Imam des Héros
L’histoire de la lutte de l’imam Hussein et son assassinat à Karbala
(Ses racines... son extension et ses effets)

Partie I

AUTEUR: Dr Abdelhadi Abdelhamid Al-Saleh

 Version française, Traduit de l’Arabe par Chérif MBALLO, Dakar-Sénégal
Muharram 1425 AH - Février 2023 ap. JC

Version anglaise par Kamila Ahmed Hamed

Muharram 1445 AH - Juillet 2023 ap. JC

INTRODUCTION DE L'AUTEUR

Au Nom de Dieu, le Très-Clément, le Très-Miséricordieux. Louange à Allah, Seigneur des Mondes. Ô Allah, bénis Mohamed et sa noble Famille.
Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa Famille!) a dit : « Inculquez à vos enfants trois choses : l’amour du Messager, l’amour des Gens de sa Demeure du Prophète et la lecture du Coran, car les Lecteurs du Coran seront à l’ombre d’Allah - le Jour où il n’y aura pas d’autre ombre que la Sienne - aux côtés de Ses Prophètes et de Ses Fidèles Serviteurs ».

Al-Hussein est considéré comme une École pour les Gens de la Demeure du Prophète  (Que la paix soit sur eux !) qui enseigne et éduque, en s’appuyant sur les deux sources  éternelles de l’Islam, à savoir : le Saint Coran, la Sunna du Messager d’Allah et sa famille infaillible (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur eux !), comme l’a si bien annoncé le Messager d’Allah Mohamed (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa Famille !) :
« ...Et je laisse parmi vous les deux choses qui ont du poids : le Livre de Dieu Tout-Puissant, et ma famille, ma famille », cité par Ahmad ibn Hanbal.
Ce livre qui est entre vos mains est un soutien du Conseil Husseiniya qui pourra servir de compagnon pour les jeunes garçons et les filles. Il leur raconte le déroulement de la vie de l’Imam Hussein (Que la paix soit sur lui !), leur rappelle leur devoir religieux et développe en eux, l’esprit de lecture et de recherche.
Il s’agit de la troisième édition qui a été révisée et ajoutée, ce qui est approprié, et nous avons choisi de la faire également traduire pour ceux qui ne parlent pas couramment la langue arabe.
Nous demandons à Dieu, le Tout-Puissant, le succès et l’acceptation de notre part et de tout lecteur. Il est Celui qui Entend et qui Répond, Louange à Allah, Seigneur des mondes.
L’auteur

Muharram 1444 AH - Mars 2023 ap. JC

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX  DE LA RELIGION ET SES BRANCHES

La religion, mes chers, est une doctrine et une loi. Les fondements de la religion sont les principes de la Foi islamique et les branches constituent la Loi islamique.

Les principes de la religion

Les cinq principes de la Foi islamique :

1. Tawhid, Le Monothéisme : Cela signifie que Dieu Tout-Puissant est Un et n’a pas de rival partenaire. Il n’y a d’adoration que pour Dieu, et il n’y a d’obéissance qu’à Dieu. Il est le Créateur absolu : il n’a pas donné naissance, il n’est pas né et il n’a pas d’égal.
2. La Justice : signifie que Dieu le Tout-Puissant est Juste en tout, mais l’injustice vient des gens parce qu’ils n’ont pas cru au message de Dieu et ne l’ont pas appliqué.

Ainsi Dieu, le Tout-Puissant a dit :
قال الله عزوجلّ : ﴿إنَّ اللهَ لَا يظلِمُ
الناسَ شَيْئاً وَلـكِنَ الناسَ أنـفُسِهِمْ يظلِمُونَ﴾

 ﴿ فَمَا كَاَنَ ٱللََّّهُ لِيَِظۡلمََِهُم وََلَكِٰن کانو أنفُسَهُمۡ يَظۡلمُِونَ٧٠﴾

 «... Ce ne fut pas Allah qui leur fit du tort, mais ils se firent du tort à eux-mêmes^[1].»

3. La Prophétie : Sa signification est que Dieu Tout-Puissant a envoyé les prophètes pour guider l’humanité et leur a révélé la religion, qui est la direction, la justice et la tranquillité dans ce monde, et le bonheur éternel dans l’au-delà au Paradis.

La Prophétie est achevée avec le Sceau des Prophètes, notre Maître Mohamed (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille!) et la révélation de la religion bénie à travers le Saint Coran.

4. L’Imamat : Sa signification est que Dieu Tout-Puissant n’a pas laissé les fidèles après le Prophète (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille!) sans un imam pour les guider après lui. Le Prophète (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) a nommé par ordre de Dieu, le Tout-Puissant, l’Imam Ali bin Abi Taleb (Que la paix soit sur lui !) comme Imam après lui, puis chaque imam désigne à la fin de sa mission l’imam qui lui succédera.

Le nombre des Imams (Que la paix soit sur eux) est de douze :

1^er Imam Ali (Que la paix soit sur lui !)

est né le 13 Rajab, son martyre a eu lieu le 21 Ramadan et son lieu de sépulcre se trouve à Najaf Al-Achraf, en Irak.

