تقي زاده

تقي زاده

Le rouble bat des records inégalés et continue à devenir une monnaie de change largement plus fort que le dollar puisque le gaz, coeur battant de l'Europe, les Européens qu'ils le veuillent ou pas sont entrain de se l'acheter en rouble, foulant au pied le billet vert. Puis il y a ces cours du pétrole qui continuent à s'envoler, d'abord par ce que l'OPEP n'a pas accompagné les USA, ensuite parce que l'Iran a renvoyé Washington balader avec ses offres de réconciliation nucléaire de pacotille tout comme l'Algérie qui reste ferme sur ses positions gazières pro Russe. Meme le Venezuela dont le ministre du pétrole a annoncé un retour des pétroliers US, semble avoir fourré les Yankee, son secteur pétrolier étant largement ouvert à l'Iran où ce dernier fait pluie et beau temps et sait comment faire pour laisser les Américains sur leur faim.  Que faire dans ce contexte?

Le célèbre blogueur saoudien Mujtahid vient de révéler que la visite du frère du prince héritier saoudien aux États-Unis était conforme à un accord entre Mohammed ben Salmane et le gouvernement Biden sur un certain nombre de questions, notamment la production de pétrole et les relations de Riyad avec la Chine.

Mujtahid a écrit sur son compte Twitter que la visite de Khalid ben Salmane a eu lieu après la récente visite du directeur de la CIA en Arabie saoudite, qui visait à « punir » MBS.

Il a écrit que le but de ce voyage est d'examiner comment Mohammed ben Salmane s'est conformé aux exigences des États-Unis sans être discrédité.

A en croire ce blogueur saoudien, « jusqu'à présent, il a été convenu que MBS répondra aux demandes les plus importantes de Washington, qui comprendront la cessation de toute coopération stratégique avec la Chine et l'augmentation de la production de pétrole ».

Drones et missiles se sont pour l'heure tus sur le front yéménite, bien que les agences ont fait état tout à l'heure de la destruction dans le ciel de Hajjah limitrophe du sud saoudien, n'empêche que cette manœuvre de diversion anglosaxone qui consiste à assommer la Résistance pendant que les Américains renforcent leurs bases dans les iles et les ports occupés du sud ainsi que dans l'est du Yémen n'a rien qui puisse donner lieu à une trêve qui dure : le leader d'Ansarallah a très clairement mis en garde ce vendredi contre les tentatives US de s'imposer à la géographie yéménite et de se doter des bases dans l'est du pays laissant entendre qu'Ansaralah ne le permettrait à aucun prix. C'est important quand on sait que Biden vient de décider d'un redéploiement de 500 marines US en Somalie où le gouvernement anti US a cédé la place à un agent américain et où le Somaliland devrait accueillir sous peu une base navales américaine. Au fait et à en croire des informations probant, les Etats Unis entendraient  retirer leur Africom de l'Afrique de l'ouest pour le replacer en Somaliland, rien pour mieux protéger leurs arrières en mer Rouge. 

Il s'agit du deuxième discours post-électoral bien codifié de Nasrallah, qu'il a prononcé le vendredi 20 mai, à l'occasion du sixième anniversaire de l'assassinat de l'un des principaux commandants du Hezbollah en Syrie, Mustafa Badreddine.

"La Nakba de 1948 a été une catastrophe pour tous les Arabes et les peuples de la région qui souffrent encore de ses conséquences. Cela fait 74 ans, depuis la Nakba de 1948, que notre région vit avec des guerres. Le Liban aurait été confronté à une catastrophe similaire à celle de la Palestine si l'occupation israélienne n'avait pas été chassée du Liban".

Les propos tenus par le ministre syrien des Affaires étrangères, ce mercredi, sont uniques dans la mesure où ils sont non seulement un avertissement à l'adresse des troupes d'occupation américaines, mais bien plus une déclaration de guerre : la présence US en Syrie touche à sa fin, a dit le ministre. La Syrie prépare-t-elle une méga offensive ? Qu'a dit Meqdad ?

Fayçal Meqdad a déclaré, jeudi 19 mai, que les régions syriennes occupées par les Américains seraient bientôt sous le contrôle du gouvernement d’Assad.

Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision al-Ikhbaria, le ministre syrien des Affaires étrangères a souligné que la présence illégale des États-Unis dans le nord de la Syrie toucherait bientôt à sa fin et que toutes les régions actuellement occupées par les Américains seraient prochainement sous le contrôle du gouvernement syrien.

Le changement de tactique de Daech à mener des opérations terroristes est inextricablement lié à la nouvelle stratégie américaine visant à relancer ses projets ratés dans la région.

Cinq ans après la fin du soi-disant califat de Daech, des éléments de ce groupe terroriste takfiriste opèrent toujours, sous forme de cellules dormantes, en divers points notamment en Irak et en Syrie et au fil des années, ils ont profité de la moindre petite occasion pour faire une démonstration de force.

Depuis le début de l'année 2021 et simultanément avec les développements qui ont eu lieu dans la région, notamment après le changement du gouvernement américain, qui s'est accompagné d'un changement de sa politique apparente au Moyen-Orient, les actions des éléments de Daech ont augmenté de manière significative. Et les éléments de ce groupe takfiriste ont commis plusieurs crimes en Irak et en Syrie, dont le plus marquant a été les explosions sanglantes à Bagdad en janvier 2021.

 

Selon Russia Today, la Chine souhaite élargir le groupe d'économies émergentes connu sous le nom de BRICS, dans le cadre du premier remaniement du bloc depuis plus de dix ans, a déclaré jeudi un haut diplomate chinois.

Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine ont initialement formé le bloc en 2009, l'Afrique du Sud l'ayant rejoint en 2010.

"La Chine propose de lancer le processus d'expansion des BRICS, d'explorer les critères et les procédures d'expansion et de former progressivement un consensus", a déclaré Wang Yi, conseiller d'État et ministre des affaires étrangères chinois.

Le conflit actuel en Ukraine a un fort aspect financier international. La Russie, l'un des cinq pays "BRICS" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), est confrontée à de nouvelles séries de sanctions. Selon le rapport, les BRICS représentent plus de 16 % du commerce mondial.

 

Dans un discours, le leader d'Ansarallah a souligné la nécessité de poursuivre la voie de la résistance contre les occupants pour parvenir à l'indépendance et à la liberté au Yémen.

Selon la chaîne Al-Masirah, le chef du mouvement Ansarallah, Abdul Malik Badruddin al-Houthi, a vivement critiqué le conseil "présidentiel" qui remplace le gouvernement du président yéménite déchu et fugitif Abd Rabbo Mansour Hadi.

Bas les masques ! Annonce officielle de l'envoi d'armes israéliennes en Ukraine et la Russie qui se trouve face à un choix, celui d'enrayer Israël en Syrie en abattant ses avions dans le ciel syrien, voire israélien, ou de s'attendre à voir ses navires être visés en mer Noire par les missiles Blue Spear israéliens et ses avions par la DCA Barak 8 embarqués.

Le ministre israélien des Affaires militaires a officiellement annoncé la fourniture d'armes à l'Ukraine.

Selon Benny Gantz, « en plus d’octroyer une aide humanitaire à l'Ukraine, Israël lui fournira également une assistance militaire ».

« Nous soutenons l'Ukraine et lui fournissons une assistance humanitaire et militaire, tout en tenant compte des aspects les plus larges des intérêts d'Israël », a déclaré le ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz, lors d'une conférence à l'Université Reichmann à Herzliya.

Selon des informations non confirmées, Israël pourrait transférer à l'Ukraine plusieurs lots d'armes légères, de matériel de reconnaissance, ainsi que les missiles Spike.

 

Interrompant sa série d’articles sur la guerre en Ukraine, Thierry Meyssan livre quelques réflexions sur l’évolution de la dimension humaine de la guerre. La fin du capitalisme industriel et la globalisation des échanges ne transforment pas seulement nos sociétés et nos manières de penser, mais la signification de toutes nos activités, dont les guerres. 

