les uns les autres pour venir vers toi de tous côtés. Ne quitte pas la Mecque. Que mon oncle paternel et mon oncle maternel te soient sacrifiés! Par Dieu! Si tu mourais, nous serions asservis après toi».
Mais al-Hussayn et son cortège continuèrent leur route. Le trajet était long, très long. Les sables et les cailloux du désert étaient rendus comme une fournaise par la chaleur brûlante du Soleil. Cette longue marche périlleuse vers l'inconnue (la Mecque n'était qu'une étape), qui entraînait avec elle des femmes et des enfants, se voulait être surtout la marche du défi. Elle rappelait un peu la marche de son père l'Imam 'Ali lequel (contrairement à la plupart des Muhâgirine - les Emigrants - qui empruntaient, à la faveur de l'obscurité de la nuit, des chemins déserts pleins de détours, pour éviter d'être vus par les polythéistes) étaient sorti de Médine en plein jour pour se diriger vers la Mecque, défiant ainsi l'orgueil et l'arrogance des Quraîch.
Les courage de l'Imam 'Ali habitait toujours les tréfonds de son fils l'Imam al-Hussayn qui refusait les implorations de sa famille et de ses amis le priant d'éviter la route publique et d'emprunter un trajet discret, pour échapper à la poursuite des Omayyades. Al-Hussayn insistait pour que sa marche soit une marche d'information, un mouvement d'opposition, une protestation publique. Il voulait que les Musulmans assistent eux-mêmes à son départ afin qu'ils prennent conscience de la gravité de la situation, et qu'ils se demandent pourquoi al-Hussayn quitte la ville de son grand-père, le Prophète, alors qu'il est le maître, le fils et l'enfant le plus chéri de cette ville. Il voulait que sa marche soit le sujet de conversation de tout le monde, le déclenchement d'un mouvement de protestation, la levée du rideau de la peur.
Effectivement, après son départ, les gens de Médine, y compris les fils des Muhâjirine et des Ansars, des Compagnons et des Suivants, commencèrent à se réunir, à discuter, à le plaindre: «Le fils du Messager de Dieu est parti! Il a quitté sa ville. Il entreprend à Yazid et de se soumettre à son pouvoir! Qu'attend la Umma!?»
Pendant ce temps, la nuit et le silence planait sur les maison d'al-Hussayn et de sa famille. Un climat de désolation et de tristesse doublée d'une atmosphère de peur et d'inquiétude régnait sur la ville. Les gens avaient peur pour al-Hussayn. Ils craignaient la défection de ses partisans et la trahison de ses ennemis. Al-Hussayn mourrait! Ce serait une étoile sans pareille qui disparaître du Ciel de la ville!
Dans L'Enceinte Sacrée et Sûre
(La Mecque)
Al-Hussayn arriva au "Lieu de la descente de la Révélation", la Mecque, Ville de la Paix, pendant la nuit du troisième vendredi du mois de Cha'bân. Il y entra en récitant ce verset coranique:
«Il dit, tout en se dirigeant vers Madian: "Il se peut que mon Seigneur me guide sur la Voit Droite». (Coran, XXVIII, 22)
Il descendit dans la demeure de 'Abbas Ibn 'Abdul Muttalib et s'y établit pour mener son action politique avec l'immunité légale de la Maison Sacrée de Dieu.
Sa venue à la Mecque ne manqua pas de susciter l'étonnement et la surprise. Les Mecqois et les pèlerins de cette cité l'accueillirent chaleureusement. La nouvelle de son départ de Médine pour la Mecque et son refus de prêter serment d'allégeance à Yazid se rependit rapidement. Des délégation et des lettres affluèrent vers lui de partout.
Al-Hussayn s'attacha pour sa part à envoyer partout des messagers et des messages, appelant à la révolution contre Yazid, et au retrait de sa désignation au califat, obtenue par la force, la terreur, les pots-de-vin et les mensonges, contrairement aux statuts et aux règles islamiques de la désignation du gouvernant. Des rassemblements et des réunions commencèrent à se former dans les quatre coins du monde islamique. Les masses populaires musulmanes se félicitèrent du mouvement d'al-Hussayn et organisèrent des débats politiques sur la situation.
La lecture des correspondances d'al-Hussayn nous permet de constater que la raison de son départ de Médine pour la Mecque comme première étape de son mouvement se résumait dans les points suivants:
- Attirer l'opinion publique, la sortir de sa léthargie, la mouvoir, la surveiller de plus près, et la tester.
- Commencer la mobilisation et la préparation du soulèvement général; exposer le problème politique selon les principes islamiques de gouvernement, de politique et de direction.
- Planifier en vue de diriger les masses et définir les points de départ de la confrontation, sur les plans de temps, de lieu et de conjoncture.
- Amorcer la confrontation pour déchoir le gouvernement de Yazid et instaurer un Etat bien dirigé sous la direction d'al-Hussayn, fondé sur les principes du Coran et de la Sunna du Prophète.
Ses contacts et correspondances avec les différentes communautés de la nation islamique ne tardèrent pas à porter leurs premiers fruits. En effet, l'esprit de la révolution se mit en branle en Irak, centre du mouvement politique partisan des Ahl al-Bayt à cette époque. Les chefs de l'opposition, parmi les partisans de l'Imam al-Hussayn, se réunirent à Kûfa, dans la maison de Sulayân Ibn Çard al-Khazâ'î pour examiner les situations politiques et sociales, la mort de Mu'âwîyah et la passation du pouvoir à Yazid. Ils discutèrent du projet d'al-Hussayn, de son refus du califat de Yazid et de son départ pour la Mecque.
Ils prient la décision de la soutenir, de se mettre sous sa direction et à sa disposition. A la clôture de ces débats Sulaymân Ibn Çard al-Khazâ'î se leva et fit ce discours:
«Mu'âwîyah est mort. Al-Hussayn appelle les Musulmans à lui prêter serments d'allégeance. Il est parti pour la Mecque. Vous êtes ses chiites (partisan) et les chiites de son père. Si vous êtes de sûrs de vouloir le soutenir et de combattre son ennemi, de vous sacrifier pour lui, écrivez-le-lui et faites-le-lui savoir. Mais si vous craignez l'échec et la faiblesse, ne l'appâtez pas inutilement.
- Non, Nous combattrons son ennemi et nous nous sacrifierons pour lui, répondirent les assistants.
- Ecrivez-lui donc, leur dit Sulaymân»
Les gens présents à ce rassemblement écrivirent la lettre suivante à al-Hussayn:
«Au Nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux. Que la paix soit sur toi. Nous remercions Dieu, en dehors de Qui il n'y a pas d'autre dieu.
»Louange à Dieu qui a brisé ton ennemi tyrannique et têtu qui s'empare de cette Umma, soutira son "affaire" usurpa ses butins, la gouverna sans qu'elle l'y autorise, assassina ses pieux, et conserva ses méchants. Il n'est donc pas Imam. Viens! Nous espérons que Dieu nous réunirait (avec toi) dans le bon droit. Quant à al-Nu'mân Ibn Bachir qui se trouve dans le palais d'Imarah, nous ne nous réunirons avec lui ni les vendredis, ni les jours de fête.
Et quand nous apprendrons que tu viendras auprès de nous, nous l'expulserons vers Damas, si Dieu le veut. Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de Dieu soient sur toi».
Ils expédièrent cette lettre par 'Abdullah Ibn Saba' al-Ramadân et 'Abdullah Ibn Wâl. Deux nuits plus tard, ils envoyèrent une deuxième lettre accompagnée d'environ cent cinquante pages écrites par la population, pour le prier de venir à Kûfa. Cette deuxième lettre fut suivie d'un autre messager dépêché pour presser al-Hussayn de se diriger vers l'Irak.
Puis des personnalités irakiennes, tels Chabth Ibn Rub'i, Hajjar Ibn Abjar, Yazid al-Hârith, Yazid Ibn Rouim, 'Urwah Ibn Qais, 'Omar al-Zubaidi et Muhammad Ibn 'Amir al-Temîmi lui envoyèrent des messages dans le même sens. Les lettres continuèrent à affluer vers al-Hussayn; elles lui apportaient les cris de secours des Irakiens: «Nous n'avons pas d'Imam! Viens vers nous»! ou «Les gens t'attendent. Ils n'ont que toi. Viens vite, viens vite, viens vite, viens vite».
Conscient de la gravité de sa responsabilité et de l'importance de sa mission, tenant compte de l'expérience malheureuse et douloureuse de son frère al-Hassan et de son père l'Imam 'Ali avec les Irakiens, al-Hussayn ne pouvait prendre une décision de cette importance que prudemment, et ne voulait réagir positivement aux requêtes pressantes et réitérées de ses partisans en Irak qu'après avoir obtenu des assurances suffisantes quant au sérieux de leur soutien.
Aussi leur écrivit-il une lettre dans laquelle il leur rappela le contenu de leurs missives et leur demanda d'accueillir son représentant et cousin Muslim Ibn 'Aqil afin qu'il apprécie la situation sur place et prépare sa venue:
«Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. (...) J'ai reçu vos lettres et vos messagers (...). J'ai pris note de tout ce que vous avez écrit et exprimé dans ces lettres. (...) Je vous envoie mon frère et cousin, mon homme de confiance, quelqu'un de ma famille: Muslim Ibn 'Aqil. S'il m'écrivait qu'il y avait un consensus unanime de la population sur ce que vous avez écrit dans vos lettres... je viendrais auprès de vous bientôt; si Dieu le veut...»
En même temps, al-Hussayn prit soin de préparer et de mobiliser les habitants de Basrah. Il adressa la lettre suivante aux chefs de cette ville et à ses leaders de l'opposition:
«Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux... Dieu a élu Mohammad parmi Ses créatures pour lui accorder l'honneur de la mission prophétique. Il l'a choisi pour communiquer Son message. Puis Il l'a appelé vers Lui. Le Prophète a conseillé les serviteurs de Dieu et a communiqué ce pourquoi il fut choisi comme Prophète... Nous étions sa famille, ses amis, ses héritiers présomptifs, ses légataires et les premiers ayants droit à le représenter auprès des gens. D'aucuns parmi notre peuple nous ont usurpé notre droit. Et cependant, nous n'avons rien dit, car nous détestions la division et nous avons voulu favoriser la sécurité, tout en sachant que nous avions plus de droit au califat que ceux qui l'ont confisqué.
