5 Cha`aban naissance de Imam Zainolabedin fils de Imam Hussein(p) à Médine

L'Imâm Zayn al-'Abidin (p) a vécu deux ans du vivant de son grand-père l'Imâm 'Alî (p), et vingt ans, ou un peu moins, du vivant de son père al-Hussein (p). Il a assisté au drame de Karbala avec toutes ses douleurs  et son atrocité. Il était alors malade et ne pouvait donc pas manier l'épée. Il est donc resté en vie après le martyre de son père, pour assurer ainsi la continuité et la vie de l'Imamat. Avec les femmes de al-Hussein (p), ses sœurs et ses filles, il a été éprouvé par la captivité. Mais cela ne l'a aucunement affaibli. Présenté devant Ibn Ziyâd(le gouverneur de kuffa), il a pris une attitude tellement courageuse que celui-ci voulait le tuer. Mais sa tante, Sayyida Zaynab, s'accrocha à lui en disant à Ibn Ziyâd : "Assez verser notre sang ! Par Dieu, je ne le quitterai pas ! Si tu le tues, tue-moi avec lui !".

Les historiens ont transmis des rapports disant que, séance tenante, il a adressé à khalif Yazîdle fils de muavyah , des paroles très dures, faisant connaître ainsi aux Syriens ce que sont les Gens de la Maison (p). Pour l'interrompre, Yazîd a ordonné le muezzin de prononcer à haute voix l'appel à la prière. Lorsque le muezzin a dit : "Je témoigne que Muhammad est le Messager de Dieu", l'Imâm Zayn al-'Abidin (p) s'est adressé à Yazîd en disant : "O Yazîd !  Je te demande par Dieu de me répondre : Muhammad est mon grand-père ou bien ton grand-père ?". "Il est ton grand-père, fit-il". "Pourquoi donc as-tu tué les gens de sa famille ? ", répliqua alors l'Imâm (p).

L'Imâm Zayn al-'Abidin (p) était très actif dans la réalité islamique. Ses douleurs ne l'ont pas détourné, comme le prétendent certains transmetteurs, de remplir ses fonctions d'Imâm pour affirmer les vérités de l'Islam et affronter les déviations qui surgissaient de temps à autre, surtout sous le règne des Banû Umayya.

L'Imâm Zayn al-'Abidin (p) a porté son intérêts sur les questions scientifiques et culturelles, au point que ses biographes affirment qu'il était versé dans toutes les questions de la culture, que ce soit pour ce qui est de la philosophie de la doctrine et ses arguments, ou pour ce qui est des qualifications de la loi, de l'interprétation du Coran et de ses vertus. Même Tabari se référait à lui. Se référaient à lui également des transmetteurs de hadith comme Ibn Dawûd . Beaucoup de professeurs de cette époque islamique figuraient parmi ses disciples. Nous pouvons dire qu'il était le professeur des Musulmans de cette époque.

L'Imâm Zayn al-'Abidin (p) se distinguait par les soins qu'il prodiguait en secret à beaucoup de pauvres parmi les habitants de Médine. Il portait sur son dos un sac rempli de vêtements et de nourriture qu'il distribuait pendant la nuit aux pauvres. On dit, à ce propos, qu'il entretenait 400 familles à Médine et celles-ci ne savaient point qui était leur bienfaiteur. Mais à la mort de l'Imâm (p), elles ne recevaient plus rien, et c'est ainsi qu'elles se sont rendues compte que leur bienfaiteur était l'Imâm Zayn al-'Abidin (p).

Modestie et pardon

Parmi les autres exploits de l’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p), on signale qu’un gouverneur umayyade de Médine  haïssait 'Alî Ibn al-Hussein et les Gens de la Maison. Ce gouverneur a été démis de ses fonctions et le calife a ordonné de le punir en l’exposant dans la place publique au châtiment des gens qu’il avait auparavant traités injustement. Ceux-ci sont donc venus nombreux et ils l’insultaient, l'humiliaient et le frappaient pour se venger en passant près de lui. Mais celui-ci avait surtout peur de 'Alî Ibn al-Hussein (p) et des gens de sa famille car il les avait le plus maltraités. Pourtant, l’Imâm (p) a demandé aux siens de ne lui faire aucun mal et de le traiter avec bienveillance. L'Imâm (p) lui-même ne manquait pas de lui parler et de lui proposer son aide. En constatant le bon traitement que la famille de l’Imâm (p) lui a réservé, et surtout lorsque l’Imâm (p) lui a proposé de rembourser ses dettes, ce gouverneur déchu a réagi en disant : « Dieu sait qui envoyer comme messagers », reconnaissant ainsi la tolérance et les bons caractères de ‘Alî Ibn al-Hussein (p).

