تقي زاده

تقي زاده

vendredi, 25 janvier 2019 11:29

L’usage du terrorisme selon John Bolton

Après avoir privé Daesh de l’État qu’ils lui avaient confié à cheval sur l’Iraq et la Syrie, les États-Unis entendent récupérer une partie de leurs mercenaires pour les utiliser d’une autre manière. Le conseiller de sécurité nationale, John Bolton, a défini de nouveaux objectifs, de nouveaux partenaires et de nouvelles méthodes. Ce dispositif étant secret, nous ne le connaissons qu’à travers les parties déjà mises en œuvre. Thierry Meyssan explore ce monde de violence.

En 1978, Zbignew Brzezinski, le conseiller de Sécurité nationale du président Carter, décida d’utiliser les Frères musulmans contre les Soviétiques. Il envoya des combattants arabes soutenir l’opposition afghane contre le régime communiste. Appelée au secours par le gouvernement afghan, l’Armée rouge s’embourba dans un conflit ingagnable.

En Afghanistan, les Frères musulmans ne furent pas armés par la CIA qui ne parvint pas à obtenir l’autorisation du Congrès pour une opération de cette envergure, mais par Israël. Vu leur succès, les Arabes-Afghans furent mobilisés sur de nombreux autres théâtres d’opération. Il s’en suivit, entre autres, que les Frères, armés à la fois par Israël et par l’Iraq, tentèrent leur chance contre la République arabe syrienne, en 1978-82. De fil en aiguille, un représentant des Frères fut incorporé dans l’état-major de l’Otan durant l’attaque de la Yougoslavie au Kosovo.

La position des Frères musulmans en troupes supplétives de l’Otan a été interrompue à la fin de la présidence Clinton, mais la collaboration de la Confrèrie et de la CIA ne s’est jamais démentie. Elle a clairement repris avec l’attaque de la Libye sous la présidence Obama, où elle fournit la quasi-totalité des troupes au sol de l’Alliance atlantique. Un de leurs représentants fut même incorporé au sein du Conseil de sécurité nationale des États-Unis. Puis, durant l’attaque de la Syrie, le LandCom de l’Otan, situé à Izmir, coordonna les troupes jihadistes.

L’administration Trump s’opposant par principe à l’usage par les armées US de groupes terroristes, le moment est venu pour la Maison-Blanche de redéfinir le rôle des Frères musulmans.

On ne connaît pas encore la nouvelle stratégie définie par le conseiller national de sécurité, John Bolton. Cependant de nombreux éléments permettent d’en deviner les contours.

Daesh

Début 2018, les Forces spéciales US illégalement stationnées en Syrie ont exfiltré des milliers de combattants de Daesh vers l’étranger. En mai 2018, le général Yahya Rahim Safavi, conseiller militaire de l’ayatollah Khamenei, accusa les USA d’organiser le transfert des combattants de Daesh vers l’Afghanistan.

Actuellement environ 7 000 d’entre eux s’y trouvent. Contrairement au passé, ils ne soutiennent pas les Talibans, qui sont aujourd’hui opposés à toute présence étrangère, mais les combattent.

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Selon le porte-parole de l’Émirat islamique d’Afghanistan (c’est-à-dire des Talibans), Qari Muhammad Youssuf Ahmadi, 
« Les envahisseurs américains et leurs laquais ont mené un raid la nuit dernière [le 12 janvier 2019] contre un campement des Moudjahidines où ils détenaient des membres de Daesh, situé à Pani Bus, district de Jwand, province de Bâdghîs. Les forces jointes ennemies ont tué en martyrs deux gardes et sont reparties avec 40 détenus de Daesh. Il semble que les envahisseurs américains et leurs comparses de l’administration de Kaboul ont opéré ce raid pour secourir les prisonniers de Daesh. Chaque fois que les moudjahidines de l’Émirat islamique [les Talibans] ont livré bataille à Daesh, les envahisseurs américains ont aidé Daesh et bombardé les positions des Moudjahidines. Exactement comme lorsque Daesh a été déraciné par les Moudjahidines de Darzab, district de Jowzjan, et étaient sur le point d’être éradiqués [en août dernier], les envahisseurs américains et l’administration de Kaboul ont secouru conjointement 200 membres de Daesh par hélicoptères ».

