تقي زاده

تقي زاده

Fait significatif- lorsqu’on sait que la Sunna ou la Tradition consiste en les paroles, les gestes et le comportement du Prophète- le Messager de Dieu le couvrait publiquement de son amour et de sa tendresse, et le portait ainsi que son frère aîné, Al-Hassan, contre sa poitrine en exprimant à haute voix, devant ses Compagnons, cet amour paternel généreux:

«Ô mon Dieu! Je les aime et j’aime ceux qui les aiment».1

   La métaphore suivante en dit long sur l’amour que le Prophèteéprouvait et exprimait pour ses deux petits-fils:

«Mes deux fils (le Prophète avait coutume d’appeler, par affection, ses deux petits-fils: "mes fils") que voici sont mes deux basilics de ce bas-monde ».2

   Et les propos suivants ne laissent plus de doute sur la portée et la profondeur de cet amour:

«Al-Hussayn fait partie de moi, et je fais partie d’Al-Hussayn. Dieu aimera celui qui aura aimé Al-Hussayn».3

«Celui qui aime Al-Hassan et Al-Hussayn m’aura aimé, et celui qui les déteste, m’aura détesté».4

   Propos réitérés et confirmés à maintes autres occasions. Par exemple, lorsqu’un jour, le Prophète qui accomplissait sa prière, que l’Imam Al-Hassan et l’Imam Al-Hussayn se bousculaient sur son dos, en ces moments de recueillement, et que des gens vinrent les éloigner, dit:

«Laissez-les... Par mon père et ma mère, celui qui m’aime, doit les aimer aussi».5

   Ou encore cette autre métaphore révélatrice et on ne peut plus claire, utilisée par le Prophète pour mettre en évidence la position prédestinée de l’Imam Al-Hassan auprès de Dieu:

«Celui qui se réjouirait de voir un hommedestiné au Paradis, (le Prophète savait de par sa mission prophétique divine que l’Imam Al-Hassan serait martyr. Or tout martyr en Islam est destiné au Paradis) qu’il regarde Al-Hussayn».6
imam al-hussayn

   Ainsi, le Prophète a donc pris soin de faire connaître aux Musulmans le sort de martyr qui attendait Al-Hussayn, dés son enfance et de désigner sa position privilégiée dans son Umma, pour que celle-ci ne pardonne jamais à quiconque aurait le malheur de devenir parmi les assassins de son bien-aimé.

   Les assassins de l’Imam Al-Hussayn ne pourraient jamais prétexter l’oubli ou l’ignorance de ces paroles du Prophète pour qu’on puisse leur pardonner un jour, car le Prophète s’était attaché à les mettre suffisamment en évidence pour que de grandes figures de l’Islam, tels que Abou Bakr Al-Çiddiq et Ibn ’Omar, trouvent toujours l’occasion de les répéter à l’intention des Musulmans. En effet c’est Abou Bakr qui a dit un jour:

 «J’ai entendu le Messager de Dieu dire: "Al-Hassan et Al-Hussayn sont les deux Maîtres de la jeunesse du Paradis"».7

    Quant à Ibn ’Omar, c’est bien après l’assassina de l’Imam Al-Hussayn qu’il rappela à des Irakiens venus lui poser un question canonique sur les moustiques, ce que le Prophète avait dit à propos de la position privilégiée qu’occupaient auprès de lui ses deux petits-fils:

«Les Irakiens, dit-il, amer, m’interrogent sur les moustiques, alors qu’ils ont tué le fils de la fille du Messager de Dieu, lequel Messager avait dit "ce sont (Al-Hassan et Al-Hussayn) mes deux basilics(C’est-à-dire, le parfum, l’aromate, le plaisir...) dans ce bas monde"».8

   Conscients de cette place de choix que l’Imam Al-Hussayn occupai dans le coeur et la pensée du Prophète et dans sa famille, les Musulmans ne pourront pas ne pas sentir qu’à travers son assassinat, c’était le sang du Prophète qui fut répandu si injustement et si tragiquement dans la terre de Karbalã. Ils ne cesseront jamais de penser à ce crime impardonnable perpétré contre la famille du Prophète. De là les révolutions successives, dont ce d’Al-Tawwãbine, contre le régime ommayyade, auteur ce crime. Le sang de l’Imam Al-Hussayn sera ainsi le volcan qui ébranlera les piliers de l’Etat Omayyade et détruira son entité.

    

 Notes:

1. M. D. Al-Tabari, p. 124, et Ibn Kathîr: "Istich-hãd Al-Hussayn" (le Martyre d’al-Hssayn), p. 138. 

2. Id. Ibid.

3. Al-Tarmathî, cité par Ibn Kathîr dans "Istich-hãd Al-Hussayn", op. cit. p. 139.

4. M. D. Al-Tabari, op. cit. p. 124.

5. Id. Ibid, op. cit. p. 229. Ce Hadith est cité par Abou Hãtam.

6. Id. Ibid, p. 229.

7. Id. Ibid, p. 129.

8. Id. Ibid, p. 124.

Source: Bostani.com

La récente publication d’un ouvrage intitulé A Plan to divide and desolate theology  par Michael Brant, un ex-officier de la CIA dirigeant le bureau «Chiite» de l’organisation, dévoile la mise en place d’un programme de déstabilisation et d’éradication du courant chiite.