2^ème Imam Hassan (Que la paix soit sur lui !)

est né le 15 Ramadan, son martyre a eu lieu le 28 Safar et son lieu de sépulcre se trouve à Al-Baqi’ à Médine.

3^ème Imam Hussein (Que la paix soit sur lui !)

est né le 3 Sha’ban, son martyre a eu lieu le 10 Muharram et son lieu de sépulcre se trouve à Karbala, en Irak.

4^ème Imam Ali Zain Al-Abidin (Que la paix soit sur lui !)

est né le 15 Joumada Al-Awwal, son martyre a eu lieu le 25 Muharram et son lieu de sépulcre se trouve à Al-Baqi’ à Médine.

5^ème Imam Mohamed al-Baqir, (Que la paix soit sur lui !)

est né le 1er Rajab, son martyre a eu lieu le 7 Dhu al-Hijjah et son lieu de sépulcre se trouve à al-Baqi’ à Médine.

6^ème Imam Jaafar al-Sadiq, (Que la paix soit sur lui !)

est né le 17 Rabi’ al-Awwal et son martyre a eu lieu le 25 Shawwa et son scrupule se trouve à al-Baqi’ à Médine.

7^ème Imam Moussa al-Kazim, (Que la paix soit sur lui !)

est né le 7 Safar, son martyre a eu lieu le 25 Rajab et son lieu son lieu de sépulcre se trouve à Kazimiyah, Bagdad, Iraq.

8^ème Imam Ali Ridha (Que la paix soit sur lui !)

est né le 1er Rajab, son martyre a eu lieu le 7 Dhu al-Hijjah et son lieu de sépulcre se trouve à al-Baqi’ à Médine.

9^ème Imam Mohamed al Jawad (Que la paix soit sur lui !)

est né le 10 Rajab, son martyre le 5 Dhu al-Hijjah et son lieu de sépulcre se trouve à al-Kadhimiya (Bagdad), en Irak.

10^ème Imam Ali al Hadi (Que la paix soit sur lui !)

est né le 10 Dhul-Hijjah, son martyre le 3 Rajab et son lieu de sépulcre se trouve à Samarra, en Irak.

11^ème Imam Hassan al Askari (Que la paix soit sur lui !)

est né le 8 Rabi’ Thani, son martyre était le 8 Rabi’ al-Awwal et son lieu de sépulcre se trouve à Samarra, en Irak.

12^ème Imam Mohamed Ibn al Hassan (Que la paix soit sur lui !)

Il est né le 15 Shaban de l’an 255 AH, et il est toujours en vie aujourd’hui, et il est absent aux yeux des gens, car Allah Tout-Puissant a le pouvoir sur toutes choses. Jésus, le fils de Marie (Que la paix soit sur lui !) a été élevé au ciel par Allah où il est resté encore en vie depuis environ deux mille ans, en attente de son retour sur terre.

Al-Khidr (Que la paix soit sur lui !) après des milliers d’années, est resté toujours vivant sur terre. Il est absent et vit avec l’Imam Mahdi (Que la paix soit sur eux !), et nous ne savons pas où ils vivent et comment ils se déplacent. Jésus, le fils de Marie, et Al-Khidr (Que la paix soit sur eux !) seront parmi les partisans de l’Imam Mahdi (Que la paix soit sur lui !), ainsi que les Moudjahidines avec lui, comme l’a révélé le Messager d’Allah (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !).

L’Imam Mahdi (Que la paix soit sur lui !) apparaîtra lorsque Allah le lui ordonnera, et l’Islam sera victorieux à travers lui, il établira l’État islamique sur la terre entière. N’en soyez pas surpris, car sa réapparition parachève la bonne nouvelle du Messager (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) lorsqu’il a dit : «Le Mahdî fait partie de mon lignage et des descendants de Fâtima. Dieu enverra un homme de ma descendance ; il sera celui qui étendra la justice sur la terre après qu’elle soit devenue pleine d’oppression et d’injustice.»

5- Ma’ad, le Jour de la Résurrection : La résurrection signifie retourner à la vie après la mort. Quand une personne périt, seul son corps meurt, son âme reste e vie. Lorsque la résurrection se produit et que les âmes retournent dans leurs corps d’origine, nous sortons tous des tombeaux. Allah Le Tout-Puissant commence à juger chacun pour responsable de ses actes, et après cette étape, Allah transfère les croyants à la vie au paradis et les incroyants à la vie en enfer :

﴿يوَْمَئذٍِ يصَْْدُرُ الَنَّاسَُ أشَْتَاتاً ليُِرَوْا أعَْمَالهَُمْ٦ فَمَنْ يَعْمَلْ مِثقَْالَ ذَرَّةٍ خَيرًْا يرََهُ٧

وَمَنْ يَعْمَل مِثقَْال ذرَّةٍ شَرًّا يرََهُ٨﴿

  « Ce jour-là, les gens se disperseront pour voir leurs actes. Celui qui fait le poids d’un atome de bien le verra. Et celui qui fait le poids d’un atome de mal le verra^[2] ».