»Je vous envoie cette lettre avec mon messager et je vous appelle au Livre de Dieu et à la Sunna de son Prophète (P), car, en effet, celle-ci a été assassinée, et l'hérésie ressuscitée. Je vous invite à écouter ma parole, obéir à mes ordres; je vous conduirais vers la bonne voie. Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de Dieu soient sur vous».
De cette façon Basrah apprit la nouvelle du mouvement d'al-Hussayn. Cette ville était l'un des fiefs de l'action politique de l'opposition, et le plus grand centre islamique après Kûfa, en Irak, à cette époque-là. Elle comptait des leaders de l'opposition et connaissait une opinion publique hostile au régime Omayyade. Elle avait beaucoup souffert des gouverneurs de Mu'âwîyah. Avec l'arrivée de cette lettre, les notables de la ville se sont réunis à la maison d'une femme de l'opposition et ont décidé de soutenir le mouvement d'al-Hassayn.
Ibn al-'Athir nous fait un compte rendu de cette réunion dans son livre: "Al-Kâmel fil Târikh" (Tom. VI, p. 21):
«Des Chiies se sont réunis dans la maison d'une femme de la famille Abdul Qaïs. Elle s'appelait Mariya Binta Sa'dah. Elle était devenue chiite, et sa maison un lieu de réunion et de débats pour les Chiites... Yazid Ibn Banit, lui aussi de la famille de 'Abdul Qaïs, décida d'aller à la rencontre d'al-Hussayn. Il avait dix fils. Il leur demanda: «Lequel de vous viens avec moi». Deux d'entre eux se sont présentés: 'Abdullah et 'Obeidullah. Ils partirent à la Mecque... et ils furent tués avec lui plus tard».
D'autres réunions et d'autres débats ont eu lieu pour donner suite à la lettre d'al-Hussayn. Ainsi, Yazid Ibn Mas'oud rassembla les Bani Temim, les Bani Handhalah et les Bani Sa'ad. Il leur tint un discours dans lequel il les incita à soutenir al-Hussayn et les mit en garde contre toute velléité de faire défection. Voici quelques extraits du discours:
«... Yazid, cet alcoolique et cette tête de la débauche prétend au califat des Musulmans et s'impose comme leur chef sans leur consentement. Pourtant il manque de clémence et de savoir, il est ignorant du bon droit. Je jure donc avec force, par Dieu, que le jihad contre lui est préférable pour la religion au jihad contre les polythéistes.
Et voici al-Hussayn fils de 'Ali et fils du Messager de Dieu; il est d'un honneur authentique, d'une opinion enracinée, d'une grâce indescriptible, et d'un savoir inépuisable. Il a la priorité pour cette affaire (le califat) en raison de ses bons antécédents, de son âge, de son ancienneté, et de sa parenté. Il est tendre avec les cadets et bienfaiteur pour les aînés.
Il est donc le meilleur pasteur pour ses ouailles et l'Imam d'un peuple. (...) Ne manquez donc pas de voir la lumière du vrai et n'errez pas dans l'abîme du faux. Çakhr Ibn Qaïs a été trahi par votre défection le Jour (de la bataille) de Jamal. Effacez donc cette faute en soutenant le fils du Messager de Dieu. Par Dieu, personne parmi vous ne pourrait manquer à le soutenir sans que Dieu n'humilie ses enfants et réduise sa tribu. (...) Me voilà en habit de guerre. Celui qui n'est pas tué dans la guerre, mourra naturellement; et celui qui fuit, n'échappera pas à son sort. Essayez donc - que Dieu vous couvre de sa miséricorde - de me donner une bonne réponse».
Les Bani Handhala ont répondu les premiers: «Ô Abou Khâled, nous sommes les flèches de ton carquois et les cavaliers de ta tribu. Si tu tirais avec nous, tu atteindrais la cible, et si tu attaquais avec nous, tu conquerrais. Par Dieu tu ne livrerais pas une bataille sans que nous ne la livrions, et tu ne rencontrerais pas une difficulté sans que nous ne la partagions. Par Dieu nous te soutiendrons avec nos sabres, et te protégerons avec nos corps. Fais et nous te suivrons».
Puis ce fut autour des Banou Sa'ad Ibn Yazid de prendre la parole: «Ô Abou Khâled, ce que nous détestons le plus, c'est de nous opposer à toi et d'avoir une opinion différente de la tienne. Si nous avions abandonné le champ de bataille (de Jamal) c'était parce que Çakhr Ibn Qaïs, nous l'avait demandé... Aussi avons-nous conservé notre force. Donne-nous donc un peu de temps pour nous concerter et t'apporter notre réponse ».
Enfin ce fut le représentant des Bani 'Âmer Ibn Temîm qui intervint: «Ô Abou Khâled! Nous somme la tribu de ton père, et tes alliés. Nous ne resterions pas indifférents si tu es en colère, ni ne demeurerions ici, si tu pars. L'affaire est entre tes mains. Appelle-nous, nous te répondrons et ordonne-nous, nous t'obéirons...»
S'étant assuré du soutien de ces tribus, Yazid Ibn Mas'oud écrivit à al-Hussayn:
«Au nom de Dieu... J'ai reçu ta lettre et compris ce que tu m'as chargé de faire et l'appel que tu m'as lancé pour obtenir mon soutien. Dieu ne laisse jamais une terre sans un facteur de bien ou un guide pour la voie du salut. Vous êtes la preuve de Dieu à Sa créature, et Son Dépôt dans Sa terre. Vous vous ramifiez d'un olivier d'Ahamd (un autre nom du Prophète Muhammad), dont celui-ci est le tronc et vous, les branchages. Viens donc, tu es le bienvenu...»
De son siège de la Mecque, al-Hussayn a donc pu faire remuer l'opinion publique, galvaniser le sentiment de révolte des Musulmans, diriger le mouvement de l'opposition. Pendant les mois de Cha'bân, Ramadân, Chawwâl, Thil-Qa'dah et une partie de Thil-Hajjat, il a pu déterminer le lieu, le temps et la conjoncture politique du déclenchement de sa bataille.
La révolution sera déclenchée en Irak.
Al-Hussayn, a travers de brefs temoignages du Prophete
Al-Hussayn, à travers de brefs témoignages du Prophète(pslf) et de quelques grandes figures du monde musulman
Al-Hussayn: un être purifié, donc infaillible
- Selon al-Samhoudi (et selon Anas cité par Ahmad ibn Hanbal):
"Le Prophète (pslf) venait chaque matin à la porte de Ali, Fatima al-Hassan et al-Hussayn, et, tenant les deux poteaux (de la porte), il s'écriait trois fois "A la prière, à la prière, à la prière", et de réciter ce verset coranique:
"Ô vous les Gens de la Maison (Ahl al-Bayt): Dieu veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement". (Coran, XXXIII, 33)
Cité par Abbas Mahmoud al-Aqqad (et par Ibn Kathir)
Le Prophète (pslf), al-Hussayn et le Jour de la Résurrection
L'Imam Ali, cité par Ahmad ibn Hanbal, a raconté:
"Un jour le Messager de Dieu est entré chez moi, alors que je dormais (...). Fatima, al-Hassan et al-Hussayn étaient là. I1 dit alors à Fatima: "Moi, toi, ces deux-là et ce dormeur, nous occuperons ensemble une même place le Jour de la Résurrection".
Le Maître de la Jeunesse du Paradis
Abi Sa`ïd al-Khidri, cité par Ahmad ibn Hanbal, témoigne: "Le Prophète (pslf) a dit: al-Hassan et al-Hussayn sont les deux maîtres de la jeunesse du Paradis".
cité par Ibn Kathir
Ibn Sâbit, cité par Ahmad ibn Hanbal, témoigne: "Al-Hussayn Ibn Ali entra un jour dans la mosquée. Jâbir Ibn Abdullah dit alors: "Celui qui aimerait voir le maître de la jeunesse du Paradis, qu'il regarde celui-ci (al-Hussayn). C'est ce que j'ai entendu du Prophète".
Le Prophète(pslf): le premier à pleurer du martyre d'al-Hussayn
L'Imam Ali , cité par Ahmad ibn Hanbal a raconté:
"Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu (pslf), j'ai vu que ses yeux débordaient de larmes. Aussi lui demandai-je: - Qu'est-ce qui te fait pleurer Ô Messager de Dieu? -L An e Gabriel, dit-il, vient de me quitter. I1 m'a informé qu'al-Hussayn serait tué près de l'Euphrate. Et me demandant, "veux-tu sentir la terre où il sera tué"?, il tendit sa main, ramassa une poignée de terre et me la donna. Je n'ai pu alors empêcher mes yeux de déborder de larmes".
cité par Ibn Kathir
Les larmes d'al-Hussayn fendaient le cœur du Prophète(pslf)
Lorsque le Prophète(pslf) entendait al-Hassan ou al-Hussayn pleurer, il disait à sa fille Fatima:
- Pourquoi cet enfant pleure-t-il? Ne sais-tu pas que ses pleurs me font mal?
cité par Abbas Mahmoud al-Aqqad
Le Prophète (pslf)et al-Hussayn: Deux êtres d'une même essence
A1-Tarmadi, citant Ya`li Ibn Marrah, rapporte ce témoignage: "Le Prophète (pslf)dit: "Hussayn fait partie de moi et je fais partie de Hussyan. Dieu aime qui aime al-Hussayn. Al-Hussayn est un saint (sibt) parmi les saints".
