تقي زاده

تقي زاده

samedi, 01 septembre 2018 09:54

Idlib : ce qui fait peur à Israël

En dépit des sérieuses mises en garde adressées par l’État syrien et la Russie aux États-Unis, ces derniers semblent aller droit à la confrontation.

Idlib, où Washington et ses alliés préparent un énième scénario chimique par Casques blancs interposés, risque de devenir le lieu de ce face-à-face. Pourquoi les États-Unis craignent-ils autant la reprise d’Idlib par l’armée syrienne ? Il y a d’abord la crainte de voir l’armée syrienne reprendre le contrôle de l’ultime point stratégique d’où les États-Unis pourraient harceler Damas.

Après tout, l’enclave d’Idlib est le dernier bastion des terroristes que l’État syrien s’apprête à libérer avant de revendiquer la victoire totale dans une guerre menée depuis sept ans contre son existence même. Idlib libérée, l’Amérique perdra l’un de ses derniers leviers de pression contre l’armée syrienne, une libération propre à ramener l’État syrien à l’état d’avant la guerre.

 

Ce qui veut dire au clair qu’après plus de sept ans de guerre et des milliards de dollars dépensés, les États-Unis devront déclarer forfait face à un Assad vainqueur. Cette perspective effraie les Américains, qui en sont désormais à concocter un scénario chimique à Idlib quitte à provoquer une riposte conjointe syro-russe.

La Russie ne plaisante pas, elle qui a déployé un bouclier maritime en Méditerranée au nord-ouest de la Syrie. Mais la crainte des Américains a un autre motif : Idlib libérée, l’armée syrienne aura toute la latitude nécessaire pour s’attaquer à al-Tanf, cette localité de la province de Deir ez-Zor où les Américains disposent d’une base militaire qui sert de centre de commande et de coordination pour leurs opérations de plus en plus sanglantes contre l’armée syrienne, la Résistance ou encore la Russie. C’est cette base qui abrite d’ailleurs les forces israéliennes, les mêmes qui ont tué des dizaines de combattants des Hachd al-Chaabi en juin dernier non loin d’Abou Kamal.

Le ministre syrien des Affaires étrangères a affirmé jeudi que personne n’avait convié les Américains et que ces derniers se trouvent en Syrie à titre de forces d’occupation. Cette position est également celle de la Russie, qui exige elle aussi le retrait US de l’ensemble du territoire syrien, fut-ce au prix d’une confrontation. Interviewé par Sputnik, l’analyste russe Andreï Ontikov rappelle que Damas est armé des missiles les plus sophistiqués et jouit de l’appui des officiers russes.

Les forces irakiennes ont réussi à identifier plusieurs groupes d’éléments de Daech dans les provinces d’al-Anbar et de Kirkouk.

Lors d’une opération spéciale, les forces irakiennes ont réussi à identifier un groupe d’éléments de Daech dans la région d’al-Rashad, dans la province de Kirkouk.

Suite à des opérations de renseignement dans le sud-ouest de la province de Kirkouk, les forces irakiennes ont fourni des informations nécessaires aux unités opérationnelles des 16e et 22e brigades des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), leur permettant d’éradiquer les résidus de Daech et de démanteler ses cellules dormantes à travers la région.

Les Unités de mobilisation populaire et la police fédérale poursuivent leurs opérations de démantèlement des cellules terroristes afin de rétablir la sécurité dans la région.

Ces opérations ont permis la destruction de quatre quartiers généraux des éléments terroristes de Daech.

Au cours de l’opération des forces irakiennes, de grandes quantités de matériel militaire et d’explosifs ont été saisies. Les forces irakiennes tentent à présent de poursuivre leurs opérations dans la région de Wadi Umm al-Khanjar pour empêcher les terroristes d’attaquer la région d’al-Rachad.

La province de Kirkouk reste toujours infectée par des cellules dormantes de Daech, malgré les nombreuses opérations des forces irakiennes : al-Hawijah, al-Rachad, al-Abbasi, Riyad et les frontières communes avec les gouvernorats de Salaheddine sont des endroits où des terroristes de Daech se cachent encore.

En raison des importantes ressources pétrolières qui s’y trouvent, les zones du nord de la province de Kirkouk sont devenues un lieu de rassemblement des daechistes.

Selon des sources locales, les milices affiliées à Barzani facilitent le transfert des terroristes de Daech vers ces zones.

Les forces irakiennes ont poursuivi leurs opérations pour assurer la sécurité dans de vastes zones désertiques, avec l’aide des forces de renseignement dans les régions d’Umm Tini et d’al-Awaji.

Selon des sources locales, les habitants de l’ouest de la province d’al-Anbar ont largement contribué à rétablir la sécurité dans la région.

Le désert occidental de la province d’al-Anbar revêt une grande importance en raison de son voisinage avec les frontières de la Syrie et de l’Arabie saoudite.

Les forces irakiennes cherchent à couper les liens entre les terroristes de Daech et les frontières de la Syrie et de l’Arabie saoudite, dans le but d’éviter toute intrusion ou attaque des daechistes dans le centre de cette province.

L’agence Reuters prétend que l’Iran aurait livré des missiles balistiques à courte portée (dont des Zelzal, des Fateh-110 et des Zulfiqar) aux Unités de mobilisation populaire d’Irak (Hachd al-Chaabi). Ne s’agirait-il pas encore une fois d’une campagne médiatique mensongère de l’Occident contre les Hachd al-Chaabi, si actives, pourtant, dans la lutte contre Daech dans les différentes régions de l’Irak ?

Cette source britannique prétend que la RII aurait également aidé les Unités de mobilisation populaire à fabriquer les missiles qu’elles utilisent dans la lutte contre les terroristes.

« L’Iran cherche à renforcer les Unités de mobilisation populaire d’Irak afin de se faire des alliés en cas d’attaque contre ce pays. Si nécessaire, l’Iran augmentera le nombre de ces missiles », a ajouté Reuters.

Une source occidentale a confié à Reuters que l’objectif de l’installation de ces missiles viserait à transmettre un avertissement à l’adresse des États-Unis et d’Israël.

Reuters prétend aussi que l’Iran cherche à transformer l’Irak en sa plus grande base de missiles à l’étranger.

Aucune source iranienne n’a encore confirmé cette information qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la campagne américaine visant à isoler les Hachd al-Chaabi, voire les forcer à quitter leurs zones d’action, surtout la province al-Anbar dans l’Ouest, où l’armée irakienne, largement épaulée par les Unités de mobilisation populaire, mène des opérations contre les résidus de Daech.

Monsieur le président,

Les crimes du 11 septembre 2001 n’ont jamais été jugés dans votre pays. C’est en tant que citoyen français ayant dénoncé le premier les incohérences de la version officielle et ouvert mondialement le débat sur la recherche des vrais coupables que je vous écris.

Lorsque nous sommes jurés d’un tribunal pénal, nous devons déterminer si le suspect qui nous est présenté est coupable ou non et, éventuellement, quelle peine doit lui être infligée. Lorsque nous avons assisté aux événements du 11-Septembre, l’administration Bush Jr. nous a affirmé que le coupable était Al-Qaïda et que la peine serait le renversement de ceux qui l’avaient aidé : les Talibans afghans, puis le régime irakien de Saddam Hussein.

Cependant quantité d’indices attestent l’impossibilité de cette thèse. Si nous étions des jurés, nous déclarerions alors objectivement les Talibans et le régime de Saddam Hussein innocents de ce crime. Bien sûr, nous ne saurions pas pour autant qui est le vrai coupable et cela nous frustrerait. Mais nous ne concevons pas de condamner des innocents d’un tel crime parce que nous n’avons pas su, ou pu, en trouver les coupables.

Nous avons tous compris que de hautes personnalités mentaient lorsque le secrétaire à la Justice et le directeur du FBI, Robert Mueller, ont révélé les noms des 19 pirates de l’air présumés. Car nous avions déjà sous les yeux les listes divulguées par les compagnies d’aviation de la totalité des passagers embarqués ; listes sur lesquelles aucun de ces suspects ne figurait.

À partir de quoi nous avons accumulé de forts soupçons vis-à-vis du « gouvernement de continuité », cette instance chargée de prendre le relai des autorités élues si celles-ci venaient à mourir lors d’une confrontation nucléaire. Nous avons émis l’hypothèse que ces attentats masquaient un coup d’État, conforme à la méthode qu’Edward Luttwak avait imaginée : maintenir l’apparence de l’Executif, mais lui imposer une autre politique.

Dans les jours qui ont suivi le 11-Septembre, l’administration Bush a pris plusieurs décisions. 
-  la création de l’Office of Homeland Security et le vote d’un volumineux Code anti-terroriste rédigé longtemps à l’avance, l’USA Patriot Act. Pour les affaires que l’administration qualifie elle-même de « terroristes », ce texte suspend la Bill of Rightsqui avait fait la gloire de votre pays. Il déséquilibre vos institutions. Il assure, deux siècles plus tard, le triomphe des grands propriétaires qui rédigèrent la Constitution et la défaite des héros de la guerre d’indépendance qui exigèrent qu’on lui ajoute la Bill of Rights
-  le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, créa l’Office of Force Transformation, sous le commandement de l’amiral Arthur Cebrowski. Il présenta immédiatement un plan, conçu de longue date, prévoyant de contrôler l’accès aux ressources naturelles des pays du Sud. Il exigeait de détruire les structures étatiques et la vie sociale dans la moitié du monde non encore globalisée. Simultanément, le directeur de la CIA lança la « Matrice de l’attaque mondiale », un ensemble d’opérations secrètes dans 85 pays dont Rumsfeld et Cebrowski entendaient détruire les structures étatiques. En considérant que seuls les pays dont les économies étaient globalisées seraient stables et que les autres seraient détruits, les hommes du 11-Septembre placèrent les Forces armées US au service d’intérêts financiers transnationaux. Ils trahirent votre pays et en firent le bras armé de ces prédateurs.

Depuis 17 ans, nous voyons ce que donne à vos concitoyens le gouvernement des successeurs de ceux qui rédigèrent la Constitution et s’opposèrent sans succès à l’époque à la Bill of Rights : les riches sont devenus des super-riches, tandis que la classe moyenne a été diminuée par cinq et que la pauvreté s’est étendue.

Nous voyons aussi la mise en œuvre de la stratégie Rumsfeld-Cebrowski : de prétendues « guerres civiles » ont dévasté la quasi-totalité du Moyen-Orient élargi. Des villes entières ont été rayées de la carte de l’Afghanistan à la Libye, en passant par l’Arabie saoudite et la Turquie qui pourtant n’étaient pas, elles, en guerre.

En 2001, seuls deux citoyens US ont dénoncé les incohérences de la version bushienne, deux promoteurs immobiliers : le démocrate Jimmy Walter qui a été contraint de s’exiler, et vous-même qui êtes bientôt entré en politique et avez été élu président.

En 2011, nous avons vu le commandant de l’AfriCom être relevé de sa mission au profit de l’Otan pour avoir refusé de soutenir Al-Qaïda afin de renverser la Jamahiriya arabe libyenne. Puis, nous avons vu le LandCom de l’Otan organiser le soutien occidental aux jihadistes en général et à Al-Qaïda en particulier pour renverser la République arabe syrienne.

Ainsi les jihadistes, qui étaient considérés comme des « combattants de la liberté » contre les Soviétiques, puis comme des « terroristes » le 11-septembre, redevenaient les alliés de l’État profond qu’ils n’avaient jamais cessés d’être.

Aussi avons nous observé avec un immense espoir votre action pour supprimer un à un tous les soutiens aux jihadistes. C’est avec le même espoir que nous vous voyons aujourd’hui dialoguer avec votre homologue russe afin de rétablir la vie au Moyen-Orient dévasté. Et c’est avec une inquiétude équivalente que nous voyons Robert Mueller, devenu procureur spécial, poursuivre la destruction de votre patrie en s’attaquant à votre fonction.

Monsieur le président, non seulement vous et vos concitoyens souffrez de la dyarchie qui s’est installée dans votre pays depuis le coup d’État du 11-Septembre, mais le monde entier en est victime.

Monsieur le président, le 11-Septembre n’est pas une histoire ancienne. C’est le triomphe d’intérêts transnationaux qui écrasent aujourd’hui non seulement votre peuple, mais l’ensemble de l’humanité qui aspire à la liberté.

Thierry Meyssan a ouvert mondialement le débat sur les vrais responsables du 11-Septembre. Il a travaillé, comme analyste politique, aux côtés d’Hugo Chavez, de Mahmoud Ahmadinejad et de Mouamar Kadhafi. Il est aujourd’hui réfugié politique en Syrie.

Les preuves chiites que le Coran n'a jamais été falsifié

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

 

Dans cet article, nous allons présenter un résumé de quelques preuves chiites démontrant que le coran a été préservé de toute falsification (suppression et/ou ajout de parties), ce qui est l'avis extrêmement majoritaire chez les chiites. Seront discutés aussi le cas des hadiths chiites de la falsification et la polémique sunnite sur ce sujet contre les chiites. Et de Dieu, nous implorons la réussite. 

 

Une promesse de Dieu


Les anciens textes sacrés ont été falsifiés pour divers raisons. Mais concernant le coran, le dernier livre sacré révélé au dernier messager de Dieu et sceau des prophètes, Dieu affirme qu'il sera gardé de toute falsification et que jamais le mal ne le touchera. 

Dieu dit : « Ceux qui ne croient pas au Rappel [le Coran] quand il leur parvient... alors que c'est un Livre puissant [inattaquable]; Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant ni par derrière: c'est une révélation émanant d'un Sage, Digne de louange. » Coran 41:41-42

Et Dieu dit aussi : « En vérité, c'est Nous qui avons fait descendre le rappel, et c'est Nous qui en sommes gardien. » Coran 15:9


Le Miséricordieux dit également : « C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux. » Coran 2:2

Et quel pire mal ou doute pour le dernier livre de Dieu révélé aux hommes que d'être falsifié si ça avait vraiment eu lieu ? 

L'autorité ultime selon Ahl el Bayt

 

Le Prophète (sawas) et les imams d'Ahl el bayt (as) ont tous demandé que les hadiths qui leur sont attribués soient confrontés avec le saint Coran. Si les hadiths le contredisent, ils doivent être rejetés et ne sont que des mensonges faussement attribués aux 14 infaillibles (as). Le coran est la constitution et les hadiths les articles de loi. Si ces derniers contredisent la constitution, ils ne passent pas et sont rejetés.

 

(...) D'Ayoub ben Al-Hur qui dit : j'ai entendu Aba Abdillah (as) dire : "Toute chose doit revenir au Livre et à la Sunnah. Et tout hadith qui n'est pas en accord avec le livre d'Allah est alors un mensonge aux belles apparences (zukhruf)"

 

عدة من أصحابنا ، عن أحمد بن محمد بن خالد ، عن أبيه ، عن النضر بن سويد ، عن يحيى الحلبي ، عن أيوب بن الحر قال : سمعت أبا عبد الله عليه السلام يقول : كل شئ مردود إلى الكتاب والسنة ، وكل حديث لا يوافق كتاب الله فهو زخرف 

 

Al-Kafi, d'Al-Kulayni, Vol 1, page 69, hadith n°3

Al-Majlissi dit que ce hadith est Sahih (authentique) (Mirât Al-'Uqul, Vol 1, page 229)

 

(...) De Hicham ben Al-Hakam et d'autres d'Aba Abdillah (as) qui dit : "Le Prophète (sawas) a fait un sermon à Mina, il a alors dit : Ô gens, ce qui vous vient de moi en accord avec le livre d'Allah, alors je l'ai dit. Et ce qui vous vient en contradiction avec le livre d'Allah, alors je l'ai pas dit"


محمد بن إسماعيل ، عن الفضل بن شاذان ، عن ابن أبي عمير ، عن هشام بن الحكم وغيره ، عن أبي عبد الله عليه السلام قال : خطب النبي صلى الله عليه وآله بمنى فقال : أيها الناس ما جاء كم عني يوافق كتاب الله فأنا قلته وما جاء كم يخالف كتاب الله فلم أقله .

 

Al-Kafi, d'Al-Kulayni, Vol 1, page 69, hadith n°5

Al-Majlissi dit que ce hadith est majhul (inconnu) mais considéré comme Sahih (authentique) (Mirât Al-'Uqul, Vol 1, page 229) مجهول كالصحيح

 

À la fin d'un hadith où ils discutaient sur la vision de Dieu (Al-Ru'ya), Abu Qurra dit à Abu Al-Hassan (as) : "Alors, déments-tu les narrations ?" 

 

Abu al-Hassan (as) a alors répondu : "Si les narrations contredisent le Coran, je les démens"

 

قال أبو قرة : فتكذب بالروايات ؟ فقال أبو الحسن عليه السلام : إذا كانت الروايات مخالفة للقرآن كذبتها

 

Al-Kafi, d'Al-Kulayni, Vol 1, page 96, hadith n°2

Al-Majlissi dit que ce hadith est Sahih (authentique) (Mirât Al-'Uqul, Vol 1, page 328)

 

Si le coran a été falsifié comment serait-il possible que les infaillibles nous demandent de le prendre comme ultime autorité pour accepter tel hadith ou rejeter tel hadith ? Comment un livre falsifié pourrait-il être le juge de ce qui est véridique pour notre foi ? 