Il semblerait que Brant ait été « victime » des épurations réalisées ces dernières années par l’administration Bush, apparemment en raison de corruption interne à la CIA, et que sa façon de remercier son ex-employeur serait de rendre publiques quelques « secrets de polichinelle ».

   En collaboration étroite avec les services de renseignement anglais, MI6, qui jouissent d’un connaissance approfondie du terrain et d’une expérience plusieurs fois centenaires au Moyen Orient, il s’agit de pourrir de l’intérieur la confession musulmane chiite. A cette fin, 900 milliards de dollars auraient été budgétisés depuis le début des années 1980.

cérémonie de deuil de ashoura au liban

   Selon notre ex-agent secret, la révolution iranienne de 1979  aurait porté un coup sérieux à la gouvernance exercé par les Etats-Unis dans cette région depuis plusieurs décennies. La vague révolutionnaire gagnait de l’ampleur parmi les populations chiites en Irak, au Koweit, au Pakistan, en Arabie saoudite, au Liban et au Bahrayn et cela inquiétait les patrons du renseignement occidental qui y voyaient une menace directe pour les intérêts occidentaux dans la région. Plusieurs réunions au plus haut niveau du renseignement eurent lieu et aboutirent à la conclusion suivante : la révolution iranienne ne résulte pas uniquement des politiques autocratiques du Shah d’Iran ; deux facteurs endogènes contribuèrent au succès du mouvement khomeyniste :

1- L"existence d’une direction politique de la part des chefs religieux chiites, qualifiée de référentiel (marja’iyya)

2- La mémoire vive du martyre de l’Imam Hussayn ibn Ali paix sur lui parmi les croyants chiites depuis 1400 ans

Ces deux facteurs catalysaient l’activisme chiite qui distinguait les chiites de leurs coreligionnaires sunnites. La création d’un service « chiite » spécial dans les bureaux de la CIA fut décidée et un budget de 40 millions de dollars entériné. Le plan comportait  quatre étapes principales :

1. Réunir des informations

2. Objectif de court terme : propagande anti-chiite dans le but d’accroître les tensions entre la communauté chiite et la majorité sunnite. La dissension constituait une déviation utile pour détourner l’attention des musulmans des politiques américaines

3. Objectif de long terme : éradication de la doctrine chiite

4. Envoi de « chercheurs » dans les pays concernés pour effectuer des études de terrain. Cela comportait l’attribution de bourses et d’allocations d’études à des étudiants d’origine différente (Dr. Samuel à Karachi, Dr.Nakomé au Baloutchistan et Héra rat …)

affiche destinée au recrutement d’agents par la cia

Selon Brant, les résultats de ces recherches furent les suivants :

- Le référentiel religieux (marja’iyya) : les autorités religieuses sont la principale source de la puissance du chiisme car ils sont les premiers à en défendre les fondements. Les référents n’ont jamais fait allégeance au pouvoir politique non musulman, ni n’ont tissé d’alliances avec lui. Le séminaire de Nadjaf a par exemple été le porte-drapeau de la lutte contre le régime baathiste en Irak, malgré tous les efforts fournis par Saddam Hussein pour l’éliminer. A Qom, c’est l’impulsion donnée par le séminaire de Qom qui résulta finalement  dans le renversement de l’autocratie des Pahlavi. La renaissance chiite lancée par Imam Musa Sadr au Liban contribua activement au retrait des armées occidentales (Etats-Unis, France, entité sioniste) dans les années 1980.  

Le « bureau spécial » arriva à la conclusion qu’une confrontation frontale avec les  chiites  était impossible et qu’il devait mener des actions subversives et  clandestines  selon le principe suivant : « divise et détruit ».

    C’est pourquoi la direction du renseignement décida de soutenir, d’organiser et  d’armer des personnes haineuses  à l’égard des chiites. La mobilisation d’une  troupe suffisante d’analphabètes dévoués à la lutte anti-chiite devait aboutir à une  confrontation  armée avec les chiites (il s’agit des talibans et des wahhabites). Ce  plan s’accompagnait d’un programme médiatique destiné à répandre la haine des  chiites parmi la population, musulmane et non musulmane.

Ashoura et deuil: les célébrations d’Ashoura sont une tradition chiite pendant laquelle les fidèles se rassemblent pour se remémorer l’assassinat de Hussayn ibn Ali paix sur lui. Après un discours, un laudateur se livre à la célébration des grandes figures de Karbala que le jeune auditoire présent accompagne en se frappant la poitrine. Ces cérémonies de deuil revêtent une importance significative pour la CIA car c’est d’elles que naît cette ferveur chiite pour l’indépendance, la justice, la lutte contre l’oppresseur et la défense de la vérité. C’est pourquoi la CIA consacre plusieurs dizaines de millions de dollars pris sur le budget spécial pour attirer des personnalités chiites, dont la foi serait faible et l’amour de l’argent fort, et in fine infiltrer les milieux chiites.

le siège du secret intelligence service à vauxhall cross à londres

Il est demandé aux « agents » d’œuvrer à la réalisation des buts suivants :

o Eduquer des laudateurs (maddah) n’ayant pas une culture religieuse approfondie

o Soutenir financièrement des éléments susceptibles d’attaquer les centres religieux, les savants chiites et les fondements de la doctrine chiite

o Conserver et approfondir les rites de deuil traditionnellement en cours qui sont contraires à la foi chiite

o Propager l’idée parmi la population que ces cérémonies sont l’œuvre de gens incultes et superstitieux qui créent des troubles à l’ordre public