Cité par Ibn Kathir
Soutenir al-Hussayn est un devoir
Le père de Ach`ath Ibn Samih a dit: "J'ai entendu le Messager de Dieu(pslf) dire: "Mon fils c'est-à-dire al-Hussayn - sera assassiné sur une terre dénommé Karbalâ'. Quiconque l'y verra, qu'il le soutienne".
cité par Ibn Kathir
Al-Hussayn: critère de la fidélité au Prophète(pslf)
Abou Hurayrah, cité par Ahmad ibn Hanbal témoigne: "Le Prophète, (P) regardant al-Hassan, al-Hussayn et Fatima (leur mère), dit: Je serai en guerre contre quiconque aura été en guerre contre vous et en paix avec quiconque aura été en paix avec vous".
cité par Ibn Kathir
Mon Dieu: Aime al-Hussayn
Selon Ibn Ahmad: "Le Prophète (pslf)étreignait al-Hassan et al-Hussayn en disant: Mon Dieu, je les aime. Aime-les donc"!
cité par Ibn Kathir
Aimer al-Hussayn, c'est aimer le Prophète
Ahmad ibn Hanbal rapporte le témoignage suivant d'Abi Hurayrah: "Le Prophète(pslf) a dit: "Celui qui aime al-Hassan et al-Hussayn, m'aura aimé, et celui qui les déteste m'aura détesté".
cité par Ibn Kathir
Al-Hussayn et les occupants du Ciel
Selon al-`Izâr Ibn Harith: "Un jour, alors que `Amr Ibn al-`Âç était assis à l'ombre de la Ka`ba, et qu'il vit venir al-Hussayn, il dit: - Voici parmi les habitants de la terre le plus aimé des habitants du Ciel.
cité par Ibn Kathir
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Un Symbole Universel
C'est cette tendresse dont a fait preuve le Prophète(pslf) à l'égard d'al-Hussayn, qui a élevé ce dernier au rang de ces personnages exemplaires dont les nations et les peuples font le symbole de 1'amour et de la fierté, ou celui de la douleur et du sacrifice, et qui deviennent, de ce fait, les bien-aimés de tout un chacun l'objet de sympathie et de tendresse de tout le monde comme si l'on était lié à eux par un lien d'amour et de parenté".
Abbas Mahmoud al-Aqqad
Un courage inégalable
I1 n'y a pas dans le genre humain un seul exemple de courage qui puisse équivaloir au courage de cœur dont a fait preuve l'Imam al-Hussayn à Karbalâ.
Abbas Mahmoud al-Aqqad
Un martyr sans égal
I1 n'y a dans le monde aucune famille qui ait engendré autant de martyrs, aussi puissants et réputés qu'en a engendré la famille d'al-Hussayn. Rappelons simplement qu'al-Hussayn est unique dans l'histoire de ce monde à avoir été à la fois martyr, fils de martyr, (frère de martyr) et père d'une lignée de martyrs qui se sont succédés à travers plusieurs centaines d'années.
Abbas Mahmoud al-Aqqad
Une fierté sans égale
A1-Hussayn a acquis une fierté sans égale dans l'histoire de l'humanité, ancienne et moderne, arabe et non arabe.
Abbas Mahmoud al-Aqqad
Le Bon Droit Evident
I1 est difficile de concevoir un conflit dans lequel le bon droit et la vertu de l'un des deux protagonistes puissent être aussi évidents et aussi incontestables que le furent le bon droit et la vertu d'al-Hussayn dans le conflit qui l'opposait à Yazid.
Abbas Mahmoud al-Aqqad
Personne ne peut rester indifférent à l'assassinat d'al-Hussayn
"Tout musulman devrait se sentir affligé par l'assassinat d'al-Hussayn; car il fait partie des plus nobles des Musulmans et des plus savants des Compagnons, et il est le fils de la meilleure fille du Prophète. En outre, il était un serviteur pieux, courageux et sublime".
Ibn Kathir
Un Soulèvement irréprochable
"Nous ne connaissons pas un seul Compagnon ou Suivant qui ait dit, du vivant d'al-Hussayn ou après son assassinat, que le soulèvement de ce dernier avait quelque chose d'illégal".
Al-Mawdoudi
Yazid: Commanditaire de l'assassinat d'al-Hussayn
"Lorsqu'on a dit à Ahmad ibn Hanbal qu'il y avait des gens qui disaient: "Nous aimons Yazid", il répondit: - Mais comment peut-on aimer Yazid tout en croyant en Dieu et au Jour de la Résurrection?
cité par Ibn Taymiyyeh
Mu`âwiya, père de Yazid: Tel père, tel fils
"La primauté de la politique sur la religion, et l'inobservance, pour des raisons politiques, des "peines prescrites", - ces pratiques instituées par Mu`âwiya, -ont porté leurs fruits les plus pourris à l'époque de son successeur, son fils Yazid qu'il avait lui-même choisi. En effet à cette époque trois événements sont intervenus qui ont secoué le monde islamique tout entier:
1 - L'assassinat d'al-Hussayn Ibn Ali
2 - La guerre d'al-Harra, dans laquelle l'armée de Yazid a marché à la fin de l'année 63 H. sur la cité du Prophète, Médine, où elle assassina sept mille musulmans parmi les dignitaires et dix mille parmi la population, et où elle viola les femmes. On dit que "MILLE FEMMES TOMBERENT ENCEINTES" à la suite de ces viols.
3 - L'armée de ce même Yazid, marcha, après Médine, sur la Mecque, détruisit l'un des murs de la Sainte Ka`ba et y mit le feu".
Aboul a`la al-Mawdoudi
Le Crime et le Châtiment
"Rares ont été ceux qui, parmi les assassins d'al-Hussayn, ont pu échapper à un funeste sort: Aussitôt se tiraient-ils d'un malheur ou d'une adversité dans ce bas monde qu'ils tombaient malades, et la plupart d'entre eux ont été atteints de folie".
Ibn Kathir
Du'â 'Alqamah (L`invocation après le ziyarat de Imam Hussein(p))
(on le récite après la prière de la ziyârah de ‘Âchûrâ’)
Yâ Allâhu Yâ Allâhu Yâ Allâh-u
يا اَللهُ يا اَللهُ يا اَللهُ،
O Allah ! Oh Allah : O Allah :
Yâ mujîba da‘wati-l-mudh-tarrîn-a
يا مُجيبَ دَعْوَةِ الْمُضْطَرِّينَ،
Ô Toi qui réponds aux prières des désemparés
Yâ kâchifa kurabi-l-makrûbîn-a
يا كاشِفَ كُرَبِ الْمَكْرُوبينَ،
Ô Toi qui soulages la peine des affligés
Yâ ghiyâth-al-mustaghîthîn-a
يا غِياثَ الْمُسْتَغيثينَ،
Ô Toi qui viens au secours de ceux qui appellent au secours
Yâ çarîkh-al-mustaçrikhîn-a
يا صَريخَ الْمُسْتَصْرِخينَ،
Ô Toi qui viens à l’aide de ceux qui appellent à l’aide
Wa yâ man huwa aqrabu ilayya min habli-l-warîd-i
وَيا مَنْ هُوَ اَقْرَبُ اِلَيَّ مِنْ حَبْلِ الْوَريدِ،
Ô Toi qui es plus proche de moi que ma veine jugulaire,
Wa yâ man yahûlu bayna-l-mar’i wa qalbihi
وَيا مَنْ يَحُولُ بَيْنَ الْمَرْءِ وَقَلْبِهِ،
Ô Toi qui Te places entre l’homme et son coeur
Wa yâ man huwa bi-l-mandhari-l-a‘lâ wa bi-l-ufuqi-l-mubîn-a
وَيا مَنْ هُوَ بِالْمَنْظَرِ الاَْعْلى وَ بِالاُْفـُقِ الْمُبينِ،
Ô Toi qui Te trouves au site le plus élevé et à la séparation de l’horizon
Wa yâ man huwa-r-Rahmânu-r-Rahîmu ‘ala-l-‘arch-istawâ
وَيا مَنْ هُوَ الرَّحْمنُ الرَّحيمُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوى،
Ô Toi qui es le Clément, le Miséricordieux dominant le Trône.
Wa yâ man ya‘lamu khâ’inata-l-a‘yuni wa mâ tukhfi-ç-çudûr-u
وَيا مَنْ يَعْلَمُ خائِنَةَ الاَْعْيُنِ وَما تُخْفِي الصُّدُورُ،
Ô Toi qui reconnais la traîtrise dans les regards et ce qui est caché dans les poitrines
Wa yâ man lâ yakhfâ ‘alayhi khâfiya-tun
وَيا مَنْ لا تَخْفى عَلَيْهِ خافِيَهٌ،
Ô Toi à qui on ne peut rien cacher.
Yâ man lâ tachtabihu ‘alayhi-l-açwât-u
يا مَنْ لا تَشْتَبِهُ عَلَيْهِ الاَْصْواتُ،
Ô Toi pour qui aucune voix ne ressemble à une autre
Wa yâ man lâ tughallituhu-l-hâjât-u
وَيا مَنْ لا تُغَلِّطُهُ الْحاجاتُ،
Ô Toi pour qui aucun besoin ne se confond avec un autre
Wa yâ man lâ yubrimuhu ilhâh-ul-mulihhîn-a
وَيا مَنْ لا يُبْرِمُهُ اِلْحاحُ الْمُلِحّينَ،
Ô Toi qui n’es jamais importuné par l’insistance des solliciteurs.
Yâ mudrika kulli fawtin wa yâ jâmi‘a kulli chaml-in
يا مُدْرِكَ كُلِّ فَوْتٍ، وَيا جامِعَ كُلِّ شَمْلٍ،
Ô Toi à qui rien n’échappe, qui peux atteindre tout ce qui échappe et qui réunis tout ce qui est épars,
Wa yâ bâri’-an-nufûsi ba‘d-al-mawt-i
وَيا بارِئَ النُّفُوسِ بَعْدَ الْمَوْتِ،
Ô Toi qui donnes une nouvelle vie aux âmes après la mort,
Yâ man huwa kulla yawmin fî cha’n-in
يا مَنْ هُوَ كُلَّ يَوْم فِي شَأن،
Ö Toi qui es Celui qui chaque jour accomplit une œuvre nouvelle
Yâ qâdhiya-l-hâjâti ! Yâ munaffis-al-kurubâti ! Yâ mu‘tiy-as-su’ulât-i !