 

Le coran qui dit que tel hadith est à prendre ou à rejeter se doit d’être parfait et complet sinon cela n’a aucun sens de lui donner le rôle de la référence et le juge ultime pour une simple et très bonne raison : Il n'est alors tout simplement plus un juge. 

 

En effet, S'il est falsifié, techniquement, il n'est plus possible qu'il soit utilisé pour accepter ou rejeter tel ou tel hadith. Si un hadith doit être analysé avec un verset pour qu'il soit accepté, si le coran a été falsifié, ce ne sera plus possible car soit le coran est manquant (donc les versets auxquelles les hadiths doivent revenir sont manquants) soit falsifié par ajouts de mots ou versets (donc les versets sont faux et les hadiths ne peuvent être filtrés par le coran puisqu'ils ne peuvent être filtrés par le faux).

 

Concrètement, inventons un exemple simpliste pour comprendre correctement ce point. Imaginons qu'il existe un verset coranique "Ne mangez pas les pommes vertes". Mais le coran a été falsifié. Ce verset a été complètement supprimé ou bien "vertes" a été remplacé par "rouges". Il existe un hadith qui dit que nous pouvons manger les pommes vertes. Suivant les ordres d'Ahl el Bayt (as), nous devons faire revenir ce hadith au coran pour savoir s'il est acceptable ou non. Si le coran est falsifié, cela n'est pas possible.. En effet, puisque le verset des pommes vertes a soit été supprimé soit changé ("vertes" par "rouges"). Et les pommes vertes seront mangés alors que Dieu les avait interdites ! 

 

Dès lors, si les Ahl el Bayt nous demande de faire revenir les hadiths qui leur sont attribués à ce livre, cela signifie obligatoirement que le coran est complet et authentique. "Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant ni par derrière" Coran 41:42

 

Le grand savant et exégète (mufasir) chiite, Al-Fayd Al-Kashani (m. en 1680), dit : "Il a été énormément rapporté du Prophète (sawas) et des imams (as), le hadith du retour de la narration rapportée au livre d'Allah pour que tu puisses connaître sa véracité du fait qu'elle soit en accord avec lui ou sa corruption du fait qu'elle le contredise. Si le Coran qui est entre nos mains était falsifié, à quoi sert alors de lui faire revenir les narrations ?" 

 

Tafsir Al-Safi, d'Al-Kashani, vol 1, page 51

 

Le grand savant et muhaqiq chiite, Ali ben Hussain Al-Kirki (m. en 1533), dit sur ce point et les hadiths qui prétendent que des parties du coran sont manquantes : "Il n'est pas acceptable que le livre auquel doivent retourner les narrations soit autre que le livre notoire (mutawatir) qui est entre nos mains et les mains des gens. Autrement, la responsabilité religieuse demanderait ce qui est au-delà du faisable (supportable). Il est obligatoire de faire revenir les narrations à ce livre et les narrations de l'altération (des versets manquants) s'ils sont retournés au coran, ils le contredisent puisqu'ils disent qu'il n'est pas . Et quel démenti pire que celui-ci ?!" 

 

Al-Burhan, de mirza Mahdi Bourujurdi, page 116-117

 

Très bonne remarque d'Al Kirki, qu'Allah lui fasse miséricorde. Si le coran est falsifié et manquant, alors les Ahl el Bayt nous demande l'impossible puisque nous ne pouvons faire revenir les hadiths à des versets falsifiés (donc qui ne sont pas des versets d'Allah) ou manquants (puisqu'on ne les a pas). Ensuite, les hadiths parlant de falsification sont les premiers à contredire les versets coraniques que nous avons évoqués au début de l'article.

Hadith Al-Ghadir et toutes les vérités historiques


Les hadiths de la falsification sont contre toutes les réalités historiques. Par exemple, beaucoup disent qu'il y a eu suppression (ou modification) dans des dizaines voire des centaines de versets pour cacher le nom de l'imam Ali ou l'autorité des imams. C'est énorme en nombre, vraiment.


Ces prétentions n'ont aucune réalité historique. 


-Si ces versets existaient vraiment, alors pourquoi le Prophète a-t-il, àGhadir Khom, à la fin de sa vie, tenu un long discours sous le soleil brûlant devant des milliers de musulmans pour désigner l'imam Ali comme successeur après qu'un verset lui soit révélé pour l'ordonner de le faire ?  Et pourquoi le Prophète craignit les gens et Dieu lui promit de le protéger si ces versets avec le nom d'Ali existaient déjà ? Ne Suffisait-il pas de mentionner ces versets avec le nom de l'imam ?

-Si ces versets existaient vraiment, alors pourquoi les proches et fidèles compagnons (Salman, etc) et surtout Fatima Al-Zahra (as), dans leurs discours publiques directement après l'usurpation du califat et le vol de Fadak, n'ont-ils en aucun cas pris ces versets comme arguments ? Pas une seul fois. Par contre, ils ont utilisé les versets qui existent dans le coran que nous avons et qui ont été révélé à leur propos (comme le verset de la Mawaddah, etc). Jamais l'imam Ali (as) sur les 30 ans qu'il a vécu après la mort du Prophète n'a cité ces prétendus versets comme preuves et arguments. Imaginons qu'un têtu nous dise que c'était par taqiya car Othman imposa sa version du coran. L'Imam avant la collecte d'Othman avait une quinzaine d'années pour utiliser ces versets. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? Même pas une fois de toute son existence, et ainsi Fatima dans son discours publique après la mort du messager, etc.

Ces hadiths présentent des versets qui n'ont eu aucune réalité historique. Cela se voit très directement qu'ils ont été inventés des dizaines d'années voire bien plus après la mort du Prophète.


Rappelons pour ce qui suit que la désignation d'Ali (as) par le Prophète (sawas) comme son successeur fut dans le chemin du retour du pèlerinage d'adieu vers la fin de la vie du Prophète (quand le coran était presque entièrement révélé) et après que lui ait été révélé ce verset : "Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisait pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants." (Coran 5:67). Dieu dit au Prophète de transmettre ce qui lui a été révélé. La désignation d'Ali. Il y a grande insistance. Et Dieu promet de protéger le Prophète du mal des gens, il ne doit donc avoir aucune crainte dans l'application de cette désignation publique.


Le maître de la Hawza, le plus grand savant chiite du 20ème siècle, sayed Abu al-Qassim Al-Khoei (m. en 1992), dit : "Et parmi les preuves qui prouvent que le nom de l'émir des croyants (as) n'a pas été cité explicitement dans le coran se trouve le hadith d'Al-Ghadir car il indique explicitement que le prophète (s) n'a désigné Ali que par ordre de Dieu après que lui fut parvenu l'insistance sur cela et après que Dieu lui promit la protection contre les gens. Et si le nom "Ali" était cité dans le coran, alors il n'aurait pas eu besoin de le désigner ni de préparer ce grand rassemblement des musulmans. Et le messager d'Allah (s) n'aurait pas alors craint de faire cela pour qu'ensuite lui vienne l'insistance sur le fait de le transmettre. En résumé, l'authenticité du hadith d'Al-Ghadir nous oblige de démentir les narrations qui disent que les noms des imams étaient cités dans le coran. De plus, le hadith d'Al-Ghadir était dans le pèlerinage d'adieu qui a eu lieu vers la fin de la vie du Prophète (sawas) et la révélation de la majorité du coran et sa transmission auprès des musulmans (...)."


Al-Bayan fi Tafsir Al-Qur'an, d'Al-Khoei, page 231

 

Le guide de la révolution iranienne et l'un des plus grands savants chiites,l'imam Ruhollah Al-Khomeini (m. en 1989), dit : "Si la situation était comme l'a décrite cette personne et ses semblables comme quoi le livre divin était rempli des citations des noms d'Ahl el Bayt et leurs mérites et du nom de l'émir des croyants et les preuves de sa désignation et de son imamat : alors pourquoi l'émir des croyants ne prit jamais l'un de ces versets du livre divin comme argument ? Et Fatima ? Et Al-Hassan ? Et Al-Hussein ? Que la paix soit sur eux. Et Salman ? Et Abu Dhar ? Et Miqdad ? Et Ammar ? (...) Si le coran était rempli du nom de l'émir des croyants et ses infaillibles descendants avec leurs mérites et la confirmation de leur califat, alors pourquoi le Prophète (sawas) eut peur dans le pèlerinage d'adieu dans les dernières années de sa sainte vie et à la fin de la descente de la révélation divine de transmettre un seul verset concernant cela (la succession) jusqu'à que Dieu dise même 'Et Allah te protégera des gens' ?"

 

Anwar Al-Hidaya, d'Al-Khomeini, page 241-242

 

Hadith Al-Thaqalayn

 

Le hadith des deux poids (al-thaqalayn) est un hadith qui a atteint le plus haut degré d'authenticité que ça soit dans les sources chiites ou sunnites (Sahih Muslim, Musnad Ahmad, etc). Le Prophète y dit qu'il laisse à sa communauté deux poids, le livre d'Allah et sa famille, qui les guideront et ne s'égareront jamais s'ils s'y attachent. Et il ajouta qu'ils ne se sépareront jamais jusqu'à ce qu'ils le rejoignent au Bassin le jour du jugement.

 

Cela implique plusieurs choses et entre autres que le Coran soit préservé.

L'un des plus grands anciens savants chiites, Sheikh Abu Ja'far  Al-Toussi(m. en 1067), dit : "Il a été rapporté du Prophète ce hadith que personne ne conteste: «Je vous laisse en héritage les deux poids (Thaqalayn), tant que vous y resterez attachés, vous ne serez pas égarés. Ce sont le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent à moi auprès du Bassin». Ceci montre que le Coran existe à toute époque, autrement le Prophète n'aurait pas pu nous ordonner de nous attacher à ce à quoi nous ne pourrions pas nous attacher..."


Al-Tibian fi Tafsir Al-Qur'an, d'Al-Toussi, vol 1, page 3

 

Les remarques que nous avons fait au-dessus concernant le hadith d'Al-Ghadir sont aussi valables concernant hadith Al-Thaqalayn.

 

L'imam Ali durant son califat

 

L'émir des croyants et l'imam des musulmans, Ali ibn Abi Taleb (as), durant son califat n'a strictement rien changé du coran collecté par Othman. Si cette version qui a donné le coran qui est entre nos mains aujourd'hui était vraiment falsifié, il se devait de la corriger surtout que dans cette période, il avait les pleins pouvoirs pour le faire. Il ne l'a pas fait puisqu'il n'y avait aucune falsification.

 

La prière des chiites

Contrairement aux écoles de jurisprudence (fiqh) sunnites, dans celle des chiites duodécimains, l'école Jafarite, il est obligatoire de réciterentièrement deux sourates dans les deux premières rak'ats pour que la prière soit valide et acceptée. Tous les versets de la Fatiha et la sourate choisie doivent être récités. Ceci est une preuve que le coran ne peut pas avoir été falsifié.
 
-Si le coran est manquant, alors le croyant lira des sourates manquantes. Or la validité de la prière n'est pas réalisée s'il ne lit pas deux sourates en entier. Donc sa prière sera invalide.

-Si des mots, versets ou sourates ont été ajoutés, il lira alors des sourates dont le contenu aura été modifié, il donc lira des sourates qui ne sont pas des paroles d'Allah, ce qui invalidera sa prière.

 

Seul le vrai véridique guide les âmes

 

Anthropologiquement, sociologiquement et philosophiquement, un livre falsifié n'a plus aucune autorité aux yeux des gens et savants de cette religion ou (et surtout) des autres religions. Quel sentiment et jugement en tant que musulmans avez-vous de la Torah actuelle des juifs et la bible actuelle des chrétiens ? Vous les prendrez comme les sources de votre religion et foi ?

 

D'ailleurs, l'une des accusations que lance la religion musulmane et ses adeptes contre les juifs et chrétiens est que leurs livres sont falsifiés. Si, pour finir, cette religion a suivi ses deux prédécesseurs avec son propre livre falsifié, quelle crédibilité lui donner ? Ce serait vraiment l'hôpital qui se moque de la charité..

 

Seul le vrai véridique guide les âmes. Ce qui est faux et falsifié est faible et sans valeur.

 

Le Coran se voit comme un guide parfait et éternel pour les gens jusqu'au jour du jugement. Un guide qui ne peut être que complet et irréprochable quant à son contenu et son authenticité. Ce dernier livre de Dieu révélé aux hommes a des fonctions (guider, guérir l'âme, être une preuve pour et contre les gens, juge, source de législation, etc) à assumer jusqu'à la fin des temps. Il est tel et a une telle importance qu'il ne peut être que préservé de toute falsification.

 

"C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux." Coran 2:2

"Ô gens du Livre ! Notre Messager (Muhammad) vous est certes venu, vous exposant beaucoup de ce que vous cachiez du Livre, et passant sur bien d'autres choses! Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d'Allah ! Par ceci (le Coran), Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit." Coran 5:15-16

 

"Ceci [le Coran] est un guide. Et ceux qui récusent les versets de leur Seigneur auront le supplice d'un châtiment douloureux." Coran 45:11

 

"Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Cependant, cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes." Coran 17:82

 

"Ceci [le Coran] constitue pour les hommes une source de clarté, un guide et une miséricorde pour les gens qui croient avec certitude." Coran 45:20


"Dis: ‹pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison›. Et quant à ceux qui ne croient pas, il est une surdité dans leurs oreilles et ils sont frappés aveuglement en ce qui le concerne; ceux- là sont appelés d'un endroit lointain." Coran 41:44

 

"Certes, ce Coran guide vers ce qu'il y a de plus droit" Coran 17:9

 

"Et quand une Sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit: ‹Quel est celui d'entre vous dont elle fait croître la foi?› Quant aux croyants, elle fait certes croître leur fois, et ils s'en réjouissent. Mais quant à ceux dont les cœurs sont malades elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance." Coran 9:124-125

 

"(Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement." Coran 2:185

 

Est-ce qu'un livre comme celui-ci peut être falsifié, altéré ou autre ? Craignons Dieu.

 

Les hadiths de la falsification

 

Il y a dans les sources sunnites et chiites des hadiths indiquant que le coran a été falsifié. Chez nous les chiites, il faut savoir que :

 

-Une partie de ces hadiths ne parlent pas forcément de falsification textuelle, cela peut être une falsification du sens ou de l'interprétation (tahrif al-ta'wil). En d'autres mots, ces hadiths peuvent être interprétés. Par exemple, dans certains hadiths, il est dit "Ils ont falsifié le livre". Ça peut tout à fait indiquer une falsification du vrai sens et de la vraie interprétation du coran pour en tirer un bénéfice et assouvir ses intérêts. D'ailleurs c'est toujours pratiqué aujourd'hui. Les terroristes avant de couper des têtes dans leurs vidéos, ils font quoi ? Ils récitent des versets coraniques pris hors contexte et qu'ils interprètent comme leur permettant d'exterminer tout ce qu'ils veulent.

 

-D'autres hadiths sont très clairs et parlent bel et bien d'une falsification textuelle mais

 

1) Ce sont pour l’extrême majorité des hadiths faibles (da'if) et isolés (ahad) qui ne peuvent être des éléments déterminant la base dogmatique du croyant.

2) Ils contredisent le coran, nous savons donc ce qu'ils nous restent à faire avec.
3) Ils contredisent la réalité historique et nous l'avons vu ici avec l'exemple de l'événement d'al-Ghadir.

4) Il n'échappe à personne qu'il y a beaucoup de hadiths qui ne sont que mensonges sur mensonges. Oui, il y a chez les sunnites et chiites, beaucoup de hadiths qui ne sont que mensonges. C'est une surprise pour personne et ceci était présent même à l'époque du Prophète (sawas) et des imams (as).

 

(...) D'Abi Basir qui dit : j'ai entendu Aba Abdillah (as) dire : "Que Dieu fasse miséricorde à un serviteur qui fait en sorte que les gens nous aiment et non qu'ils nous détestent. Par Dieu, s'ils rapportaient nos valeureuses paroles, ils auraient été avec plus nobles et personne n'aurait pu les reprocher quelque chose mais l'un d'entre eux écoute un mot puis il en rajoute dix"

 

رحم الله عبداً حببنا إلى الناس ولم يبغضنا إليهم, أما والله لو يروون محاسن كلامنا لكانوا به أعز وما استطاع أحد أن يتعلق عليهم بشيء, ولكن أحدهم يسمع الكلمة فيحط عليها عشرا


Al-Kafi, Vol 8, page 229

Al-Majlissi a dit que ce hadith est Muwathaq (fiable) (Mirât Al-'Uqul, vol 26, page 163)


Le dangereux jeu de certains sunnites

Il y a beaucoup de hadiths sunnites sahihs qui rapportent que certains compagnons dont Omar (qui disait que le verset de la lapidation a été retiré du coran, voir Sahih Bukhari) disaient que le coran a été falsifié. Beaucoup de savants sunnites ont agit assez maladroitement dans la négation de la vérité de ces hadiths. Ils ont trouvé des excuses assez drôles (comme dire que c'est de l'abrogation alors que les hadiths sont clairs et nets que c'est de la falsification) tout simplement pour ne pas rejeter ces hadiths (car cela implique une grande réforme de la science du Hadith et la destruction du mythe de l'infaillibilité des deux Sahihs). D'autres savants sunnites ont développé une argumentation qui osa faire les choses correctement jusqu'au bout en prenant leurs responsabilités et en réfutant ces hadiths complètement. Mais donc la croyance en la falsification a toujours été rejetée et refusée chez eux. Les musulmans sunnites comme l'écrasante majorité des musulmans chiites croient que le coran a été complètement préservé.