   A cette fin, des sommes considérables ont été investies et certains « laudateurs » de talent ont été recrutés. L’objectif de la CIA est de transformer la doctrine chiite dotée de rationalité en une superstition « derviche » vide de l’intérieur, qui susciterait le rejet du commun des gens et se heurterait aux divisions internes parmi les croyants. Une fois la division semée et la haine collective à l’encontre des croyants ayant atteint la maturité auprès du plus grand nombre, les groupes «jihadistes» (wahhabites, talibans…) devaient intervenir pour éliminer physiquement ce courant.

le prince « wahhabite » bandar bin sultan avec son ami george bush à washington

   Selon l’espion américain, la CIA soudoie des « écrivains » pour s’attaquer aux référents religieux, distribue clandestinement des matériaux subversifs afin de désorienter la foule des croyants. Le plan initial prévoit que les masses chiites se rebellent d’elles-mêmes contre le référentiel chiite en 2010. Ainsi, le principal obstacle posé à l’exécution des politiques décidées par les dirigeants occidentaux serait anéanti par les chiites eux-mêmes.

jeudi, 13 septembre 2018 10:33

Calendrier des événements de Moharram

Samedi 21 avril 680,15 Rajab 60

Location: Médine

Evénement: Mort de Moawiya et lettre de Yazid au gouverneur de Médine pour obtenir le serment d’allégeance de l’Imam Al-Hussayn de prêter serment à Yazid comme calife

25-28 Rajab 60

Location: Médine

Evénement: Refus de prêter serment de la part de l’Imam Al-Hussayn paix sur lui

Mardi 23 avril 680,28 Rajab 60

Location: Médine

Evénement: Départ pour la Mecque

Mercredi 9 mai 680,3 Shabãn 60

Location: Mecque

Evénement: Arrivée de l’Imam Al-Hussayn à la Mecque et résidence cher Abbãs Ibn Abd Al-Muttalib

10  Ramadhãn 60

Location: Mecque 

Evénement: Correspondance avec les koufites- lettre des koufites à l’Imam par l’intermédiaire de Abdallãh Ibn Sabã’ et Abdallãh Ibn Wal Tamimi

12  Ramadhãn 60

Location: Mecque 

Evénement: Réception par l’Imam Al-Hussayn de plus de 150 lettres de la part des koufites par l’intermédiaire de Qais Ibn Masãhhar et de Abdal Rahmãn Ibn Abdillãh et Ammãre Ibn Obayd

o hussayn

14  Ramadhãn 60 

Location: Mecque 

Evénement: Réception de lettres des dirigeants kufites par l’intermédiaire de Hãni Ibn Hãni Al-Sabi’i et Saeed Ibn Abdallãh Al-Nakh’ii

15  Ramadhãn 60 

Location: Mecque 

Evénement: Départ de Muslim Ibn Aqil vers Koufa et envoi d’une lettre de l’Imam aux dirigeants de Bassorãh

5 Shawwãl 60 

Location: Mecque 

Evénement: Arrivée de Muslim à Koufa et serment d’allégeance de 18000 koufites à Muslim et départ d’Ibn Ziyãd pour Koufa

Dimanche 9 septembre 680, 8 Dhou Al-Hijja 60 

Location: Mecque 

Evénement: Entrée de Omar Ibn Sa’d à la Mecque avec une armée nombreuse pour arrêter l’Imam Al-Hussayn Ibn Ali paix sur lui. Départ de l’Imam depuis la Mecque vers Koufa. Siège de la citadelle où se trouve Ibn Ziyãd à Koufa par Muslim et ses partisans.

Lundi 10 septembre 680,9 Dhou Al-Hijja 60 

Location: Vers Koufa

Evénement: Complot d’Ibn Ziyãd et fuite des partisans de Muslim à Koufa. Bataille de Muslim avec l’armée d’Ibn Ziyãd. Martyr de Muslim Ibn Aqil et Hãni Ibn Orwa sur ordre d’Ibn Ziyãd. Arrivée de la Caravane de l’Imam Al-Hussayn à Abtah et ralliement d’Ibn Thabit Basri accompagné de ses enfants. Rencontre entre l’Imam et le poète Farazdaq. Arrivée de l’Imam dans la vallée de Aqiq et ralliement d’Aoun et Mohammad, fils de Zaynab paix sur elle. Ecriture d’une lettre à Muslim Ibn Aqil et aux koufites et envoi de Qays Ibn Musahhar Saydawi

o hussayn

Dimanche 23 septembre 680,22 Dhou Al-Hijja 60

Location: Vers Koufa

Evénement: Martyr de Maytham Al-Tammãr, compagnon de l’Imam Ali paix sur lui, à Koufa sur ordre d’Ibn Ziyãd. Envoi d’une lettre aux koufites par l’intermédiaire de Abdallãh Ibn Yaqtar (frère de lait de l’Imam paix sur lui)

Jeudi 27 septembre 680,26 Dhou Al-Hijja 60

Location: Vers Koufa 

Evénement: Ralliement de Zuhayr Ibn Qayn à l’Imam. Arrivée de la caravane de l’Imam dans les environs de Koufa. Mise au courant de l’Imam du martyr de Muslim et Hãni. Bivouac de la caravane de l’Imam à Thalabiyya pour la nuit

27 Dhou Al-Hijja 60 

Location: Vers Koufa 

Evénement: Confrontation de la caravane de l’Imam avec le bataillon de Hur Ibn Yazid Riyãhi. Obstruction de Hur envers le mouvement de la caravane de l’Imam vers Koufa.