يا قاضِيَ الْحاجاتِ، يا مُنَفِّسَ الْكُرُباتِ، يا مُعْطِيَ السُّؤُلاتِ،
Ô pourvoyeur des besoins ! Ô Toi qui soulages les peines ! Ô Toi qui accèdes aux demandes !
Yâ waliyya-r-raghabâti ! Yâ kâfiyya-l-muhimmâti ! Yâ man yakfî min kulli chay’in wa lâ yakfî minhu chay’un fi-s-samâwâti wa-l-ardhi !
يا وَلِيَّ الرَّغَباتِ، يا كافِيَ الْمُهِمّاتِ، يا مَنْ يَكْفي مِنْ كُلِّ شَىْءٍ وَلا يَكْفي مِنْهُ شَيءٌ فِي السَّماواتِ وَالاَْرْضِ،
Ô Toi qui satisfaits les désirs ! Ô Toi qui subviens aux besoins ! Ô Toi qui se passes de toute chose alors que rien dans les cieux et sur la terre ne peut se passer de Lui.
As’aluka bi-haqqi Muhammadin Khâtim-in-nabiyyîna wa ‘Aliyyin Amîr-il-mu’minîna wa bi-haqqi Fâtimata binti Nabiyyika wa bi-haqqi-l-Hasani wa-l-Husayn-i
اَسْاَلُكَ بِحَقِّ مُحَمَّدٍ خاتَمِ النَّبِيّينَ وَعَلِيِّ اَميرِ الْمُؤْمِنينَ، وَبِحَقِّ فاطِمَةَ بِنْتِ نَبِيِّكَ، وَبِحَقِّ الْحَسَنِ وَالْحُسَيْنِ
Je Te demande par le droit de Mohammad, Sceau des prophètes, et de ‘Ali, Prince des croyants, par le droit de Fâtimah, fille de Ton Prophète, et par le droit d’al-Hasan et d’al-Husayn.
Fa-innî bihim atawajjahu ilayka fî maqâmî hâthâ wa bihim atawassalu wa bihim atachaffa‘u ilayka
فَاِنّي بِهِمْ اَتَوَجَّهُ اِلَيْكَ فِي مَقامي هذا وَبِهِمْ اَتَوَسَّلُ وَبِهِمْ اَتَشَفَّعُ اِلَيْكَ،
Par eux je me tourne vers Toi depuis cet endroit (Haram Moqaddas), par eux je Te supplie, et par eux je demande intercession auprès de Toi.
Wa bi-haqqihim as’aluka wa uqsimu wa a‘zimu ‘alayka wa bi-ch-cha’ni-l-lathî lahum ‘indaka wa bi-l-qadri-l-lathî lahum ‘indaka wa bi-l-lathî fadh-dhaltahum ‘alâ-l-‘âlamîn
وَبِحَقِّهِمْ اَسْأَلُكَ وَاُقْسِمُ وَاَعْزِمُ عَلَيْكَ، وَبِالشَّأنِ الَّذي لَهُمْ عِنْدَكَ وَبِالْقَدْرِ الَّذي لَهُمْ عِنْدَكَ، وَبِالَّذي فَضَّلْتَهُمْ عَلَى الْعالَمينَ،
Par leur droit, je Te demande et Te conjure avec force et détermination, par le haut statut dont ils jouissent auprès de Toi et par la valeur qu’ils ont auprès de toi et par laquelle Tu leur as donné la préséance sur les mondes !
Wa bi-smika-llathî ja‘altahu ‘indahum wa bihi khaçaçtahum dûn-al-‘âlamîna wa bihi abantahum wa abanta fadhlahum min fadhl-il-‘âlamîna hattâ fâqa fadhluhum fadhl-al-‘âlamîna jamî‘an.
وَبِاسْمِكَ الَّذي جَعَلْتَهُ عِنْدَهُمْ وَبِهِ خَصَصْتَهُمْ دُونَ الْعالَمينَ، وَبِهِ اَبَنْتَهُمْ وَاَبَنْتَ فَضْلَهُمْ مِنْ فَضْلِ الْعالَمينَ، حَتّى فاقَ فَضْلُهُمْ فَضْلَ الْعالَمينَ جَميعاً،
Et par Ton Nom que Tu as placé auprès d’eux et que Tu leur as particulièrement attribué à l’exclusion des mondes et par lequel Tu les as distingués et Tu as distingué nettement leur mérite de celui des mondes au point qu’il a surpassé le mérite de (tous) les mondes réunis !
As’aluka an tuçalliyya ‘alâ Muhammadin wa Âle Muhammadin wa an takchifa ‘annî ghammî wa hammî wa karbî wa takfiyanî-l-muhimma min umûrî wa taqdhiya ‘annî daynî
اَسْاَلُكَ اَنْ تُصَلِّيَ عَلى مُحَمَّد وَآلِ مُحَمَّد وَاَنْ تَكْشِفَ عَنّي غَمّي وَهَمّي وَكَرْبي، وَتَكْفِيَنِي الْمُهِمَّ مِنْ اُمُوري، وَتَقْضِيَ عَنّي دَيْني
Je Te demande de prier sur Muhammad et la famille de Muhammad et d’enlever mes soucis, mon angoisse et mon désarroi, de subvenir au plus important de mes affaires, et de régler ma dette,
Wa tujîranî min-al-faqri wa tujîranî min-al-fâqati
وَ تُجيرَني مِنَ الْفَقْرِ وَتُجيرَني مِنَ الْفاقَةِ
de me protéger de la pauvreté, de me protéger de l’indigence,
Wa tughniyanî ‘an-il-mas’alati ilâ-l-makhlûqîna
وَتُغْنِيَني عَنِ الْمَسْأَلَةِ اِلَى الَْمخْلُوقينَ،
de me dispenser d’avoir à demander aux créatures
Wa takfiyani hamma man akhâfu hammahu wa ‘usra man akhâfu ‘usrahu wa huzûnata man akhâfu huzûnatahu wa charra man akhâfu charrahu wa makra man akhâfu makrahu wa baghya man akhâfu baghyahu wa jawra man akhâfu jawrahu wa sultâna man akhâfu sultânahu wa kayda man akhâfu kaydahu wa maqdurata man akhâfu maqduratahu ‘alayya
وَتَكْفِيَني هَمَّ مَنْ اَخافُ هَمَّهُ، وَعُسْرَ مَنْ اَخافُ عُسْرَهُ، وَحُزُونَةَ مَنْ اَخافُ حُزُونَتَهُ، وَشَرَّ مَنْ اَخافُ شَرَّهُ، وَمَكْرَ مَنْ اَخافُ مَكْرَهُ، وَبَغْيَ مَنْ اَخافُ بَغْيَهُ، وَ جَوْرَ مَنْ اَخافُ جَوْرَهُ، وَسُلْطانَ مَنْ اَخافُ سُلْطانَهُ، وَكَيْدَ مَنْ اَخافُ كَيْدَهُ، وَمَقْدُرَةَ مَنْ اَخافُ مَقْدُرَتَهُ عَلَيَّ،
D’écarter de moi le souci de celui dont je crains le souci, la rigueur de celui dont je crains la rigueur, la peine de celui dont je crains la peine, le mal de celui dont je crains le mal, la ruse de celui dont je crains la ruse, l’injustice de celui dont je crains l’injustice, l’oppression de celui dont je crains l’oppression, le pouvoir de celui dont je crains le pouvoir, la fourberie de celui dont je crains la fourberie, la puissance de celui dont je crains la puissance sur moi.
Wa tarudda ‘annî kayd-al-kayadati wa makr-al-makara-ti
وَتَرُدَّ عَنّي كَيْدَ الْكَيَدَةِ وَمَكْرَ الْمَكَرَةِ،
Et de détourner de moi la ruse des rusés et la fourberie des fourbes.
Allâhumma man arâdanî fa-arid-hu wa man kâdani fa-kid-hu
اَللّـهُمَّ مَنْ اَرادَني فَاَرِدْهُ، وَمَنْ كادَني فَكِدْهُ،
Ô mon Dieu, à celui qui me veut du mal retourne-le-lui, et celui qui veut me tromper retourne-lui sa tromperie
Wa-çrif ‘annî kaydahu wa makrahu wa ba’sahu wa amâniyyahu
وَاصْرِفْ عَنّي كَيْدَهُ وَمَكْرَهُ وَبَأسَهُ وَاَمانِيَّهُ،
et détourne de moi sa ruse, sa fourberie, son adversité et ses machinations.
Wa-mna‘hu ‘annî kayfa chi’ta wa annâ chi’ta
وَامْنَعْهُ عَنّي كَيْفَ شِئْتَ وَاَنّى شِئْتَ،
Écarte-le de moi comme Tu veux et quand Tu veux.
Allâhumma-ch-ghalhu ‘annî bi-faqrin lâ tajburuhu wa bi-balâ’in lâ tasturuhu wa bi-fâqatin lâ tusudduha wa bi-suqmin lâ tu‘âfîhi wa thullin lâ tu‘izzuhu wa bi-maskanatin lâ tajburuhâ
اَللّـهُمَّ اشْغَلْهُ عَنّي بِفَقْر لا تَجْبُرُهُ، وَبِبَلاء لا تَسْتُرُهُ، وَبِفاقَة لا تَسُدّها، وَبِسُقْم لا تُعافيهِ، وَذُلٍّ لا تُعِزُّهُ، وَبِمَسْكَنَة لا تَجْبُرُها،
Ô mon Dieu! Détourne-le de moi en l’accablant d’une pauvreté que Tu ne colmateras pas, d’une tare que Tu ne pallieras pas, d’un dénuement que Tu ne combleras pas, d’une maladie dont Tu ne le guériras pas, d’une humiliation dont Tu ne le remettras pas et d’une indigence dont Tu ne le sortiras pas.