Mais aujourd'hui comme hier, beaucoup de sunnites accusent les chiites de croire en la falsification et nous ressortent les hadiths chiites indiquant cela comme preuve. Nous, les chiites duodécimains imamites ja'farites, avons étudié ces hadiths chiites dans leur sanad (chaîne de transmission) et leur matn (contenu) avec tout les points et critères importants. Et l'écrasante majorité des savants chiites ainsi que de la masse chiite soutiennent haut et fort que le coran n'a jamais été falsifié. Oui, il y a eu une minorité qui a dit que le coran a été falsifié mais l'écrasante majorité a toujours rejeté cet avis. 

Certains sunnites continueront à nous lancer cette accusation à vie, quand bien même ils auraient lu par exemple ce présent article. Pour ce type de personnes, on est soit des menteurs sous taqiya quand on prétend que le coran est préservé, soit rien d'autre. Donc les chiites seraient dans tous les cas les mauvais et eux les bons sur cette planète. Qu'ils craignent Dieu. D'ailleurs, ils veulent quoi ? Que nous les chiites ayons vraiment marre de leur comportement et qu'on commence à sortir le caché de leur livre pour montrer que ceux qui ont leurs livres "Sahihs" remplis des hadiths de la falsification, c'est bien eux ? Ils veulent vraiment voir les musulmans s'acharner et s'accuser de la croyance en la falsification du coran pour que les juifs et chrétiens nous observent en souriant ? Alors que les savants sunnites et chiites ont pour leur majorité affirmer la préservation du livre d'Allah en s'appuyant sur des preuves fondamentales et l'obligation philosophique de cela.

Le comportement de ce genre de personnes est assez insupportable. De plus, avec la propagande wahhabite saoudienne anti-chiite, il y a vraiment beaucoup chez les sunnites (toute orientation confondue) et de plus en plus qui nous accusent, nuit et jour, de la croyance en la falsification.

Heureusement que parmi les sunnites restent des savants qui ont fait un minimum de recherches sur le sujet et qui ont craint Dieu sur ce point.

L'un des plus grands savants sunnites hanafites du 19ème siècle, sheikh Rahmatallah Al-Hindi (m. en 1891), dit : "Le grandiose Coran chez la majorité des savants imamites duodécimains est préservé de la modification et de l'altération. Et celui d'entre-eux qui dit qu'il y a eu une suppression (de parties du coran), alors chez eux sa parole est rejetée et non acceptée"

Id'har Al-Haqq, de Rahmatallah Al-Hindi, Vol 2, page 113

L'un des plus grands savants du 20ème siècle de l'université d'Al-Azhar,sheikh Mohammad Al-Ghazali (m. en 1996), dit au sujet cette fois-ci du gros et infâme mensonge qui voudrait que les chiites aient en secret un coran différent qu'ils lisent et répandent : "Je suis désolé de voir que certains qui lancent leurs paroles dans le vent ou même certains qui mènent les accusations sans faire attention à ses conséquences sont rentrés dans la pensée islamique avec ces mauvais comportements. Ils ont alors nui à l'islam et à sa communauté avec la pire des nuisances. J'ai entendu de ces gens dans une assemblée de science : les chiites ont un autre coran qui a des ajouts et suppressions par rapport à notre connu coran. J'ai alors dit : il est où ce coran ? Et pourquoi personne parmi les êtres humains et les djins n'a pu en consulter un exemplaire durant tout ce long moment ? Et pourquoi cette accusation est-elle menée ? Dans l’intérêt de qui se répandent ces rumeurs ? Leur but est de conjecturer leurs frères et en fait la conjecture pourrait toucher leur livre. Le livre est le même, il est imprimé au Caire, le respectent alors les chiites à Najaf ou à Téhéran et ils en ont des exemplaires entre les mains ainsi que dans leurs maisons sans même que leur viennent dans l'esprit quelque chose d'autre que de vénérer ce livre et son mérite - que son statut soit élevé -  et son transmetteur (sawas). Pourquoi alors mentir sur les gens et sur la révélation ? (...)"

 

Difa' An Al-'Aqida wa Al-Shari'a, de Mohammad Al-Ghazali, page 219-221

Sheikh Mohammad Abu Zahra (m. en 1974) qui est aussi l'un des plus grands savants sunnites d'Al-Azhar du 20ème siècle dit : "Le coran est selon l'unanimité des musulmans la première preuve de l'Islam et la source de ses sources. Il a sauvegardé sa législation. Et Allah Le Très Haut l'a préservé jusqu'au jour du jugement comme Il (qu'Il soit glorifié) le promit quand il dit : «En vérité, c'est Nous qui avons fait descendre le rappel, et c'est Nous qui en sommes gardien». Et nos frères imamites dans leurs différentes orientations le perçoivent comme le perçoit tout croyant"

Al-Imam Al-Sadiq, de Mohammad Abu Zahra, page 296

L'avis des savants chiites

L’extrême écrasante majorité des savants chiites anciens et contemporains ont affirmé que le coran a toujours été préservé et qu'il n'a jamais été falsifié. Oui, il y a eu une toute petite minorité extrémiste sur ce sujet qui a dit le contraire et parmi eux il y avait de très grands savants. Mais sur les 14 siècles de chiisme, l'avis majoritaire des savants chiites et de la masse chiite est celui que nous avons développé, avec l'aide de Dieu, dans cet article. 

Citons quelques uns de ces avis, surtout les anciens.

Sheikh Al-Saduq (m. en 992), l'un des plus grands anciens savants chiites, l'auteur et compilateur de l'un ("Man La Yahduruhu Al-Faqih") des 4 livres fondamentaux du chiisme ainsi que d'autres livres ("Al-Tawhid", "Uyun akhbar Al-Ridha",...) qui sont les sources de notre école, dit : "Notre croyance est que le coran qui a été révélé par Allah Le Très Haut au prophète Mohammad (sawas) est celui qu'on retrouve entre les deux couvertures. Il est celui qui est entre les mains des gens. Pas plus que ça. (...) Celui qui nous attribue l'affirmation que nous disons qu'il est plus que cela est un menteur."

Al-I'tiqadat, d'Al-Saduq, page 84


Sheikh Al-Mufid (m. 1022), un très grand anciens savant chiite dont beaucoup de ses avis argumentés en Aqaed (dogme) ont fini par être les prépondérantes dans le chiisme dans les siècles suivants. Il dit : "Une partie des imamites a dit qu'il n'y pas eu omission d'un mot ni d'un verset ni d'une sourate mais ce qui a été établi dans le manuscrit d'Ali concernant l’interprétation (ta'wil) et l’exégèse (al-tafsir) des sens dans la vérité de sa révélation a été supprimé. Et ceci était établi et descendu. (...). Et chez moi, cet avis est plus véridique que celui qui dit qu'il y a eu omission des paroles mêmes du coran et non de l’interprétation. C'est vers cet avis que je tends et de Dieu j'implore la réussite. Quant à l'avis de l'ajout, il est clairement sans fondement sous un aspect et peut être possible sous un autre.  (...) Je ne coupe pas mais je tends vers l'avis qui dit que le coran est préservé de cela et j'ai en argument un hadith d'Al-Sadiq Ja'far ben Mohammad (as)." 

Awa'il Al-Maqalat, d'Al-Mufid, page 81

Le grand et érudit, le surnommé al-sharif Al-Mortadha (m. 1044), al-sayed Al-Mortadha ou Alam Al-Huda (l'emblème de la guidance). Il est le 12ème descendant direct du Prophète (sawas). Il est Ali fils de Hussein fils de Moussa fils de Mohammad fils de Moussa fils de Ibrahim fils de l'Imam Moussa Al-Kadhim (as). Sa mère, sayeda Fatima (rah), est la descendante d'Omar (as) fils de l'Imam Zayn Al-Abidin (as). Il est aussi le frère d'Al-Sharif Al-Radhi, le compilateur de Nahj el Balagha. Il a écrit beaucoup d'ouvrages qui ont été assez importants dans le développement du chiisme dans sa phase formative. Il était le savant chiite de cette époque qui a présenté le plus d'effort pour répandre l'avis de la préservation du coran avec arguments et preuves. Et il a été connu même chez les biographes et savants sunnites pour cela comme Ibn Hazm (même si ce dernier se trompe quand il dit qu'Al-Mortadha est le premier chiite qui rejette la falsification). Le mufasir (exégète) et savant chiite, Al-Tabarsi présente dans son "Majma' Al-Bayan" l'avis d'Al-Mortadha et certains de ses arguments rationnels et historiques. Plus bas, nous allons mettre une partie de l'extrait d'Al-Tabarsi.

Sheikh Abu Ja'far  Al-Toussi (m. en 1067), surnommé "sheikh al-ta'ifa" ("le chef du groupe", des chiites), l'un des plus grands anciens savants du chiisme, le compilateur de deux ("Al-Istibsar" et "Al-Tahdib") des 4 livres fondamentaux du chiisme, il a aussi écrit de très nombreux ouvrages qui ont marqué la théologie, le tafsir et le fiqh chiite, dit dans le début de son tafsir du coran : "Le but de ce livre est la science de ses sens (au coran) et les arts de ses buts. Quant aux débats sur les rajouts et les omissions, cela n'est pas convenable envers le coran. Car en ce qui concerne l'existence de rajouts, elle est démentie unanimement. Quant à l'existence d'omissions, il ressort de la doctrine des musulmans, et c'est ce qui est le plus convenable et authentique pour notre doctrine, qu'elle est sans fondement. Et c'est ce qu'a soutenu al-Murtadha (...)"

 

Al-Tibian fi Tafsir Al-Qur'an, d'Al-Toussi, vol 1, page 3

Le grand savant chiite et exégète du coran, 
sheikh Fadl ben Hassan Al-Tabarsi (m. en 1153) dit :  "Quant à insinuer que le Coran comporte des rajouts et des suppressions, cela ne mérite même pas d'être pris en considération. Car pour ce qui concerne un rajout dans le Coran, c'est unanimement écarté. Quant aux choses qui y manqueraient, certains de nos adeptes, et d'autres parmi les Hachawiyyah ont dit qu'il y a dans le Coran une modification ou une omission. Or, en réalité, notre école s'oppose à cela [à cette allégation]. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadha (Qu'Allah sanctifie son âme). Il a traité de ce sujet d'une façon complète et détaillée dans "Jawâb al-Masâ'il al-Tarabulsiyyât". Il a affirmé à ce propos que la certitude de l'exactitude de la transmission du Coran est comme la certitude quant à la connaissance des pays, des événements importants, des faits notables, des livres et des poèmes célèbres des Arabes... En effet, la transmission fidèle du Coran a été faite avec une motivation et un soin extrême qui n'ont été atteints dans aucun des autres domaines que nous venons de citer car le Coran était le Miracle de la Prophétie, la Source des sciences législatives et des statuts religieux. Les Savants Musulmans l'ont mémorisé et protégé à un tel degré qu'ils ont appris le moindre détail controversé concernant son analyse grammaticale et logique, sa lecture, ses lettres et ses Versets. Dès lors, comment serait-il possible qu'il y ait changement ou omission dans ce Coran malgré tous ces soins minutieux et tout ce souci méticuleux d'exactitude (...) Notre connaissance de l’exégèse du Coran et de ses détails, et de l'exactitude de sa transmission, est pareille à notre connaissance de sa globalité. Ce qui s'est passé avec le Coran sur ce plan est identique à ce qu'on a appris nécessairement sur les livres classiques célèbres, comme les livres de Sibawayh et d'al-Moznî. En effet, les spécialistes de ces livres les connaissent si bien, globalement et aussi dans les détails, que si un élément étranger au livre de Sibawayh était introduit dans une section de la grammaire, cela se saurait, serait mis à l'écart, et on saurait que ce détail a été ajouté et ne fait pas partie du texte originel. Il en va de même pour le livre d'al-Moznî. Or on sait que le soin avec lequel on a transmis dans l'exactitude le Coran est bien plus grand que le soin mis pour assurer l'exactitude du contenu du livre de Sibawayh et des recueils des poètes classiques... Le Coran a été compilé et transcrit à l'époque du Prophète sous la même forme que nous avons de nos jours entre nos mains. La preuve en est qu'à cette époque-là, on étudiait le Coran et on l'apprenait par cœur dans sa totalité. Il y avait même un groupe de Compagnons qui avaient la charge de le mémoriser, et le Prophète veillait lui-même au contrôle et à l'exactitude de la mémorisation. Des Compagnons tels qu'Abdullâh ibn Mas'ûd, Obay ibn Ka'b, et d'autres ont soumis au Prophète, à plusieurs reprises, leur mémorisation de l'intégralité du Livre Saint. Tout ceci donne la preuve irréfutable que le Saint Coran était déjà, du vivant du Prophète, compilé et mis en ordre, et qu'il n'a été ni amputé ni éparpillé (...) "

Et un autre passage intéressant : "Et si quelques imamites et rapporteurs de hadiths parmi les Hachawiyyah ne sont pas d'accord sur ce point, leur opinion ne compte pas, car ils font reposer leur point de vue sur des informations peu fondées qu'ils ont prises pour des hadiths sains. C'est pourquoi on ne saurait prendre en considération de telles informations au détriment de hadiths bien connus comme tout à fait sains."

Tabarsi explique et confirme l'avis d'Al-Mortadha, que la miséricorde soit sur eux.

Tafsir Majma' Al-Bayan, d'Al-Tabarsi, vol 1


Al-allamah Al-Hilli (m. en 1325) le grand et brillant faqih [N.B: le nassibi anthropomorphiste Ibn Taymiyyah a écrit son "Minhaj Al-Sunnah" en haine, pseudo-réfutation et pseudo-réponse d'al-allamah et ses œuvres] répond dans un de ses livres à la question qu'il lui a été posé : "Que dit notre sayed sur le Saint Livre ? Est-ce véridique chez nos savants qu'il lui manque des parties ou qu'il a subit des ajouts ou qu'il a un autre ordre ou rien de cela n'est véridique selon eux ?"

Sa réponse : "La vérité est qu'il n'a en lui aucune modification ni devancement ni dépassement (de l'ordre). Et qu'il n'a pas subit d'ajouts ou d'omissions. Et nous nous réfugions auprès de Dieu Le Très Haut d'une telle croyance et d'autres choses semblables car cela mène à la remise en cause au miracle du Messager (as) qui a été rapporté par le tawatur (de manière notoire)"


Ajwibat Al-Masa'il Al-Muhanawiyya


Nous avons déjà, au début signalé en partie ce que sheikh Al-Fayd Al-Kashani (m. en 1680) et le muhaqiq Ali Al-Kirki (m. en 1533) ont dit sur l'argument du coran comme autorité ultime, nous allons donc nous en tenir à cela les concernant et leur avis et défense de la préservation est connu, qu'Allah les fasse miséricorde. 


Nous allons nous contenter de cela car il est impossible de traduire tous les avis des savants chiites rejetant la falsification tellement ils sont nombreux. Nous avons surtout voulu montré l'avis des anciens.

Pour finir, je vais mettre l'avis des deux savants qui ont marqué le chiisme du 20ème siècle.


Sayed Abu al-Qassim Al-Khoei (m. en 1992), le maître de la Hawza et le plus grand savant chiite du 20ème siècle, dit : "Ce qui est connu chez les musulmans est que la falsification n'a pas eu lieu dans le coran. Et ce qui se trouve entre nos mains est l'ensemble du coran révélé au grand Prophète (sawas). Et l'a déclaré beaucoup de grands savants. Parmi eux, le chef des rapporteurs, sheikh Al-Saduq Mohammad ben Babawayh et il considéra cet avis de la non-falsification du coran comme faisant partie des croyances des imamites. Et je dis aussi : l'avis de la falsification du coran est un avis d'imagination et de fantaisie. Ne peut l'adopter que celui dont la raison est faible ou celui qui n'a pas chercher correctement dans ses détails ou celui qui a eu l'amour (la passion) d'adopter cet avis. Et l'amour rend aveugle et assourdit. Quant à l'homme raisonnable, honnête et rechercheur, alors il ne doute guère de la fausseté et la fantaisie de cet avis."

Al-Bayan fi Tafsir Al-Qur'an, d'Al-Khoei, page 259

L'imam Ruhollah Al-Khomeini (m. en 1989) le guide de la révolution iranienne, le grand connaisseur d'Ahl el Bayt (as) et le gnostique en quête dit : "Celui qui étudie l'attention qu'ont donné les musulmans dans la compilation du livre, sa préservation et sa fixation, que ce soit dans la lecture ou l'écrit, comprend la fausseté de ces prétendus narrations. Et ce qui a été rapporté des narrations sur cela - selon ce qu'ils ont soutenu - soit est faible et non-valable pour être un argument, soit inventé avec des traces le montrant et qui tournent autour, soit est bizarre et attire l'étonnement. Quant à l'authentique, alors c'est renvoyé au sujet de l’interprétation (al-ta'wil). La falsification n'a été faite que dans cela et non dans sa composition et ses expressions. Détailler tout cela nécessite l'écriture d'un livre complet sur l'histoire du coran et les niveaux qu'il a vécu tout au long des siècles. Il peut être résumé en disant que le Livre béni est exactement ce qui est entre les deux couvertures, sans ajouts ni omissions."