28 Dhou Al-Hijja 60

Location: Vers Koufa 

Evénement: Mise au courant du martyr de Abdallãh Ibn Yaqtar à Koufa sur ordre de Ibn Ziyãd. Bivouac pour la nuit dans Qasr Ibn Muqatil.

2 octobre 680, mardi 2 Moharram 61 

Location: Karbalã

Evénement: Arrivée de la caravane à Karbalã et mouvement de l’armée d’Omar Ibn Sa’d vers Karbalã

3 octobre 680, 3 Moharram 61

Location: Karbalã 

Evénement: Arrivée de l’armée d’Omar Ibn Sa’d à Karbalã

6 octobre 680, 6 Moharram 61

Location: Karbalã

Evénement: Rassemblement de 20000 soldats dans l’armée d’Omar Ibn Sa’d. Réception d’une lettre d’Ibn Ziyãd destinée à Omar Ibn Sa’d ordonnant de fermer la voie du fleuve Euphrate au campement de l’Imam Al-Hussayn (embargo sur l’eau). Ralliement de la tribu de Bani Assad à l’Imam et massacre de la tribu par une troupe de 400 soldats envoyés par Omar Ibn Sa’d.

o hussayn

8 octobre 680, 8 Moharram 61

Location: Karbalã

Evénement: Mouvement de Abbãs Ibn Ali avec trente cavaliers et vingt fantassins vers l’Euphrate afin de rapporter de l’eau après des heurts avec les soldat d’Omar Ibn Sa’ad. Rencontre nocturne de l’Imam paix sur lui avec Omar Ibn Sa’d maudit soit-il. Ordre de déclaration de guerre par Ibn Ziyãd maudit soit-il.

9 octobre 680, 9 Moharram 61

Location: Karbalã

Evénement: Marche de l’armée d’Omar Ibn Sa’ad vers le campement de l’Imam. Requête d’une nuit de répit par l’Imam Al-Hussayn paix sur lui. Transport par Shemr maudit soit-il d’une lettre de protection pour Abbãs et ses enfants et refus par Abbãs Ibn Ali paix sur lui. Préparatifs de guerre pour le lendemain.

Mercredi 10 octobre 680,10 Moharram 61 

Location: Karbalã

Evénement: Discours de l’Imam Al-Hussayn le matin du 10 de Ashourã. Ralliement de Hur Ibn Ziyãd à l’Imam Al-Hussayn. Martyr de 72 compagnons de l’Imam Al-Hussayn Ibn Ali paix sur lui. Au crépuscule, pillage du campement et incendie des tentes. Emprisonnement des survivants. Passage au fer de cheval des cadavres des martyrs. Envoi des têtes des martyrs à Koufa et enterrement des corps des martyrs. Arrivée d’Ahl Al-Bayt à Koufa. Correspondance entre Ibn Ziyãd et Yazid concernant le martyr de l’Imam Al-Hussayn Ibn Ali

11 Moharram 61

Location: Koufa 

Evénement: Départ des prisonniers vers Koufa

o hussayn

12 Moharram 61

Location: Koufa 

Evénement: Entrée des prisonniers à Koufa. Discours de son Excellence Zaynab bin Ali paix sur elle, Oum Koulsoum et Fatima dans les rues de Koufa. Enterrement des cadavres de Karbalã par des survivants de la tribu de Bani Asad. Discours d’Ibn Ziyãd à la mosquée de Koufa et opposition de Abdallãh Afif et emprisonnement et martyr de Abdallãh Afif.

Lundi 15 octobre 680,15 Moharram 61

Location: Koufa 

Evénement: Départ des prisonniers depuis Koufa vers Damas.

Mercredi 31 octobre 680,1er Safar 61

Location: Damas

Evénement: Arrivée des prisonniers en Syrie (Sh ã m) après dix-huit jours de trajet. Discours de Zaynab bint Ali paix sur elle dans le palais de Yazid maudit soit-il. Discours de l’Imam Sajjad paix sur lui dans la grande mosquée de Damas

20 Safar 61

Location: Karbalã 

Evénement: Arrivée de Jabir Ibn Abdallãh à Karbalã pour visiter l’Imam. Arrivée de la caravane des prisonniers à Karbalã pour visiter les martyrs. Départ de Karbalã vers Médine.

Dimanche 30 mars 682,15 Rajab 62

Evénement: Décès de Zaynab bint Ali paix sur elle

jeudi, 13 septembre 2018 10:27

IMAM AL-HUSSAYN

 L’Imam Al-Hussayn (le seigneur des martyrs) est le deuxième fils de l’Imam Al-Ali et Fatima, la fille du Prophète, est né le 3 Cha’bãne en l’an 4 de l’Hégire. C’est le Prophète qui récita les premières invocations à l’oreille de son petit-fils, Imam Al-Hussayn .Il l’avait fait auparavant à l’oreille de Imam Al-Hassan.