LES BRANCHES DE LA RELIGION

Les branches de la religion, mes chers, constituent toute la Loi islamique ; les règles qu’Allah nous a prescrit de suivre dans la vie.

Parmi ces règles se trouvent :

-  les normes de l’État et de l’administration publique, de l’économie, de la politique, de l’industrie, de l’agriculture et du commerce, également les dispositions concernant les infractions et leurs sanctions judiciaires ;

-  le statut personnel régissant le mariage et le divorce ;

-  l’organisation du culte, les règles de  la prière, au jeûne et au Hajj ;

-  les règles relatives à l’ordonnance du Bien et à l’interdiction du Mal et notamment le Jihad.

-  Est-il nécessaire pour un musulman de mémoriser toutes les branches de la religion ?

Le devoir du musulman de connaître et de croire les principes fondamentaux de la religion. Quant aux branches de la religion, il y a quelques règles qui s’appliquent à tout musulman et qu’il doit connaître, comme les règles concernant la prière, le jeûne et le comportement. Quant aux autres règles, chaque musulman doit en connaître ce qui se rapporte à ses besoins quotidiens, à ses obligations religieuses et se référer aux spécialistes des sciences religieuses, les jurisconsultes. Il doit aussi bien consulter, sur des questions relevant des matières dites mondaines, les spécialistes de la médecine, les ingénieurs, et notamment les mécaniciens.

L’IMAMAT :  

Les Imams sont les Gens de la Demeure du

Prophète ﷺ les ‘‘Ahl al-Bayt ’’ dont Dieu a ordonné l’affection et l’obéissance

Premièrement : Le Noble Coran

Le Messager (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) avait l’habitude de transmettre le Saint Coran aux Musulmans, de la part de Dieu (Béni et Très-Haut), en leur ordonnant d’être bons envers sa famille, de leur obéir et suivre leur exemple, comme illustré par les versets suivants : 

1. Le verset de la purification :

﴿  إنَِّمَا يرُيِدُ اللََّّهُ ليُِذْهبَِ عَنكُْمُ الرجِّْسَ أهَْلَ البَْيتِْ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا٣٣﴿

  _{Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, Ô gens de la}  «

Demeure [du prophète], et vous purifier pleinement.^[3] »

Des sources musulmanes ont cité la raison de la révélation de ce verset, à savoir que le Prophète (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa Famille !) a demandé un vêtement et a glorifié Ali, Fatima, Hasan et Husayn avec, puis a dit : « O Allah ! Ce sont les Gens de ma Maison et mes Proches. Eloigne donc d’eux la souillure et purifieles totalement ». Hadith rapporté par Oumm Salama (ra)

2. Le Verset Moubahalacite la proposition d’ordalie faite par le prophète Mohamed(p) aux chrétiens Balhàrith du Najràn :

﴿فَمَنْ حَاجَّكَ فيِه مِنْ بَعْدِ مَا جَاءََكَ مِنَ العَِْلمِْ فَقُلْ تَعَُالوَْا ندَْعُْ أََبْنَاءَناَْ وََأَبْنَاءَكُمِْ وََنَسَِاءَْنَاَِ وَنسَِاءَكُمْ وَأنْفُسَنَا وَأنْفُسَكُمْ ثمَّ نبَتَْهِل فنَجْعَل لعْنَتَ اللََّّه عَلَى الكَاذبِيِنَ ﴾٦١

« A ceux qui te contredisent au sujet de (Jésus) après ce qui t’a été révélé   à son sujet, dis : « Venez ! Faisons venir nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, réunissons-nous tous, puis appelons la malédiction d’Allah sur ceux d’entre nous qui mentent.^[4]  »

Il a été indiqué que la raison de la révélation de ce verset est que lorsque les Chrétiens de Najran ont convenu avec le Messager de Dieu, (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa famille !), que les deux parties imploreraient Dieu Tout-Puissant, qu’Il détruise ceux dont les affirmations étaient fausses. A la date prévue pour la Moubahala, le Messager de Dieu, (Que la prière et la paix de Dieu soient sur lui et sur sa famille !), sortit avec sa famille,  Al-Hussein qu’il embrassa et tout en prenant  la main d’Al-Hassan, (Que la paix soit sur Eux !), et Fatima, (Que la paix soit sur elle !), marche derrière lui, et Ali (Que la paix soit sur lui !), a marché derrière eux, et Le Prophète, (Que la paix soit sur lui ! et sa famille !) a dit : « Si je supplie, alors crois... » Mais quand les chrétiens virent là ces visages rayonnants et la majesté qui les encadrait, ils s’excusèrent auprès du Messager, (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa famille !), pour le Moubahala, la proposition d’ordalie faite par le prophète Mohamed aux chrétiens Balhàrith du Najràn, et ils se soumirent et acceptèrent de payer le tribut (taxe) à l’autorité de son noble État.