Allâhumm-adhrib bi-th-thulli naçba ‘aynayhi wa-d-khil ‘alayhi-l-faqra fî manzilihi wa-l-‘illata wa-s-suqma fî badanihi hattâ tach-ghalahu ‘annî bi- chughlin châghilin lâ farâgha lahu
اَللّـهُمَّ اضْرِبْ بِالذُّلِّ نَصْبَ عَيْنَيْهِ، وَاَدْخِلْ عَلَيْهِ الْفَقْرَ فِي مَنْزِلِهِ، وَالْعِلَّةَ وَالسُّقْمَ فِي بَدَنِهِ، حَتّى تَشْغَلَهُ عَنّي بِشُغْل شاغِل لا فَراغَ لَهُ،
Ô mon Dieu! mets-le face à l’humiliation et fais entrer la pauvreté dans sa maison, la maladie et le mal dans son corps afin que Tu le détournes de moi en l’accablant d’une préoccupation obsédante et sans répit.
Wa ansihi thikrî kamâ ansaytahu thikraka wa-khuth ‘annî bi-sam‘ihi wa baçarihi wa lisânihi wa yadihi wa rijlihi wa qalbihi wa jamî‘i jawârihihi
وَاَنْسِهِ ذِكْري كَما اَنْسَيْتَهُ ذِكْرَكَ، وَخُذْ عَنّي بِسَمْعِهِ وَبَصَرِهِ وَلِسانِهِ وَيَدِهِ وَرِجْلِهِ وَقَلْبِهِ وَجَميعِ جَوارِحِهِ،
Fais-lui oublier mon souvenir comme Tu lui as fait oublier le Tien. Éloigne de moi son ouïe, sa vue, sa langue, sa main, son pas, son coeur et tous ses membres,
Wa-d-khil ‘alayhi fî jamî‘i thâlika-s-suqma wa lâ tuchfihi hattâ taj‘ala thâlika lahu chughlan châghilan bihi ‘annî wa ‘an thikrî
وَاَدْخِلْ عَلَيْهِ فِي جَميعِ ذلِكَ الْسُّقْمَ وَلا تَشْفِهِ حَتّى تَجْعَلَ ذلِكَ لَهُ شُغْلاً شاغِلاً بِهِ عَنّي وَعَنْ ذِكْري،
fais pénétrer la maladie dans chacun d’eux, et ne le guéris pas afin que ce soit pour lui une préoccupation qui le détourne de moi et de mon souvenir.
Wa-kfinî yâ kâfiya mâ lâ yakfî siwâka fa-innaka-l-kâfî lâ kâfiya siwâka wa mufarrijun lâ mufarrija siwâka wa mughithun lâ mughitha siwâka wa jârun lâ jâra siwâka
وَاكْفِني يا كافِيَ مالا يَكْفي سِواكَ، فَاِنَّكَ الْكافِي لا كافِيَ سِواكَ، وَمُفَرِّجٌ لا مُفَرِّجَ سِواكَ، وَمُغيثٌ لا مُغيثَ سِواكَ، وَجارٌ لا جارَ سِواكَ،
Et protège-moi, Toi qui protèges de ce que nul autre que Toi ne protège, car Tu es le Protecteur et nul autre protecteur que Toi, Tu es le Libérateur et nul autre libérateur que Toi, Tu es le Secoureur et nul autre secoureur que Toi, Tu es le Défenseur et nul autre défenseur que Toi.
Khâba man kâna jâruhu siwâka wa mughîthuhu siwâka wa mafza‘uhu ilâ siwâka wa mahrabuhu ilâ siwâka wa malja’ahu ilâ ghayrika wa manjâhu min makhlûqin ghayrika
خابَ مَنْ كانَ جارُهُ سِواكَ، وَمُغيثُهُ سِواكَ، وَمَفْزَعُهُ اِلى سِواكَ، وَمَهْرَبُهُ اِلى سِواكَ، وَمَلْجَأُهُ اِلى غَيْرِكَ، وَمَنْجاهُ مِنْ مَخْلُوقٍ غَيْرِكَ،
Est perdant celui qui prend pour protecteur autre que Toi, pour secours autre que Toi, pour refuge autre que Toi, pour abri autre que Toi, pour asile autre que Toi et pour sauveur une créature au lieu de Toi.
Fa-anta thiqatî wa rajâ’î wa mafza‘î wa mahrabî wa malja’î wa manjâya
فَاَنْتَ ثِقَتي وَرَجائي وَمَفْزَعي وَمَهْرَبي وَمَلْجَئي وَمَنْجايَ
Tu es ma confiance, mon espoir, mon refuge, mon abri, mon asile et mon salut.
Fa- bika astaftihu wa bika astanjihu wa bi-Muhammadin wa âle Muhammadin atawajjahu ilayka wa atawassalu wa atachaffa‘u
فَبِكَ اَسْتَفْتِحُ وَبِكَ اَسْتَنْجِحُ، وَبِمُحَمَّدٍ وَآلِ مُحَمَّدٍ اَتَوَجَّهُ اِلَيْكَ وَاَتَوَسَّلُ وَاَتَشَفَّعُ،
C’est par Toi que je commence, c’est par Toi que je recherche le succès, et c’est par Muhammad et les Âle Muhammad que je me dirige vers Toi, c’est par eux que je Te supplie et c’est leur intercession auprès de Toi que j’invoque
Fa as’aluka Yâ Allâhu Yâ Allâhu Yâ Allâh-u! Fa-laka-l-hamdu wa laka-ch-chukru wa ilayk-al-much-takâ wa anta-l-musta‘ân
فَاَسْاَلُكَ يا اَللهُ يا اَللهُ يا اَللهُ، فَلَكَ الْحَمْدُ وَلَكَ الشُّكْرُ وَاِلَيْكَ الْمُشْتَكى وَاَنْتَ الْمُسْتَعانُ
Aussi Te demande-je, O Allah, O Allah, O Allah!à Qui reviennent la louange et le remerciement, vers Qui se dirigent les plaintes et à Qui on adresse la demande d’aide
Fa-as’aluka Yâ Allâhu Yâ Allâhu Yâ Allâh-u ! bi-haqqi Muhammadin wa âle Muhammadin an tuçalliya ‘alâ Muhammad wa âle Muhammadin
فَاَسْاَلُكَ يا اَللهُ يا اَللهُ يا اَللهُ بِحَقِّ مُحَمَّدٍ وَآلِ مُحَمَّدٍ اَنْ تُصَلِّيَ عَلى مُحَمَّدٍ وَآلِ مُحَمَّدٍ،
Je Te demande donc, O Allah, O Allah, O Allah ! par le droit de Muhammad et des Âle Muhammad, de prier sur Muhammad et les Âle Muhammad
Wa an tak-chifa ‘annî ghammî wa hammî wa karbî fî maqâmî hâthâ kamâ kachafta ‘an Nabiyyika hammahu wa ghammahu wa karbahu wa kafaytahu hawla ‘aduwwihi
وَاَنْ تَكْشِفَ عَنّي غَمّي وَهَمّي وَكَرْبي فِي مَقامي هذا كَما كَشَفْتَ عَنْ نَبِيِّكَ هَمَّهُ وَغَمَّهُ وَ كَرْبَهُ وَكَفَيْتَهُ هَوْلَ عَدُوِّهِ،
et d’effacer mon chagrin, mon souci et mon adversité dans cet endroit même comme Tu as effacé le chagrin, le souci et l’adversité de Ton Prophète et comme Tu l’as protégé de la terreur de son ennemi.
Fa-k-chif ‘annî kamâ kachafta ‘anhu wa farrij ‘annî kamâ farrajta ‘anhu wa-kfinî kamâ kafaytahu
فَاكْشِفْ عَنّي كَما كَشَفْتَ عَنْهُ وَفَرِّجْ عَنّي كَما فَرَّجْتَ عَنْهُ وَاكْفِني كَما كَفَيْتَهُ،
Soulage-moi donc comme Tu l’as soulagé, délivre-moi comme Tu l’as délivré, et protège-moi comme Tu l’as protégé,
Wa-çrif ‘annî hawla mâ akhâfu hawlahu wa ma’ûnata mâ akhâfu ma’ûnatahu wa hamma mâ akhâfu hammahu bi-lâ ma’ûnatin ‘alâ nafsî min thâlika
وَاصْرِفْ عَنّي هَوْلَ ما اَخافُ هَوْلَهُ، وَمَؤُونَةَ ما اَخافُ مَؤُونَتَهُ، وَهَمَّ ما اَخافُ هَمَّهُ بِلا مَؤونَةٍ عَلى نَفْسي مِنْ ذلِكَ،
Écarte de moi la terreur de ce dont je crains la terreur, la difficulté de ce dont je crains la difficulté et le souci de ce dont je crains le souci, sans que cela ne me cause de peine.
Wa-çrifnî bi-qadhâ’i hawâ’ijî wa kifâyati mâ ahammanî hammuhu min amri âkhiratî wa dunyâya.
وَاصْرِفْني بِقَضاءِ حَوائِجي، وَكِفايَةِ ما اَهَمَّني هَمُّهُ مِنْ اَمْرِ آخِرَتي وَدُنْيايَ،
Fais que je reparte d’ici avec mes demandes exaucées et ayant obtenu la résolution de ce qui me cause peine et souci pour ma vie dans l’au-delà et ici-bas.
Yâ amîra-l-mu’minîna wa yâ Abâ ‘Abdillâh ‘alaykumâ minnî salâmu-llâhi abadan mâ baqîtu wa baqiya-l-laylu wa-n-nahâru
يا اَميرَ الْمُؤْمِنينَ وَيا اَبا عَبْدِاللهِ، عَلَيْكُما مِنّي سَلامُ اللهِ اَبَداً ما بَقيتُ وَبَقِيَ اللَّيْلُ وَالنَّهارُ
O Commandeur des croyants, O Abâ ‘Abdillâh, sur vous le salâm d’Allah pour toujours, tant que j’existe et que durent la nuit et le jour.