   Le septième jour de sa naissance, l’Imam Al-Ali  sacrifia un mouton et distribua sa viande aux pauvres et aux orphelins. Il  passa des années (environ 6 ans) avec son grand-Père, malgré son âge, l’Imam Al-Hussayn  apprenait toute la morale. Après cela, l’Imam  passa 30 ans dans l’ombre de l’Imamat de son père. Son frère aîné, Imam Al-Hassan  devint Imam après le martyre de son père. L’Imam Al-Hassan  fut assassiné sous l’ordre de Mu’awyah fils d’Abou Sufiãn car il voulait créer le vide spirituel et politique par ce crime, afin de faciliter l’accession son fils Yazid. Après le martyre de son frère, l’Imam Al-Hussayn, il devint Imam par Ordre divin pour une période de dix ans excepté les 6 derniers mois que  son Imamat coïncidera  le Califat de Yazid.

 

 

Mu’awiyah avait durci les conditions de la vie des gens qui soutenaient  l’Imam Al-Hussayn. Celui-ci vécut dans des conditions les plus pénibles parce que les lois religieuses avaient perdu beaucoup de leurs valeurs. 

   Mu’awiyah utilisa tous les moyens possibles pour écarter définitivement la famille du Prophète et les chi’ites du pouvoir et essaya de supprimer ainsi le nom du premier Imam. Depuis l’an 53 de l’Hégire, il prépara les conditions de succession de son fils, Yazid, qui était un homme immoral et cruel. Il ne convena pas au poste du Califat qui  assuma les affaires  des Musulmans. Au milieu de l’année 60, Mu’awiyah mourut et Yazid prit sa place.

   Yazid ordonna à ses fonctionnaires à Médine de persuader les gens pour qu’ils acceptent son Califat et ordonna au gouverneur de Médine d’aller chez l’Imam Al-Hussayn et satisfit l’Imam pour qu’il  accepte aussi le Califat de Yazid  et si l’Imam n’accepta pas,  c’est à lui d’envoyer la tête de l’Imam à Damas. Quand  le gouverneur de Médine eut informé l’Imam de cette demande, l’Imam  demanda un délai de réflexion avant de répondre et partit dans la nuit avec sa famille vers la Mecque. 

 

 

imam al- hussayn

 

 Cet événement advint à la fin du mois de Radjab et le début de Cha’bãne de l’an 60 de l’Hégire. Pendant quatre mois, l’Imam  demeura à la Mècque. Cette nouvelle se répandit. D’une part, beaucoup de personnes qui s’étaient lassés des iniquités de Mu’awiyah et encore plus mécontentes lorsque Yazid devint calife, écrivirent des lettres à l’Imam et lui exprimèrent leurs  difficultés. Un torrent des lettres envoya à l’Imam, spécialement de l’Iraq et surtout de la ville de Kouffa, invitant l’Imam à aller en Iraq pour que l’Imam assume les affaires des Musulmans et que l’Imam réprime l’injustice et l’iniquité. Une telle situation était certainement dangereuse pour Yazid.

   Le séjour de l’Imam à la Mecque se prolongea jusqu’à l’époque du pèlerinage, alors que des Musulmans de toutes les régions du monde arrivaient par groupes pour accomplir le rite de pèlerinage. L’Imam comprit que quelques-uns des partisans de Yazid  entraient à la Mecque comme pèlerin, pour tuer l’Imam pendant les rites du Hadj à l’aide des armes cachées sous leurs habits.

   L’Imam abrégea le rite du pèlerinage et décida de parti et annonça qu’il s’apprêtait à partir en Iraq. Dans ce discours, il déclara également qu’il se martyriserait. Le jour suivant, il partit avec sa famille et un groupe de ses compagnons en Iraq. L’Imam allait vers Kouffa et avant d’y arriver, il envoya un émissaire digne  nommé Moslèm afin de voir si les gens de Kouffa qui l’avaient invité comme le guide de l’Islam  n’avaient pas changé leur foi. Mais les gens de Kouffa renièrent leurs paroles car ils  avaient peur des agents de Yazid. Oubaidallãh fils de Zyad exécuta Moslèm.   

 

 

 

Après quelques jours l’Imam  reçut cette nouvelle. A soixante-dix kilomètres de Kouffa, l’Imâm et son entourage furent encerclés par l’armée de Yazid dans un désert nommé Karbala, pendant huit jours, ils demeurèrent là, alors que l’encerclement se rétrécissait et le nombre des ennemis augmentait.

  Finalement l’Imam, avec sa famille et un petit nombre de ses compagnons furent encerclés par une armée de trente mille soldats. Durant ces jours, l’Imam fortifia sa position. La nuit, l’Imam Al-Hussayn appela ses compagnons et déclara qu’il n’y avait rien sinon la mort et le martyre et l’Imam les libérait de toute obligation pour qu’ils utilisent de  l’obscurité de la nuit et qu’ils sauvent leurs vies.

   Ensuite, il ordonna d’éteindre les lumières. La plupart de ses compagnons se dispersèrent. Les hommes qui aimaient l’Imam et la vérité  restèrent  et quelques- uns de  Bani Hãchim. De nouveau l’Imam rassembla ceux qui avaient resté et leur répéta ses paroles. Mais cette fois, les fidèles compagnons de l’Imam répondirent qu’ils ne  le quitteraient jamais et défendraient sa famille jusqu’au martyre.

 

     Au neuvième jour du mois, on invita l’Imam pour qu’il choisisse  entre la guerre ou le serment avec Yazid. L’Imam demanda un délai pour prier.