Vous pouvez voir que le noble verset renvoie à Al-Hassan et Al-Hosssein (Que la paix soit sur eux !), « nos fils » ; le Prophète Mohamed et Ali (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur Eux !), à« nous-mêmes ». Quant à Fatima (Que la paix soit sur elle !), elle renvoie à « nos femmes » à toutes les femmes musulmanes^[5].

3. Verset de l’affection :

﴿ قُلْ لََّا أسَْأَلُكُمْ عَلَيهِْ أجَْرًا إلََِّّا المَْوَدَّةَ فِِي القُْرْبََى﴾

Le Hadith al-Mawaddah l’affection est confirmé par le verset de l’affection «Al-Mawaddah» : « Dis : (moi Mohamed), je ne vous demande nulle récompense mais seulement l’affection due à mes proches^[6] ».

Les commentateurs ont déclaré que le verset susmentionné a été révélé à propos d’Ali, Fatima, Al-Hasan et Al-Hussein, (Que la paix soit sur eux). D’après Ibn Abbas (Que Dieu soit satisfait de lui!) : « Il a dit quand il a été révélé : ‘’Dis : Moi Mohamed, je ne vous demande nulle récompense mais seulement l’affection due à mes proches’’. Ils dirent : ‘’Ô Messager de Dieu, de la part de tes proches dont l’affection nous est obligatoire,’’ il leur répondit, ‘’ Ali, Fatima, et leurs deux fils4. Le verset de l’avertissement : 

﴾٢١٤وَأَنذِْرْ عَشِيرَتكََ الْْأَقرَْبيِنَ﴿  ».

 « Avertis tout d’abord les membres de ton clan qui te sont les plus proches^[7] ».

Il a seulement été mentionné dans les livres d’histoire et d’interprétation qu’Allah Le Tout-Puissant a ordonnée à son Messager Mohamed (Que la prière et la paix de Dieu soient sur lui et sur sa famille !) d’inviter son clan à l’Islam. Il leur a dit : « Lequel d’entre vous me soutiendra dans cette Mission et être mon frère, mon tuteur et mon successeur parmi vous ? » Tout le monde s’est abstenu. 

Alors l’Imam Ali bin Abi Taleb, (Que la paix soit sur lui !), s’est levé et a dit : « Ô Prophète de Dieu, je serai ton ministre ». Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa famille !), lançant ses bras autour de lui et le pressant contre sa poitrine, s’écria : « Voici mon frère, mon lieutenant et mon successeur (ou Calife). Écoutez-le tous et obéissez-le ! »

5. Le verset de la tutelle :

﴿إنَِّمَا وَلِيُِّكُمُ اللََّّهُ وَرسَُولُُهُ وَالََّّذِينَ آمَنُوا الََّّذِينَ يقُِيمَُونَ الصَّلََاةَ وَيُؤْتوُنَ الزَّكَاةَ وهُمْ رَاكعُِونَ

 ﴾ «٥٥ Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la Salât, s’acquittent de la Zakât, et s’inclinent (devant Allah)^[8] »

Ce verset a été révélé, comme dans de nombreuses interprétations, à propos de l’Imam Ali bin Abi Taleb, (Que la paix soit sur lui !), lorsqu’il a donné sa bague à un pauvre homme alors qu’il était agenouillé en priant. L’interprétation  de la particule﴿اِنمََّا  mis dans le verset indique une restriction et la ‘’Wilaya’’ ou Régence est initialement limitée et réservée à Allah Seul (dans la gestion des affaires de Ses serviteurs), puis à Son Messager (Que Dieu le bénisse ainsi que sa famille !), et après lui à l’Imam Ali (Que la paix soit sur lui !).

6. «Le Verset : « Transmettez ce qui vous a été révélé":

Al-Hakim Al-Hasakani a rapporté : « Ibn Abbas et Jabir, (Que Dieu soit satisfait d’eux !) ont dit : « Allah a ordonné à Mohamed (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) de nommer Ali comme chef suprême pour le peuple afin qu’il l’informe de sa tutelle. En sorte le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) craignait qu’ils disent qu’il favorisait son cousin, et qu’ils contesteraient cela.

Sur lui, Dieu lui révéla :

﴿ياَ أَيُّهَا الرََّسُولُ بلَّغِْ مَا أُنزِْلَ إلَِِيكَْ مِنْ رَبّكَِ  وَإِنْ لمَْ تَفْعَلْ فَمَْا بلََّْغَْتَ رسَِالَتَهُ  وَاللََّّهُ يَعْصِمُكَ مِنَ الناَّسِ  إنَِّ اللََّّهَ لََّا يَهْدِي القَومَْ الكَافرِِينَ. 67

 « Ô Messager ! Transmets donc ce qui est descendu vers toi de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n’auras point transmis Son Message. Allah te préservera des hommes, et Allah ne guide point les gens mécréants^[9] » 

Puis Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !), déclara le jour de sa nomination, le jour de Ghadir Khumm.

