تقي زاده

تقي زاده

Les États-Unis s’apprêtent à perpétrer un nouveau complot de connivence avec Daech. Selon le journal turc Yeni Şafak, il existe des preuves d’après lesquelles l’agence centrale de renseignement américaine (CIA) a procédé à l’interrogatoire de quelque 2 000 membres du groupe terroriste Daech se trouvant dans les camps contrôlés par le Parti des travailleurs du Kurdistan. « 140 daechistes ont reçu de faux passeports américains », ajoute la même source.

Le journal Yeni Safak ajoute que les Américains ont des plans secrets visant à évacuer des terroristes de Daech par le biais du territoire irakien, avec de faux noms, faux papiers et faux passeports.

La marine russe entre dans les eaux syriennes pour une nouvelle mission. La frégate russe de la flotte du Nord « Amiral Gorshkov » et sa flottille ont traversé le détroit de Gibraltar et ont pénétré en mer Méditerranée dans le cadre d’une mission à longue distance, a annoncé mardi le service de presse de la flotte du Nord, citée par l’agence de presse russe ITAR-TASS.

« Un escadron de navires et de navires logistiques de la flotte du Nord comprenant la frégate Amiral Flota Sovetskogo Soyuza Gorshkov, le navire de soutien logistique multifonctionnel Elbrus, le remorqueur de sauvetage Nikolaï Chiker et le pétrolier de taille moyenne Kama a traversé le détroit de Gibraltar le lundi 11 mars au soir et est entré en mer Méditerranée », précise le service de presse de la flotte du Nord.

Le changement de régime en Algérie risque d’entraîner des événements tragiques puisqu’un citoyen ordinaire ne comprend pas souvent comment il est instrumentalisé sans le savoir par les fomenteurs de complots étrangers.

Le site web algérien dzayerinfo a publié, ce mardi 12 mars, dans son éditorial, un article intitulé « Le régime Bouteflika connaîtra-t-il le sort de Kadhafi ? L’Algérie, deviendra-t-elle une scène de conflit entre les USA et la Chine ? »

« Les Algériens se sont très bien comportés jusqu’ici, ayant vivement rejeté toute ingérence étrangère dans la crise pesant sur leur pays. Ils savent très bien qu’il faut laver son linge sale en famille. Or, quoique les Algériens fassent preuve d’un comportement exemplaire et malgré leurs revendications légitimes, les étrangers pourront-ils facilement rester en dehors de la crise qui règne actuellement en Algérie ?

En Algérie, certains pensent que le pays a une trop grande dépendance envers les États-Unis et la France, mais la bonne nouvelle est que l’influence de la Chine s’est renforcée pendant les quinze dernières années en Algérie. D’où la détérioration des relations entre Paris et Alger. En septembre 2018, le gouvernement algérien a adopté une décision qui n’a pas été prise au sérieux par les Algériens ; il a décidé de rejoindre le projet économique géant de la Chine surnommé “la Route de la soie”, la décision qui a fait d’Alger un grand allié économique de Pékin. Une telle évolution, en pleine guerre commerciale opposant la Chine aux États-Unis, sera-t-elle facilement acceptée par Washington ?

Un groupe de militaires israéliens ont fait irruption dans la mosquée al-Aqsa.

La mosquée al-Aqsa, dans une atmosphère actuellement très tendue, a été attaquée, ce mardi 12 mars, par un groupe de militaires israéliens.

Les forces spéciales israéliennes s’en sont prises à l’esplanade du lieu saint des musulmans via ses différentes portes avant de passer à tabac les fidèles palestiniens, dont les femmes, les gardiens et le personnel de la mosquée. Quatre Palestiniens, dont deux femmes, ont été arrêtés.

Les militaires israéliens ont fermé toutes les portes d’al-Aqsa et ont expulsé les fidèles après les avoir battus par des bâtons.

En Cisjordanie, les militaires israéliens ont tué un jeune Palestinien en l’accusant de vouloir perpétrer une opération martyre.