Tahdib Al-Usul, vol 2, page 165



Il est rapporté du Prophète (sawas) d'avoir dit : "Dieu ne torture pas un cœur qui prit conscience du coran". (Al-Tahdib, d'Al-Toussi, vol 3, page 255)
وقال (صلى الله عليه وآله وسلم): "لا يعذب الله قلباً وعى القرآن

Que les prières et bénédictions d'Allah soit sur Mohammad et sur sa sainte famille.

LA GRANDIOSE FÊTE DU PARACHÈVEMENT DE LA RELIGION ET DE L'AGRÉMENT DE L'ISLAM PAR ALLAH
 
(Discours prononcé par Amadou Diallo le dimanche, 06 décembre 2009 dans la salle de conférences de l’Institut Islamique de Hamadallaye à l’occasion de la célébration de la Journée de Ghadir Khoum. C’était à la demande des étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et politiques de l’Université de Bamako, qui avaient alors exprimé le désir d’en savoir plus sur cet évènement peu expliqué par les prédicateurs musulmans).
 
Bismillâhir-Rahmânir-Rahîm
 
Allâhoumma çolli alâ Mouhammadine wa âli Mouhammadine wa ajjil farajahoum.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Rendons grâce à Allah d’être parmi ceux qui ont compris que ce jour, dix-huitième du mois de Zoul-Hijja (douzième mois dans le calendrier hégirien) est un jour de fête grandiose qui recèle d’immenses bénédictions de par la volonté d’Allâhou Soubhânahou wa ta’âla. En effet, les historiens et les exégètes qualifiés, qu’ils soient musulmans ou non, sont unanimes à dire que le sublime verset du saint Coran marquant la complétude de la Religion musulmane a été révélé dans l’oasis (khoum) du lieu nommé Ghadir à l’occasion du retour vers Médine du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) à l’occasion de son dernier pèlerinage. 
 
Le voici, ce sublime verset dont le sens est si évident que l’esprit le plus obtus le comprend facilement : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et il M’agrée que la Soumission (Islam) soit votre religion… » (Sourate 5, verset 3). De toute évidence, c’est le verset par lequel Allah a clos la Révélation en ce jour de Ghadir (« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et… »).
 
Épluchant les travaux des historiens passés, les chercheurs contemporains, avec la rigueur scientifique qui les caractérise, sont aussi unanimes à dire que 90.000 à 120.000 pèlerins, rassemblés autour du saint Prophète à sa demande, ont été les témoins oculaires de l’évènement de Ghadir. Les mêmes historiens et chercheurs ajoutent que l’agrément divin dont il est question dans le verset ci-haut cité découle de l’exécution du décret d’Allah émis dans le verset coranique qui suit, verset comportant quatre messages en un dont chaque partie vaut son pesant d’or : « Ô Prophète, transmets ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur ; ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te met hors d’atteinte des gens. Dieu ne guide pas les mécréants. » (Sourate 5, verset 67). La conséquence logique est facile à établir : c’est lorsque le Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a communiqué l’ordre divin que Dieu a donc mis Son cachet, ultime signature sur la Révélation achevée enfin, comme agrément définitif sur cette religion que le Seigneur des mondes a Lui-même nommé Islam et, ce, jusqu’à la fin des temps. 
 
Quel ne fût donc mon désappointement de lire ça et là des malhonnêtetés intellectuelles de je ne sais quelle imposture dans la foi prenant un autre verset comme étant le dernier révélé ! En effet, quel verset autre peut être le dernier révélé dans le saint Coran que celui par lequel Allah complète la Religion et donne Son agrément définitif pour l’Islam ?
 
Mais voyons, à présent, le verset 67 de la sourate 5. Il contient un ordre formel intimé au noble Messager (mode impératif) : « …transmets ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur » ; et il contient ce qui a tout l’air d’une menace, en tout cas tout au moins un sévère avertissement, sinon une mise en garde à ne point négliger la communication de l’ordre divin, sous aucun prétexte, entre autres, de peur de la réaction de la masse : « …ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son Message », soit entendu le Message divin dans son entièreté. Mais alors, pourquoi Allah, d’ordinaire si ‘’respectueux’’ à l’égard de Son Sceaux des Messagers, si doux et si compatissant avec lui, devient-il soudainement menaçant en lui parlant en cet instant si solennel ?
 
Quel est donc cet ordre à communiquer ? Quel rapport avait-il donc, cet ordre, avec le reste du message divin patiemment révélé pendant 23 ans et dont la non communication en cette journée de Ghadir provoquerait la négation de tout ce qui avait été précédemment transmis au Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions sur lui et les membres de sa famille !) par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel (Jibra’îl), le Messager de la fidélité ? (« …ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son Message »). Le Message est si important qu’Allah incite même Son ultime Messager (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) à transcender toutes les inquiétudes et les peurs qui l’assaillent pour communiquer courageusement Son ordre. Pour cela, Il lui donne l’assurance, voire la garantie d’être avec lui, comme Il a été avec lui dans la grotte lors de son émigration forcée vers Médine : « Et Dieu te met hors d’atteinte des gens… ». L’on comprend ici qu’Allah dit- et Allah tient toujours Ses engagements, respecte toujours Sa parole, réalise toujours Sa promesse- à Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) de ne pas avoir peur des gens pour communiquer Son Message, le Message à « Lui, le Seigneur suprême, Créateur de la terre et des cieux, le Roi exclusif… ». Pour bien comprendre cette exhortation de Dieu à ne pas avoir peur des gens, il faut remonter à l’épisode de l’étape de la grotte lors de l’émigration vers Médine. Allah connaît bien les contemporains du noble Prophète  (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) ! 
 
Mes chers et frères et sœurs dans l’Islam,
 
Les contemporains, si vous voulez les compagnons (‘’Sahabas’’) du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de la famille !) ont-ils vraiment été toujours des modèles de sincérité et de droiture, de piété et de respect à son égard ? Nombreux sont les versets du saint Coran qui relèvent leurs inconduites multiples, vous les retrouverez facilement. Le temps presse, revenons à notre verset.
 
Il prend fin par cette annonce terrible : «…Dieu ne guide pas les mécréants. » Allah connaît parfaitement les contemporains du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), disions-nous. Vérité d’airain si on se réfère un tant soit peu à l’histoire des faits et gestes sociaux de son époque. En effet, bien qu’il ait mené parmi eux une vie à tous points de vue irréprochable jusqu’à l’âge de 40 ans, avant l’avènement de l’Islam, une vie si exemplaire qu’ils le nommèrent, eux-mêmes, « Al amin » (le fidèle, le juste, l’irréprochable), les contemporains mecquois (et arabes) n’ont pas reconnu Mouhammad Ibn Abdallah à sa juste valeur de Prophète d’Allah, Messager infaillible constituant l’Exemple parfait à imiter, qui ne parle ni n’agit que selon les seules directives divines. Pour eux, « Mouhammad Ibn Abdallah est bien, mais c’est un homme qui peut se tromper, enclin à l’erreur », etc. Une telle opinion diabolique a encore cours de nos jours, faisant dire à certains musulmans que le Prophète est « simplement un homme comme nous, à part la transmission de la Révélation, il peut commettre des erreurs regrettables ». Pour répondre à de tels esprits tordus, il faut certainement leur poser la question suivante : « Allah et Ses anges font-ils continuellement les salawâtes sur vous et vos pères et mères… ? »
 
Bref, il faut méditer sur le sens profond du verset, méditer et encore méditer, et en tirer avec foi et honnêteté toutes les conséquences. Allah ne nous-a-t-il pas dotés de la chose la plus utile : l’intelligence, la raison ?
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
On sait, par les sources les plus fiables, qu’après l’évènement de Ghadir Khoum, le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions sur lui et les membres de sa famille !) n’a vécu que quelques trois mois. Il est surtout important de noter que, de ce jour du 18 Zoul-Hijja où Allah agréa définitivement l’Islam comme « notre Religion » suite à la communication de ce qui Lui tenait tant à cœur (si l’on peut s’exprimer ainsi) jusqu’au jour du décès du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), il n’y a eu aucune nouvelle révélation. La raison est simple à comprendre : tous les piliers de l’Islam avaient déjà été révélés, excepté le verset 67 de la sourate 5 dont la communication entraîna en dernier ressort celle du verset 3 de la sourate 5), c’est-à-dire le verset de la complétude de la « Dine », la Religion par excellence, l’Islam.
 
C’est comme si on disait que le bâtiment était quasi fini, il ne restait qu’une brique à placer, mais si jamais celle-ci n’était pas mise à sa place, tout l’édifice s’écroulerait, entraînant dans affaissement l’ensemble de l’architecture de la Maison. Preuve évidente que le verset 3 de la sourate 5 (« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et il M’agrée que la Soumission (Islam) soit votre religion… ») est bien le dernier verset révélé.
 
Après donc la révélation de tous les piliers (la profession de foi, la prière, le jeûne du Ramadan, la zakat, le pèlerinage, la mention des Ahloul Bayt (que certains s’entêtent encore à ignorer, voire à nier), la dernière colonne de l’architecture religieuse qui devait en constituer la clé de voûte était sans doute ce « Message à communiquer, advienne que pourra ». Un ami juriste, que je taquinais toujours en le qualifiant de « wahhabite le plus borné de la terre » et dont j’avais attiré l’attention sur la question, m’a dit qu’en analysant et le verset et le contexte de sa révélation, en s’attardant sur l’ordre qu’il contient, il lui a été facile d’admettre que la désignation à Ghadir Khoum de l’Imam Ali comme successeur du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) constitue bien le dernier décret de Dieu dans la Révélation de Son Message éternel à l’adresse de la communauté des croyants, qu’ils soient des humains ou des djinns. « Décret définitif qui ne peut souffrir d’aucun réaménagement ni d’aucune contestation », ajouta-t-il. Telle est ma conviction aussi. 
 
Répétons-nous sans aucune intention de redondance. Le verset, disions-nous, renferme une assurance à l’attention du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) dont les contemporains n’ont toujours pas été des modèles de sincérité. « Et Dieu te met hors d’atteinte des gens… » En langage humain, c’est tout comme si Dieu disait à Son Messager chéri : « N’aies peur de personne, c’est Moi, Allah, l’Omnipotent, qui te protège contre tous les malveillants ; sois sûr que les gens ne pourront rien contre toi, transmets seulement Mon ordre, Ma décision dernière qui parachève la Religion que J’ai choisie pour vous… Laisse-les à Moi, Je me charge du reste… Te souviens-tu, quand ils t’ont chassé de ta patrie, la Mecque, et qu’ils t’ont poursuivi avec de criminelles intentions. Pendant que tu étais dans la grotte, la toile d’araignée a suffi à mettre en échec leur détermination à te nuire… ».
 
Ce n’est pas tout et nous devons encore nous répéter, car il le faut. Notre verset finit par le rappel de ce que Dieu n’aime pas du tout, par ce qu’Il ne peut nullement tolérer, à savoir la rébellion contre Son ordre, voire la mécréance) et l’énoncé de Sa vérité inoxydable : « Dieu ne guide pas les mécréants. » Même avec nos petites têtes obtuses, nous gagnerons à comprendre que ne pas accepter la nomination par le noble Prophète de l’Imam comme son calife équivaut à basculer dans la rébellion, à un poil de la mécréance (« Dieu ne guide pas les mécréants »). Oh, Allah a dit et il faut le retenir : « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre son propre choix quand Allah et Son Messager en ont décidé autrement. Quiconque se permet de désobéir à Allah et à Son Messager s’égare de façon manifeste. » Le Seigneur des mondes, notre Créateur Omniscient, a aussi dit : « …Que ceux qui s’opposent à Son ordre prennent garde que ne les atteigne une tentation (fitna) ou que ne les atteigne un tourment cruel. » (Sourate 24, verset 63). Et voici notre prière : « Ô Allah ! Garde-nous de contrevenir aux ordres de notre Prophète et de Te désobéir ainsi ! » Or, la désignation de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib comme khalifeest bien un de ces ordres. Le bon sens nous oblige à admettre que la halte observée dans l’oasis de Ghadir le 18 Zoul-Hijja et le discours prophétique qui y fut tenu n’avaient pas d’autre motivation. Inutile donc de gloser durant des siècles sur le sens du mot « Mawla » pour se ménager une pirouette. Nul ne peut tromper Allah, Il connaît parfaitement le contenu des poitrines.
 
Revenons à notre question. Mais quel est donc ce dernier Message qu’il fallait absolument communiquer ? Cette dernière pierre qui manquait à l’édifice du salut éternel ? Là-dessus, les avis sont contrastés. Du moins dans l’Islam sunnite où, malgré son abondante littérature, on trouve très peu la mention du mot Ghadir. Par contre, chez les chiites, c’est-à-dire ceux qui ont suivi les Imams de la sanctifiée famille du Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les siens !), il n’y a aucun doute que le jour de Ghadir est celui où le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a désigné l’Imam Ali comme son successeur à la tête de la Oummah (communauté musulmane).
 
Evidemment, notre but n’est pas ici de rentrer dans les divergences doctrinales. Mais, si tout le monde est unanime à dire que le verset du parachèvement de notre Religion a été révélé à l’issue du dernier pèlerinage de notre noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), pourquoi cet évènement grandiose n’est pas retenu par tous comme tel ? Ou, pourquoi ceux-ci ne le célèbrent-ils pas du tout et pourquoi ceux-là en font-ils un jour de grande fête ? Oui ou non l’évènement de Ghadir a-t-il eu lieu ?
 
Sans doute, l’évènement de Ghadir est un fait indéniable dans l’histoire musulmane. De nombreux historiens et rapporteurs de récits de l’époque l’ont mentionné avec force détails. Même dans la mémoire collective dans le camp sunnite où l’on aurait sans doute aimé qu’on n’en parle pas, d’importants détails attestent que l’oasis de Ghadir a été le lieu où le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a prononcé son dernier sermon connu sous le nom de « Sermon d’adieu ». C’est pourquoi même, dans des tentatives désespérées de semer toujours la confusion, une infime minorité de sunnites a eu à essayer, contre le bon sens et la chronologie historique, de situer l’évènement  dans la journée du 9 Zoul-Hijja, dans la vallée Uranah du mont Arafat. Tentatives des plus malheureuses qui révèlent une révoltante méprise car le 9 Zoul-Hijja est le jour du rituel d’Arafat, ce n’est pas un jour de retour des pèlerins vers leurs contrées après l’accomplissement du Hajj ! Pourquoi donc a-t-on cherché à ainsi noyer le poisson en essayant de transporter le « Sermon d’adieu » dans la vallée d’Uranah ? Allez savoir… 
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Jeunes étudiants, jeunesse musulmane,
 
Beaucoup de vérités méritent encore à être découvertes ou, pour parler franchement, beaucoup de contrevérités méritent qu’on les rejette enfin. Mais à chacun selon sa quête, à chacun selon ses aptitudes, à chacun selon le degré de sa foi et la sincérité de son engagement dans l’Islam. Toutefois, convenons qu’Allah nous a donné la chose la plus précieuse pour distinguer le vrai du faux, le bien du mal ; l’intelligence qui a ses manifestations multiples (le bon sens, la raison, la lucidité…).
 
Mes chers frères et sœurs,
 
Je dois vous dire qu’en abordant ce sujet, j’ai préféré aller sur les sites sunnites puisque c’est dans cette école que les récits relatifs à l’évènement de Ghadir sont à ce point contradictoires qu’on a l’impression que, à défaut de l’ignorer totalement, l’on a choisi de l’envelopper dans des faisceaux de suspicions inextricables. Tromperies vaines. En effet, un récit fait autorité, le « Sermon d’adieu » que j’ai pu lire et relire. Il commence par la proclamation suivante : « Ô peuple ! Ecoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après cette année-ci, je serai encore parmi vous. Donc, écoutez ce que je vous dis avec beaucoup d’attention et apportez ce message à ceux qui ne peuvent être présents ici aujourd’hui ». Vers la fin de son sermon, le noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) énonce une vérité qui sonne comme un testament : « Ô peuple ! Aucun Prophète ou Apôtre  ne viendra après moi et aucune nouvelle foi ne naîtra. Raisonnez bien, donc, ô peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses, le Coran et mon exemple, la Sounnah, et si vous les suivez, vous ne vous égarerez jamais ». Ainsi, selon cette version, ‘’le Coran et mon exemple ‘Sounnah)’’ sont les deux référents mis dans la balance par le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). En admettant l’énoncé comme tel, le champ de la réflexion s’ouvre devant nous, largement.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
En effet, l’énonciation de cette ‘’vérité’’ est immédiatement suivie par un ordre solennel : « Que tous ceux qui m’écoutent transmettent ce message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement. Sois Témoin, ô Allah, que j’ai transmis Ton message à Ton peuple ». Il y a là, pour le moins, une invitation à transmettre fidèlement le message délivré par le noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) 
 
Ces dernières paroles du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), admises dans leur intégralité par les frères sunnites, retiennent particulièrement l’attention. Le Messager infaillible nous a donc laissé deux choses précieuses qui nous préservent de l’égarement ? Qui sont-elles ? Là est tout le problème.
 
