تقي زاده

تقي زاده

L'Iran a décidé d'exporter son pétrole principalement à partir d'un port sur la mer d'Oman et non plus du golfe Persique, a annoncé mardi son président, Hassan Rohani. 
 
M. Rohani a précisé que ce basculement des exportations du terminal pétrolier de l'île de Kharg vers le port de Bandar-e Jask avait déjà commencé et serait totalement en place d'ici à la fin de son mandat, en 2021.
 

"C'est une question stratégique très importante pour moi. La majorité de nos ventes de pétrole doit passer de Kharg à Jask", a déclaré M. Rohani lors d'un discours retransmis par la télévision d'Etat à l'occasion de l'inauguration de trois usines pétrochimiques à Assalouyeh, dans le sud du pays.

Pour atteindre l'île de Kharg, dans le fond du golfe Persique, les pétroliers doivent passer par le détroit d'Ormuz, ce qui peut allonger de plusieurs jours les délais de livraison par rapport à un chargement de cargaison sur la mer d'Oman.

Par le passé, l'Iran, qui se considère comme le gardien historique du golfe Persique, a menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit d'Ormuz - utilisé également par son grand rival régional, l'Arabie saoudite, pour écouler son brut - en cas de sanctions américaines contre son secteur pétrolier ou d'action militaire des Etats-Unis dans la zone.

M. Rohani avait conseillé en juillet à Washington de ne "pas jouer avec la queue du lion" iranien.

Le basculement des exportations iraniennes de pétrole à partir de Bandar-e Jask permettrait en théorie à Téhéran de continuer d'écouler son pétrole outremer même en cas de fermeture du détroit d'Ormuz.

Les Etats-Unis se sont retirés en mai de l'accord international sur le nucléaire iranien et ont rétabli des sanctions économiques contre l'Iran en août. Ils entendent réactiver début novembre des sanctions contre son secteur pétrolier.

Selon l'Agence d'information sur l'énergie du gouvernement américain, 35% du pétrole transitant par voie maritime passe par le détroit d'Ormuz.

La dernière perturbation majeure du transport pétrolier dans cette région remonte à 1984 pendant la guerre imposé par Irak de Saddam Hussein à l'Iran (1980-1988) lors de la phase dite de la "guerre des tankers" que se sont livrée Téhéran et Bagdad en attaquant mutuellement pétroliers et infrastructures pétrolières.

Selon l'agence Bloomberg, l'Iran a exporté 2,1 millions de barils de pétrole par jour en août, mais certains analystes estiment que les exportations de brut iranien pourraient tomber autour de 1 mbj du fait des sanctions américaines à venir.
samedi, 08 septembre 2018 10:29

Trump cherche une pression maximale sur l'Iran

Le président américain Donald Trump doit diriger fin septembre une réunion du Conseil de sécurité sur l'Iran, bête noire des Etats-Unis accusée régulièrement par Washington de déstabiliser le Moyen-Orient. 
 
 
Cette session, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, est prévue le 26 septembre en pleine semaine d'Assemblée générale annuelle des Nations unies, a précisé mardi l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.
 

Interrogée sur une participation du président iranien Hassan Rohani à la réunion du 26 septembre, Nikki Haley a répondu qu'il "avait le droit" d'en faire partie.

Le président iranien Hassan Rohani doit prononcer un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU le 25 septembre, après des interventions de ses homologues américain ou français.

Depuis l'entrée en fonctions du président Trump début 2017, l'Iran est dans le collimateur de Washington. Les Etats-Unis accusent Téhéran de chercher à se doter d'une arme nucléaire, dénoncent le développement de ses capacités balistiques et son influence grandissante au Moyen-Orient -Syrie, Yémen....

Lors d'une réunion mardi matin du Conseil de sécurité, consacrée au programme de travail des Etats-Unis pour septembre et inhabituellement publique, la Russie s'est élevée contre la tenue de cette session spéciale sur l'Iran.

- Controverses à venir -

Moscou a souligné qu'une discussion du Conseil de sécurité sur l'Iran ne pouvait intervenir que dans le cadre de la résolution ayant entériné en 2015 un accord international avec Téhéran visant à s'assurer que les activités nucléaires iraniennes n'ont qu'un objectif civil.

Si une réunion sur l'Iran doit se tenir, il faudrait qu'elle permette de parler des conséquences négatives du retrait cette année des Etats-Unis de cet accord international, a fait valoir Dimitri Polyanski, ambassadeur russe adjoint à l'ONU.

Sur décision de Donald Trump, ce retrait américain a provoqué une profonde fracture entre Washington et ses alliés européens et a porté un coup qui pourrait être fatal à l'accord avec Téhéran.

La présidence américaine du Conseil de sécurité en septembre risque de se traduire par plusieurs controverses avec les quatorze partenaires de Washington au Conseil de sécurité.

Outre l'Iran, la première pomme de discorde est venue d'une décision américaine d'organiser ce mercredi une réunion sur les manifestations sanglantes au Nicaragua. La Russie, la Bolivie ou la Chine ont critiqué cette mise à l'agenda, jugeant que la situation au Nicaragua ne menaçait pas la sécurité et la paix internationales.