Les médias israéliens ont publié une image de ce jeune Palestinien touché par une balle à la poitrine. Le régime israélien tente de faire croire que la victime voulait attaquer les militaires israéliens avec un couteau alors qu’aucun soldat n’a été blessé.

mercredi, 13 mars 2019 09:49

Syrie : changement de rôle à Manbij

Une fois que les Américains seront sortis de Manbij, les forces russes les remplaceront. Dans le cadre d’un accord conclu avec la Russie, tout de suite après la sortie des forces américaines de Manbij, les forces russes se chargeront à défendre cette ville, a déclaré à Al-Monitor un membre du Conseil militaire de Manbij (alliance de groupes armés affiliés aux Forces démocratiques syriennes).

« Il y a deux jours, les commandants russes nous ont dit que si aujourd’hui même les Américains sortaient de cette région, ils déploieraient tout de suite leurs forces dans la zone séparant Manbij de la région sous contrôle des forces turques », a déclaré Mohammed Mustafa au site d’information Al-Monitor.

Cet élément du Conseil militaire de Manbij, surnommé Abou Adel, estime que ce changement de rôle pourrait se faire sans difficulté majeure, « étant donné qu’il n’y a à peine cinq minutes de route entre les positions des forces américaines et russes ».

mercredi, 13 mars 2019 09:47

Hachd al-Chaabi: le pari iranien

Le président de la République islamique d’Iran a déclaré que les nations aussi bien que les gouvernements iraniens et irakiens étaient déterminés à donner de l’essor à leurs relations bilatérales et que les responsables des deux pays avaient mobilisé leurs efforts à ce propos.

Lors d’une rencontre avec Faleh al-Fayyad, chef des Hachd al-Chaabi et conseiller de la sécurité nationale irakienne, ce mardi 12 mars à Bagdad, le président iranien Hassan Rohani a rendu hommage aux efforts, au dévouement et à la bravoure des Hachd al-Chaabi pour la lutte contre le terrorisme et le rétablissement de la stabilité et de la sécurité en Irak.

« Le peuple irakien a largement contribué à la lutte contre les terroristes et a couvert de gloire les musulmans et le monde de l’islam », a déclaré Hassan Rohani.

Selon le président iranien, « les fatwas des éminents oulémas d’Iran et d’Irak en faveur de la lutte antiterroriste et contre le colonialisme bénéficient aux nations de la région ». Il a souligné que les Hachd al-Chaabi occupaient une importante position au sein de la culture irakienne et qu’elles jouaient un rôle majeur dans le renforcement de la solidarité nationale entre les Irakiens.

Pour le chef de l’exécutif iranien, « la présence de millions de pèlerins en Irak pour commémorer les cérémonies de l’Arbaïn est le meilleur témoignage de l’amour éprouvé par les deux nations vis-à-vis de la famille du Prophète de l’islam ».

Hassan Rohani a souhaité que les objectifs des deux nations se concrétisent dans un cadre de paix, permettant ainsi le développement de la région.

De son côté, Faleh al-Fayyad a déclaré que le déplacement du président iranien en Irak visait à assurer les intérêts des deux nations.

« L’essor des relations et de la coopération entre l’Irak et l’Iran rendra le terrain propice à de grandes évolutions dans la région », a souligné Faleh al-Fayyad.

Le chef des Hachd al-Chaabi a ajouté que l’embellie des coopérations culturelles, scientifiques et sociales entre les deux pays favoriserait le rapprochement des deux nations et le développement des deux pays.

« L’Irak défend la République islamique d’Iran dans divers domaines et reste fier des acquis, des progrès politiques, économiques, régionaux et internationaux de ce pays voisin et frère », a précisé Faleh al-Fayyad.

Le Leader de la Révolution islamique, l’ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a attribué le plus haut ordre militaire iranien, « Ordre de Zulfaqar », au commandant de la force de Qods, le général Qassem Soleimani.
 
Le général Soleimani est le premier responsable de l'armée iranienne à recevoir cet ordre après la Révolution islamique de 1979.

Avant l'ordre de Zulfaqar, l'ordre de Fath est l'ordre militaire le plus élevé que le général Soleimani a déjà reçu à trois reprises.

Le général Soleimani commande les forces de Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et est largement reconnu comme l'un des commandants militaires les plus influents au monde.

Le magazine Foreign Policy, basé à Washington, a récemment placé le nom du général Soleimani en tête de sa liste de 201 penseurs mondiaux dans le domaine de la défense et de la sécurité.

Un court article sur le haut commandant iranien le décrit comme «le visage public de la réponse de l’Iran aux menaces du président américain Donald Trump».