Deuxièmement : hadiths prophétiques

1. Hadith de Ghadir :

Le Messager d’Allah (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) a dit à Ali (Que la paix soit sur lui !) au milieu de la foule des pèlerins musulmans après le Hajj d’adieu dans un  lieu appelé Ghadir Khumm situé à Miqat Al-Juhfa à la Mecque, le dix-huitième jour de DhulHijjah de l’an 10 AH) : 

«  Ne suis-je pas plus digne des croyants qu’ils ne le sont d’eux-mêmes ? »

Alors ils dirent : « Oui, ô Messager d’Allah». Il prit la main d’Ali bin Abi Talib (Que la paix soit sur lui !), et la leva, puis dit : « Celui dont j’ai été le maître, celui-ci est désormais le maître. Ô Allah, sois le maître de celui qui le prend comme maître et l’ennemi de celui qui le prend pour ennemi !»

2. Hadith al-Thaqalayn, les deux poids :

Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) a dit dans le sermon du Hajj d’adieu à Ghadir Khumm- : «Je pars et vous laisse deux choses, l’une est plus lourde que l’autre ; si vous les employez, vous ne vous pervertirez pas : le Livre de Dieu qui a été descendu du ciel sur la terre et ma progéniture, les Gens de ma Demeure. Sachez qu’ils ne se sépareront pas jusqu’au moment où ils me rejoindront auprès du Bassin (de Kawthar). Alors, considérer la manière dont vous les respecter après moi ».

3. Hadith du Testament et de la Régence :

Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) dit à Ali : « N’es-tu pas satisfait d’être envers moi ce que Aaron était pour Moïse, excepté qu’il n’y aura pas de prophète après moi? Je ne devrais pas y aller à moins que vous ne soyez mon successeur. Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) lui dit : Tu es mon Régent par rapport à chaque croyant après moi ». Cela s’est produit pendant la bataille de Tabūk.

Lorsque le Messager de Dieu Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) conclut le contrat de fraternité entre ses compagnons, il dit : « Celui-ci est mon frère dans ce monde et dans l’au-delà, mon successeur dans ma famille, un tuteur dans ma nation, l’héritier de mon savoir et le juge de ma religion... »

4. Le Hadith de l’Arche, Safinat :

Le Messager de Dieu a dit : « La situation des Gens de ma Demeure est pour ma communauté comme celle de l’Arche de Noé ; celui qui a compris la vérité s’est embarqué s’est sauvé, mais celui qui ne s’est pas embarqué est noyé ».

5. Hadith sur le nombre des Imams (Que la paix soit sur eux !) :

Le Messager de Dieu (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) a dit : « la Religion [islamique] se perpétuera jusqu’à l’Heure (jour de résurrection) après que vous auriez eu Douze Califes, tous issus de Quraych ».

D’autres récits contiennent des ajouts tels que douze princes, ou en d’autres termes tels que : « Cette nation aura douze dirigeants qui ne seront pas blessés par ceux de Quraych qui les ont laissé tomber.» «Cette religion continuera d’exister jusqu’à douze, dont le premier est Ali bin Abi Taleb et le dernier est le Mahdi ».

Ce qui indique qu’il n’y a pas de calife après le Messager de Dieu, (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) à l’exception des douze, ni moins ni plus. Si l’on prend la réalité de l’histoire islamique, cela contredit le nombre total de califes après le Messager (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !), jusqu’à l’époque omeyyade puis abbasside...

Les hadiths confirment qu’ils sont seulement douze dans toute la période de l’Islam jusqu’au Jour de la Résurrection qui œuvreront dans la vérité. Les hadiths indiquent que la durée de vie de l’un d’entre eux est inhabituellement longue par rapport à la vie des êtres humains : cela s’est réellement produit pour la vie du douzième Imam parmi les Imams, successeurs du Prophète (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !).

Le Messager d’Allah (Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur le Prophète et sur sa Famille !) a déclaré : « Moi, Ali, Al-Hassan, Al-Hussein et neuf des descendants d’Al-Hussein sommes saints et infaillibles ». Ainsi, il existe des centaines de nobles hadiths pareils... alors référez-vous à eux pour davantage de détails.

[1]   Sourate 9 Tawba, le Repentir, verset 70.

[2]   Sourate 99 Az-Zalzalah, la Secousse, verset 6-8.

[3]   Sourate 33 Al Ahzab, Les coalisés, verset 33.

[4]   Sourate 3, ‘Al-i’Imran, La famille d’Imran, verset 61.

[5]   Cité in «Représentation des Gens de la Demeure dans le Coran et la Sunna», Titre original :  أهل البيت في الكتاب و السنة par Muhammadi Rayshari, 1946; Cité aussi par C. Ronaud, L’Imam Khomeini, un gnostique inconnu, Ed. Al-Bouraq, Paris, 1997, p.110, note 162 : «Le Prophète vint au rendez-vous entourez de Hassan, de Hussein (qui représentaient nos fils), de Fatima (qui représentait nos femmes) et Ali (qui représentait «nous-même» avec le Prophète et se trouvait ainsi être son alter ego).»

[6]   Sourate 42 Ash-Shura, La consultation, verset 23.