Pourquoi donc ce n’est pas cet énoncé qui a été retenu par les compilateurs de hadiths respectés dans le camp sunnite ?  Pourquoi cette version dans la copie du « Sermon d’adieu » véhiculée par les sunnites n’est pas celle que les compilateurs de hadiths sunnites ont retenue dans leurs ‘’Sahihou’’ ? En effet, on sait que, depuis des siècles déjà, les sunnites ont authentifié six principaux ouvrages dont les contenus s’imposent à eux. Or, aussi curieux que cela puisse paraître, cinq des six ‘’Sahihou’’ sunnites mentionnent plutôt l’autre version, chiite celle-là, du fameux hadith. L’affirmation prophétique selon laquelle il nous laisse deux choses qui nous préservent de l’égarement a une version courante dans toutes les sources que j’ai pu consulter. C’est celle-ci : «Je laisse parmi vous les deux trésors (ath-thaqalayn) : le Livre de Dieu et ma parenté (itratî), les gens de ma demeure (Ahloul Bayt) ; ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi au Kawthar (le Bassin paradisiaque) ». C’est cette version qui se trouve, à l’exception notoire du seul Boukhari, chez les cinq autres auteurs sunnites des ‘’Sahihou’’. Elle pose donc problème aux sunnites car leurs propres ‘’Sahihou’’ mentionnent bien le hadith respecté à la lettre par les chiites. Voilà pourquoi le chercheur indépendant, l’intellectuel français Christian BONAUD, fait remarquer : « …Par contre, nul ne s’interroge à propos du hadith, fameux parmi les sunnites, selon lequel les deux choses laissées par le Prophète seraient le Livre de Dieu et ma pratique (sunnatî), alors que ce hadith n’est attesté dans aucune des six sources sunnites fondamentales (al-kutub-as-sitta) et qu’il n’apparaît que dans la Muwatta’a de Mâlik et dans la Sîra de Ibn HISHAM- sources anciennes, certes, mais où il apparaît à chaque fois sans la moindre chaîne de transmission (isnâd), ce qui ne devrait en aucun cas lui permettre de faire contre poids à un hadith transmis par des chaînes détaillées, multiples et authentiques d’après plus de 20 compagnons, cela en ne prenant en compte que les transmissions sunnites. On se retrouve donc devant la situation paradoxale suivante : les populations sunnites ignorent totalement le hadith qui mentionne la famille du prophète comme étant l’un des deux trésors, alors même qu’il est considéré comme authentique et ‘’mutawâtir’’ par leurs grands savants, et ils lui opposent, lorsqu’on le leur cite, le hadith du livre et de la sounna, qu’ils considèrent comme des plus solidement établis, alors qu’il n’a pas de réel fondement dans les livres sunnites eux-mêmes ».
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Vous conviendrez avec moi que Christian BONAUD pose ici à la conscience religieuse et intellectuelle de chaque musulman la question de l’honnêteté dans la foi, qui n’est réelle et sincère que par l’acceptation absolue des ordres divins transmis par Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille).
 
Alors, question : pourquoi les populations sunnites ignorent-elles totalement le hadith mentionnant la famille du Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille) comme étant le deuxième élément des deux Trésors que le vénérable Messager laisse à sa communauté pour la préserver de l’égarement après lui ?
 
Nous en arrivons maintenant aux « Gens purifiés de la Demeure prophétique » que le saint Coran mentionne. Jusqu’à nos jours, les prédicateurs sunnites font des heures et des heures de prêches sans jamais mentionner les Imams Ahloul Bayt, faisant totalement l’impasse sur eux, comme s’ils n’ont jamais existé pour délivrer de précieux enseignements. Est-il concevable qu’ils ignorent vraiment ces grands savants d’une érudition exceptionnelle, hautes et saintes figures issues de la famille prophétique ?
 
Il est évident que les Imams Ahloul Bayt ont réellement existé et qu’ils ont tous souffert le martyre, nul ne peut l’ignorer. Des savants sunnites ont même tenté souvent de les défier en savoir, sans aucun succès ; l’histoire fourmille d’anecdotes en la matière. Des califes de l’époque, abbassides et omeyyades, leur ont fait subir des persécutions les plus privatives et les plus inhumaines. L’histoire les a consignées. Alors, pourquoi donc les prédicateurs sunnites qui ont pignon sur rue, parmi eux certains très éloquents, ne parlent jamais de ces savants distingués issus de la famille prophétique et dont les paroles et les invocations attestent leur sainteté et leurs relations particulières avec Allah ?
 
Mes chers et frères dans l’Islam,
 
J’aime souvent à rappeler que chez nous ici, en Afrique, loin des terres d’Arabie et de l’Orient, nous avons eu le bonheur un grand savant dans l’Islam, un grand érudit de la Tarîqa Tijaniya, le Cheikh Amadou Hampâté Ba, que le monde entier a connu aussi à travers son abondante production littéraire et son passage à l’U.N.E.S.C.O. en tant que haut fonctionnaire. Mentionnant rapidement les Ahloul Bayt au bas d’un de ses chefs-d’œuvre, le Cheikh Amadou Hampâté Ba les qualifie ainsi : «  …hautes et nobles figures de l’islam particulièrement vénérées par les chiites ».
 
La question que je pose maintenant est la suivante : à quoi sert de faire l’impasse sur les Imams Ahloul Bayt issus de la famille prophétique ? Quel bénéfice recherchent ceux-là qui s’efforcent tant à ne jamais les mentionner, à ignorer leurs enseignements précieux et leurs directives coulées dans de l’or ? Je réponds : c’est de la tromperie, de la négation d’un fait divin, du refus d’admettre un ordre divin. Ne pas reconnaître ces Imams Ahloul Bayt que la miséricorde divine nous a envoyés comme légitimes successeurs du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), comme Guides divinement établis par le Seigneur Très-Haut, est incontestablement une tricherie et une imposture dans la foi, un acte de perdition donc.   Ceux-là qui, sans frémir, se rendent régulièrement coupables de cette faute énorme, ne peuvent évidemment pas pas admettre la désignation de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib comme le successeur légitime du Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). Et cette attitude négationniste regrettable les force à déprécier la valeur et le rang spécial de Ali Ibn Abi Tôlib, à faire de son glorieux père quelqu’un refusa de prononcer la profession de foi, etc. Certains ont même insinué qu’il n’a fait l’émigration  à Médine que pour les beaux yeux de Fâtimatou-Zahra !!!
 
Malgré toutes leurs manœuvres savamment ourdies pour « noircir » la personnalité lumineuse de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib, ils ne peuvent cependant point nous montrer avec des preuves irréfutables d’hommes plus savants ou plus pieux que l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib après le le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). Il n’en existe pas tout simplement.
 
Le grand historien britanniqueEdward Gibbon, décédé en 1794, note à juste raison dans son remarquable et respectable ouvrage ‘’The Decline and Fall of Roman Empire’’ édité à Londres en 1911  (volume 5, pages381 382) : « Le zèle et la vertu d’Ali Ibn Abi Taleb n’ont jamais été devancés par aucun nouveau  prosélyte. Il réunissait les qualités de poète, de soldat et de saint. Sa pensée reste préservée dans un recueil de paroles morales et religieuses ; et tous ses opposants, aussi bien dans les combats par l’épée ou la langue, étaient subjugués par son éloquence et ses qualités. Dès la première heure de sa mission jusqu’à la cérémonie de ses funérailles, le Messager n’a jamais été délaissé par l’ami généreux, qu’il se plaisait à nommer son frère, son successeur, et le fidèle Aaron pour un deuxième Moïse ».
 
Ce témoignage savant, déjà vieux de trois siècles, est à ce jour coulé dans du zinc et, de toute évidence, demeurera inoxydable jusqu’à la fin des temps. Pour ceux d’entre nous qui ont l’intelligence affinée, il est même matière de recherches et de réflexion permanentes. Qu’ils sont donc à plaindre ceux-là qui s’entêtent toujours à ne voir en l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib qu’un simple ‘’Sahaba’’ (compagnon) pareil à tous autres contemporains du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) ! Que non ! Mais souvenez-vous qu’ils font pareil avec le noble Prophète lui-même qui n’est pour eux qu’un homme ordinaire, comme on en rencontre dans les rues de Bamako, faillible, enclin donc aux fautes et aux erreurs, et qui en a même commis beaucoup !!! Quel esprit, quelle ineptie ! Aurons-nous tort de les laisser de côté si nous ne pouvons pas les amener à la raison ?
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Je me souviens qu’en 1979, quand la Révolution islamique a triomphé en Iran, alors jeune garçon de 17 ans, je me suis trouvé en vacances au mois d’août à Abidjan où j’aimais assister aux causeries du sage Amadou Hampâté Ba, le Cheikh de la Tarîqa dont j’ai parlé tantôt. Puisant dans sa vaste érudition, dans l’islam comme dans d’autres domaines, il nous disait que « Ali était le meilleur des hommes après le Prophète ». Je me souviens qu’il avait aussi disserté longuement dans une grande salle de la capitale ivoirienne lors d’une conférence sur le thème : « Ali est l’intérieur de Mohammed ». Inutile de vous dire que notre esprit juvénile ne pouvait pas appréhender les détails qu’il donnait  alors à l‘appui de sa démonstration.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Je voudrais terminer en mentionnant deux éléments.
 
A la même époque du Cheikh Amadou Hampâté Ba, vivait aussi à Abidjan un autre sage Malien, Cheikh Ahmad Tidjane Ba, grand Imam et dignitaire religieux très respecté. Mon homonyme Amadou Diallo, l’oncle de mon ami Kolado Sidibé, faisait partie du cercle d’amis de Cheikh Ahmad Tidjane Ba. Il nous a donné ce témoignage que le Cheikh Ahmad Tidjane Ba a laissé entendre en sa présence que « L’islam ne sera véritablement Islam que quand les musulmans découvriront la haute et distinguée stature des Imams Ahloul Bayt ». Ce sont ces paroles qui, nous le croyons, ont immanquablement disposé notre oncle Amadou Diallo à admettre sans tergiversation aucune l’Ecole ja’afarite dès qu’il a pu aller vers.
 
Mon dernier élément nous ramène à Ghadir Khoum. En effet, à 45 kilomètres de Bamako, vers l’ouest, se trouve une célèbre localité qui s’appelle Kamalé (c’est à moins de cinq kilomètres du chef-lieu de l’Arrondissement de Siby). Là a vécu le Cheikh Mamadou (Mouhammad) Ly, un dévot musulman, un saint vers qui accourraient des fidèles musulmans de toute l’Afrique de l’ouest et des expatriés africains en Occident pour recevoir ses bénédictions. Il avait l’habitude d’organiser une cérémonie de bénédictions qui se déroule une semaine après la fête de l’Aïd al Adha (la Tabaski), car « c’est une grande période qui porte la lumière et la baraka mohammadiennes ». Décédé en 1960, ses descendants, les Ly, et sa parenté élargie, toutes les personnes liées à lui par divers liens (mariage, anciens disciples, etc.) en ont fait désormais une véritable institution cérémonielle annuelle qui maintient vivace l’islam dans la zone, et ça dure déjà comme telle une quarantaine d’années au moins ! En quoi consiste-t-elle ? Exactement sept jours après l’Aïd Al Adha (la Tabaski), tout le monde rallie Kamalé pour y passer une nuit de prières : lecture du saint Coran, longue mention des formules de l’appel des bénédictions divines sur le Prophète, répétition soutenue des litanies louant l’Islam et son Prophète, déclamation de poèmes religieux, prières, etc. Grand moment de bénédictions, suivi de la visite du modeste Mausolée de Cheikh Mamadou Ly. Puis, le lendemain, qui est exactement le 18 Zoul-Hijja, on se congratule, on s’embrasse, dans une ferveur de bénédictions. Et c’est dans cette ambiance de renouvellement des espoirs que rendez-vous est pris pour l’année prochaine, à la même date du calendrier de l’Hégire. Quelqu’un peut-il, dans cette salle, me contredire que cet évènement de Kamalé ne porte pas les parures de Ghadir Khoum, cette  «  grande période qui porte la lumière et la baraka mohammadiennes »? Plaise à Allah qu’au fil des ans Kamalé devienne un haut lieu où les enseignements précieux des Ahloul Bayt connaîtront un développement sans interruption !
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Mes chers amis étudiants,
 
Personnellement-et je vous le dis avec toute la sincérité dont je suis capable-, j’ai des raisons évidentes de croire en la guidance des Imams Ahloul Bayt, ces « Portes de la rémission de nos péchés ». Depuis que j’ai commencé à aller à la fontaine des Gens de la distinguée famille prophétique, à chaque fois, ma soif s’étanche et je me sens revigoré dans la foi. C’est un bonheur immense auquel il me plaît de vous associer tous.
 
Je voudrais donc inviter la jeunesse musulmane de mon pays à aller à la découverte de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et des Imams immaculés de sa descendance. C’est la condition sine qua non pour nous abriter dans la salutaire Demeure prophétique, parapluie imparable, véritable tente à oxygène le Jour terrible et suffocant de la Résurrection. Ce ne serait que tout bénéfice pour nous.
 
Je vous remercie de votre patience et de votre aimable attention.
 
Amadou Diallo
 
Directeur de l’Agence DJANNATOU AHLIL BAYT (Communication et Services de l’Islam)
 
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AL-GHADIR
 
LA GRANDIOSE FÊTE DU PARACHÈVEMENT DE LA RELIGION ET DE L'AGRÉMENT DE L'ISLAM PAR ALLAH
 
(Discours prononcé par Amadou Diallo le dimanche, 06 décembre 2009 dans la salle de conférences de l’Institut Islamique de Hamadallaye à l’occasion de la célébration de la Journée de Ghadir Khoum. C’était à la demande des étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et politiques de l’Université de Bamako, qui avaient alors exprimé le désir d’en savoir plus sur cet évènement peu expliqué par les prédicateurs musulmans).
 
Bismillâhir-Rahmânir-Rahîm
 
Allâhoumma çolli alâ Mouhammadine wa âli Mouhammadine wa ajjil farajahoum.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Rendons grâce à Allah d’être parmi ceux qui ont compris que ce jour, dix-huitième du mois de Zoul-Hijja (douzième mois dans le calendrier hégirien) est un jour de fête grandiose qui recèle d’immenses bénédictions de par la volonté d’Allâhou Soubhânahou wa ta’âla. En effet, les historiens et les exégètes qualifiés, qu’ils soient musulmans ou non, sont unanimes à dire que le sublime verset du saint Coran marquant la complétude de la Religion musulmane a été révélé dans l’oasis (khoum) du lieu nommé Ghadir à l’occasion du retour vers Médine du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) à l’occasion de son dernier pèlerinage. 
 
Le voici, ce sublime verset dont le sens est si évident que l’esprit le plus obtus le comprend facilement : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et il M’agrée que la Soumission (Islam) soit votre religion… » (Sourate 5, verset 3). De toute évidence, c’est le verset par lequel Allah a clos la Révélation en ce jour de Ghadir (« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et… »).
 
Épluchant les travaux des historiens passés, les chercheurs contemporains, avec la rigueur scientifique qui les caractérise, sont aussi unanimes à dire que 90.000 à 120.000 pèlerins, rassemblés autour du saint Prophète à sa demande, ont été les témoins oculaires de l’évènement de Ghadir. Les mêmes historiens et chercheurs ajoutent que l’agrément divin dont il est question dans le verset ci-haut cité découle de l’exécution du décret d’Allah émis dans le verset coranique qui suit, verset comportant quatre messages en un dont chaque partie vaut son pesant d’or : « Ô Prophète, transmets ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur ; ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te met hors d’atteinte des gens. Dieu ne guide pas les mécréants. » (Sourate 5, verset 67). La conséquence logique est facile à établir : c’est lorsque le Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a communiqué l’ordre divin que Dieu a donc mis Son cachet, ultime signature sur la Révélation achevée enfin, comme agrément définitif sur cette religion que le Seigneur des mondes a Lui-même nommé Islam et, ce, jusqu’à la fin des temps. 
 
Quel ne fût donc mon désappointement de lire ça et là des malhonnêtetés intellectuelles de je ne sais quelle imposture dans la foi prenant un autre verset comme étant le dernier révélé ! En effet, quel verset autre peut être le dernier révélé dans le saint Coran que celui par lequel Allah complète la Religion et donne Son agrément définitif pour l’Islam ?
 
Mais voyons, à présent, le verset 67 de la sourate 5. Il contient un ordre formel intimé au noble Messager (mode impératif) : « …transmets ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur » ; et il contient ce qui a tout l’air d’une menace, en tout cas tout au moins un sévère avertissement, sinon une mise en garde à ne point négliger la communication de l’ordre divin, sous aucun prétexte, entre autres, de peur de la réaction de la masse : « …ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son Message », soit entendu le Message divin dans son entièreté. Mais alors, pourquoi Allah, d’ordinaire si ‘’respectueux’’ à l’égard de Son Sceaux des Messagers, si doux et si compatissant avec lui, devient-il soudainement menaçant en lui parlant en cet instant si solennel ?
 