Le général Soleimani a fait la une des journaux en juillet dernier en présentant une réponse virulente à un tweet en lettres capitales adressé au président Hassan Rohani dans lequel Trump avait lancé une menace militaire contre la République islamique.

Le commandant du CGRI est largement considéré comme un stratège et un conseiller dans les opérations de lutte contre le terrorisme  Takfiri en Syrie et en Irak.

Le puissant général dirige les conseillers militaires iraniens soutenant les armées nationales syrienne et irakienne dans leur lutte contre le terrorisme.

Le général Soleimani était présent sur le terrain pour superviser les étapes décisives des opérations soutenues par l'Iran contre Daech, qui ont perdu fin 2017 tous les territoires que les terroristes avaient saisis en Irak et en Syrie.

Il a déclaré la fin du règne territorial de Daech dans une lettre adressée au Leader de la Révolution islamique, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei en novembre 2017. L'ayatollah Khamenei l'avait auparavant décrit comme un "martyr vivant".

 
Selon un rapport publié ce 10 février par l'AFP, la victoire de la Révolution islamique iranienne a renversé l'ordre géopolitique au Moyen-Orient et les effets de ce bouleversement se font encore sentir 40 ans plus tard.
 la région, la secousse est d'autant plus forte que le triomphe, en février 1979, de l'ayatollah Khomeiny était «impensable, inattendu», comme le note Clément Therme, chercheur sur l'Iran à l'Institut international pour les études stratégiques (IISS).

«La surprise a été immense au Moyen-Orient et dans le monde à la suite de (cette) victoire», dit-il à l'AFP.

«Pour les mouvements islamistes sunnites et pour les minorités chiites de la région», le message de l'Iran révolutionnaire chiite est «une source d'inspiration», dit encore M. Therme.

Dans le discours officiel iranien, la Révolution islamique n'est pas un événement du passé qui se serait arrêté en 1979 avec le renversement de la monarchie: c'est un processus toujours à l'œuvre, ajouté le rapport.
 
Tout au long de 40 ans après la victoire de la Révolution islamique, l’Iran poursuit sa marche pleine de succès aux niveaux intérieur et extérieur avec détermination et fermeté face aux complots et aux politiques agressifs.
L’Iran,qui célèbre le 40e anniversaire de la victoire de sa révolution islamique, a adopté une politique autonome fondée sur le bon voisinage et l’établissement de bonnes relations avec tous les pays.

L’Iran soutient toujours la cause palestinienne et lutte contre les politiques agressives américaine et israélienne, défiant les pressions occidentales et les sanctions économiques américaines.

L’un des acquis les plus importants réalisé par l’Iran depuis la victoire de la révolution islamique en 1979 figure l’autonomie de sa décision politique, ce qui le rend une force régionale importante.

Le rôle politique et diplomatique privilégié que joue l’Iran depuis la victoire de la révolution aux niveaux régional et international s’est renforcé de manière sans précédent par son rôle de marque dans la participation aux conférences internationales et régionales, ainsi que par son soutien à la Syrie et à l’Irak dans la lutte contre le terrorisme.

Après la révolution, l’Iran a réalisé un saut qualitatif dans divers domaines économique, militaire, scientifique et médical. Les chercheurs et savants iraniens ont pu réaliser des innovations dans plusieurs domaines, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique malgré les complots des grandes puissances coloniales.

L’Iran a également atteint l’autosuffisance en matière de la fabrication d’équipements militaires et de défense de différents types.

Après la victoire de sa révolution, l’Iran s’est concentré sur le secteur scientifique avec plus de deux mille universités qui enseignent les différentes spécialités, pour se classer ainsi au premier rang mondial en matière de la recherche scientifique, en mesure d’atteindre des postes avancés dans la région et le monde dans le domaine médical.

En dépit des pressions économiques et politiques imposées par les pays occidentaux, l’Iran a grimpé sept rangs dans la classification économique, pour occuper la 69ème place au niveau mondial parmi 137 pays du monde.
 

On croyait impossible que la Cour pénale internationale (CPI) juge des Syriens depuis que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à une proposition de résolution occidentale en ce sens. Mais non : une astuce juridique devrait permettre de contourner la décision du Conseil de sécurité. La Cour espère condamner le président Bachar el-Assad, non pas pour l’assassinat de Rafic Hariri (cette imposture a fait long feu), mais pour « crime contre l’humanité ».