[7]   Sourate 26 Ash-Shu’araa, Les poètes, verset 214.

[8]   Sourate 5 Al-Ma’ida, La table servie, verset 55.

[9]   Sourate 5 Al-Ma’ida, La table servie, verset 67.

Certaines personnes pieuses ont dit : Le destin de la subsistance est fixé, mais il peut augmenter.*

*Un jour, le Prophète Moïse(as) se rendait à une rencontre spirituelle lorsqu'il rencontra un bûcheron.*
*Ce dernier lui demanda de prier Dieu pour qu'il lui accorde plus de subsistance.* *Moïse fit la demande, et Dieu lui révéla que la subsistance du bûcheron resterait inchangée.*

*Le bûcheron décida alors de déménager avec sa famille dans une ville voisine.*
*En y arrivant, il trouva un agent immobilier essayant de vendre une maison.*
*Le bûcheron pensa acheter la maison et promis de payer le lendemain matin, mais il prévoyait de s'excuser et de ne pas payer.*

*À sa grande surprise, il réussit à acheter la maison.*

*Cette nuit-là, sa femme, qui était enceinte, accoucha d'un garçon. En cherchant un endroit pour se débarrasser des déchets et nettoyer la maison, il prit une pioche pour creuser dans le jardin et y trouva un trésor.*

*Le lendemain, il paya la maison et engagea l'agent immobilier pour inviter les pauvres à venir manger chez lui. Il continua à faire le bien et à pratiquer la charité.*

*Le Prophète Moïse passa à nouveau par là et demanda au bûcheron comment il allait. Le bûcheron lui raconta son histoire.*

*Moïse demanda alors à Dieu une explication, et Dieu lui révéla :*

*"Cette subsistance est pour le nouveau-né et durera sept ans."*

*Après les sept années, la prospérité continua et la subsistance augmenta.*

*Le bûcheron retourna voir Moïse pour lui demander pourquoi.*

*Dieu révéla alors à Moïse :*
*"Parce qu'il a remercié pour la bénédiction, l'a préservée, et a multiplié les actes de charité et de bonté, j'ai étendu les sept ans à soixante-dix ans."*

*Nous pouvons répondre à cette question de manière critique en disant : « Dieu nous a ordonné de suivre le Coran et de suivre le Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sa famille). Le Coran est avec nous, mais où est le Messager de Dieu ?”
*Si la réponse, acceptée par tous les musulmans, est que le fait de suivre le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui et sa famille) signifie suivre ce qui a été rapporté de ses hadiths, alors la même logique s'applique à sa famille. Les suivre, à notre époque, signifie suivre ce qui fut  rapporté d'eux.
*Pour clarifier la question de manière plus détaillée, disons qu'il y a deux aspects concernant le leadership divin, qu'il s'agisse d'un prophète ou d'un imam.* *Le premier aspect est historique, lié à la direction politique et sociale en fonction du contexte historique dans lequel le prophète ou l'imam se trouvait. Le second aspect est religieux et missionnaire, concernant la référence et la direction religieuse. Si le premier aspect est conditionné par le contexte historique, le second aspect demeure tant que la religion et le message existent. Ainsi, la mission du Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) ne prend pas fin avec sa mort, mais demeure tant que le temps dure. Il en va de même pour la fonction religieuse de l'imam.
*C'est ce que stipule le hadith Mutawatir parmi tous les groupes islamiques, où le Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) dit : « J'ai laissé parmi vous ce qui, si vous y adhérez, vous ne vous égarerez jamais, le Livre de Dieu, une corde tendue du ciel à la terre, et ma descendance, les membres de ma famille. Ils ne se sépareront jamais jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin, alors regardez comment vous me succédez en eux. » Dans ce hadith, la succession du Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) inclut les deux aspects : la direction politique et la direction religieuse.
*Ainsi, la discussion sur l'imamat à notre époque ne vise pas à changer ce qui s'est effectivement passé dans l'histoire, car cela est évidemment impossible, mais plutôt à déterminer la responsabilité du musulman contemporain dans la définition de sa référence islamique et de ses dirigeants religieux. C'est une nécessité dont aucun musulman ne peut se passer.
*Il est bien connu que la communauté islamique s'est divisée en chiites et sunnites, et que chaque école possède son propre système islamique sur le plan doctrinal, juridique et intellectuel. La raison de cette divergence réside dans la différence des références et des sources sur lesquelles chaque école fonde sa compréhension de la religion.
*Bien que le Coran soit une source commune à tous, les différences d'interprétation et de compréhension sont possibles, puisque les sunnites se réfèrent aux paroles des compagnons pour l'interpréter, tandis que les chiites se réfèrent aux paroles des membres de la famille du Prophète (paix sur eux).
*Ainsi, le désaccord et la divergence doctrinale et juridique s'étendent en fonction de la différence entre la référence infaillible des membres de la famille du Prophète (pslf) et les références jurisprudentielles des compagnons, des successeurs et des juristes.*