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C’est à ce moment que le Centre de combat contre le terrorisme de l’Académie militaire de West Point publie une étude historique sur les divergences des Moudjahidines durant la guerre contre les Soviétiques. Ce document rappelle qu’en 1989, durant le retrait de l’Armée rouge et lorsque qu’Oussama Ben Laden fut rentré en Arabie saoudite, de jeunes Frères musulmans mirent en cause le laxisme de leurs chefs. Ils créèrent l’« école de Jalalabad », beaucoup plus stricte, qui commença à accuser les uns et les autres d’impiété et les excommunia (takfir). C’est, disent-ils, ce conflit qui ressurgit en 2014, provoquant la rupture entre Al-Qaïda et Daesh.

Ce retour en arrière ne saurait faire oublier que les Frères musulmans continuèrent à être les hôtes, non seulement des Talibans, mais de tous les résistants afghans, jusqu’à l’assassinat d’Ahmed Chah Massoud (lui-même ancien membre des Frères musulmans), le 9 septembre 2001 (deux jours avant les attentats de New York et du Pentagone). Durant deux décennies, l’Afghanistan devint le lieu de formation des jihadistes du monde entier, particulièrement des combattants du Caucase russe. Aujourd’hui, les Talibans sont beaucoup plus regardants sur le choix de leurs alliés et de leurs amis. Il est vrai qu’ils contrôlent désormais 60 % du territoire. Ils ne se fondent plus sur des critères théologiques, mais nationalistes.

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Le Frère Gulbuddin Hekmatyar est le chef de guerre du Pakistan et de la Turquie en Afghanistan. Ce criminel de guerre pourrait devenir le prochain président afghan avec l’aide de la Maison-Blanche.

Durant la guerre contre les Soviétiques, les Frères musulmans furent principalement liés à l’ancien Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar, qui les représentait dans le pays. Le 22 septembre 2016, avec le soutien de l’administration Obama, il a bénéficié du pardon du nouvel État afghan et a été retiré des listes de terroristes des Nations unies.

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Le siège des Talibans au Qatar

L’arrivée de Daesh en Afghanistan intervient alors que depuis juillet 2018, l’administration Trump tente de négocier avec les Talibans. Des contacts préliminaires ont eu lieu au Qatar avec l’ambassadrice Alice Wells, assistante de Mike Pompeo pour l’Asie centrale. Les négociations ont été conduites par l’ambassadeur Zalmay Khalilzad en septembre et en octobre, malgré l’inquiétude du gouvernement afghan qui y a dépêché un représentant mais n’y a pas été admis. Khalilzad s’était battu avec les Talibans, pachtounes comme lui, contre les Soviétiques, avant d’être naturalisé États-unien. Il a été formé au néoconservatisme et devient ambassadeur à l’Onu, en 2007, lorsque le Sénat s’opposa à la nomination de John Bolton.

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Construite par Israël entre 2013 et 2015 à proximité de Tirana, la ville secrète de Manza est la base militaire des Moujahiddines du Peuple en Albanie.

Les Moudjahiddines du Peuple

La semaine dernière, la cheffe des Moudjahiddines du Peuple (MEK) iranien, Maryam Radjavi, est venue en visite officielle à Kaboul, depuis Tirana où elle réside. Elle a notamment rencontré le président du Conseil national de sécurité et ancien ambassadeur aux États-Unis, Hamdullah Mohib. Elle devrait se rendre dans les prochains jours à Hérat, district de Shindans, pour y établir une base militaire de son organisation. C’est là que, selon le journal pakistanais Ummat, le Pentagone aurait déjà entrainé, en octobre 2012, 2 000 Moujahiddines du Peuple.

Malgré l’apparente homonymie, il n’y a aucun rapport entre les Moudjahidines (avec un seul d) des Frères musulmans (qui sont arabes et sunnites) et les Moudjahiddines (avec deux d) du MEK (qui sont perses et chiites). Le seul lien objectif entre les deux groupes est d’être instrumenté par les États-Unis et de pratiquer le terrorisme.

À partir de 2013, le MEK a été transféré d’Iraq en Albanie avec le soutien des États-Unis. Une petite ville leur a été construite par des sociétés israéliennes. Cependant, le 23 juin 2014, Maryam Radjavi, dans un long discours prononcé devant 80 000 membres de la secte et 600 personnalités occidentales, s’était réjouie de la conquête de l’Iraq par Daesh. Il faut se souvenir que cette victoire avait été organisée avec l’aide du général Ezzat Ibrahim al-Douri, ancien bras droit du président Saddam Hussein et à ce titre protecteur des Moudjahiddines du Peuple.