  Le jour suivant, on commença la batail. Au dixième jour de Mohar’ram de l’an 61, l’Imam s’aligna en face de l’ennemi avec son petit groupe et  sa famille: ses enfants, ses frères, ses neveux, ses nièces et ses cousins.

   Ce jour là, ils se battirent .On martyrisa l’Imam,  les compagnons de l’Imam et deux des enfants de l’Imam Al-Hassan. L’un d’eux avait 13 ans et l’autre avait 11 ans ainsi qu’un enfant de cinq ans et un nourrisson qui étaient tous deux fils de l’Imam Al- Hussayn puis l’armée de l’ennemi pilla les biens de l’Imam et brûla leurs tentes. On coupa les têtes des martyrs, les dévêtit et les jeta sur le sol sans les enterrer. Ensuite, on emmena pour Yazid  les tête des martyrs et  les captifs comprenant  des femmes et des filles sans défense et  trois hommes de la famille de l’Imam: un de ses fils, âgé de vingt -deux ans, qui était très malade et incapable de bouger, l’Imam Az’ Zayn Al-Abidine ,  le fils de quatrième Imam,  Mohammad fils d’ Ali, âgé de quatre ans,  qui devait le cinquième Imam et enfin Hassan, le fils du deuxième Imam qui était également le beau-fils de l’Imam Al- Hussayn.

    L’événement de Karbala, la captivité des femmes et des enfants de la famille du Prophète, leur déplacement de ville en ville comme prisonniers et prisonnières étaient le symbole de l’indignité de Yazid comme le Calife des Musulmans et les discours prononcés par Zeynab, la fille de  l’Imam Al-Ali et le quatrième Imam divulguèrent tous les crimes de Yazid. 

 

imam al- hussayn

 

L’événement de Karbala joua un rôle majeur dans le renversement du gouvernement Omayyad. Il y eut les révoltes et les guerres sanglantes qui se poursuivirent pendant douze années. Parmi ceux qui causèrent le martyre de l’Imam, aucun ne put échapper à la vengeance.

  L’Imam ne pouvait pas accepter Yazid comme le Calife des musulmans car Yazid ne manifestait aucun respect à l’Islam et ses commandements et foulait aux pieds ses fondements et ses lois. Ses prédécesseurs, même s’ils s’opposaient aux règles religieuses, le faisaient toujours en conservant selon toute apparence .Ils respectaient la religion au moins dans ses formes.

   Grâce à l’étude de la vie de l’Imam Al-Hussayn et de Yazid et les conditions régnant à l’époque, on comprend  que l’Imam  donna la leçon de  la liberté à tous les musulmans. Aujourd’hui des millions de Musulmans se remémorent chaque année ce récit tragique, pour que personne ne l’oublie.

Selon Al Masdar News, au moins cinq avions de guerre russes ont violemment frappé les positions des terroristes de Daech  dans la région de Badiya Al-Cham de Deir Ezzor ainsi que sur des collines Al-Safa d’Al-Sweida. Les frappes aériennes russes ont été lancées en coordination avec l'armée syrienne et ses alliés de la Résistance qui avancent dans l'est de l'Euphrate, depuis leurs positions sur les collines de Badiya Al-Cham et Al-Safa.


Mercredi 12 septembre, une source militaire avait déclaré à Al-Masdar que larmée de l'air russe avait déplacé ses raids pour le moment du gouvernorat d’Idlib (nord) vers l’est de la Syrie, alors que les négociations se poursuivent entre la Turquie, la Russie et l’Iran, les trois garants de la paix dans les zones de désescalade.

Selon une source militaire à Damas, l’armée de l’air russe a lancé ce mercredi plusieurs frappes aériennes dans l’est de la Syrie, ciblant un certain nombre de cachettes appartenant à Daech.

 

Le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a indiqué que la dernière vengeance du CGRI contre les terroristes véhiculait un message significatif pour les ennemis.

Lors d’une cérémonie de commémoration des martyrs tombés lors de la guerre imposée de l’Irak à l’Iran, le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Mohammad Ali Jaafari, a déclaré :

« Le Corps des gardiens de la Révolution islamique, à l’appui de ses services du renseignement et de ses missiles balistiques de haute précision, a réussi à venger le sang des martyrs opprimés qui ont été tués dans un poste-frontière à Mariwan et dans d’autres régions du Kurdistan ».

Le général Mohammad Ali Jaafari, commandant en chef du CGRI ©IRNA

Le général Jaafari a indiqué :

« Une telle démonstration de force avait un message clair et déterminant à l’adresse de tous nos ennemis : ceux qui ont leurs propres bases militaires, proches des frontières iraniennes ou dans les régions étendues sur un rayon de 2 000 kilomètres doivent savoir que le CGRI est muni de missiles de haute précision destinés à accomplir des missions différentes ».

L’aviation russe a lancé, mercredi soir, une attaque massive dans l’est de la Syrie, a confié une source militaire à Al-Masdar News.

Selon cette source, au moins cinq avions russes ont bombardé, le 12 septembre, les positions des résidus de Daech dans la région de Badiya al-Cham de Deir ez-Zor et des collines d'al-Safa à Soueïda.

Les frappes aériennes russes ont été lancées en coordination avec les nouvelles offensives de l’armée syrienne sur les collines de Badiya al-Cham et al-Safa.

Plus tôt mercredi, une source militaire a déclaré à Al-Masdar que l'armée de l'air russe avait déplacé son attention du gouvernorat d'Idlib vers l'est de la Syrie.