Les Nations Unies convoquèrent, en 1998, la Conférence de Rome qui créa la Cour pénale internationale (CPI). Bien sûr, il ne s’agissait pas de créer un supra-Tribunal qui juge à la place des États-membres, au nom de l’humanité, mais de disposer d’un outil capable de juger des criminels à la fin d’une guerre, lorsque les institutions de son pays sont diminuées, voire détruites.

Ainsi, les statuts de la Cour soulignent qu’elle ne peut se saisir d’un cas qu’avec l’assentiment de la Justice locale. Or, ces même statuts prévoient aussi 
- qu’elle puisse se saisir d’un crime commis par un ressortissant d’un pays non-adhérent à la Cour, dans un pays adhérent, à la place de ce pays ; 
- ainsi que d’un crime commis par n’importe qui, n’importe où, lorsqu’elle est saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans ces deux cas, le Statut de Rome, élaboré au sein de l’Onu et signé par quelques États, peut s’appliquer à tous les États, même aux non-adhérents.

C’est la raison pour laquelle, les trois premières puissances mondiales —la Chine, les États-Unis et la Russie— ont refusé de le ratifier. Elles y voient, à juste titre, une violation du principe de souveraineté, formulé au XVIIIé siècle par le juriste Emer de Vattel et consacré par la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 [1].

En septembre dernier, la CPI a déclaré recevable une plainte contre les autorités du Myanmar, qui n’est pourtant pas adhérent, parce qu’ils auraient commis des atrocités qui ont provoqué l’exode des Rohingyas. Elle estime être compétente car les victimes ont fui au Bangladesh, qui est signataire du Statut de Rome [2].

Sur ce modèle, une famille de Frères musulmans vient de porter plainte contre le président Bachar el-Assad et des responsables syriens, alors que la République arabe syrienne n’est pas adhérente. Elle argue avoir assisté à diverses atrocités et avoir été contrainte de fuir en Jordanie. La Cour devrait ignorer que les Frères musulmans sont la matrice du terrorisme islamique et que la Confrérie est classée organisation terroriste dans de nombreux pays. Logiquement, elle devrait se déclarer compétente, car la Jordanie est signataire du Statut de Rome.

Pourtant, le 22 mai 2014, lorsque les Occidentaux et leurs alliés du Golfe voulurent faire saisir la CPI par le Conseil de sécurité à propos des événements syriens, la Chine et la Russie y opposèrent leur veto [3].

Peu importe, la Cour acquiert une autonomie. Elle ne prétends plus aider les États à rendre la Justice, mais s’autoproclame défenderesse de l’humanité contre les États.

Il faut bien comprendre ce qui est en train de se passer : au cours des dernières années, la CPI a principalement été financée par l’Union européenne et a rédigé elle-même son propre Code. Jusqu’en 2016, elle n’a jugé que des prévenus africains, en fonction de ses propres lois, et les a tous condamnés [4]. Le Burundi, après un vote de son Parlement, a alors décidé de se retirer du Statut de Rome, au motif que la CPI était devenue « un instrument de pression sur les gouvernements des pays pauvres ou un moyen de les déstabiliser sous l’impulsion des grandes puissances ». Trois autres États l’ont suivi : la Gambie, les Philippines et l’Afrique du Sud. Cependant, l’Afrique du Sud et la Gambie se ravisèrent après qu’eut été nommée comme nouvelle procureure générale de la Cour, la Gambienne Fatou Bensouda.

Il n’en reste pas moins que, jusqu’à la nomination de Madame Bensouda, la CPI n’offrait aucune des garanties attendues d’une juridiction impartiale. Ainsi, lors de l’attaque de la Libye par l’Otan, en violation du mandat du Conseil de sécurité, les « preuves » réunies par le procureur général —l’Argentin Luis Moreno Ocampo— contre Mouamar Kadhafi, son fils Saïf el Islam et son beau-frère Abdallah Al-Senoussi, se limitaient en tout et pour tout à des coupures de presse des États agresseurs. Pire : lorsque l’Otan bombarda Tripoli, le procureur déclara que Saïf el-Islam Kadhafi avait été arrêté par les Occidentaux et que son bureau organisait son défèrement à La Haye. Ce faisant, il mentait effrontément et démoralisait les Libyens pour qu’ils ne résistent pas à l’agression de l’Otan. En réalité, Saïf el-Islam était sain et sauf, dans les sous-sols de l’hôtel Rixos où je me trouvais.