Les liens de John Bolton avec les MEK datent de l’administration Bush. Ils se sont renforcés avec sa présence lors de leurs meetings annuels à Villepinte (France), en 2010 et 2017, pour une rémunération de 40 000 dollars. Devenu conseiller de sécurité nationale, il rassemble désormais les jihadistes de Daesh et les fidèles de Maryam Radjavi contre un objectif commun.

La plus immédiate des cibles de cette alliance terroriste devrait être l’Iran avec qui l’Afghanistan a une longue frontière, difficilement défendable.

Plusieurs pays dont l'Iran, la Russie, la Chine, la Syrie et la Palestine ont réagi au coup d’État manqué contre le Venezuela.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi a réagi à une tentative manquée de coup d'État au Venezuela au travers de laquelle ont été aperçues les mains de l'administration américaine. La diplomatie iranienne a par la voix de son porte-parole apporté son soutien aux gouvernants et à la nation vénézuéliens.

Qassemi a déclaré à cet égard :

« Lorsqu’il est question d’une ingérence étrangère dans les affaires intérieures du Venezuela ou d’un acte illégitime tel qu'une tentative ratée de putsch ou des actes hostiles visant le peuple d’un pays, l’Iran prend parti indubitablement pour le gouvernement et la nation de ce pays. »

Selon un journal israélien des drones ont survolé une base secrète de l'armée de l'air israélienne et ils en ont pris des images.

«De petits drones téléguidés ont récemment tourné des images d’une base de l'armée de l'air israélienne », a-t-on appris du journal Israel Hayom qui a ensuite poursuivi : « Il n’est pas toujours clair pour l'armée israélienne qui est responsable de ces survols et quels étaient ses objectifs ».

D’après l’expert iranien, Massoud Assadollahi, « la nouvelle tactique d’Israël consisterait à mener des attaques successives et intenses contre les bases et les unités de l’armée syrienne pour véhiculer un message à Damas : l’armée syrienne devra payer cher le maintien des conseillers militaires iraniens en Syrie. Mais est-ce le seul motif ? L'expert s'en explique.  

Massoud Assadollahi, expert iranien des questions politiques de l’Asie de l’Ouest et professeur d’université, a écrit dans une note que les récentes frappes aériennes de l’armée du régime sioniste contre la Syrie prenaient pour cibles des bases radar, des sites balistiques, la DCA et des dépôts d’armements de l’armée syrienne. Selon M. Assadollahi, toutes les victimes de ces agressions israéliennes étaient membres des forces armées syriennes. Et pourtant les autorités israéliennes prétendent qu’elles ont visé des sites ou des membres iraniens du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI). Comment expliquer ce paradoxe?, s’interroge l’expert.

Depuis deux ans, l’armée israélienne a mené de nombreuses attaques contre le territoire syrien, en prétendant systématiquement d’avoir visé des « cibles iraniennes ». Pendant ce temps, Damas a toujours annoncé que les conseillers militaires iraniens sont présents en Syrie à la demande du gouvernement légal syrien et qu’ils y resteront tant que Damas le souhaiterait.

Au terme de quatre heures d’intenses combats, les forces de l'armée syrienne ont réussi à repousser jeudi 24 janvier des attaques terroristes contre la périphérie de l’aéroport d’Abu al-Duhur et la cité éponyme.

Environ 400 terroristes d’origines différentes affiliés au groupe terroriste de Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra) et des alliés étrangers placés sous leur commandement, notamment le groupe Haras-al-Din, ont attaqué, jeudi 24 janvier, dans la matinée, les positions de l'armée syrienne dans l’est de la province d'Idlib.

Sous peine de perdre le contrôle de la situation au moment où il n’y a aucune probabilité de retrait des Gilets jaunes face au gouvernement français, le ministère de l'Intérieur aurait pris l'initiative de repérer les « leaders » des Gilets jaunes. Il aurait dans ce cas chargé un service secret lié au SCRT de fournir un fichier informatique contenant l’identité des personnes recherchées, ses antécédents judiciaires, son implication associative. 

Dans son édition du 23 janvier, l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné a révélé que le ministère de l'Intérieur aurait demandé aux policiers du Service central du renseignement territorial (SCRT) de repérer ceux qui exercent «une réelle influence sur le mouvement» des Gilets jaunes et qui ont «un potentiel pour être les interlocuteurs des pouvoirs publics».