 

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 77 ans, les Européens (sauf les ex-Yougoslaves) connaissent la paix sur leur sol. Ils ont oublié ce lointain souvenir et découvrent la guerre avec horreur en Ukraine. Les Africains des Grands lacs, les ex-Yougoslaves et les musulmans d’Afghanistan à la Libye en passant par la corne de l’Afrique, les observent avec dégoût : durant de longues décennies, les Européens ont ignoré leurs souffrances et les accusaient d’être responsables des malheurs qu’ils subissaient.

La guerre d’Ukraine a débuté avec le nazisme selon les uns, il y a huit ans selon d’autres, mais elle n’a que deux mois dans la conscience des Occidentaux. Ils constatent une partie des souffrances qu’elle cause, mais n’en perçoivent pas encore toutes les dimensions. Surtout, ils l’interprètent à tort en fonction de l’expérience de leurs arrières grands-parents et pas ce qu’ils vivent.

LES GUERRES NE SONT QUE DES SUCCESSIONS DE CRIMES

 Dès qu’elle s’enclenche, la guerre interdit les nuances. Elle somme chacun de se positionner dans un des deux camps. Ceux qui n’obtempèrent pas sont immédiatement broyés par les deux mâchoires de la bête.
 L’interdiction des nuances contraint chacun à réécrire les événements. Il n’y a plus que des « bons », nous, et des « méchants », ceux d’en face. La propagande de guerre est tellement puissante qu’au bout d’un moment, plus personne ne distingue les faits de la manière dont ils sont décrits. Nous sommes tous plongés dans le noir et nul ne sait plus comment allumer la lumière.
 La guerre fait souffrir et tue sans distinction. Peu importe à quel camp on appartient. Peu importe que l’on soit coupable ou innocent. On souffre et meurt non seulement des coups de ceux d’en face, mais aussi collatéralement de ceux de son propre camp. La guerre, ce n’est pas seulement la souffrance et la mort, mais aussi l’injustice, beaucoup plus difficile à supporter.
 Aucune des règles des nations civilisées ne subsiste. Beaucoup cèdent à la folie et ne se comportent plus comme des humains. Il n’y a plus d’autorité pour placer chacun en face des conséquences de ses actes. On ne peut plus compter sur la plupart des gens. L’homme est devenu un loup pour l’homme.

Il se passe alors quelque chose de fascinant. Si des gens se transforment en bêtes cruelles, d’autres deviennent lumineux et leur regard nous éclaire.

J’ai passé une décennie sur les champs de bataille sans jamais rentrer chez moi. Si je fuis aujourd’hui la souffrance et la mort, je reste irrésistiblement attiré par ces regards. C’est pourquoi je déteste la guerre et pourtant, elle me manque. Car dans cet enchevêtrement d’horreurs luit toujours une forme sublime d’humanité.

LES GUERRES DU XXIÈME SIÈCLE

Je voudrais maintenant vous présenter quelques réflexions qui ne vous engagent pas dans tel ou tel conflit, et encore moins pour tel ou tel camp. Je vais juste soulever un voile et vous inviter à regarder ce qu’il cachait. Ce que je vais évoquer va peut-être vous choquer, mais nous ne pourrons trouver la paix qu’en acceptant la réalité.

Les guerres évoluent. Je ne parle pas ici des armes et des stratégies militaires, mais des raisons des conflits, de leur dimension humaine. De même que le passage du capitalisme industriel à la globalisation financière transforme nos sociétés et pulvérise les principes qui les organisaient, de même cette évolution change les guerres. Le problème c’est que nous sommes déjà incapables d’adapter nos sociétés à ce changement structurel et donc encore moins capables de penser l’évolution de la guerre.

 La guerre cherche toujours à résoudre les problèmes que la politique a échoué à régler. Elle ne survient pas quand on y est prêt, mais quand on a éliminé toutes les autres solutions.

C’est très exactement ce qui se passe aujourd’hui. Les Straussiens états-uniens ont inexorablement acculé la Russie en Ukraine ne lui laissant pas d’autre option que d’entrer en guerre. Si les Alliés s’entêtent à la pousser dans ses retranchements, ils provoqueront une Guerre Mondiale.

Les périodes entre deux époques, lorsqu’il faut repenser les rapports humains, sont propices à ce genre de catastrophes. Certains continuent à raisonner selon des principes qui prouvèrent leur efficacité, mais ne sont plus adaptés au monde. Ils avancent pourtant et peuvent provoquer des guerres sans le vouloir.