Les Gens de la Maison (p) étaient exemplaires en matière de bons caractères comme leur Grand-père, le Messager de Dieu (P) au sujet duquel Dieu, le Très-Haut, a dit : ((Tu es d’un caractère élevé)) (Coran LXVIII, 4).

Dévotion et invocations

L’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p) était également exemplaire en matière de dévotion. Un transmetteur, à savoir Ibn Tâwûs, l'a vu prosterné en invoquant Dieu et en pleurant. Etonné, il a attendu la fin de sa prière pour lui dire : "Comment pleures-tu avec toute cette humilité alors que ton grand-père est le Messager de Dieu (P), ton autre grand-père est ‘Alî, ta grand-mère est az-Zahrâ’, ton oncle est al-Hassan et ton père est al-Hussein ? ». L’Imâm (p) lui a répondu : « Laisse de côté ce que tu dis au sujet de mon père, de mon grand-père et de ma mère. Car Dieu a créé le paradis pour celui qui lui obéi même s’il était un esclave abyssin et Il a créé l’Enfer pour celui qui Lui désobéit même s’il est un maître qurayshite ».

En lisant les invocations de l'Imâm (p), et tout particulièrement celles qui figurent dans "as-Sahîfa as-Sajjâdiyya", nous constatons que ces invocations représentent une tradition culturelle, spirituelle, psychologique et sociale. Je conseille tous mes frères et sœurs de lire et de relire ces invocations car elles les cultivent et leur permettent d'accéder à un haut rang auprès de Dieu. (j`espere de trouver ce livre d`invocation en francais).

Maximes et semons de l'Imâm (p)

Nous allons nous arrêter devant quelques  maximes, sermons et bons caractères de l’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p), car beaucoup de monde ne connaissent de l'Imâm (p) que cette personnalité que certains exagèrent en la présentant sous un aspect pleurnichant.

L'Imâm (p) dit en effet : "Ceux parmi vous que Dieu aime le plus sont ceux dont les œuvres sont les meilleures. Ceux parmi vous dont les œuvres sont les meilleures sont ceux qui, le plus, désirent la récompense de Dieu. Ceux parmi vous qui seront sauvés des supplices de Dieu sont ceux qui, le plus, craignent Dieu. Ceux parmi vous qui sont les plus proches de Dieu sont ceux qui ont les meilleurs caractères. Ceux parmi vous qui satisfont le plus à Dieu sont ceux qui sont les plus généreux envers leurs familles. Ceux parmi vous qui sont les plus nobles auprès de Dieu sont les plus pieux''.

L’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p) a dit à l'un de ses enfants : "O mon fils, il y a cinq types de gens que tu ne dois chercher leur amitié, ni leur parler, ni les accompagner sur un chemin : 'N'accompagne pas le menteur, car il ressemble au mirage : Il rapproche de toi ce qui éloigné et éloigne de toi ce qui est proche. N'accompagne pas le pervers, car il te vend, et même moins. N'accompagne pas le parcimonieux, car il t'interdit son argent au moment où tu as les plus besoin de lui. N'accompagne pas le stupide car il cherche à t'être utile, mais voilà qu'il te cause des ennuies. N'accompagne pas celui qui rompt avec les siens, car j'ai trouvé qu'il est maudit dans le Livre de Dieu' ".

L’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p) a dit : " Celui qui parmi les croyants, possède ces trois qualités est sous la protection de Dieu, et Dieu lui donnera au Jour du Jugement un place à l’ombre de Son trône. Il lui donnera aussi la sécurité au Jour de la Grande Peur. Ces qualités sont celle de celui qui donne aux gens ce qu’il peut leur demander, celle de celui qui n’avance ni ne recule d’un seul pas avant de savoir si ce qu’il fait est ou n’est pas dans l’obéissance ou dans la désobéissance à Dieu ; et celle de celui qui ne reproche à l’autre un vice avant d’en se débarrasser lui-même. Chacun a assez de vice qu’il lui vaut mieux s’en occuper avant de s’occuper de ceux des autres ». L’ Imâm  (p) a dit à son fils Muhammad al-Bâqir (p) : "Fais du bien à tout chacun qui te le demande. S'il le mérité tu auras fait ce que tu devrais faire. S'il ne le mérite pas, c'est toi qui le mérites. Si un homme à ta droite t'insulte, puis passe à ta gauche et s'excuse pour ce qu'il vient de faire, accepte alors ses excuses".