Le même Luis Moreno Ocampo, dans son bureau à la Cour, viola une journaliste. Il n’échappa à la Justice qu’en raison de son immunité de procureur international [5]. Corrompu, il se fit secrètement payer pour mettre en cause des individus à éliminer [6]. Les comptes bancaires secrets du procureur furent ultérieurement révélés par des enquêtes journalistiques au Panama et aux îles Vierges [7]. Luis Moreno Ocampo n’a jamais été inquiété.

Certes, son successeur, Fatou Bensouda, est plus présentable. Mais la structure n’a pas changé. Les magistrats du siège en sont si conscients que, le 15 janvier 2019, ils se sont révoltés et ont acquitté Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ; deux accusés dont les supposés « crimes contre l’humanité » avaient servi à justifier le « changement de régime » imposé par la France en Côte d’Ivoire. C’était la première fois que la CPI s’écartait du rôle politique que les Européens lui ont assigné.

Le 29 juillet 2015, les Occidentaux tentèrent de faire passer une résolution au Conseil de sécurité déssaisissant la Justice ukrainienne de la destruction du vol MH17 et transférant l’affaire à la CPI. Il s’agissait en fait de préparer l’inculpation du président Vladimir Poutine, alors que la Russie n’est pas signataire du Statut de Rome. La question n’est pas ici de savoir qui a détruit cet avion, mais d’observer la manipulation politique de la Justice pénale internationale. La Russie opposa son veto au projet de résolution occidentale.

Le président syrien, Bachar el-Assad, devrait donc être jugé par contumace par la CPI. Il comparaîtra in abstensia avec d’autres responsables syriens dont les noms ne sont pas encore connus. Il en a l’habitude. En 2005, il avait été accusé d’avoir commandité l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, cette fois avec la complicité du président libanais Émile Lahoud. Une enquête internationale avait été conduite par une équipe germano-israélienne [8]. Puis un pseudo-tribunal avait été créé à l’initiative de l’ambassadeur US à Beyrouth, Jeffrey Feltman. Un traité avait alors été signé par le secrétaire général de l’Onu —avec l’approbation du Conseil de sécurité— et par le nouveau Premier ministre libanais —sans autorisation ni du gouvernement, ni du Parlement—.

À l’époque, l’Occident s’était persuadé de la culpabilité du prévenu. Las ! après un an d’accusations fracassantes, le procureur Detlev Mehlis démissionnait dans un ahurissant scandale : les témoins sur lesquels il s’appuyait étaient des imposteurs payés par ses amis. Le Tribunal spécial pour le Liban poursuit son œuvre malfaisante en accusant cette fois le Hezbollah, alors que celui-ci a publié des enregistrements d’un drone israélien sur les lieux de l’assassinat. Le Tribunal persiste à prétendre que Rafic Hariri a été tué par l’explosion d’une camionnette alors que les relevés médico-légaux sont formels : c’est impossible [9]. Il a dépensé des millions de dollars pour reconstituer la scène et valider sa théorie, en vain. Il travaille donc sur une thèse que tout le monde sait fausse.

La République arabe syrienne a combattu durant 8 ans pour préserver sa souveraineté. Elle ne devrait donc pas autoriser ses dirigeants à se rendre à La Haye. Mais elle peut toujours contester la validité de la procédure.

Celle-ci a été initiée par l’avocat britannique des plaignants, Rodney Dixon, connu pour être aussi celui du Qatar contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Il a une longue expérience de la « Justice internationale » puisqu’il fut un des conseillers de la Canadienne Louise Arbour, la procureure générale du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et de celui pour le Rwanda ; deux institutions qui ont échoué à faire la lumière sur les crimes qui leur étaient soumis.