Wa lâ ja‘alahu-llâhu âkhira-l-‘ahdi min ziyâratikumâ wa lâ farraq-Allâhu baynî wa baynakumâ.
وَلا جَعَلَهُ اللهُ آخِرَ الْعَهْدِ مِنْ زِيارَتِكُما، وَلا فَرَّقَ اللهُ بَيْني وَبَيْنَكُما،
Qu’Allah ne fasse pas que ce soit mon dernier engagement à venir vous rendre visite et qu’Allah ne me sépare pas de vous.
Allâhumma ahyinî hayâta Muhammadin wa thuriyyatihi wa amitnî mamâtahum wa tawaffanî ‘alâ millatihim wa-h-churnî fî zumratihim
اَللّـهُمَّ اَحْيِني حَياةَ مُحَمَّدٍ وَذُرِّيَّتِهِ وَاَمِتْني مَماتَهُمْ وَتَوَفَّني عَلى مِلَّتِهِمْ،
Ô mon Dieu! fais-moi vivre comme ont vécu Muhammad et sa descendance et fais-moi mourir comme ils sont morts. Fais que je décède en membre de leur communauté et que je sois ressuscité parmi leur groupe.
Wa lâ tufarriq baynî wa baynahum tarfata ‘aynin abadan fi-d-dunyâ wa-l-âkhira-ti.
وَاحْشُرْني فِي زُمْرَتِهِمْ وَلا تُفَرِّقْ بَيْني وَبَيْنَهُمْ طَرْفَةَ عَيْنٍ اَبَداً فِي الدُّنْيا وَالاْخِرَةِ،
Ne me sépare jamais d’eux un seul instant dans le monde d’ici-bas et dans l’autre monde.
Yâ amîra-l-mu’minîna wa yâ Abâ ‘Abdillâh! ataytukumâ zâ’iran wa mutawassilan ila-llâh rabbî wa rabbikumâ
يا اَميرَ الْمُؤْمِنينَ وَيا اَبا عَبْدِاللهِ اَتَيْتُكُما زائِراً وَمُتَوَسِّلاً اِلَى اللهِ رَبّي وَرَبِّكُما،
Ô Commandeur des croyants!, Ô Abâ ‘Abdillâh, je suis venu vous rendre visite et implorer Allah, votre Seigneur et le mien,
wa mutawajjihan ilayhi bikumâ wa mustachfi‘an bikumâ ilâ-llâhi fî hâjatî hâthihi.
وَمُتَوَجِّهاً اِلَيْهِ بِكُما وَمُسْتَشْفِعاً بِكُما اِلَى اللهِ (تَعالى) فِي حاجَتي هذِهِ
me tournant vers Lui par votre intermédiaire et requérant votre intercession auprès d’Allah pour la satisfaction de mon besoin.
Fa-chfa‘â lî fa-inna lakumâ ‘inda-llâhi-l-maqâma-l-mahmûda wa-l-jâha-l-wajîha wa-l-manzil-ar-rafî‘a wa-l-wassîla-ta
فَاشْفَعا لي فَاِنَّ لَكُما عِنْدَ اللهِ الْمَقامَ الَْمحْمُودَ، وَالْجاهَ الْوَجيهَ، وَالْمَنْزِلَ الرَّفيعَ وَالْوَسيلَةَ،
Alors intercédez pour moi car vous avez auprès d’Allah rang louable, honneur, considération, degré élevé et crédit.
Innî anqalibu ‘ankumâ muntadhiran li-tanajjuzi-l-hâjati wa qadhâ’iha wa najâhiha min-Allâhi bi-chafâ‘atikumâ ilâ-llâh fî thâlika
اِنّي اَنْقَلِبُ عَنْكُما مُنْتَظِراً لِتَنَجُّزِ الْحاجَةِ وَقَضائِها وَنَجاحِها مِنَ اللهِ بِشَفاعَتِكُما لي اِلَى اللهِ فِي ذلِكَ،
Je prends congé de vous en m’attendant que mon voeu soit exaucé, satisfait et réalisé par Allah grâce à votre intercession pour moi auprès de Lui.
Fa-lâ akhîbu wa lâ yakûnu munqalabî munqalaban khâ’iban khâsiran bal yakûnu munqalabî munqalaban râjihan muflihan munjihan mustajâban bi-qadhâ’i jamî‘i hawâ’ijî wa tachaffa‘â lî ilâ-llâh-i.
فَلا اَخيبُ وَلا يَكُونُ مُنْقَلَبي مُنْقَلَباً خائِباً خاسِراً، بَلْ يَكُونُ مُنْقَلَبي مُنْقَلَباً راجِحاً (راجِياً) مُفْلِحاً مُنْجِحاً مُسْتَجاباً بِقَضاءِ جَميعِ حَوائِجي وَتَشَفَّعا لي اِلَى اللهِ،
Que je ne sois pas déçu et que je ne reparte pas avec perte et dommage, mais que je reparte avec l’espoir du succès, de la réussite et de l’accomplissement favorable de toutes mes demandes. Intercédez donc en ma faveur auprès d’Allah.
Inqalabtu ‘alâ mâ châ’a-llâhu wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi-llâhi mufawwidhan amrî ila-llâhi mulji’an dhahrî ila-llâhi mutawakkilan ‘ala-llâhi
انْقَلَبْتُ عَلى ما شاءَ اللهُ وَلا حَوْلَ وَلا قُوَّةَ اِلاّ بِاللهِ، مُفَوِّضاً اَمْري اِلَى اللهِ مُلْجِأً ظَهْري اِلَى اللهِ، مُتَوَكِّلاً عَلَى اللهِ
Je repars avec ce qu’Allah veut et décide, il n’y a de puissance et de force qu’en Allah, m’en remettant à Allah, prenant refuge en Lui, plaçant ma confiance en Allah.
Wa aqûlu hasbiya-llâhu wa kafâ sami‘a-llâhu li-man da‘â laysa lî warâ’a-llâh wa warâ’akum yâ sâdatî muntahâ mâ châ’a rabbî kâna wa mâ lam ycha’ lam yakun wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi-llâhi.
وَاَقُولُ حَسْبِيَ اللهُ وَكَفى سَمِعَ اللهُ لِمَنْ دَعا لَيْسَ لي وَراءَ اللهِ وَوَراءَكُمْ يا سادَتي مُنْتَهى، ما شاءَ رَبّي كانَ وَمالَمْ يَشَأْ لَمْ يَكُنْ، وَلا حَوْلَ وَلا قُوَّةَ اِلاّ بِاللهِ،
Et je dis : “Allah me suffit, Allah entend celui qui L’invoque, je n’ai en dehors d’Allah et de vous, O mes maîtres, d’autre but final. Ce qu’Allah veut est et ce qu’Il ne veut pas n’est pas. Il n’y a de puissance et de force qu’en Allah!”
Astawadi‘ukumâ-llâha wa lâ ja‘alahu-llâhu âkhira-l-‘ahdi minnî ilaykumâ.
اَسْتَوْدِعُكُمَا اللهَ وَلا جَعَلَهُ اللهُ آخِرَ الْعَهْدِ مِنّي اِلَيْكُما،
Je vous fais mes adieux et qu’Allah n’en fasse pas mon dernier engagement envers vous.
Inçaraftu yâ sayyidî yâ Amîra-l-mu’minîna wa mawlâya wa anta yâ Abâ ‘Adbillâh yâ sayyidî wa salâmî ‘alaykumâ mutaççilun mâ-t-taçala-l-laylu wa-n-nahâru wâçilun thâlika ilaykumâ ghayru mahjûbin ‘ankumâ salâmî inchâ’-Allâh.
اِنْصَرَفْتُ يا سَيِّدي يا اَميرَ الْمُؤْمِنينَ وَمَوْلايَ وَاَنْتَ يا اَبا عَبْدِاللهِ يا سَيِّدي وَسَلامي عَلَيْكُما مُتَّصِلٌ مَا اتَّصَلَ اللَّيْلُ وَالنَّهارُ واصِلٌ ذلِكَ اِلَيْكُما غَيْرُ مَحْجُوبٍ عَنْكُما سَلامي اِنْ شاءَ اللهُ،
Je prends congé, ô mon Maître, ô Commandeur des croyants, et toi, O Abâ ‘Abdillâh, sur vous mon salâm tant que se suivent la nuit et le jour. Que mon salâm soit perpétuellement sur vous et qu’il soit, si Allah le veut, l’objet de votre agrément,
Wa as’aluhu bi-haqqikumâ an yachâ’a thâlika wa yaf‘ala fa-innahu hamîdun majîd.
وَاَسْأَلُهُ بِحَقِّكُما اَنْ يَشاءَ ذلِكَ وَيَفْعَلَ فَاِنَّهُ حَميدٌ مَجيدٌ،
et je Lui demande par votre droit de vouloir cela et de l’accomplir car Il est digne d’éloges et Glorieux.
Inqalabtu yâ sayyidayya ‘ankumâ tâ’iban hâmidan li-llâh châkiran râjiyan li-l-ijâbati ghayra âyisin wa lâ qânitin, tâ’iban ‘â’idan râji‘an ilâ ziyâratikumâ ghayra râghibin ‘ankumâ wa lâ min ziyâratikumâ bal râji‘un ‘â’idun inchâ’-Allâh wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi-llâh-i.