*Le mot «cœur» dans le Coran fait-il référence à l'organe qui pompe le sang dans le corps ou à autre chose ?”*
*Réponse* :
*Le terme "قلب" est utilisé dans le langage courant pour faire référence soit à l'organe cardiaque qui pompe le sang, soit au côté subtil et spirituel qui est le siège des émotions, des réactions psychologiques et spirituelles.*
*Dans le Coran, "قلب" est souvent utilisé dans un sens métaphorique pour désigner l'intellect, la réflexion, l'action et l'émotion.*
*Allah dit :*
*"... Ils ont des cœurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux, mais ne voient pas..."*
*(Sourate al-A'raf, 7:179).*
*Et Il dit :*
*"Que ne voyagent-ils sur la terre afin d'avoir des cœurs pour comprendre?"*
*(Sourate al-Hajj, 22:46).*
*Ainsi, les expressions telles que " des cœurs pour comprendre", "des cœurs, mais ne comprennent pas" et "les cœurs aveuglés" ne conviennent pas au cœur dans son sens d'organe physique qui est sourd et muet, mais plutôt au sens spirituel et subtil du cœur, qui est conscient du bien et du mal, et qui agit en conséquence.*

- *Il est fortement recommandé d'offrir le sacrifice rituel (al udhiyah) pour ceux qui en ont les moyens. Il est également recommandé pour ceux qui ont les moyens de l'acheter mais ne l'ont pas trouvé de faire une aumône équivalente à sa valeur. Selon la variation de la valeur, il suffit de faire l'aumône de la valeur minimale.*

- *Il est permis qu'une personne sacrifie un animal pour elle-même et pour sa famille. Il est également permis de partager le sacrifice, notamment lorsque les animaux à sacrifier sont rares ou que leur prix est élevé.*

- *Le meilleur moment pour le sacrifice est après le levé du soleil le jour de l'Aïd al-Adha et après le temps nécessaire pour accomplir la prière de l'Aïd. À Mina, la période pour accomplir le sacrifice dure quatre jours, tandis qu'ailleurs elle dure trois jours. Toutefois, par précaution, il est préférable de l'accomplir à Mina le jour de l'Aïd al-Adha pendant les trois premiers jours et dans les autres régions.*

- *Pour le sacrifice, il est requis que l'animal soit l'un de ces trois types de bétail : le chameau, la vache ou le mouton. Par précaution, le chameau doit avoir complété sa cinquième année, la vache et la chèvre leur deuxième année, et le mouton son septième mois.*

- *Il n'est pas nécessaire que le sacrifice réponde aux mêmes critères que ceux exigés pour le sacrifice obligatoire. Il est donc permis de sacrifier un animal borgne, boiteux, à l'oreille coupée, avec une corne cassée, castré ou maigre. Toutefois, par précaution, il est préférable que l'animal soit en parfaite santé et bien engraissé. Il est également déconseillé de sacrifier un animal que l'on a élevé soi-même.*

- *Celui qui sacrifie peut réserver un tiers du sacrifice pour lui-même ou pour nourrir sa famille. Il peut également offrir un tiers à ceux qu'il aime parmi les musulmans. Par précaution, il est préférable de donner le tiers restant en aumône aux musulmans pauvres.*

- *Il est recommandé de faire l'aumône avec la peau de l'animal sacrifié, et il est déconseillé de payer le boucher pour l'abattage. Il est permis d'utiliser cette peau comme tapis de prière et d'utiliser l'argent provenant de sa vente pour les besoins de la maison.*

- *L'animal sacrifié peut également servir pour l'Aqiqah (sacrifice à la naissance d'un enfant). Ainsi, celui pour qui une Aqiqah est effectuée est considéré comme ayant rempli cette recommandation.*

 Si quelqu'un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dis: "Venez, appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes; nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une de Dieu sur les menteurs".

Question* :

À l'approche du mois de Muharram, quel est le critère pour considérer certaines pratiques des participants comme faisant partie des rites husseinites (relatifs à l'Imam Hussein), tandis que d'autres ne le sont pas ?

*Réponse* :

Nous avons mentionné, dans une réponse précédente, que les rites husseinites font parties des rituels pour lesquels la législation religieuse n'a pas spécifié de méthode particulière, mais a laissé cela à l'appréciation des personnes sensées et des croyants.
Par exemple, la recommandation de mentionner et de glorifier Dieu, de lire le Coran, de faire des actes de bienfaisance, et l'obligation d'être bienveillant envers ses parents et autres devoirs et recommandations, la législation religieuse n'a pas précisé une manière spécifique de les accomplir, mais a laissé cela à la discrétion des individus concernés.
Ainsi, il est permis à une personne de glorifier Dieu et de L'exalter de la manière qu'elle souhaite, et à tout moment et en tout lieu qu'elle désire. De même pour la lecture du Coran, il est permis de la faire seul ou avec d'autres, chez soi ou à la mosquée, lors de fêtes ou de deuils. Il est également permis d'organiser des conférences, de créer des cercles de lecture du Coran, d'organiser des concours, et autres manifestations qui représentent une manière de lire le Coran. De même, la législation religieuse n'a pas dessiné des traditions spécifiques pour la bienfaisance ou la bienveillance envers les parents, mais a laissé cela à l'appréciation des personnes sensées et des croyants. Tout ce que les gens sensés et les croyants considèrent comme de la bienfaisance ou de la bienveillance envers les parents ne doit pas être ignoré par les croyants.