Quel est donc cet ordre à communiquer ? Quel rapport avait-il donc, cet ordre, avec le reste du message divin patiemment révélé pendant 23 ans et dont la non communication en cette journée de Ghadir provoquerait la négation de tout ce qui avait été précédemment transmis au Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions sur lui et les membres de sa famille !) par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel (Jibra’îl), le Messager de la fidélité ? (« …ne le ferais-tu pas, tu n’aurais pas communiqué Son Message »). Le Message est si important qu’Allah incite même Son ultime Messager (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) à transcender toutes les inquiétudes et les peurs qui l’assaillent pour communiquer courageusement Son ordre. Pour cela, Il lui donne l’assurance, voire la garantie d’être avec lui, comme Il a été avec lui dans la grotte lors de son émigration forcée vers Médine : « Et Dieu te met hors d’atteinte des gens… ». L’on comprend ici qu’Allah dit- et Allah tient toujours Ses engagements, respecte toujours Sa parole, réalise toujours Sa promesse- à Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) de ne pas avoir peur des gens pour communiquer Son Message, le Message à « Lui, le Seigneur suprême, Créateur de la terre et des cieux, le Roi exclusif… ». Pour bien comprendre cette exhortation de Dieu à ne pas avoir peur des gens, il faut remonter à l’épisode de l’étape de la grotte lors de l’émigration vers Médine. Allah connaît bien les contemporains du noble Prophète  (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) ! 
 
Mes chers et frères et sœurs dans l’Islam,
 
Les contemporains, si vous voulez les compagnons (‘’Sahabas’’) du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de la famille !) ont-ils vraiment été toujours des modèles de sincérité et de droiture, de piété et de respect à son égard ? Nombreux sont les versets du saint Coran qui relèvent leurs inconduites multiples, vous les retrouverez facilement. Le temps presse, revenons à notre verset.
 
Il prend fin par cette annonce terrible : «…Dieu ne guide pas les mécréants. » Allah connaît parfaitement les contemporains du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), disions-nous. Vérité d’airain si on se réfère un tant soit peu à l’histoire des faits et gestes sociaux de son époque. En effet, bien qu’il ait mené parmi eux une vie à tous points de vue irréprochable jusqu’à l’âge de 40 ans, avant l’avènement de l’Islam, une vie si exemplaire qu’ils le nommèrent, eux-mêmes, « Al amin » (le fidèle, le juste, l’irréprochable), les contemporains mecquois (et arabes) n’ont pas reconnu Mouhammad Ibn Abdallah à sa juste valeur de Prophète d’Allah, Messager infaillible constituant l’Exemple parfait à imiter, qui ne parle ni n’agit que selon les seules directives divines. Pour eux, « Mouhammad Ibn Abdallah est bien, mais c’est un homme qui peut se tromper, enclin à l’erreur », etc. Une telle opinion diabolique a encore cours de nos jours, faisant dire à certains musulmans que le Prophète est « simplement un homme comme nous, à part la transmission de la Révélation, il peut commettre des erreurs regrettables ». Pour répondre à de tels esprits tordus, il faut certainement leur poser la question suivante : « Allah et Ses anges font-ils continuellement les salawâtes sur vous et vos pères et mères… ? »
 
Bref, il faut méditer sur le sens profond du verset, méditer et encore méditer, et en tirer avec foi et honnêteté toutes les conséquences. Allah ne nous-a-t-il pas dotés de la chose la plus utile : l’intelligence, la raison ?
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
On sait, par les sources les plus fiables, qu’après l’évènement de Ghadir Khoum, le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions sur lui et les membres de sa famille !) n’a vécu que quelques trois mois. Il est surtout important de noter que, de ce jour du 18 Zoul-Hijja où Allah agréa définitivement l’Islam comme « notre Religion » suite à la communication de ce qui Lui tenait tant à cœur (si l’on peut s’exprimer ainsi) jusqu’au jour du décès du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), il n’y a eu aucune nouvelle révélation. La raison est simple à comprendre : tous les piliers de l’Islam avaient déjà été révélés, excepté le verset 67 de la sourate 5 dont la communication entraîna en dernier ressort celle du verset 3 de la sourate 5), c’est-à-dire le verset de la complétude de la « Dine », la Religion par excellence, l’Islam.
 
C’est comme si on disait que le bâtiment était quasi fini, il ne restait qu’une brique à placer, mais si jamais celle-ci n’était pas mise à sa place, tout l’édifice s’écroulerait, entraînant dans affaissement l’ensemble de l’architecture de la Maison. Preuve évidente que le verset 3 de la sourate 5 (« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait. Et il M’agrée que la Soumission (Islam) soit votre religion… ») est bien le dernier verset révélé.
 
Après donc la révélation de tous les piliers (la profession de foi, la prière, le jeûne du Ramadan, la zakat, le pèlerinage, la mention des Ahloul Bayt (que certains s’entêtent encore à ignorer, voire à nier), la dernière colonne de l’architecture religieuse qui devait en constituer la clé de voûte était sans doute ce « Message à communiquer, advienne que pourra ». Un ami juriste, que je taquinais toujours en le qualifiant de « wahhabite le plus borné de la terre » et dont j’avais attiré l’attention sur la question, m’a dit qu’en analysant et le verset et le contexte de sa révélation, en s’attardant sur l’ordre qu’il contient, il lui a été facile d’admettre que la désignation à Ghadir Khoum de l’Imam Ali comme successeur du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) constitue bien le dernier décret de Dieu dans la Révélation de Son Message éternel à l’adresse de la communauté des croyants, qu’ils soient des humains ou des djinns. « Décret définitif qui ne peut souffrir d’aucun réaménagement ni d’aucune contestation », ajouta-t-il. Telle est ma conviction aussi. 
 
Répétons-nous sans aucune intention de redondance. Le verset, disions-nous, renferme une assurance à l’attention du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) dont les contemporains n’ont toujours pas été des modèles de sincérité. « Et Dieu te met hors d’atteinte des gens… » En langage humain, c’est tout comme si Dieu disait à Son Messager chéri : « N’aies peur de personne, c’est Moi, Allah, l’Omnipotent, qui te protège contre tous les malveillants ; sois sûr que les gens ne pourront rien contre toi, transmets seulement Mon ordre, Ma décision dernière qui parachève la Religion que J’ai choisie pour vous… Laisse-les à Moi, Je me charge du reste… Te souviens-tu, quand ils t’ont chassé de ta patrie, la Mecque, et qu’ils t’ont poursuivi avec de criminelles intentions. Pendant que tu étais dans la grotte, la toile d’araignée a suffi à mettre en échec leur détermination à te nuire… ».
 
Ce n’est pas tout et nous devons encore nous répéter, car il le faut. Notre verset finit par le rappel de ce que Dieu n’aime pas du tout, par ce qu’Il ne peut nullement tolérer, à savoir la rébellion contre Son ordre, voire la mécréance) et l’énoncé de Sa vérité inoxydable : « Dieu ne guide pas les mécréants. » Même avec nos petites têtes obtuses, nous gagnerons à comprendre que ne pas accepter la nomination par le noble Prophète de l’Imam comme son calife équivaut à basculer dans la rébellion, à un poil de la mécréance (« Dieu ne guide pas les mécréants »). Oh, Allah a dit et il faut le retenir : « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre son propre choix quand Allah et Son Messager en ont décidé autrement. Quiconque se permet de désobéir à Allah et à Son Messager s’égare de façon manifeste. » Le Seigneur des mondes, notre Créateur Omniscient, a aussi dit : « …Que ceux qui s’opposent à Son ordre prennent garde que ne les atteigne une tentation (fitna) ou que ne les atteigne un tourment cruel. » (Sourate 24, verset 63). Et voici notre prière : « Ô Allah ! Garde-nous de contrevenir aux ordres de notre Prophète et de Te désobéir ainsi ! » Or, la désignation de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib comme khalifeest bien un de ces ordres. Le bon sens nous oblige à admettre que la halte observée dans l’oasis de Ghadir le 18 Zoul-Hijja et le discours prophétique qui y fut tenu n’avaient pas d’autre motivation. Inutile donc de gloser durant des siècles sur le sens du mot « Mawla » pour se ménager une pirouette. Nul ne peut tromper Allah, Il connaît parfaitement le contenu des poitrines.
 
Revenons à notre question. Mais quel est donc ce dernier Message qu’il fallait absolument communiquer ? Cette dernière pierre qui manquait à l’édifice du salut éternel ? Là-dessus, les avis sont contrastés. Du moins dans l’Islam sunnite où, malgré son abondante littérature, on trouve très peu la mention du mot Ghadir. Par contre, chez les chiites, c’est-à-dire ceux qui ont suivi les Imams de la sanctifiée famille du Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les siens !), il n’y a aucun doute que le jour de Ghadir est celui où le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a désigné l’Imam Ali comme son successeur à la tête de la Oummah (communauté musulmane).
 
Evidemment, notre but n’est pas ici de rentrer dans les divergences doctrinales. Mais, si tout le monde est unanime à dire que le verset du parachèvement de notre Religion a été révélé à l’issue du dernier pèlerinage de notre noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), pourquoi cet évènement grandiose n’est pas retenu par tous comme tel ? Ou, pourquoi ceux-ci ne le célèbrent-ils pas du tout et pourquoi ceux-là en font-ils un jour de grande fête ? Oui ou non l’évènement de Ghadir a-t-il eu lieu ?
 
Sans doute, l’évènement de Ghadir est un fait indéniable dans l’histoire musulmane. De nombreux historiens et rapporteurs de récits de l’époque l’ont mentionné avec force détails. Même dans la mémoire collective dans le camp sunnite où l’on aurait sans doute aimé qu’on n’en parle pas, d’importants détails attestent que l’oasis de Ghadir a été le lieu où le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) a prononcé son dernier sermon connu sous le nom de « Sermon d’adieu ». C’est pourquoi même, dans des tentatives désespérées de semer toujours la confusion, une infime minorité de sunnites a eu à essayer, contre le bon sens et la chronologie historique, de situer l’évènement  dans la journée du 9 Zoul-Hijja, dans la vallée Uranah du mont Arafat. Tentatives des plus malheureuses qui révèlent une révoltante méprise car le 9 Zoul-Hijja est le jour du rituel d’Arafat, ce n’est pas un jour de retour des pèlerins vers leurs contrées après l’accomplissement du Hajj ! Pourquoi donc a-t-on cherché à ainsi noyer le poisson en essayant de transporter le « Sermon d’adieu » dans la vallée d’Uranah ? Allez savoir… 
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Jeunes étudiants, jeunesse musulmane,
 
Beaucoup de vérités méritent encore à être découvertes ou, pour parler franchement, beaucoup de contrevérités méritent qu’on les rejette enfin. Mais à chacun selon sa quête, à chacun selon ses aptitudes, à chacun selon le degré de sa foi et la sincérité de son engagement dans l’Islam. Toutefois, convenons qu’Allah nous a donné la chose la plus précieuse pour distinguer le vrai du faux, le bien du mal ; l’intelligence qui a ses manifestations multiples (le bon sens, la raison, la lucidité…).
 
Mes chers frères et sœurs,
 
Je dois vous dire qu’en abordant ce sujet, j’ai préféré aller sur les sites sunnites puisque c’est dans cette école que les récits relatifs à l’évènement de Ghadir sont à ce point contradictoires qu’on a l’impression que, à défaut de l’ignorer totalement, l’on a choisi de l’envelopper dans des faisceaux de suspicions inextricables. Tromperies vaines. En effet, un récit fait autorité, le « Sermon d’adieu » que j’ai pu lire et relire. Il commence par la proclamation suivante : « Ô peuple ! Ecoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après cette année-ci, je serai encore parmi vous. Donc, écoutez ce que je vous dis avec beaucoup d’attention et apportez ce message à ceux qui ne peuvent être présents ici aujourd’hui ». Vers la fin de son sermon, le noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) énonce une vérité qui sonne comme un testament : « Ô peuple ! Aucun Prophète ou Apôtre  ne viendra après moi et aucune nouvelle foi ne naîtra. Raisonnez bien, donc, ô peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses, le Coran et mon exemple, la Sounnah, et si vous les suivez, vous ne vous égarerez jamais ». Ainsi, selon cette version, ‘’le Coran et mon exemple ‘Sounnah)’’ sont les deux référents mis dans la balance par le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). En admettant l’énoncé comme tel, le champ de la réflexion s’ouvre devant nous, largement.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
En effet, l’énonciation de cette ‘’vérité’’ est immédiatement suivie par un ordre solennel : « Que tous ceux qui m’écoutent transmettent ce message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement. Sois Témoin, ô Allah, que j’ai transmis Ton message à Ton peuple ». Il y a là, pour le moins, une invitation à transmettre fidèlement le message délivré par le noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) 
 
Ces dernières paroles du noble Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), admises dans leur intégralité par les frères sunnites, retiennent particulièrement l’attention. Le Messager infaillible nous a donc laissé deux choses précieuses qui nous préservent de l’égarement ? Qui sont-elles ? Là est tout le problème.
 
Pourquoi donc ce n’est pas cet énoncé qui a été retenu par les compilateurs de hadiths respectés dans le camp sunnite ?  Pourquoi cette version dans la copie du « Sermon d’adieu » véhiculée par les sunnites n’est pas celle que les compilateurs de hadiths sunnites ont retenue dans leurs ‘’Sahihou’’ ? En effet, on sait que, depuis des siècles déjà, les sunnites ont authentifié six principaux ouvrages dont les contenus s’imposent à eux. Or, aussi curieux que cela puisse paraître, cinq des six ‘’Sahihou’’ sunnites mentionnent plutôt l’autre version, chiite celle-là, du fameux hadith. L’affirmation prophétique selon laquelle il nous laisse deux choses qui nous préservent de l’égarement a une version courante dans toutes les sources que j’ai pu consulter. C’est celle-ci : «Je laisse parmi vous les deux trésors (ath-thaqalayn) : le Livre de Dieu et ma parenté (itratî), les gens de ma demeure (Ahloul Bayt) ; ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi au Kawthar (le Bassin paradisiaque) ». C’est cette version qui se trouve, à l’exception notoire du seul Boukhari, chez les cinq autres auteurs sunnites des ‘’Sahihou’’. Elle pose donc problème aux sunnites car leurs propres ‘’Sahihou’’ mentionnent bien le hadith respecté à la lettre par les chiites. Voilà pourquoi le chercheur indépendant, l’intellectuel français Christian BONAUD, fait remarquer : « …Par contre, nul ne s’interroge à propos du hadith, fameux parmi les sunnites, selon lequel les deux choses laissées par le Prophète seraient le Livre de Dieu et ma pratique (sunnatî), alors que ce hadith n’est attesté dans aucune des six sources sunnites fondamentales (al-kutub-as-sitta) et qu’il n’apparaît que dans la Muwatta’a de Mâlik et dans la Sîra de Ibn HISHAM- sources anciennes, certes, mais où il apparaît à chaque fois sans la moindre chaîne de transmission (isnâd), ce qui ne devrait en aucun cas lui permettre de faire contre poids à un hadith transmis par des chaînes détaillées, multiples et authentiques d’après plus de 20 compagnons, cela en ne prenant en compte que les transmissions sunnites. On se retrouve donc devant la situation paradoxale suivante : les populations sunnites ignorent totalement le hadith qui mentionne la famille du prophète comme étant l’un des deux trésors, alors même qu’il est considéré comme authentique et ‘’mutawâtir’’ par leurs grands savants, et ils lui opposent, lorsqu’on le leur cite, le hadith du livre et de la sounna, qu’ils considèrent comme des plus solidement établis, alors qu’il n’a pas de réel fondement dans les livres sunnites eux-mêmes ».
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Vous conviendrez avec moi que Christian BONAUD pose ici à la conscience religieuse et intellectuelle de chaque musulman la question de l’honnêteté dans la foi, qui n’est réelle et sincère que par l’acceptation absolue des ordres divins transmis par Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille).
 
Alors, question : pourquoi les populations sunnites ignorent-elles totalement le hadith mentionnant la famille du Prophète (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille) comme étant le deuxième élément des deux Trésors que le vénérable Messager laisse à sa communauté pour la préserver de l’égarement après lui ?
 
Nous en arrivons maintenant aux « Gens purifiés de la Demeure prophétique » que le saint Coran mentionne. Jusqu’à nos jours, les prédicateurs sunnites font des heures et des heures de prêches sans jamais mentionner les Imams Ahloul Bayt, faisant totalement l’impasse sur eux, comme s’ils n’ont jamais existé pour délivrer de précieux enseignements. Est-il concevable qu’ils ignorent vraiment ces grands savants d’une érudition exceptionnelle, hautes et saintes figures issues de la famille prophétique ?
 
Il est évident que les Imams Ahloul Bayt ont réellement existé et qu’ils ont tous souffert le martyre, nul ne peut l’ignorer. Des savants sunnites ont même tenté souvent de les défier en savoir, sans aucun succès ; l’histoire fourmille d’anecdotes en la matière. Des califes de l’époque, abbassides et omeyyades, leur ont fait subir des persécutions les plus privatives et les plus inhumaines. L’histoire les a consignées. Alors, pourquoi donc les prédicateurs sunnites qui ont pignon sur rue, parmi eux certains très éloquents, ne parlent jamais de ces savants distingués issus de la famille prophétique et dont les paroles et les invocations attestent leur sainteté et leurs relations particulières avec Allah ?
 
