La limite entre l'Unicité et le polythéisme, dans le cadre de la relation de Dieu à l'homme et le monde est la croyance que nous sommes à Dieu et qu'à Lui nous revenons.
La limite entre l'Unicité et le polythéisme dans le cadre de l'Unicité théorique est « Nous sommes à Dieu Il. Notre conception des réalités et des existants relève de l'Unicité lorsque nous les percevons dans leur essence, leur attributs et leurs actes, comme étant « à Dieu », que ces réalités ou existants exercent une seule influence ou plusieurs, ou n'en exercent pas du tout, que ces influences soient supra-naturels ou naturels, car Dieu n'est pas seulement le Dieu connaissant les cieux et les royaumes, mais Il est le Dieu de tout l'Univers".
Il est, gloire à Lui, L’Immuable, Animateur du monde naturel et du monde supra-naturel. Accorder le caractère supra-naturel à un existant ne signifie pas sa déification.
Nous avons rappelé, plus haut, que le monde. selon la vision islamique, puise son existence de Dieu (Nous sommes à Dieu). Le noble Coran, à plusieurs endroits, renvoie les miracles aux prophètes, comme .celui de redonner vie aux morts, celui de guérir le muet ou le lépreux, mais ce renvoi est sûrement associé au fait qu'ils se réalisent avec l'autorisation de Dieu. Cette affirmation explique ce qu'est l'assistance divine au niveau des actes, afin que personne ne s'imagine que les prophètes jouissent d'une indépendance de l'essence.
La frontière entre l'Unicité théorique et le polythéisme théorique est concrétisée par cette vision d'assistance au monde. Croire en l'existence d'un être qui ne puise pas son existence de Dieu est du polythéisme, et croire que l'effet exercé par un existant ne puise pas de Dieu sa capacité d'influer relève également du polythéisme, que l'effet soit naturel ou supranaturel.
La frontière qui sépare l'Unicité pratique du polythéisme pratique est concrétisée par « la direction vers Dieu » …(A Lui nous revenons). La direction vers tout existant, apparente ou mentale, est une direction vers Dieu tant que le propos consiste à prendre cet existant comme un moyen vers Dieu, et non un but en soi. Prendre la route en la considérant comme menant au but et utiliser les codes de passage en les considérant comme des signes guidant vers le but signifie se diriger et marcher vers ce but.
Les prophètes et les amis de Dieu sont les voies de l'humanité pour arriver à Dieu, « Vous êtes la voie la plus grandiose et le chemin le plus droit », ils sont les indicateurs sur la route menant à Dieu, et « des signes pour Ses serviteurs et des phares dans Son pays », ils sont les guides de l'humanité vers le Créateur: « appeler à Dieu et indiquer la satisfaction de Dieu »
Dès lors, visiter les vertueux et les amis de Dieu, les implorer et s'attendre à des actes extraordinaires de leur part, ne relève pas du polythéisme. Cependant, plusieurs questions doivent être soulevées à ce propos:
Premièrement : la question de l'élévation des prophètes et des amis de Dieu à des niveaux de proximité de Dieu, selon le degré mérité par la faveur divine. Le noble Coran suggère que Dieu, gloire à Lui, a octroyé une faveur à quelques-uns de Ses serviteurs par Ce genre de degré et de position.
Deuxièmement: ceux qui visitent les tombes des prophètes et qui les implorent ne comprennent pas les questions de l'Unicité de manière également profonde ? La plupart des visiteurs comprennent instinctivement qu'ils prennent les propriétaires de ces tombes comme des moyens vers les buts et les objectifs, mais il est probable qu'une minorité soit dépourvue de cette compréhension de l'Unicité, même sur le plan instinctif. A nous donc de faire comprendre à ceux-là ce qu'est l'Unicité et non de les accuser de polythéisme.
Troisièmement: toute parole et tout acte exprimant l'exaltation, la glorification, la louange et le remerciement du Parfait Absolu et du Suffisant Absolu relèvent du polythéisme s'ils sont adressés à un autre que Dieu. Il est le Seul et l'Absolu Glorifié, l'Absolu affranchi de tout défaut ou manque, Il est le Seul Grand et Absolu et à Lui reviennent les louanges. Il n'y a de puissance et de force qu'en Lui. Décrire par ces attributs un autre que Dieu, en paroles ou en actes, relève du polythéisme. Nous avions abordé le sujet plus haut concernant l'adoration et la servitude.