La profusion du savoir de l’Imam Réza (as) fut à la source de nombreuses grâces et effets, dont font partie ses œuvres écrites. Les historiens ont cité un nombre important d’œuvres, dont voici certains titres :
1. Tibb-ol-Réza (La médecine de Réza) ou Risâla Zahabiyya (Traité doré)
L’Imam Réza (as) a écrit ce traité au sujet de la santé et du bon tempérament, des aliments et boissons recommandés, et des remèdes à la demande de Ma’moun. Ce traité est appelé Zahabiyya (doré) car Ma’moun a tellement apprécié ce livre qu’il a ordonné de l’écrire avec des lettres d’or.
Au sujet de la rédaction de ce livre, Haroun ibn Moussa a rapporté de Hassan Ibn Mohammad Ibn Jomhur qui a dit : «Mon père qui accompagnait l’Imam Réza (as) lors de sa venue en Iran, m’a rapporté : «Un groupe de médecins et de philosophes dont Youhanna Ibn Massouyeh, Gibra’il Ibn Yakhtashou’ et Salih Ibn Balhameh Hendi, ainsi que d’autres savants et érudits se trouvaient auprès de Ma’moun. Dans cette assemblée, on parla de médecine et de ce qui était à la source de la santé et bénéfique au corps. Ma’moun et les personnes présentes parlèrent abondamment au sujet des quatre natures, des causes des maladies, des dommages et des bénéfices des aliments dans le corps de l’homme. Durant ces discussions, Ma’moun se tourna vers l’Imam Réza (as) et dit : «Ô Abol-Hassan ! Quel est ton avis à propos des sujets dont nous avons beaucoup parlé aujourd’hui, et à propos desquels nous devons avoir des connaissances ?» Son excellence (as) dit : «Sur la base de ce que j’ai expérimenté et dont j’ai appris la justesse de mes ancêtres, et également de ce que l’homme ne peut ignorer, je sais certaines choses.» Puis l’Imam (as) s’employa à expliquer certaines questions concernant la médecine et l’hygiène. Ma’moun, qui fut fortement marqué par ces paroles, écrivit ensuite une lettre à l’Imam (as) dans laquelle il lui posa des questions au sujet des connaissances liées aux aliments et aux boissons, aux remèdes, à la saignée, à l’hygiène dentaire, aux vertus du bain, et d’autres choses liées à la santé du corps sur la base de son expérience et de ses connaissances pour l’en informer. L’Imam (as) exauça la requête de Ma’moun, rédigea ce traité et le lui envoya. Ce dernier l’apprécia tant qu’il ordonna qu’on l’écrive en lettres d’or, et c’est pour cela que ce traité est connu sous le nom de «traité doré».»
2. Fiqh-ol-Réza
Ce livre traite de sujets liés au droit religieux, et comprend des fatwas ainsi que certains hadiths au sujet des préceptes juridiques. Bien que ce livre resta peu connu jusqu’à l’époque du premier Majlesi (Mohammad Taqi), cependant, à partir de son époque et jusqu’à aujourd’hui, ce livre a été davantage connu et diffusé. La raison de cette reconnaissance est qu’un groupe d’habitants de la ville de Qom se rendit à La Mecque en vue d’accomplir un pèlerinage obligatoire. Ils y emportèrent un livre ancien dont la date correspondait à celle de l’époque de l’Imam Réza (as). Au cours de ce voyage, ils le montrèrent à Ghazi Amir Hossein Esfahani. Après avoir étudié ce livre, il eut la certitude qu’il avait été compilé par l’Imam Réza (as), et en fit une copie. Lorsqu’il rentra en Iran, il l’emmena à Ispahan et le montra à Majlesi. Après l’avoir étudié, il confirma l’authenticité de l’attribution de ce livre à Imam Réza (as). Après lui, son fils, le deuxième Majlesi (Mohammad Baqer) affirma également l’authenticité de l’attribution de ce livre à l’Imam Réza (as), et il cita ses hadiths dans divers volumes de Bihâr al-Anwâr, faisant de cet ouvrage l’une de ses sources principales.[1] C’est ainsi que ce livre est devenu célèbre.
Parmi les gens qui reconnaissent l’authenticité de l’attribution de ce livre à l’Imam Réza (as) figurent Seyyed Mahdi Tabataba’i dans le livre intitulé Fawâ’id al-Rejâlia et Mirza Hassan Nouri dans l’ouvrage intitulé Mostadrak al-Wasâ’il. Ils ont cité les hadiths contenus dans cet ouvrage dans divers chapitres de leurs livres.
3. Sahifat al-Réza
Ce livre comprend environ 216 hadiths que l’Imam Réza (as) a rapportés de ses nobles ancêtres. Il traite de sujets tels que l’unicité divine, la science, les actes d’adoration, le droit et la jurisprudence, le commentaire du Coran, les vertus du Prophète (s) et des Gens de la Demeure du prophète (as), l’éthique, etc.[2]
Il faut rappeler que bien que ce livre soit particulièrement connu, certaines de ses versions sont attribuées à Abou ‘Ali Tabarsi. Cependant, dans son introduction à Bihâr al-Anwâr, Majlesi l’a considéré comme faisant partie des hadiths dont la chaîne de transmission est parfois interrompue (marâsil), et non des hadiths à la chaîne de transmission complète et ininterrompue (masânid).[3]
4. Jawâmi’ al-Shari’a
Ce livre explicite les devoirs religieux les plus importants et les principaux problèmes liés au droit religieux. Il a été dit que l’Imam Réza (as) l’a dicté au grand ministre de Ma’moun, Fadhl Ibn Sahl.
Bien que certaines des plus éminentes figures du chiisme telles que Shaykh Sadouq dans ‘Oyoun Akhbâr al-Rezâ[4] et Ibn Sha’aba Harani dans Tohaf al-Uqûl[5] ont confirmé l’attribution de cet ouvrage à l’Imam Réza (as), néanmoins, d’autres comme Mohammad Javad Fazlollah ont hésité à le lui attribuer du fait de certaines expressions dissonantes et de la structure non homogène du texte, ainsi que l’absence de correspondance de certains actes de jurisprudence avec la jurisprudence chiite tels que l’obligation du qonout dans les prières quotidiennes.[6]
Il est nécessaire de rappeler que cette œuvre est également appelée Mahz al-Islâm et Sharâyi’ al-Din.
[1] . Cf. Majlesi, Mohammad Bâqer, Bihâr al-Anwâr, vol. 1, p. 11.
[2] . Cf. Mohammad Rezâ Nâji, Imâm Rezâ, Téhéran : Bureau des recherches culturelles, 1378 h. sh., p. 87.
[3] . Majlesi, Mohammad Bâqer, Bihâr al-Anwâr, vol. 1, p. 30.
[4] . Cf. ‘Uyûn Akhbâr al-Rezâ, vol. 2, p. 129.
[5] . Ibn Sha’aba Harrâni, Tohaf al-’Uqûl, p. 437.
Source:Livre: Le commentaire de versets coraniques selon l’Imam Al-Riḍā(as)
Auteur: Ali Sékandari, Reza VatanDoost