Mes chers et frères dans l’Islam,
 
J’aime souvent à rappeler que chez nous ici, en Afrique, loin des terres d’Arabie et de l’Orient, nous avons eu le bonheur un grand savant dans l’Islam, un grand érudit de la Tarîqa Tijaniya, le Cheikh Amadou Hampâté Ba, que le monde entier a connu aussi à travers son abondante production littéraire et son passage à l’U.N.E.S.C.O. en tant que haut fonctionnaire. Mentionnant rapidement les Ahloul Bayt au bas d’un de ses chefs-d’œuvre, le Cheikh Amadou Hampâté Ba les qualifie ainsi : «  …hautes et nobles figures de l’islam particulièrement vénérées par les chiites ».
 
La question que je pose maintenant est la suivante : à quoi sert de faire l’impasse sur les Imams Ahloul Bayt issus de la famille prophétique ? Quel bénéfice recherchent ceux-là qui s’efforcent tant à ne jamais les mentionner, à ignorer leurs enseignements précieux et leurs directives coulées dans de l’or ? Je réponds : c’est de la tromperie, de la négation d’un fait divin, du refus d’admettre un ordre divin. Ne pas reconnaître ces Imams Ahloul Bayt que la miséricorde divine nous a envoyés comme légitimes successeurs du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !), comme Guides divinement établis par le Seigneur Très-Haut, est incontestablement une tricherie et une imposture dans la foi, un acte de perdition donc.   Ceux-là qui, sans frémir, se rendent régulièrement coupables de cette faute énorme, ne peuvent évidemment pas pas admettre la désignation de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib comme le successeur légitime du Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). Et cette attitude négationniste regrettable les force à déprécier la valeur et le rang spécial de Ali Ibn Abi Tôlib, à faire de son glorieux père quelqu’un refusa de prononcer la profession de foi, etc. Certains ont même insinué qu’il n’a fait l’émigration  à Médine que pour les beaux yeux de Fâtimatou-Zahra !!!
 
Malgré toutes leurs manœuvres savamment ourdies pour « noircir » la personnalité lumineuse de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib, ils ne peuvent cependant point nous montrer avec des preuves irréfutables d’hommes plus savants ou plus pieux que l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib après le le noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !). Il n’en existe pas tout simplement.
 
Le grand historien britanniqueEdward Gibbon, décédé en 1794, note à juste raison dans son remarquable et respectable ouvrage ‘’The Decline and Fall of Roman Empire’’ édité à Londres en 1911  (volume 5, pages381 382) : « Le zèle et la vertu d’Ali Ibn Abi Taleb n’ont jamais été devancés par aucun nouveau  prosélyte. Il réunissait les qualités de poète, de soldat et de saint. Sa pensée reste préservée dans un recueil de paroles morales et religieuses ; et tous ses opposants, aussi bien dans les combats par l’épée ou la langue, étaient subjugués par son éloquence et ses qualités. Dès la première heure de sa mission jusqu’à la cérémonie de ses funérailles, le Messager n’a jamais été délaissé par l’ami généreux, qu’il se plaisait à nommer son frère, son successeur, et le fidèle Aaron pour un deuxième Moïse ».
 
Ce témoignage savant, déjà vieux de trois siècles, est à ce jour coulé dans du zinc et, de toute évidence, demeurera inoxydable jusqu’à la fin des temps. Pour ceux d’entre nous qui ont l’intelligence affinée, il est même matière de recherches et de réflexion permanentes. Qu’ils sont donc à plaindre ceux-là qui s’entêtent toujours à ne voir en l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib qu’un simple ‘’Sahaba’’ (compagnon) pareil à tous autres contemporains du noble Prophète Mouhammad (salutations et bénédictions divines sur lui et les membres de sa famille !) ! Que non ! Mais souvenez-vous qu’ils font pareil avec le noble Prophète lui-même qui n’est pour eux qu’un homme ordinaire, comme on en rencontre dans les rues de Bamako, faillible, enclin donc aux fautes et aux erreurs, et qui en a même commis beaucoup !!! Quel esprit, quelle ineptie ! Aurons-nous tort de les laisser de côté si nous ne pouvons pas les amener à la raison ?
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Je me souviens qu’en 1979, quand la Révolution islamique a triomphé en Iran, alors jeune garçon de 17 ans, je me suis trouvé en vacances au mois d’août à Abidjan où j’aimais assister aux causeries du sage Amadou Hampâté Ba, le Cheikh de la Tarîqa dont j’ai parlé tantôt. Puisant dans sa vaste érudition, dans l’islam comme dans d’autres domaines, il nous disait que « Ali était le meilleur des hommes après le Prophète ». Je me souviens qu’il avait aussi disserté longuement dans une grande salle de la capitale ivoirienne lors d’une conférence sur le thème : « Ali est l’intérieur de Mohammed ». Inutile de vous dire que notre esprit juvénile ne pouvait pas appréhender les détails qu’il donnait  alors à l‘appui de sa démonstration.
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Je voudrais terminer en mentionnant deux éléments.
 
A la même époque du Cheikh Amadou Hampâté Ba, vivait aussi à Abidjan un autre sage Malien, Cheikh Ahmad Tidjane Ba, grand Imam et dignitaire religieux très respecté. Mon homonyme Amadou Diallo, l’oncle de mon ami Kolado Sidibé, faisait partie du cercle d’amis de Cheikh Ahmad Tidjane Ba. Il nous a donné ce témoignage que le Cheikh Ahmad Tidjane Ba a laissé entendre en sa présence que « L’islam ne sera véritablement Islam que quand les musulmans découvriront la haute et distinguée stature des Imams Ahloul Bayt ». Ce sont ces paroles qui, nous le croyons, ont immanquablement disposé notre oncle Amadou Diallo à admettre sans tergiversation aucune l’Ecole ja’afarite dès qu’il a pu aller vers.
 
Mon dernier élément nous ramène à Ghadir Khoum. En effet, à 45 kilomètres de Bamako, vers l’ouest, se trouve une célèbre localité qui s’appelle Kamalé (c’est à moins de cinq kilomètres du chef-lieu de l'arrondissement de Siby). Là a vécu le Cheikh Mamadou (Mouhammad) Ly, un dévot musulman, un saint vers qui accouraient des fidèles musulmans de toute l’Afrique de l’ouest et des expatriés africains en Occident pour recevoir ses bénédictions. Il avait l’habitude d’organiser une cérémonie de bénédictions qui se déroule une semaine après la fête de l’Aïd al Adha (la Tabaski), car « c’est une grande période qui porte la lumière et la baraka mohammadiennes ». Décédé en 1960, ses descendants, les Ly, et sa parenté élargie, toutes les personnes liées à lui par divers liens (mariage, anciens disciples, etc.) en ont fait désormais une véritable institution cérémonielle annuelle qui maintient vivace l’islam dans la zone, et ça dure déjà comme telle une quarantaine d’années au moins ! En quoi consiste-t-elle ? Exactement sept jours après l’Aïd Al Adha (la Tabaski), tout le monde rallie Kamalé pour y passer une nuit de prières : lecture du saint Coran, longue mention des formules de l’appel des bénédictions divines sur le Prophète, répétition soutenue des litanies louant l’Islam et son Prophète, déclamation de poèmes religieux, prières, etc. Grand moment de bénédictions, suivi de la visite du modeste Mausolée de Cheikh Mamadou Ly. Puis, le lendemain, qui est exactement le 18 Zoul-Hijja, on se congratule, on s’embrasse, dans une ferveur de bénédictions. Et c’est dans cette ambiance de renouvellement des espoirs que rendez-vous est pris pour l’année prochaine, à la même date du calendrier de l’Hégire. Quelqu’un peut-il, dans cette salle, me contredire que cet évènement de Kamalé ne porte pas les parures de Ghadir Khoum, cette  «  grande période qui porte la lumière et la baraka mohammadiennes »? Plaise à Allah qu’au fil des ans Kamalé devienne un haut lieu où les enseignements précieux des Ahloul Bayt connaîtront un développement sans interruption !
 
Mes chers frères et sœurs dans l’Islam,
 
Mes chers amis étudiants,
 
Personnellement- et je vous le dis avec toute la sincérité dont je suis capable -, j’ai des raisons évidentes de croire en la guidance des Imams Ahloul Bayt, ces « Portes de la rémission de nos péchés ». Depuis que j’ai commencé à aller à la fontaine des Gens de la distinguée famille prophétique, à chaque fois, ma soif s’étanche et je me sens revigoré dans la foi. C’est un bonheur immense auquel il me plaît de vous associer tous.
 
Je voudrais donc inviter la jeunesse musulmane de mon pays à aller à la découverte de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et des Imams immaculés de sa descendance. C’est la condition sine qua non pour nous abriter dans la salutaire Demeure prophétique, parapluie imparable, véritable tente à oxygène le Jour terrible et suffocant de la Résurrection. Ce ne serait que tout bénéfice pour nous.
 
Je vous remercie de votre patience et de votre aimable attention.
 
Amadou Diallo
jeudi, 30 août 2018 16:21

Ghadir, la fête de Welayat

Sur le chemin du retour à Médine, le Saint Prophète fit halte avec tous ceux qui l'accompagnaient, à un endroit nommé Ghadîr Khom.
Là, il reçut l'ordre d'Allah de désigner Ali Ibn Abi Tâlib comme son successeur et comme Commandeur des croyants. Ce jour-là il faisait très chaud et l'événement se produisit vers midi. Ce n'était pas un hasard que le Prophète ait choisi ce moment précis et cet endroit particulier pour cette proclamation historique de la plus grande importance. Beaucoup de Musulmans n'auraient plus l'occasion de rencontrer le Saint Prophète une seconde fois Pour eux, c'était le moment de la séparation. Le Prophète demanda à tous les Musulmans de se rassembler autour de lui, pour prononcer à leur intention un sermon. Celui-ci sera rapporté par trente compagnons du Saint Prophète, dont Zayd Ibn Arqam. D'autres le rapporteront de 110 compagnons et de 84 suivants (Tâbeines).
Dix ans après la migration (hijrah), le messager d'Allah [que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui et sur ses descendants] ordonna à ses proches compagnons de répandre l'appel à tous les musulmans pour son dernier pèlerinage.
C'était la première fois qu'autant de musulmans se réunissaient en un seul endroit en présence du Messager d'Allah. En se dirigeant vers la Mecque Bénie, plus de 70 000 personnes suivirent le Prophète (P). Le quatrième jour de Zhul-Hijja plus de 100 000 musulmans entrèrent la Mecque.
L'événement eu lieu le 18e jour de Zhul Hijjah de l'année 10 de l'hégire. Après avoir terminé son dernier pèlerinage (Hajjatul-Wada'), le Prophète (P) quitta la Mecque vers Médine, jusqu'à ce qu'il se retrouve avec les pèlerins à un endroit dénommé Ghadir Khumm et qui est aujourd'hui proche de l'endroit appelé al-Juhfah en Arabie-Saoudite. Ce lieu était un point de rencontre de tous les voyageurs et pèlerins avant leur séparation sur les différentes routes menant à leur domicile.
Ce verset fut révélé à Ghadir Khumm avant le discours du Prophète (P) : « Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants. » (sourate, Al-maïdah, verset 67)
La dernière phrase de ce verset montre que le Prophète était conscient de la réaction des gens en délivrant ce message, mais Allah lui rappelle de ne pas s'inquiéter, car Il protègera le Messager des gens.
Après avoir reçu le verset, le Prophète (P) s'arrêta à une place (l'étang de Khumm) sous un soleil de plomb. Il envoya ses compagnons chercher ceux qui avaient pris de l'avance de revenir et il patienta pour ceux qui avaient pris du retard de le rejoindre.
Il demanda à Salman d'utiliser des rochers et la monture d'un chameau pour faire un pupitre (minbar) pour que tous les pèlerins puissent le voir et entendre l'annonce qu'il s'apprête à dire. Il était près de midi cette journée là, à une période de l'année où la chaleur dans cette vallée était intense et insupportable. Les gens enroulaient leur robe autour de leurs pieds et leurs jambes et ils étaient assis autour du pupitre sur les rochers brûlants.
Le Messager d'Allah resta près de cinq heures à cet endroit : trois heures debout sur le pupitre. Il récita une centaine de versets du Saint Coran, et il rappela les musulmans de l'importance de leurs actions et la préparation à la vie future plusieurs fois. Par la suite il délivra un long discours.
Ce qui suit est une partie de ce discours cité par la majorité des sources sunnites.
Le Messager déclara cette journée là : «Je suis sur le point d'être rappelé [par Allah] et de répondre [à ce rappel]. Je vous laisse les thaqalayn [les deux poids] : le livre d'Allah et ma famille, les gens de ma maison. Celui qui est doux [Allah] m'a informé qu'ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent vers moi près du bassin [jusqu'au jour du jugement]. Regardez donc bien comment vous les traiterez après moi.» Hadith d'al Thaqalayn
Il désigna alors clairement Ali Ibn Abi Tâlib le leader de l'Umma par ordre de Dieu. Le Prophète pris la main de 'Ali et la souleva dans les airs et dis : « Pour celui que je suis son Leader (mawla), 'Ali est son Leader (mawla) »
Et le Prophète (P) continua : « Ô Dieu, aime ceux qui l'aiment, et soit hostile à ceux qui lui sont hostiles. »
Juste après que le Prophète (P) ait terminé son discours, le verset suivant fut révélé : « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. »
Ce verset indique clairement que sans éclaircir la question du leadership après le Prophète (P) l'Islam ne serait pas complet, que cette religion fut complète seulement après l'annonce de la succession immédiate du Prophète (P) au Leadership de l'Umma.
Après ce discours le Messager de Dieu demanda à tous de donner serment d'allégeance à 'Ali et de le féliciter.
Aucune personne sur Terre aujourd'hui ne peut nier cet événement
Allah ordonna à Son Prophète (P) d'informer les gens celui qui succédera à son Leadership à un moment où une foule de personnes serait présente. Ainsi plus de 100 000 personnes ont été témoin de cet événement historique.
En vérité, le Prophète (P) avait transmis la totalité du Message qui lui a été révélé par Dieu. Il n'y avait aucune qualification qu'il n'a pas transmise, aucun concept qu'il n'avait pas fait connaître et aucune pratique dont il n'avait pas tracé le plan. Pourtant Dieu (à Lui la Gloire) a voulu qu'il transmette une autre chose qui est partie intégrante du Message.
Une chose qui protège le Message contre la falsification et la déformation : Le Message ne peut être porté après le Messager que par la personne qui a vécu et pratiqué le Message dans sa raison, dans sa moralité, dans sa spiritualité, dans sa vigueur, dans son ascétisme et dans sa science. Qui pouvait être cette personne ? Il ne pouvait s'agir que d'un seul homme : «'Ali est avec la Vérité ; la Vérité est avec 'Ali». «Je suis la cité de la science, 'Ali en est la porte», «Cela ne te satisfait pas d'être, pour moi, ce qu'a été Aaron, pour Moïse, sachant qu'il n'y a pas de prophète après moi ?».
Le Jour du Ghadir est le jour de l'Autorité (Wilaya), le jour de la continuité de l'Islam dans l'homme qui, seul, après le Messager de Dieu, concrétise la totalité de l'Islam. L'accomplissement de la religion y est l'accomplissement de la Prophétie par l'Imamat qui est une ligne, une méthode, un engagement fidèle et une attitude dans la vie.
Ainsi, nous nous dressons derrière 'Ali (as), non seulement au Jour du Ghadir, mais aussi tous les jours. Nous nous dressons derrière lui car il est la pensée pure et claire de l'Islam, car il est l'homme qui s'est vendu à Dieu sans rien laisser à lui-même, car il a donné à l'Islam sa raison, son esprit et son mouvement. Il a commencé son mouvement avec le Prophète (P) dès sa tendre enfance. Le Prophète (P) l'a nourri de son bon caractère, de sa science et de son esprit et cela lui a permis de vivre l'esprit du Prophète, sa raison, son esprit et son mouvement.
Il vivait avec le Prophète dans sa maison et dans sa mosquée et chaque fois que l'Ange Jabra'il (Gabriel) apportait la Révélation, le Prophète (P) disait à 'Ali (as) : « O 'Ali ! Tu entends ce que j'entends ; tu vois ce que je vois, mais tu n'es pas un prophète ». Il «était avec lui dans la guerre comme dans la paix, car il était avec Dieu (à Lui la Gloire), car il était pour l'Islam tout entier.
Il représente la vérité tout entière et quiconque ne suit pas la vérité dans sa vie pratique n'a aucun rapport avec 'Ali même s'il hausse la voix pour l'acclamer.
Il a ainsi passé toute sa vie à éduquer les gens et à leur enseigner la connaissance de Dieu. Il a connu Dieu au point de pouvoir dire : «Même si je voyais ce qu'il y a derrière le Voile, cela n'ajouterait rien à ma certitude». 'Ali (p) éduquait les gens en leur apprenant la crainte révérencielle ainsi que les principes de la vie selon la volonté divine.
'Ali (p) a vécu pour l'Islam au point de renoncer à son propre droit mais il ne s'est pas affaibli et il n'a pas reculé. Il ne s'est pas comporté avec rancune car il n'avait de rancune pour personne. Son cœur était ouvert pour tous, pour ses ennemis et ses amis. Il nous a commandé de suivre son exemple en disant : «dissipe le mal dans le cœur d'autrui en le déracinant de ton propre cœur».
Il n'avait pas de rancune même envers ceux qui l'avaient mis à l'écart et frustré de ses droits. Il était l'expression du bien car il était partisan de Dieu et quiconque est partisan de Dieu ne peut que vivre le bien dans son cerveau, dans son cœur et dans sa vie tout entière.
Nous savons qu'il a ajourné ses revendications sans renoncer à ses droits lorsqu'il a constaté que la situation est menacée par la discorde. Il a dit à ce propos : «Je me résignerai tant que les droits des Musulmans seront respectés et tant que je serai le seul à être injustement traité».
Il acceptait d'être injustement traité mais ne l'acceptait pas pour l'Islam et les Musulmans. Il donnait ses bons conseils et ses avis constructifs même à ceux qui l'avaient frustré de ses droits, ce qui a incité 'Umar Ibn al-Khattab de dire à son égard : «Sans les conseils de 'Ali, 'Umar aurait péri». Il a dit aussi : «Si 'Ali avait été choisi comme calife, il aurait dirigé le peuple sur la voie droite». Il a passé toute cette période -longue de vingt-cinq ans- à résoudre les problèmes confrontés par les Musulmans après les conquêtes et à manifester son attachement à l'unité et aux intérêts majeurs des Musulmans.