اِنْقَلَبْتُ يا سَيِّدَيَّ عَنْكُما تائِباً حامِداً للهِ شاكِراً راجِياً لِلاِْجابَةِ غَيْرَ آيِسٍ وَلا قانِطٍ تائِباً عائِداً راجِعاً اِلى زِيارَتِكُما غَيْرَ راغِب عَنْكُما وَلا مِنْ زِيارَتِكُما بَلْ راجِعٌ عائِدٌ اِنْ شاءَ اللهُ وَلا حَوْلَ وَلا قُوَّةَ اِلاّ بِاللهِ،
Je prends congé de vous, O mes Maîtres, ayant fait acte de repentir, louant et remerciant Allah et espérant l’exaucement. Sans être désespéré ni découragé, de nouveau, je reviendrai vous rendre visite sans me lasser de vous ni de vous visiter. Si Allah veut, je reviendrais vous voir. Il n’y a de puissance et de force qu’en Allah.
Yâ sâdâtî raghibtu ilaykumâ wa ilâ ziyâratikumâ ba‘da an zahida fîkumâ wa fî zitâratikumâ ahlu-d-dunyâ.
يا سادَتي رَغِبْتُ اِلَيْكُما وَاِلى زِيارَتِكُما بَعْدَ اَنْ زَهِدَ فيكُما وَفِي زِيارَتِكُما اَهْلُ الدُّنْيا
O mes Maîtres, je suis venu pour vous et pour vous rendre visite avec désir et empressement après que les gens du monde d’ici-bas ont renoncé à votre visite
Fa-lâ khayyabaniya-llâhu mâ rajawtu wa mâ ammaltu fî ziyâratikumâ innahu qarîbun mujîb.
فَلا خَيَّبَنِيَ اللهُ ما رَجَوْتُ وَما اَمَّلْتُ فِي زِيارَتِكُما اِنَّهُ قَريبٌ مُجيبٌ.
Qu’Allah ne me prive donc pas de ce que j’espère ni de ce que je souhaite en vous rendant visite car Il est proche et Il exauce les demandes.
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l'Invocation de "Alghameh" Avec les voix des Panégyristes Arabes et Persans
La journée du 10 Moharram
C'est le jour de l'assassinat de l'Imam al-Hussain (p). C'est un jour tragique et de deuil pour les Imams d'Ahl-ul-Bayt, pour leurs adeptes, et pour tout Musulman attaché au Noble Prophète (P) et aux membres élus de sa sainte Famille et à leurs traditions.
On doit suspendre toute activité commerciale ou professionnelle pendant cette journée, et se consacrer aux cérémonies commémoratives(1), à l'évocation de la tragédie de Karbalâ' où furent assassinés abjectement et tombés en martyrs l'Imam al-Hussain et 72 de ses proches et compagnons, et à toutes sortes de manifestations de deuil et de douleur, comme si on venait de perdre un fils ou un proche parent chéri: porter des vêtements noirs ou arborer de signes de deuil, s'abstenir de rire.
Il est très recommandé d'invoquer la malédiction d'Allah sur les assassins de l'Imam al-Hussain ce jour-ci.
De même, il est très recommandé que les musulmans se présentent réciproquement des condoléances à cette occasion en se disant les uns aux autres:
"Qu'Allah augmente notre rétribution pour notre deuil de l'Imam al-Hussain (p), et qu'Il nous place, nous et vous, parmi ceux qui réclament la vengeance pour lui, sous l'égide de son descendant, l'Imam al-Mahdi (p)".
--Abstinence: il est recommandé de s'abstenir de boire et de manger jusqu'à la fin de l'après-midi, sans toutefois, former l'intention d'accomplir le jeûne. Rompre l'abstinence (vers la fin de l'après-midi) avec les aliments dont se contentent généralement les gens en deuil: lait, yaourt etc. S'abstenir de manger de repas exquis.
--Il vaut mieux s'abstenir de faire le jeûne le 9 et surtout le 10 moharram, comme nous le recommandent vivement les Imams d'Ahl-ul-Bayt (p), car les Omayyades accomplissaient le jeûne pendant ces deux jours, en bénédiction de l'assassinat de l'Imam al-Hussain, tout en attribuant faussement cette pratique, à une tradition du Noble Prophète.
Dans le même esprit d'aberration, les omayyades, faisaient les provisions de l'année et emmagasinaient la nourriture le 10 moharram, ce qui est en réalité très détestable.
En effet selon l'Imam al-Redhâ (p), "Quiconque abandonne la recherche de la satisfaction de ses besoins, le Jour de 'Achoura' (le 10 moharram), Allah, satisfera ses besoins dans la vie d'ici-bas et dans l'Au-delà, et quiconque le vit comme un jour de deuil, d'affliction et de pleurs, Allah fera pour lui le Jour de la résurrection un jour de joie et de contentement", mais "celui qui appelle ce jour, un jour de bénédiction, et y fait par conséquent des provisions pour ses besoins de l'année, Allah dépouillera ses provisions de toute bénédiction, et le placera le Jour du Jugement avec Yazîd, 'Obaidullâh Ibn Ziyâd et 'Omar Ibn Sa'd (les assassins du petit-fils du Prophète, l'Imam al-Hussain).
--Présenter de sincères condoléances, au Prophète (P), à l'Imam Ali (p), à Fâtimah al-Zahrâ' et à l'Imam al-Hassan (p), ainsi qu'à tous les Imams descendants de l'Imam al-Hussain (p), en faisant (en lisant) avec un coeur affligé la visite pieuse (ziyârah) suivante, appelée du'â' Wârith .
Notes :
1. Si on n'a pas la possibilité d'assister aux cérémonies de deuil ('azâ'), on peut se contenter de lire (ou d'écouter) le récit détaillé de la tragédie de Karbala'. Beaucoup de livres et de cassettes sont généralement disponibles chez les Musulmans adeptes d'Ahl-ul-Bayt. Voir, entre autre, "L'Imam al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ' ", disponible sur notre page web.
La nécessité de présenter de différentes traductions du saint Coran
Nous devons faire une étude des traductions qui ont été faites ces vingt dernières années et voir si elles ont répondu aux besoins des différents groupes de lecteurs.
Mas'oud Ansari, traducteur du commentaire coranique « Keshaf » de Zomarshari, dans un entretien avec l’Agence Internationale de Presse Coranique, a déclaré que les traductions variaient en fonction de leurs utilisateurs.
« Nous devons faire une étude des traductions qui ont été faites ces vingt dernières années et voir si elles ont répondu aux besoins des différents groupes de lecteurs. Les traductions sont bien sûr différentes selon les différentes possibilités des auteurs et à cause de la grandeur de ce texte.
Une traduction idéale n’est pas possible mais il est possible de s’en rapprocher comme cela a été fait après la révolution grâce aux travaux très sérieux qui ont été faits dans ce domaine », a-t-il déclaré.
En cas d’agression, la Chine s’annonce prête à frapper les Etats-Unis!!
Suite aux révélations de la presse chinoise sur les nouvelles capacités de représailles nucléaires de la Chine face à la doctrine provocatrice Air-Sea Battle des Etats-Unis et de l’OTAN, la présidente internationale de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a dressé un tableau de la situation stratégique mondiale actuelle lors d’une conférence de l’Institut Schiller pour un Nouveau paradigme, le 2 novembre à Los Angeles. Extraits :
Lorsque nous avons décidé d’organiser cette conférence à Los Angeles, l’objectif était de définir une manière de sortir le plus rapidement possible de la crise économique et stratégique mondiale, en nous concentrant sur une perspective d’avenir pour le Pacifique, étant donné que la région transatlantique se trouve actuellement au centre d’une crise terrible. Certains événements survenus la semaine dernière confirment effectivement, de manière dramatique, pourquoi il est urgent de changer le paradigme actuel.
Lundi dernier (le 28 octobre), quelque chose d’extraordinaire est arrivé : dans presque tous les médias chinois, une panoplie d’articles et de cartes ont été publiés détaillant les nouvelles capacités de la marine chinoise, en particulier sa force sous-marine, pour la conduite d’une attaque ciblant la côte ouest des Etats-Unis.
Le message transmis par ces articles et graphiques est très clair : la Chine est prête à répondre à toute attaque contre son territoire de la part des Etats-Unis et de l’OTAN. Si une telle attaque devait avoir lieu, les sous-marins de la force stratégique chinoise seraient alors en mesure, avec des missiles nucléaires, d’atteindre les grandes agglomérations de Los Angeles, San Francisco et Seattle. Les cartes accompagnant les articles montrent que les retombées radioactives détruiraient essentiellement toute la côte ouest américaine, jusqu’au mid-ouest et la région de Chicago.
Ces articles précisent que la Chine dispose d’une force de 7500 missiles intercontinentaux (ICBM), capable d’atteindre les grandes villes de la côte est des Etats-Unis en survolant l’Arctique.
Ces annonces ne sont pas une menace mais une réaction à ce qui est perçu par la Chine continentale comme un danger absolu, potentiellement immédiat, en provenance des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’OTAN, avec leur déploiement militaire global ciblant la Russie et la Chine.
Tout ceci a été amplement rapporté par la presse américaine, y compris avec une carte détaillée de la situation, où on distingue la zone de retombée des représailles potentielles chinoises sur la côte ouest des Etats-Unis.
(...) Ceci n’est pas réellement une surprise pour ceux qui ont suivi de près la situation. Plus tôt cette année, un article assez choquantavait été publié dans l’une des publications officielles des forces aériennes américaines, où on affirmait qu’en raison du développement de missiles nucléaires ainsi que des techniques de ciblage, une attaque contre les forces nucléaires ennemies (première frappe) pourrait être lancée sans provoquer de représailles (deuxième frappe). Ainsi, la vieille stratégie de destruction mutuelle assurée (doctrine MAD) de l’OTAN, une doctrine selon laquelle toute attaque nucléaire conduirait à l’annihilation totale de l’espèce humaine et que par conséquent tout recours à l’arme nucléaire serait impossible, se trouvait reléguée aux oubliettes grâce aux nouvelles avancées technologiques. C’est ce qu’affirmait cet article.