Les frappes russes se produisent alors que les FDS (Forces démocratiques syriennes) et les agents américains de l’OTAN continuent de progresser dans l’est de l’Euphrate.

Les FDS soutenues, militairement, par les États-Unis sont entrées dans une ville stratégique de la vallée de l'Euphrate.

Les sources proches de l’Occident ont prétendu que « les Forces démocratiques syriennes ont fait une nouvelle avancée dans la vallée de l'Euphrate, hier mercredi, après de vifs affrontements avec le groupe terroriste de de Daech », mais l’objectif principal de cette formation militaire dirigée par les Kurdes est de progresser dans l’est de l’Euphrate et de s’approcher des positions de l’armée syrienne et des forces de la Résistance qui avancent, elles aussi, vers l’Euphrate.

Soutenues par les frappes aériennes américaines et françaises, les FDS ont pu pénétrer dans la ville stratégique de Baghouz-Fouqani après avoir avancé sur l'axe Baghouz Tahtani au sud-est de Deir ez Zor.

Ces forces prétendent avoir réussi à « pénétrer dans Baghouz-Fouqani, en s'emparant du bâtiment du conseil local et de l’école primaire de Cheikh Hamad ainsi que des positions de Daech ».

Les FDS tentent de s'emparer de tout Baghouz Fouqani dans le but d’atteindre, pleinement, la frontière irakienne où sont installées, d’ailleurs, les forces de la résistance irakienne, Hachd al-Chaabi, les unités de la mobilisation populaire, un supplétif incontournable pour les forces irakiennes face à Daech. L'objectif en est, également, d'empêcher l’infiltration des terroristes.

Le samedi 8 septembre, deux avions américains F-15 ont frappé la localité de Hajin, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor en Syrie, près des frontières irakiennes, avec des munitions au phosphore, provoquant d'importants foyers d'incendie, rapporte la Défense russe.

Rien n’a filtré sur d’éventuels morts et blessés.

Ce n'est pas la première fois que la soi-disant coalition anti-Daech internationale, dirigée par les États-Unis, est accusée de mener des opérations de ce genre en Syrie. En août dernier, le gouvernement syrien avait accusé la coalition américaine d'avoir, à nouveau fait, usage de bombes au phosphore blanc contre un hôpital à Raqqa et d'avoir bombardé des quartiers résidentiels, en «violation flagrante du droit international».

Selon la Défense russe, des éléments armés, membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont rallié les terroristes de Daech.

À l'approche de l'heure H pour la libération d'Idlib, et alors que le monde a les yeux rivés sur Idlib, une autre guerre autrement "stratégique" se déroule à l'Est de la Syrie. Depuis leur base militaire à al-Tanf, désormais encerclée par les forces de la Résistance, les Américains procèdent à un remplacement des terroristes de Daech par les FDS (Forces démocratiques syriennes) à l’est de l’Euphrate. Le processus a déjà commencé depuis des mois, mais désormais les villages récalcitrants au déploiement des Forces US/OTAN/FDS semblent avoir cédé sous les frappes américaines.

Les pressions américaines sur l'Allemagne semblent avoir raison de sa résistance : la chancelière allemande a annoncé devant le Bundestag son aval à une intervention militaire de son pays contre la Syrie qui placerait l'Allemagne face à l'État syrien, à la Russie et à l'Iran et ce alors que les Allemands sont opposés à plus 74% à une telle intervention. 

Angela Merkel, la chancelière allemande a déclaré, le mercredi 12 septembre, devant le parlement allemand, que si l’armée syrienne mène une attaque chimique contre les civils, l’Allemagne n’aurait d’autre alternative que de passer à l’offensive. 

« La position allemande ne peut pas se limiter à un "non", quoi qu'il arrive dans le monde », a dit la chancelière allemande devant les parlementaires.

L’union chrétienne- démocrate et l’union chrétienne-sociale doivent persuader leurs collègues au sein de la coalition au pouvoir, parti libéral-démocrate de s'aligner sur cette idée.

Sous prétexte de l’éventualité du bombardement des cibles civiles à Idlib, le ministre français des Affaires étrangères a exprimé sa vraie inquiétude concernant le sort des terroristes et des groupes armés pris au piège dans cette ville.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a prétendu ce mercredi devant l’Assemblée nationale à Paris que « l’hypothèse de crimes de guerre n’est pas exclue » à Idlib, dernier fief des terroristes en Syrie.

mercredi, 12 septembre 2018 14:56

Sortir de la guerre contre la Syrie

La Maison-Blanche ne parvient pas à se retirer de la guerre en Syrie. Le président Trump se heurte à la fois à l’auto-proclamé « État stable » (selon l’éditorial anonyme du New York Times), qui poursuit la stratégie Rumsfeld-Cebrowski, et aux ambitions réactivées de ses alliés israéliens, français, britanniques et turcs. La logique de ces intérêts pourrait déplacer la guerre au lieu de la résoudre.JPEG - 36 ko

Powerpoint extrait d’une conférence de l’amiral Cebrowki au Pentagone, le 23 juillet 2003. À gauche, en mauve, la zone dont il convient de détruire les structures étatiques.

Alors que la Maison-Blanche et la Russie se sont accordées pour mettre fin à la guerre par jihadistes interposés en Syrie, la paix tarde à venir. Pourquoi donc ?