Dans la nuit du 9 mai 1945, l’aviation états-unienne bombarda Tokyo. En une nuit plus de 100 000 personnes furent tuées et plus d’1 million se retrouvèrent sans abri. C’est le plus grand massacre de civils de l’histoire.

 Si, en temps de paix, on distingue les civils des militaires, cette manière de raisonner n’a plus de sens durant les guerres modernes. Les démocraties ont balayé l’organisation des sociétés en castes ou en ordres. Chacun peut devenir un combattant. Les levées en masse et les guerres totales ont brouillé les cartes. Désormais ce sont les civils qui commandent les militaires. Ils ne sont plus d’innocentes victimes, mais sont devenus les premiers responsables du malheur général dont les militaires ne sont que les exécutants.

Au Moyen-Âge occidental, la guerre était l’affaire des nobles et d’eux seuls. En aucun cas les populations n’y participaient. L’Église catholique avait édicté des lois de la guerre afin de limiter l’impact des conflits sur les civils. Tout cela ne correspond plus à ce que nous vivons et ne repose plus sur rien.

L’égalité homme-femme a elle aussi renversé les paradigmes. Non seulement désormais des soldats sont des femmes, mais elles peuvent être des commandants civils aussi. Le fanatisme n’est plus l’exclusivité d’un sexe réputé fort. Certaines femmes s’avèrent plus dangereuses et cruelles que certains hommes.

Nous ne sommes pas conscients de ces changements. En tous cas nous n’en tirons aucune conclusion. Il s’en suit des positions bizarres comme le refus des Occidentaux de rapatrier les familles des jihadistes qu’ils ont laissé partir sur les champs de bataille et de les juger. Chacun sait que beaucoup de ces femmes sont bien plus fanatisées que ne l’étaient leurs époux. Chacun sait qu’elles représentent un danger bien plus grand. Mais personne ne le dit. On préfère payer des mercenaires kurdes pour les garder avec leurs enfants dans des camps, le plus loin possible.

Seuls les Russes ont rapatrié les enfants, pourtant déjà contaminés par cette idéologie. Ils les ont confiés à leurs grands-parents en espérant que ceux-ci parviendraient à les aimer et à les soigner.

Depuis deux mois, nous accueillons des civils ukrainiens qui fuient les combats. Ce ne sont que des femmes et des enfants qui souffrent. Nous ne prenons donc pas de précautions. Pourtant un tiers de ces enfants ont été formés dans les camps de vacances des bandéristes. Ils y ont appris le maniement des armes et l’admiration du criminel contre l’humanité Stepan Bandera. Les Conventions de Genève ne sont qu’un vestige du moment où nous raisonnions en humains. Elles ne collent à aucune réalité. Ceux qui les appliquent ne le font pas parce qu’ils s’y croient obligés, mais parce qu’ils espèrent ainsi rester humains et ne pas sombrer dans un océan de crimes. La notion de « crime de guerre » n’a aucun sens puisque le but de la guerre est de commettre des successions de crimes pour emporter la victoire que l’on n’a pas pu obtenir par des moyens civilisés et qu’en démocratie, chaque électeur est responsable.

Jadis, l’Église catholique avait interdit les stratégies dirigées contre les civils, comme le siège des villes sous peine d’excommunication. Outre qu’aujourd’hui il n’y a plus d’autorité morale pour faire respecter de règles, personne n’est choqué par les « sanctions économiques » touchant des peuples entiers, jusqu’à provoquer des famines meurtrières comme ce fut le cas contre la Corée du Nord.

Vu le temps dont nous avons besoin pour tirer les conclusions de ce que nous faisons, nous continuons à considérer certaines armes comme interdites tout en les utilisant nous-mêmes. Par exemple, le président Barack Obama avait expliqué que l’usage des armes chimiques ou biologiques est une ligne rouge à ne pas franchir, mais son vice-président Joe Biden a installé un vaste système de recherche en la matière en Ukraine. Les seuls à s’interdire à eux-mêmes toute arme de destruction massive sont les Iraniens depuis que l’imam Ruhollah Khomeini les a moralement condamnées. Précisément, ce sont eux, qui ne font rien de la sorte, que nous accusons de vouloir fabriquer une bombe atomique.