Ces pays ont refusé de se joindre au consensus qui prévaut habituellement en début de mois pour l'approbation du programme de travail d'une présidence du Conseil de sécurité.

Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les décisions américains ne plaisent que le régime israélien qui applaudit toujours l'administration Trump.
Le Leader de la Révolution islamique a reçu, ce vendredi 7 septembre, le président turc à Téhéran. 
 
Lors d’une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan et la délégation l’accompagnant, l’honorable Ayatollah Khamenei a souligné que « l’unité des pays islamiques est la nécessité la plus impérative pour le monde musulman ».

« L’unité et la coopération des pays musulmans favoriseront, certainement, le règlement des problèmes de la région ; c’est pourquoi l’Arrogance mondiale, avec à sa tête les États-Unis, s’inquiète de la coopération et du rapprochement des pays musulmans et de la formation d’une puissance islamique », a-t-il indiqué.

Pour le Leader de la Révolution islamique, cette inquiétude est la cause de l’hostilité et de l’animosité des États-Unis envers les pays musulmans puissants et forts.

« La RII et la Turquie sont deux pays puissants et dignes de respect dans la région, ayant des objectifs communs pour le monde musulman. Il leur revient donc de développer de plus en plus leur coopération bilatérale dans les domaines politique et économique », a affirmé l’Ayatollah Khamenei.
En allusion aux relations au beau fixe des deux pays depuis l’arrivée au pouvoir du courant islamique, il a déclaré qu’il fallait renforcer les points communs rapprochant l’Iran et la Turquie.

Dans une autre partie de ses propos, le Leader a rendu hommage aux positions du président turc concernant l’affaire des musulmans du Myanmar.

Il a également déclaré que la cause palestinienne était une question importante du monde musulman et qu’il ne fallait pas l’ignorer ne serait-ce qu’un seul instant.

Lors de cette rencontre à laquelle a assisté le vice-président iranien Eshaq Jahanguiri, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié de critique la situation prévalant dans la région, sans manquer de souhaiter le règlement des crises régionales à la lumière de la coopération entre les pays islamiques.

Selon ce dernier, la division des pays musulmans sur les questions régionales est à l’origine de la situation actuelle du Moyen-Orient.

« En raison du comportement de l’Occident vis-à-vis des pays indépendants musulmans, la situation devient plus sensible ; c’est pourquoi l’Iran et la Turquie doivent accroître leur solidarité et leurs liens fraternels », a ponctué le président turc.
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’elle avait compétence pour poursuivre le Myanmar pour des crimes contre l’humanité, ouvrant la porte à d’éventuelles mise en accusation des dirigeants militaires et des politiciens du pays. 
 
Le tribunal a fait cette déclaration sans précédent dans un communiqué, affirmant que le tribunal était en mesure d’enquêter sur les dirigeants birmans, bien que le pays n’ait pas ratifié le traité de Rome, qui a créé la CPI en 1998.

« La chambre préliminaire de la CPI, jugée à la majorité par le tribunal, peut exercer sa juridiction sur les expulsions présumées du peuple rohingya du Myanmar vers le Bangladesh », a déclaré le tribunal basé à La Haye.

La décision intervient une semaine après qu’une mission d’enquête des Nations unies a appelé à la poursuite de hauts responsables militaires du Myanmar en raison du massacre et des crimes de guerre commis contre la minorité musulmane Rohingya. La mission d’enquête de l’ONU a demandé au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions aux responsables du massacre des musulmans rohingyas au Myanmar et d’interdire l’exportation d’armes vers le pays.

Plus de 700 000 musulmans rohingyas ont fui les violences dans le nord de l’État de Rakhine depuis le début des violences en août 2017.

Une mission d’enquête des Nations unies a trouvé des preuves du nettoyage ethnique et a accusé l’armée du Myanmar de génocide. Le rapport final, publié la semaine dernière, faisait état de violations flagrantes des droits de l’homme et d’abus, notamment des meurtres gratuits, des viols collectifs, des agressions d’enfants et l’incendie de villages entiers.

La chef de facto de l’exécutif birman, Aung San Suu Kyi, est restée largement silencieuse sur les atrocités des forces de l’armée contre les musulmans rohingyas.

La lauréate du prix Nobel a été largement critiquée pour sa complicité dans la répression brutale de l’armée.
Les habitants de la bande de Gaza ont manifesté pour la 24e semaine consécutive dans le cadre de la Marche du grand retour à proximité des frontières de Gaza avec la Palestine occupée. 
 
 
Selon l’agence de presse iranienne Fars News, des centaines de Gazaouis ont pris part, ce vendredi 7 septembre, à la Marche du grand retour avec le slogan suivant : « Trump, nous retournons à ton grand dam ! »

À peine quelques heures après le début de la manifestation, les militaires israéliens ont ouvert le feu sur les Palestiniens, suite à quoi un homme a reçu des balles dans la poitrine, la jambe et la tête, à l’est de Khan Younès.

Depuis le vendredi 30 mars, des milliers de Palestiniens ont commencé à se rassembler à proximité de la barrière de sécurité séparant la bande de Gaza d’Israël dans le cadre de la « Marche du grand retour ».