Les rites husseinites sont de cette nature. La législation religieuse n'a pas spécifié de manière particulière pour commémorer l'Imam Hussein (paix soit sur lui), mais a laissé cela aux croyants. La tâche de la législation religieuse est de définir le cadre général du rituel. Elle l'a fait en recommandant les pleurs, l'organisation de cérémonies de deuil, et toute expression de tristesse et de chagrin pour l'Imam Hussein (paix soit sur lui). De nombreux textes en témoignent, comme la parole de l'Imam Sadiq (paix soit sur lui) : "Celui qui se rappelle de nous et que ses yeux versent une larme de la taille de l'aile d'un moustique, Dieu lui pardonne ses péchés." Et de l'Imam Reza (paix soit sur lui) : "Celui qui se souvient de notre souffrance, qui pleure et fait pleurer pour ce qui nous a été infligé, sera avec nous à notre rang le Jour du Jugement. Et celui qui se rappelle notre souffrance, qui pleure et fait pleurer, ses yeux ne pleureront pas le jour où tous les yeux pleureront" (Mikyal al-Makarim - Mirza Muhammad Taqi al-Isfahani - volume 2 - page 155).

Et sa parole (paix soit sur lui) : "Ô Fudhayl, vous asseyez-vous et discutez-vous ? J'ai répondu : “Oui, mon maître.” Il a dit : “J'aime ces assemblées, alors ravivez-y notre cause. Quiconque s'assied dans une assemblée où notre cause est ravivée, son cœur ne mourra pas le jour où les cœurs mourront" (Bihar al-Anwar, vol. 44, p. 282).

Et dans un récit, l'imam s'adresse à ‘Antara ibn Haroun et lui dit : "As-tu visité la tombe de mon grand-père al-Hussein ? J'ai répondu : “Oui, j'ai visité la tombe de ton grand-père al-Hussein.” Il a dit : “J'ai entendu dire que les gens affluent vers la tombe de mon grand-père, certains se lamentent, d'autres composent des poèmes funéraires, et d'autres racontent des histoires.” J'ai dit : “Mon maître, j'ai vu certains de ces actes.” Il a dit : “Loué soit Dieu qui a fait en sorte que parmi nos chiites, il y ait ceux qui viennent vers nous, se lamentent sur nous et composent des poèmes funéraires pour nous" (Kamil al-Ziyarat, Ibn Qulawayh, p. 539).

Et des dizaines de textes confirment la recommandation des rites liés à la commémoration de l'Imam Hussein (paix soit sur lui).

Oui, certains rites husseinites sont explicitement mentionnés dans les textes, comme les pleurs, l'organisation d'assemblées et les visites. D'autres rites sont des manifestations des titres généraux tels que l'expression de la tristesse, les lamentations et les élégies. Toute action qui correspond à ces titres, selon le jugement des personnes sensées et des croyants, devient nécessairement un rite husseinite ; en effet, les textes n'ont pas limité l'accomplissement des rites à une méthode particulière, mais ont confirmé leur recommandation dans leur titre général.

Ainsi, tout rite sur lequel les croyants s'accordent comme étant un rite husseinite devient recommandé. Cependant, il n'est pas recommandé en raison d'un texte spécifique le concernant, mais parce qu'il est une manifestation des rites husseinites recommandés en général.
Par exemple, les processions de deuil sont recommandées tant que les croyants les considèrent comme un rite husseinite. Si cette tradition est abandonnée et remplacée par autre chose, la recommandation se transfère à cette nouvelle pratique. Par conséquent, tout rite lié à l'Imam Hussein (paix soit sur lui) est recommandé si la société le considère comme une manifestation des textes qui encouragent et incitent à commémorer l'Imam Hussein (paix soit sur lui). Il n'est pas nécessaire d'avoir des récits et des textes spécifiques pour chaque cas, tant que ces rites relèvent des titres généraux que la loi religieuse a jugés recommandables.

Cela en tenant compte du fait que la législation religieuse impose des limites et des règles générales qui s'appliquent à tous les rites islamiques, y compris les rites husseinites. Ainsi, il n'est pas permis que les rites incluent des éléments interdits par la loi religieuse, tels que l'accompagnement de chansons et de musiques appropriées aux rassemblements de divertissement.

Il en va de même pour d'autres règles religieuses, comme l'interdiction de nuire à soi-même ou à la religion. C'est ici que le rôle des juristes (faqihs) se manifeste, car ils déterminent ce qui est permis et ce qui ne l'est pas dans les rites husseinites, en se basant sur les textes et les principes juridiques.

En somme, les rites husseinites doivent être conformes aux limites de la loi religieuse et exprimer le mieux la tristesse et le chagrin pour l'Imam Hussein (paix soit sur lui).