Au nom Allah le plus miséricordieux

 

Le18 Dhil-Hajja, la complétion de la religion, Sermon de Ghadir Khom

Le hadith du Ghadir Khom, est rapporté par un grand nombre de Compagnons et de Suivants ; plus de cent dix personnes. C’est important de le connaître car quiconque entretient vivante une tradition du Prophète, Dieu le fait vivre, Le Prophète n’agit pas en vain.

 

En effet :

Faisant ses adieux à sa ville natale, le Prophète (saws) quitta la Mecque pour Médine le 14 Thil Hajja. Sur la route, le 18 Thil hajja, il ordonna qu'on fasse halte à Ghadîr Khum, une région aride aux abords de la vallée de Johfa, à trois étapes de Médine, après avoir reçu la révélation suivante:

"O Prophète ! Fais connaître ce qui t'a été révélé, Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; Dieu ne dirige pas le peuple incrédule" (Sourate al-Mâ'idah, verset 67).

Aussi fit-il halte sur le lieu même où il reçut le rappel. Le terrain étant déblayé, une chaire fut formée de celles de chevaux, et Bilâl, le Muezzin, s’écria à haute voix : Hayya `Alâ Khayr-il-`Amal (O, gens, accourez à la meilleure des actions). « Les Pèlerins dans l'intention de protéger le Prophète (sawas) de l'ardeur des rayons du soleil, recouvrirent les branches d'un arbre de burnous, puis à l'ombre de cet arbre, le Prophète (pslf) dirigea la prière de Zohr. Après la prière rituelle, une fois les gens rassemblés autour de la chaire, le Prophète (sawas) se leva prenant à sa droite Ali, dont le turban noir à deux bouts suspendus sur ses épaules avait été arrangé par le Prophète (swas) lui-même. Du haut d'un tas fait des selles et des bâts des chameaux en guise de Minbar, entourés des Pèlerins, le Prophète (pslf) prononça un sermon à haute voix.

Un extrait de ce sermon historique :

Le Prophète (saws) loua tout d'abord Dieu, Louange à Dieu! À Lui nous demandons le secours; en Lui nous croyons; sur Lui nous prenons appui; en Lui nous trouvons le refuge contre les maux de nos âmes et contre nos actes coupables. Celui en dehors de Qui il n'y a pas de Guidance pour celui qui s'égare, ni égarement pour celui qu'Il guide; celui qui est guidé, Dieu ne l'égare pas. Je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager.

, puis s'adressant à la foule, il dit : "Vous croyez qu'il n'y a de dieu que Dieu, que Mohammad est Son Messager et Son Prophète, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la mort et la Résurrection sont certaines, n'est-ce pas ?"

Ils répondirent tous "Oui, nous le croyons".

 Il(p) a dit : ma durée de vie arrive à son terme, je vais être appelé par mon Seigneur et je répondrai. Je suis responsable et vous êtes responsables également. Que direz-vous? - Ils répondirent: Nous attestons que tu as transmis, exhorté, appelé à la Religion et que Dieu t'a honoré du Bien.

 « Le Messager de Dieu (pslf) : Attestez-vous qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager, que Son Paradis est véridique, que l'Heure viendra en toute certitude, et que Dieu a le Pouvoir de ressusciter ceux qui sont dans les sépultures. Ils affirmèrent: Oui! Nous l'attestons!  « Le Messager de Dieu (pslf) : Allahoumma Ach 'had ! Ô mon Dieu, sois Témoin!

 Je laisse parmi vous Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes afin de vous préserver de l'égarement tant que vous y demeurerez fidèlement attachés. Un homme demanda à voix haute: Par mon père, par ma mère! Ô Messager de Dieu (pslf) ! Que sont Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes?

 Le Messager de Dieu (pslf) répondit:

Le Livre de Dieu, [کتاب الله ], le Lien dont une extrémité est entre les mains de Dieu et l'autre extrémité entre les vôtres. Demeurez-y attachés fermement. Quant à l'autre: c'est 'ltrati Ahlu Bayti [وعترتی اهل بیتی ]:Ma Descendance.     Al-Latif Al-Khabir-Le Doux et Le Connaisseur m'a informé qu'ils ne se sépareront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils reviennent auprès de moi, au Ciel, à la Fontaine de Kawthar" Hawd-Bassin.(1)

Ne les devancez pas car, vous disparaîtrez; ne demeurez pas en arrière car, vous disparaîtrez. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma disparition.    Et d'ajouter : « Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants »

« Alors, le Prophète (sawas) prit la main de Ali (s), la leva bien haut au point où les présents de l'assemblée virent la blancheur de la peau de l'aisselle du Prophète (pslf) et de celle de Ali (s). Tous les présents virent très bien la scène. Puis, le Messager de Dieu (p) dit: Ô vous, les gens! Quel est celui dont l'autorité est la plus excellente sur les Croyants que celle envers eux-mêmes? - Ils répondirent: Dieu et Son Messager en sont les plus informés!

Le Messager (pslf) dit: Dieu est mon Maître; je suis le maître des Croyants. Je suis Awla bihim min anfousihim-celui dont l'autorité envers vous est supérieure à l'autorité dont vous faites preuve envers vous-mêmes. Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah ! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Ali mawlah !

Le Messager de Dieu répéta par trois fois cette exhortation à des fins d'enlever tout doute ou contestation. « Le Messager de Dieu (pslf) dit: Ô mon Dieu ! Sois l'Ami de celui qui le prend pour ami; considère comme Ton ennemi celui qui est son ennemi; accorde la victoire à celui qui l'assiste; renie celui qui l'abandonne; aime celui qui l'aime; hais celui qui le hait; accompagne-le de la vérité partout où il va »….

Après, il descendit de la plate-forme dressée et fit asseoir `Ali dans sa tente où les gens vinrent le féliciter. `Omar Ibn al-Khattâb fut le premier à congratuler `Ali et à le reconnaître comme le "Tuteur de tous les croyants"(Amiral-Moe’menin, le titre que Prophète(p) lui a attribué).

Après les hommes, toutes les femmes du Prophète saws ainsi que les autres dames vinrent féliciter `Ali. À la fin de cette cérémonie d'installation, le célèbre verset suivant du Coran fut révélé au Prophète saws:

"Aujourd'hui, j'ai perfectionné votre religion et j'ai parachevé Ma grâce sur vous; j'agrée l'Islam comme étant votre Religion" (Sourate al-Mâ'idah, verset 3). Le prophète saws se prosterna en signe de gratitude.

Alors, le Prophète (pslf) dit à voix haute: Allahu Akbar! Al-Hamdou Lillah 'ala ikmal al-Din wa itmami al-ni 'ma wa ridhâ al-Rabb bi risalati wa wilayat Ali Ibn Abi Tâleb min baadi.Dieu est Le Plus Grand! Louange à Dieu pour avoir rendu parfaite la Religion; pour avoir parachevé Sa Bienveillance; et accordé Son Agrément de Seigneur à mon Message ainsi que pour la wilaya-autorité de Ali Ibn Abi Tâleb (s) après moi…

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Ce Hadith est authentique et mutavatir selon les sources sunnite et chiite, la divergence est sur l`interprétation du terme mawlâ (l’ayant autorité).

Les transmetteurs de La Déclaration de Ghadir Khumm (sources Sunnites):

 « Des centaines de célèbres rapporteurs de hadiths, exégètes, historiens, jurisconsultes et théologiens de Ahl-as-Sunnah ont mentionné le hadith de Ghadir dans leurs ouvrages et selon des récits similaires. « Tabarî, célèbre historien sunnite, dans son ouvrage Al-Wilâyafi Tarîqi Hâdis Al-Ghadir, transmet le hadith selon une chaîne aux maillons multiples dont le point d'ancrage est le Prophète (pslf). Ibn Uqdah Al-Kufi!, dans son ouvrage Al¬Wilâya le rapporte à travers une multitude de personnes. Abû Bakr Mohammed Ibn Omar AI-Bagdâdî, connu sous le nom de Ya'ânî, a cité le hadith à travers une chaîne de vingt-cinq maillons. Le nombre de frères sunnites qui ont écrit à propos de cet événement bien particulier arrive à vingt-six. « Tirmidhi dans son Sahîh , écrit: Ce hadith est qualifié de bon-hasan et fiable-sahîh [Al-Yâmi As-Sahih de At-Tirmidhi, tome 2, p. 298]. Ibn Abdel Birr Al-Qurtubi, dans son Isti 'âb, citant ce hadith et d'autres le concernant, écrit:

Toutes sont des chroniques correctes et prouvées [Al-Isti 'ab, tome 2, p. 273] « Shams-ud-Dîn Adha-Habbî a écrit un ouvrage consacré uniquement au hadith de Al-Ghâdir, et il en a fait mention selon divers maillons de chaînes de transmission dans Talkhîs AI-Mustadrak, considérant corrects la plupart de ces maillons de transmission. « Ibn Hayar Al-Mekkî déclare dans son As-Sawâ 'iq : C'est là un hadith correct sur lequel il n'y a aucun doute, il a été cité par un groupe composé de At- Tirmidhî, An-Nisâ'î et Ahmad. Ces maillons de transmission sont nombreux [As-Sawâ-ïq Al¬Muhriqah, p. 25] « Ibn Hayar Al-Asqalân î a cité le hadith dans de nombreux passages de son Tahdhîb-ut Tahdhib, et à son propos, il commente ainsi: Ibn Jarîr - At-Tabarî a fait mention d'une chaîne de transmission du hadith dans un ouvrage à part, le considérant sahîh-correct. De même, Ibn Uqdah a compilé les chaînes de transmission en un seul chapitre, les rattachant àsoixante dix Compagnons [Tahdhib-ut Tahdhib, tome 7, p. 339]. Les voies de ce hadith sont nombreuses, et bon nombre d'entre elles sont correctes et fiables [Fath-ul Bâri fi Sahih Al-Bukhari. tome 7, p, 61]. « Les affirmations ci-dessus sont les conclusions de quelques sages spécialisés en hadith ET Riyâl de Ahl As-Sunnah, ce qui vient conforter l'authenticité du hadith de Ghadir. Ajouter à cela les noms suivants de transmetteurs du hadith de Ghadir: Ibn Mâyah dans son Sunan [Tome 1, pp.28-29]; Ahmad dans son Musnad [Tome 4, p. 281] ; An-Nisâ'i dans Al-Khasâ 'is, [p. 21] et Ibn' Abd-ul Birr dans Al-Isti 'âb [Tome 2, p. 473] ont transmis du Compagnon Al-Barâ' ibn' Âzib. Ibn Kazir dans Al-Bidâiah uan Nihâiah [Tome 5, p. 209] et Kanz-ul 'Ummâl [Tome 6, p. 398] est transmis de Jâbir ibn 'Abd-ullah. At- Tirmidhi [Tome 2, p, 298] ; Al-Fusûl Al-Muhimmah (p. 25) et Al-Bidâiah wa Nihâiah [Tome 5, p. 209] ont transmis de Hudhaifah ibn Asid Al-Giffâri ; Musnad Ahmad [Tome 4, p 368] ; Al-Khasâ 'is [pp. 21-22] ; Mustadrak Al-Hâkim [Tome 3, p. 109] ; Al-Isti 'âb [Tome 2, p. 473J et Ta 'rikh-ul Califâ [p. 114] ont transmis de Zaid ibn Arqam, Ibn Mâyah [Tome l, p. 30] ; Al-Khasâ 'is [pp 4, 22, 25] et Hiliat-ul Awliâ' [Tome 4, p. 356] ont transmis de Sa'd ibn Abî Waqâs. Al-Bidâiah uan Nihâiah [Tome 7, p 349] ; Dhakhâ 'ir-ul 'Uqbâ [p. 67] et Ar¬Riiad-un Nadirah [Tome 7, p. 161] ont transmis de 'Umar ibn AI-Khattâb, Al-Khasâ 'is [p. 9] ; Musnad Ahmad [Tome 1, p. 331] ; Al-Mustadrak [Tome 3, p. 132) et Al-Bidâiah wa Nihâiah [Tome 7, p. 337] ont transmis de 'Abd-ullah ibn Abbâs », Texte pris dans El Mensaje de Az-Zaqalain: Imam Ali (5) - Sumaia Younes - éd. : Hodjatolislam Mohsen Rabbany - Publication: La Assemblea Mundial de Ahlul Bait (s) - Qom - R.1. D’Iran - Safar 1420-Juin 1999 - N° 13 - p. 43 et suivantes - Adaptation de l'espagnol au Irançais : A. Stroïli-Benabderrahmane.

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1-Source de hadith Al-Thaqalaïn dans Sahih Muslim:(4/1873)

فی صحيح مسلم من «زيد بن ارقم» یقول: : «قامَ رَسُولُ اللّه(ص) يَوْماً فينا خَطيباً بِماءٍ يُدعي خُمّاً ، بَيْنَ مَكَهَ وَالْمَدينَهِ ، فَحَمَدَاللّهَ وَاثْني عَلَيْهِ ، وَوَعَظَ وَ ذَكَرَ ، ثُمَ قالَ اَما بَعْدُ اَلا اَيُّهَا النّاسُ فَانَّما اَنَا بَشَرً ، يُوشَكُ اَنْ يَاْتِيَ رَسُولُ رَبّي فَاُجيبُ ، وَ اِنّي تارِكُ فيكُمْ ثِقْلَيْنِ اَوَلُهُما كِتابُ اللّهِ ، فيهِ الهُدي وَالنُّورُ ، فُخُذُوا بِكِتابِ اللّه وَاسْتَمْسِكُوا بِه ، فَحَثَّ عَلي كِتابِ اللّهِ وَرَغَّبَ فيهِ ، ثُمَ قالَ وَ اهْلِبَيْتي ، اُذَكِّرُكُمُ اللّهَ في اَهْلِبَيْتي، اُذَكِرُّكُمُ اللّهَ في اَهْلِبَيْتي ، اُذَكِرُْكُمُ اللّهَ في اَهْلبَيْتي..."

(صحيح مسلم 4/1873)

Les musulmans chiites du monde entier célèbrent l'Aïd Al-Qadir qui rappelle la nomination de l'Imam Ali (paix soit sur lui) en tant que successeur du prophète de l'islam (P). 

Le fait remonte à la période après le dernier grand pèlerinage des musulmans à La Mecque (Hach), le 18 du mois de Dul-Hija, le calendrier de l’hégire lunaire, en 632 après JC, par ordre de Dieu, le prophète de l'islam, Hazrat Mohamad (P) s'est arrêté à Qadir Khom, une zone située entre La Mecque et Médine, et devant une grande assemblée de pèlerins a nommé Imam Ali (P) comme son successeur et futur dirigeant du monde islamique. 

"Alors, celui dont j'étais le seigneur, Ali est leur seigneur", répéta le prophète trois fois pour donner à l'Imam Ali (P) le grade d'Imam (chef) et de Vali (seigneur). Ali Ibn Abi Talib (P), premier imam des musulmans chiites, était une figure très importante dans les domaines de la science et de la pensée, raison pour laquelle il est considéré comme un centre de la pensée de l'islam et une source des sciences arabes. 

Pendant la fête de Qadir, il y a des rites traditionnels, entre autres, comme la récitation du saint Coran et différentes chansons. Il est également d'usage de rendre visite aux descendants du Prophète de l'Islam (P). 

Un attentat terroriste à la voiture piégée a fait au moins 11 morts jeudi, à Kirkouk, une ville située dans le Nord irakien.

En Irak, une voiture piégée a explosé ce jeudi à un poste de contrôle dans le sud-ouest de Kirkouk dans le nord du pays. 11 personnes ont trouvé la mort dans cet attentat terroriste, dont trois membres des forces de la police fédérale. Quatre autres policiers ont également été blessés.