Me Dixon a déjà fait savoir qu’il comptait poursuivre les dirigeants syriens pour des « crimes contre l’humanité ». Il s’appuiera sur le Rapport César [10] ; un document rendu public par le Qatar, via le cabinet londonien Carter-Ruck, le 20 janvier 2014, deux jours avant les négociations de paix de Genève 2. Il s’agit de 55 000 photographies de suppliciés prises par un photographe de l’Armée arabe syrienne. Selon, l’accusation, elles représentent les victimes du « régime », selon le gouvernement syrien, ce sont au contraire des clichés des victimes des jihadistes. Ce rapport a été authentifié contre la Syrie par trois procureurs internationaux au passé honteux, ayant travaillé à la Cour spéciale pour le Sierra Leone ou au Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie.

- Sir Desmond Lorenz de Silva est l’auteur d’un rapport commandité, par le Premier ministre britannique sur la mort d’un avocat irlandais, qualifié de « honte » par la famille de la victime. Il y reconnaissait la responsabilité des autorités, que l’on ne pouvait plus cacher, mais escamotait les preuves contre la Couronne. 
- Sir Geoffrey Nice s’est illustré en poursuivant durant deux ans Slobodan Milošević sans jamais parvenir à apporter la moindre preuve de crimes contre l’humanité. Le procès a pris fin avec la mort du détenu, assassiné dans sa prison selon la Russie. 
- David M. Crane est un ancien responsable de la CIA et de la DIA qui dirige depuis le début de la guerre contre la Syrie un programme en vue de traduire Bachar el-Assad devant n’importe quelle cour spéciale internationale et sous n’importe quelle accusation.

En septembre 2012, le département d’État US, sur une idée de l’ambassadeur Jeffrey Feltman devenu assistant de la secrétaire d’État, avait créé une association, le Syria Justice and Accountability Centre (SJAC), chargée de collecter des preuves des crimes du gouvernement syrien. Il la finançait à hauteur de 5 millions de dollars annuels, le reste étant à la charge des « Amis de la Syrie », notamment du Maroc. Deux ans plus tard, Washington renonçait à cet outil. Pourtant, l’ambassadeur Jeffrey Feltman, devenu directeur des affaires politiques de l’Onu, relançait le SJAC, cette fois avec des fonds européens.

Il n’existe aucun contrôle de la CPI, même lorsque son procureur général est un criminel corrompu. La Cour est exclusivement au service de ceux qui la payent : l’Union européenne.

Par le passé, on considérait la guerre comme un moyen de conquérir ou de se défendre. Aujourd’hui, au contraire, on feint de penser que c’est une action illégale en soi, même en légitime défense. Ainsi, celui qui la décide ne doit pas la déclarer, mais établir la preuve a posteriori qu’en commettant ce crime, il défendait le Bien. Ce que le vainqueur pourra toujours prétendre.

[1Defending the Society of States_ Why America Opposes the International Criminal Court and its Vision of World Society, Jason Ralph, Oxford University Press, USA (2007)

[2] « Examen préliminaire : Bangladesh/Myanmar », ICC/CPI.

[3] Bien que non signataires du Statut de Rome, les États-Unis ont co-signé le projet de résolution franco-britannique. « Réunion du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient (vétos) », Réseau Voltaire, 22 mai 2014.

[4Africa and the International Criminal Court, Gerhard Werle, Lovell Fernandez, Moritz Vormbaum, T.M.C. Asser Press (2014). The International Criminal Court at the Mercy of Powerful States. An Assessment of the Neo-Colonialism Claim Made by African Stakehold, Res Schuerch, T.M.C. Asser Press (2017).

[5] « Luis Moreno-Ocampo, pourfendeur du mal épris de lumière », Angélique Mounier-Kuhn, Le Temps, 29 juin 2011.

[6] « Les Secrets de la Cour : Dossiers manipulés, comptes offshore, conflits d’intérêts... : 40 000 documents confidentiels dévoilent les dessous de la CPI », Fabrice Arfi et Stéphanie Maupas, Médiapart, 29 septembre 2017.

[7] « CPI : Luis Moreno Ocampo, l’accusateur accusé », Damien Glez, Jeune Afrique, 4 octobre 2017.

[8L’Effroyable imposture 2, Thierry Meyssan, éditions Demi-Lune, 2018.

[9] « Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 29 novembre 2010.

[10A Report into the credibility of certain evidence with regard to Torture and Execution of Persons Incarcerated by the current Syrian regime, Carter-Ruck, January 20, 2014