Après les avoir repéré, les policiers doivent ficher les meneurs de la mobilisation populaire contre la vie chère qui est née en octobre 2018. Les fichiers doivent contenir l’état civil complet et pseudonymes, l’adresse, le téléphone, le véhicule et son immatriculation, etc…

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a déclaré : « Les frappes arbitraires d’Israël sur le territoire d’un État souverain, en l’occurrence la Syrie, doivent être arrêtées », a-t-elle déclaré devant les journalistes.

En faisant allusion aux frappes aériennes successives d’Israël contre la Syrie sous prétexte de vouloir attaquer des cibles iraniennes dans ce pays, la porte-parole de la diplomatie russe a ajouté : « Nous ne devrions jamais permettre que la Syrie, qui a subi pendant des années un conflit armé, soit transformée en un terrain de règlement de comptes géopolitiques ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré la semaine dernière qu’Israël avait mené « des centaines » de frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie depuis le début de la guerre civile dans ce pays.

Une source au sein des gardes-frontières irakiens a annoncé à la chaîne de télévision Russia Today que les avions de combat de l’armée irakienne continuaient de bombarder les positions de Daech sur le sol syrien.
« L’artillerie irakienne pilonne depuis 3 jours les repaires de Daech dans la localité d’Abou Kamal en Syrie », a ajouté cette source.

« Simultanément aux attaques menées par l’armée irakienne contre les positions de Daech, les combattants des Hachd al-Chaabi mènent de leur part des opérations pour sécuriser les frontières », a-t-il poursuivi.

Les forces de sécurité et les Hachd al-Chaabi sont déployés depuis quelque temps à la frontière irako-syrienne en vue d'empêcher les daechistes de s’infiltrer sur le sol irakien.
 
Le Leader de la Révolution islamique a reçu en audience, ce mercredi 9 janvier, des milliers d’habitants de la ville sainte de Qom, à l’occasion du jour anniversaire du soulèvement historique du peuple contre le régime Pahlavi. 
« En janvier 1978, le président américain de l'époque Jimmy Carter s'est rendu à Téhéran où il a fait l'éloge du Chah d’Iran qui avait fait selon lui, de l’Iran « un  havre de stabilité » ; Les Américains se moquaient du régime pion du Shah.  À peine dix jours après cette visite, les habitants de Qom se soulevèrent contre le régime monarchique stipendié.  Et leur mouvement s'est étendu ensuite à Tabriz où le peuple se révolta contre le régime et leur révolte s'est répandu à travers tout le pays. Les manifestations populaires se succédèrent alors et se poursuivirent jusqu’à l’anéantissement du régime pro-américain du Shah. C’est ainsi que les Américains se sont trompés dans leur calcule et que la réalité a démenti toutes les prévisions aux États-Unis; En effet les Américains se trompent presque toujours », a souligné le Leader de la Révolution lors de sa rencontre avec les habitants de la ville de Qom, dans le centre de l’Iran.    
Le gouvernement américain a libéré Marzieh Hachemi, présentatrice de la chaîne Press TV, après 10 jours de détention illégale, a annoncé sa famille.
Selon Presstv, la journaliste a comparu devant un grand jury mercredi matin à Washington DC, alors que son témoignage était attendu. Selon l'Associated Press, des personnes proches de son dossier auraient été relâchées après la fin de son témoignage mercredi après-midi.
 
Hashemi, une musulmane convertie née aux États-Unis et âgée de 59 ans vivant en Iran depuis des années, a été arrêtée à l'aéroport international St. Louis Lambert du Missouri le 13 janvier alors qu'elle se rendait aux États-Unis pour rendre visite à son frère malade et à d'autres membres de sa famille.
 
Elle a été transférée dans un centre de détention à Washington DC, où elle a d'abord été forcée de retirer son hijab et était privé de nourriture halal.
 
Le FBI a refusé de commenter son arrestation, mais le gouvernement américain a confirmé qu'elle avait été arrêtée en tant que «témoin important».
 
Après sa libération, Marzieh Hachemi a appelé le monde entier à continuer de protester contre le système juridique américain.
 
"Le monde est conscient du harcèlement de la communauté noire par la police américaine et doit commencer à parler du harcèlement de la communauté musulmane par le FBI", a déclaré sa famille dans un communiqué publié mercredi après sa libération sans inculpation. à Washington, DC.
 
"Marzieh Hashemi restera à Washington DC pour la manifestation de vendredi et appelle toutes les villes du monde à tenir leur manifestation", indique le communiqué.
 
Il ne s'agit pas seulement de Marzieh Hashemi, ajoute le communiqué, mais du fait que quiconque, "musulman ou non-musulman, peut être emprisonné sans inculpation aux États-Unis".