 Par le passé, on déclarait des guerres pour s’emparer de territoires. À la fin, on signait un Traité de paix pour modifier le cadastre. À l’heure des réseaux sociaux, l’enjeu est moins territorial et plus idéologique. La guerre ne peut se terminer que par le discrédit s’abattant sur une manière de penser. Bien que des territoires aient changé de mains, certaines guerre récentes ont donné lieu à des armistices, mais aucune à un Traité de paix et à des réparations.

Nous voyons bien que, malgré le discours dominant en Occident, la guerre d’Ukraine n’est pas territoriale, mais idéologique. D’ailleurs le président Volodymyr Zelensky est le premier chef de guerre de l’histoire à s’exprimer plusieurs fois par jour. Il passe beaucoup plus de temps à parler qu’à commander son armée. Il rédige ses interventions autour de références historiques. Nous réagissons aux souvenirs qu’il évoque et ignorons ce que nous ne comprenons pas. Aux Anglais, il parle comme Winston Churchill, ils l’applaudissent ; aux Français, il rappelle Charles De Gaulle, ils l’applaudissent ; etc… À tous, il conclut « Gloire à l’Ukraine ! », ils ne comprennent pas l’allusion qu’ils trouvent jolie.

Ceux qui connaissent l’histoire de l’Ukraine reconnaissent le cri de guerre des bandéristes. Celui qu’ils hurlaient en massacrant 1,6 million de leurs concitoyens dont au moins 1 million de juifs. Mais comment un Ukrainien pourrait-il appeler à massacre d’autres Ukrainiens et un juif à massacrer des juifs ?

Notre innocence nous rend sourds et aveugles.

Pour la première fois dans un conflit, l’une des parties a censuré les médias ennemis avant que la guerre ne commence. RT et Sputnik ont été fermés dans l’Union européenne parce qu’ils auraient pu contester ce qui allait suivre. Après les médias russes, des médias d’opposition commencent à être censurés. Le site du Réseau Voltaire, Voltairenet.org, est censuré en Pologne depuis un mois sur décision du Conseil de sécurité nationale.

 La guerre ne se limite plus au champ de bataille. Il devient indispensable de conquérir les spectateurs. Durant la guerre d’Afghanistan, le président états-unien George W. Bush et le Premier ministre britannique, Tony Blair, ont envisagé de détruire la chaîne de télévision par satellite, Al-Jazeera. Elle n’avait aucun impact sur les belligérants, mais donnait à penser aux spectateurs du monde arabe.

Notez bien qu’après la guerre de 2003 en Iraq, des chercheurs français ont imaginé que la guerre militaire se muerait peut-être en guerre cognitive. Si la faribole des armes de destruction massives de Saddam Hussein n’a tenu que quelques mois, la manière dont les États-Unis et le Royaume-Uni étaient parvenus à la faire admettre par tous était parfaite. En définitive, l’Otan a fini par ajouter à ses cinq domaines d’intervention habituels (air, terre, mer, espace et cybernétique), un sixième : le cerveau humain. Si l’Alliance évite actuellement de s’affronter à la Russie dans les quatre premiers, elle est déjà en guerre dans les deux derniers domaines.

Au fur et à mesure que les domaines d’intervention s’élargissent, la notion de belligérant s’efface. Ce ne sont plus des hommes qui s’affrontent, mais des systèmes de pensée. La guerre se globalise donc. Durant la guerre de Syrie, plus d’une soixantaine d’État n’ayant aucun rapport avec ce conflit y envoyèrent des armes et aujourd’hui, une vingtaine d’État en envoient en Ukraine. Comme nous ne comprenons pas les événements en direct, mais les interprétons au regard du monde ancien, nous avons cru que les armes occidentales étaient utilisées par l’opposition démocratique syrienne alors qu’elles allaient aux jihadistes et nous sommes persuadés qu’elles vont à l’armée ukrainienne et pas aux bandéristes.

L’enfer est pavé de bonnes intentions.