Pacifique, l’événement vise à rompre le siège imposé à la bande de Gaza depuis plus de 10 ans et à revendiquer le droit des Palestiniens au retour.
 
Le mouvement est violemment réprimé chaque semaine par les soldats israéliens, qui ont à ce jour tué plus de 170 Palestiniens et en ont blessé plus de 18 000 autres.

Les forces russes et syriennes ont lancé un assaut majeur dans les provinces de Hama et d’Idlib, a-t-on appris du site d’information Al-Masdar News.

L’armée de l’air russe, aux côtés de l’aviation syrienne, a lancé ce vendredi matin une attaque d’envergure contre la région du nord-ouest de la Syrie.

Menées par leurs avions de chasse Soukhoï, les forces aériennes russes et syriennes ont pris pour cible des zones occupées par les groupes terroristes dans les provinces de Hama et d’Idlib ; ils concentreraient leurs efforts sur les bases et les tranchées du Parti du Turkestan (PIT).

Parmi de nombreuses zones ciblées par les forces aériennes syriennes russes, on peut faire allusion aux plaines de Jisr al-Choghour et al-Ghaab dans le nord-ouest de la Syrie.

Selon une source militaire dans l’ouest de la Syrie, les avions de combat russes et syriens ont lancé plus de 30 frappes aériennes sur cette région rurale vendredi, bombardant un certain nombre de cibles terroristes près de la frontière turque.

 
vendredi, 07 septembre 2018 14:02

Idlib: sommet tripartite à Téhéran

Le président russe Vladimir Poutine vient d'arriver à l'aéroport de Mehrabad de Téhéran, à la tête d'une haute délégation.

Une heure plus tôt, le président turc accompagné de ses ministres de la Défense et de l'Économie est arrivé à Téhéran avant de se rendre à la salle de conférence où se tiendra le sommet des présidents iranien, russe et turc.

Le sort de la province stratégique d'Idlib, dernier bastion des terroristes, figure au cœur des discussions qui se termineront avec la publication d'une déclaration finale et d'un point de presse.

Moscou ne laissera pas sans riposte une attaque américaine qui mettrait en danger la vie des militaires russe en Syrie, a déclaré le chef d’état-major de l’armée russe.

« Après avoir tant prévalu la présumé utilisation d’armes chimiques par Damas, les États-Unis s’apprêtent à mener une attaque contre des cibles du gouvernement syrien », a indiqué Valery Gerasimov, le chef d’état-major de l’armée russe, cité par Sputnik.

« Nous détenons des preuves qui démontrent que les terroristes s’apprêtent à lancer une attaque chimique dans la Ghouta orientale pour en accuser le gouvernement syrien. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les premières victimes de cette attaque », a fait savoir le chef d’état-major russe avant de préciser: « La découverte d’un atelier de fabrication de munitions chimiques au cours des derniers jours en est la preuve ».

Le quotidien américain The Washington Post a fait part ce vendredi de la nouvelle stratégie du président américain en Syrie dont le principal objectif est d'affronter la présence de l'Iran dans le pays.

Le président américain Donald Trump qui avait annoncé, il y a cinq mois, vouloir retirer les troupes US de la Syrie, a vraisemblablement fait volte-face et approuvé une nouvelle stratégie militaire en Syrie.

La chancelière allemande Angela Merkel a explicitement soutenu l’opération de l'armée syrienne contre les terroristes dans la région d’Idlib.

C'est la première fois que la chancelière allemande affiche explicitement son soutien à la bataille d’Idlib dans laquelle la Russie est engagée.

Dans une interview accordée à RTL russe, la chancelière allemande s'est dit favorable à l'opération antiterroriste à Idlib. « Pourtant il faut tenter d'empêcher une catastrophe humanitaire », a-t-elle ajouté, insistant sur la protection des civils qui est d’une « importance capitale ».

 Angela Merkel lors d'une interview à RTL russe. ©RTL

Merkel s'est également entretenu au téléphone de l’opération avec les présidents russe Vladimir Poutine et turc Reçep Tayyib Erdogan, et des impératifs à respecter.

Le plan de l'opération militaire à Idlib devrait être validé par la « troïka d'Astana », à savoir les présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, réunis ce vendredi à Téhéran, le temps d'un sommet.

Le gouvernorat d'Idlib se trouve entre les mains des terroristes du Front al-Nosra depuis 2015. Ces derniers avaient refusé de se rendre aux forces gouvernementales syriennes lors des opérations à Alep, Homs, Douma et dans la Ghouta orientale. Ils ont été évacués par des couloirs humanitaires suite à la conclusion d'accords pour la réconciliation.

La lutte antiterroriste en Syrie est entrée aujourd’hui dans sa phase la plus complexe: les terroristes utilisent les civils comme boucliers humains afin d'endiguer l'avancée de l'armée syrienne. Ils mènent des « fouilles massives », confisquant la nourriture à la population.

Une situation humanitaire inquiétante pour l'armée syrienne qui se prépare à une grande bataille, déterminée à en finir avec les derniers poches terroristes