Quelques mois plus tard, le Prof. Amitai Etzioni publiait un autre article, dans une revue de l’Université de Yale, intitulé « Qui a autorisé des préparations de guerre contre la Chine ? », où il affirmait que l’armée américaine se trouvait actuellement en train de préparer une guerre contre la Chine. Les faits rapportés sont exacts, à part le blâme qu’il met sur les dirigeants du Pentagone. Il demande qu’une discussion urgente soit ouverte au Congrès et à la Maison Blanche et dans les autres cercles de réflexion sur les conséquences d’une telle politique.
Etant donné le fait que ce sont bien les dirigeants du Pentagone qui ont été à l’avant garde des tentatives pour freiner toute escalade militaire [en particulier le général Martin Dempsey, le chef d’Etat-major des armées, ndlr], comme l’a montré l’exemple de la Syrie récemment, il est clair que ce n’est pas le Pentagone en tant que tel qui est responsable mais la politique actuelle des Etats-Unis.
Le chemin menant à la confrontation, incluant au recours à des armes nucléaires, a été emprunté depuis un certain temps déjà. Mon mari Lyndon LaRouche a fait remarquer que cette voie a été choisie depuis ou grâce à l’assassinat du président Kennedy, et elle n’a été que brièvement interrompue lorsque, au début des années 1980, il est devenu très clair que nous nous approchions dangereusement d’une troisième guerre mondiale.
Cela était dû au fait que les missiles de portée intermédiaire de l’OTAN et du Pacte de Varsovie se trouvaient à cette époque à une très proche distance les uns des autres : les missiles pershing-2 et les SS-20 se faisaient face en Europe centrale, et nous ne disposions que d’un court délai, de quelques minutes tout au plus, avant de déclencher le tir d’un missile. Dès que l’un des deux côtés lançait un missile ou avait la perception que l’adversaire avait procédé à un tir, tout l’arsenal devait être lancé en représailles avant de vérifier quoi que ce soit, car le délai d’avertissement était trop court.
C’est dans ce contexte que Lyndon LaRouche avait développé l’Initiative de défense stratégique (IDS), qui fut ensuite adoptée en mars 1983 par le président Reagan. Elle fut mise sur la table pendant quelques mois comme option permettant d’éviter la guerre. Elle fut toutefois rejetée, en premier lieu par le gouvernement soviétique, mais aussi par la faction Bush (père)-Kissinger au sein même de l’administration Reagan.
Lorsque l’Union soviétique s’effondra entre 1989 et 1991, une véritable opportunité d’établir la paix se présenta. Avec la défaite du communisme, l’ennemi avait disparu. L’oligarchie britannique décida alors, avec ses valets Margaret Thatcher, George H. Bush et les néo-conservateurs, d’utiliser la chute du bloc de l’est pour construire un empire global, s’appuyant sur la relation spéciale entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni. C’est à partir de ce moment que la marche vers l’actuel danger de guerre s’est accélérée.
Nous avons assisté en Europe à l’expansion de l’OTAN vers l’est, accompagnant l’expansion de l’UE, ce qui, du point de vue de la Russie, a été jugé à juste titre comme une stratégie d’encerclement. Ceci inclut, par exemple, le développement par les Etats-Unis d’un système de défense antimissiles en Pologne et en République Tchèque, provoquant des avertissements de la Russie. Cette dernière a fait savoir qu’elle n’allait pas tolérer la complétion de la dernière phase de ce bouclier, car il priverait la Russie de sa capacité de représailles en cas d’attaque occidentale, ce qu’elle ne peut accepter.
Vous avez vu ensuite les autres étapes de cette politique de confrontation globale, avec, par exemple, la doctrine Air-Sea-Battle, que le président Obama appelle sa politique de Pivot asiatique, qui est un encerclement de la Chine. Si de nombreux politiques en Australie ont reconnu assez ouvertement qu’une guerre contre la Chine devenait inévitable, et si plusieurs d’entre eux ont critiqué le fait que tout le continent australien se voyait transformé en une gigantesque base aérienne américaine dans le but de mener une telle guerre, on peut alors comprendre la réaction de la Chine face à tout ceci. Celle-ci, de même que la Russie, se sent encerclée, et ce à juste titre. Tout officier militaire honnête en Europe ou aux Etats-Unis reconnaît bien volontiers ceci.
Si vous gardez à l’esprit le fait que nous somme assis sur une poudrière, en particulier en ce qui concerne l’état du système financier de la région transatlantique et les conséquences d’un effondrement du dollar pour le monde, vous saisissez l’étendue du problème.
huit morts en moins de 24 heures dans des attaques anti-chiites
Au moins huit membres de la minorité musulmane chiite ont été tués en moins de 24 heures dans le nord et le sud du Pakistan, ont indiqué lundi des responsables locaux.
Deux docteurs chiites ont été tués par balle par des hommes armés dans le quartier de Mangopir de la métropole économique Karachi (sud).
Des hommes armés ont aussi fait irruption chez un tailleur du centre-ville, tué le propriétaire et un employé, tous deux chiites, Tout le monde savait qu'ils étaient chiites, a déclaré Aamir Farooqi, autre responsable de la police.
Dimanche soir, quatre chiites ont été tués à Orakzai, un des sept districts tribaux du nord-ouest du pays servant de refuge aux insurgés talibans, selon des responsables locaux.
Ces violences interviennent à l'approche du mois de Mouharram, l'un des plus importants du calendrier musulman, au cours duquel les chiites multiplient les processions et commémorent la mort de l'imam Hussein en 680 à Kerbala, dans le sud de l'Irak.
En début d'année, deux attentats dans des quartiers chiites de Quetta, dans le sud-ouest du pays, avaient fait près de 200 morts. Il s'agissait des attaques les plus meurtrières contre la minorité chiite dans l'histoire du Pakistan.
Obama promet à nouveau de fermer Guantanamo
Le président américain Barack Obama a rencontré lundi deux envoyés spéciaux chargés de la fermeture du centre de détention situé dans la base navale de la baie de Guantanamo, et a promis à nouveau de fermer la prison tristement célèbre.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, M. Obama a rencontré Clifford Sloan, l'envoyé spécial du département d'Etat pour la fermeture de Guantanamo, et Paul Lewis, l'envoyé spécial du département de la Défense chargé de la même mission. M. Obama a chaleureusement remercié les deux envoyés pour le travail accompli.
Le président a "réitéré qu'il souhaite toujours fermer le centre de détention de la baie de Guantanamo, et a exprimé clairement qu'il soutient pleinement les envoyés spéciaux dans leur travail pour faciliter le transfert des détenus de Guantanamo", a annoncé le communiqué.
Un total de 164 détenus, dont la plupart n'ont pas été inculpés, se trouvent toujours à Guantanamo. Depuis 2009, M. Obama a promis à plusieurs reprises de fermer le centre de détention, mais n'y est pas tenu sa promesse jusqu'à présent.
Irak: 13 morts dans de nouveaux attentats des rebelles
De nouvelles attaques ont fait 13 morts lundi dans le nord de l'Irak, en proie depuis 10 ans à des violences meurtrières qui ont atteint en octobre des niveaux inédits depuis cinq ans.
Un bilan précédent faisait état de onze morts.
Les attaques de lundi visaient essentiellement les forces de sécurité pour la deuxième journée consécutive, des kamikazes ayant fait détoner leurs charges contre la police dans plusieurs localités du nord de l'Irak.
Dans l'attaque la plus meurtrière, plusieurs explosions ont visé un commissariat à Charqat, une localité à majorité sunnite de la province de Salaheddine (nord), tuant quatre policiers et en blessant au moins 10, selon des sources médicale et policière.
Une voiture piégée a d'abord explosé sans faire de victimes, mais deux kamikazes ont par la suite fait détoner leurs charges au moment où les équipes de police et de secours arrivaient sur les lieux du premier attentat.
Une autre voiture piégée, activée par un kamikaze, a explosé près d'une académie de la police à Tikrit, chef-lieu de Salaheddine, au lendemain du lancement d'une campagne de recrutement. Une personne a été tuée et neuf autres ont été blessées par cette explosion.
Deux kamikazes ont également visé un commissariat dans la province multi-communautaire de Kirkouk, tuant deux policiers et en blessant sept autres.
Un des deux assaillants a activé sa charge à l'entrée du commissariat faisant des victimes, selon des responsables. Le second était toujours à l'intérieur quand les forces de sécurité ont évacué le bâtiment et bouclé le secteur.
Un siège de la police avait déjà été visé dimanche par une série d'attentats coordonnés dans la ville de Baqouba (centre), tuant trois policiers.
Toujours lundi, trois fonctionnaires et un policier ont été tués dans des attaques séparées par des assaillants armés dans la ville de Mossoul (nord) et un fonctionnaire a été blessé. Et dans deux villes de la périphérie nord de Bagdad, deux personnes, dont un soldat, ont trouvé la mort dans des explosions.
Plus de 5.400 personnes ont péri depuis le début de l'année dont 964 en octobre, le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008 selon des chiffres officiels publiés vendredi, en dépit d'opérations militaires d'envergure et de mesures de sécurité renforcées.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki a demandé la semaine dernière à Washington une plus grande coopération dans la lutte contre l'insurrection.
Le président Rohani "pas optimiste" sur les négociations mais garde espoir
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré lundi que son gouvernement n'était pas "optimiste" sur l'issue des négociations nucléaires avec les grandes puissances qui doivent reprendre jeudi à Genève, a rapporté l'agence officielle Irna.
"Le gouvernement n'est pas optimiste à propos des Occidentaux et des négociations en cours, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas garder espoir pour régler les problèmes", a déclaré M. Rohani en recevant une délégation de députés iraniens.
"Mais il ne faut pas s'attendre à ce que les problèmes soient réglés en peu de temps", a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement était "concentré pour obtenir la levée des sanctions injustes contre l'Iran".
Lors de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, M. Rohani avait affirmé que Téhéran voulait régler la crise nucléaire "dans les mois qui viennent et non les années".
Les pays occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil. Téhéran dément farouchement ces accusations. M. Rohani a de nouveau insisté sur le refus de l'Iran de renoncer à ses droits nucléaires.