Pourquoi la guerre contre la Syrie ?

Contrairement à une idée répandue par sept années de propagande, la guerre contre la Syrie n’est pas une « révolution qui a mal tourné ». Elle a été décidée par le Pentagone en septembre 2001, puis longuement préparée, avec quelques difficultés il est vrai.

Une guerre préparée durant une décennie

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La préparation de la guerre est largement développée dans le dernier livre de Thierry Meyssan. Il est disponible en français, en espagnol, en russe et en turc. Il paraître en septembre en anglais, en arabe et en italien.

Rappelons les principales étapes de cette planification : 
- En septembre 2001, le secrétaire US à la Défense, Donald Rumsfeld adopte la stratégie de l’amiral Arthur Cebrowski. Les structures étatiques de la moitié du monde devront être détruites. Les États-Unis contrôleront l’accès des États dont l’économie est globalisée aux ressources naturelles des régions non-connectées à l’économie globale. Le Pentagone commencera son œuvre en « remodelant » le « Moyen-Orient élargi » [1]. 
- Le 12 décembre 2003, George Bush Jr. signe la Loi sur la restauration de la souveraineté libanaise exigeant des comptes à la Syrie (Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act). Désormais, le président des États-Unis a le droit d’entrer en guerre contre la Syrie sans avoir à passer par le Congrès [2]. 
- En 2004, lors du sommet de la Ligue arabe à Tunis, le président Ben Ali tente de faire passer une motion autorisant la Ligue à légitimer l’usage de la force contre les États-membres qui ne respectent pas la toute nouvelle Charte des Droits de l’homme de la Ligue. 
- En 2005, la CIA organise la révolution colorée du Cèdre au Liban. En assassinant le leader sunnite Rafic Hariri et en en rendant responsables les présidents chrétien libanais et alaouite syrien, il s’agit de provoquer un soulèvement sunnite contre la Force syrienne de maintien de la paix [3]. Alors que les Marines sont prêts à débarquer à Beyrouth, la Syrie se retire d’elle-même et le soufflé retombe [4]. 
- En 2006, Dick Cheney confie à sa fille, Liz, le soin de créer le « Groupe pour la politique et les opérations en Iran et en Syrie » (Iran Syria Policy and Operations Group). Elle organise l’attaque israélienne contre le Hezbollah, en pensant qu’il ne résistera pas longtemps. Les Marines US débarqueront à Beyrouth et continueront leur marche « libératrice » sur Damas. L’opération ne fonctionne pas et Israël doit battre en retraite après 33 jours de combats [5]. 
- En 2008, Washington tente à nouveau de créer le conflit à partir du Liban. Le Premier ministre Fouad Siniora décide de couper les communications internes de la Résistance et d’interrompre les transports aériens avec Téhéran. En quelques heures, le Hezbollah renverse le dispositif militaire occidental et remet en place l’ensemble de ses infrastructures. 
- En 2010, Washington adopte le « leadership par derrière » (leading from behind). L’administration Obama confie l’attaque de la Libye et de la Syrie au Royaume-Uni et à la France (accords de Lancaster House). 
- En 2011, début des opérations militaires en Syrie.

Il est donc absurde d’évoquer la guerre contre la Syrie comme un événement spontané sui generis [6].

Une guerre indirecte

L’originalité de la guerre contre la Syrie est d’avoir certes été déclarée par des États (les « Amis de la Syrie »), mais d’avoir en pratique été conduite presque exclusivement par des armées non-étatiques, les jihadistes.

Durant les sept années de cette guerre, plus de 250 000 combattants sont arrivés de l’étranger pour se battre contre la République arabe syrienne. Il s’agissait certes de chair à canon, de gens souvent insuffisamment formés, mais durant les quatre premières années, ces soldats étaient mieux armés que n’était l’armée arabe syrienne. Le plus important trafic d’armes de l’histoire a été organisé pour les approvisionner en matériels de guerre [7].

Lee Occidentaux n’avaient jamais eu recours à des mercenaires à cette échelle depuis la Renaissance européenne [8].

Il est donc absurde de parler de « révolution qui a mal tourné ».

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Le démantèlement du Proche-Orient planifié par le Pentagone dans le cadre de la stratégie de l’amiral Cebrowski. Cette carte a été publiée par le colonel Peters en 2006, mais il l’avait déjà commentée, juste avant les attentats du 11 septembre 2001.

Une guerre supervisée par des alliés ayant leurs propres buts

En recourant à Israël pour attaquer le Liban, puis en confiant les guerres de Libye et de Syrie au Royaume-Uni et à la France, et enfin en utilisant les installations de l’Otan en Turquie, le Pentagone a laissé son plan être perturbé par ses alliés.

Comme dans toutes les guerres, le pays leader doit promettre à ses alliés qu’ils trouveront un retour sur leur investissement à le suivre. Or, avec l’entrée en guerre de la Russie, la victoire occidentale devenait impossible. Chaque allié des États-Unis s’est donc progressivement retourné vers sa propre stratégie dans cette région. Avec le temps, les buts de guerre des alliés ont pris le dessus sur celui des États-Unis qui refusaient, eux, de s’investir autant qu’ils auraient dû le faire militairement.

Israël

Poursuivant l’idéologie coloniale de certains de ses pères fondateurs, Israël met en œuvre une politique de division de ses grands voisins en petits pays ethniquement ou religieusement homogènes. Il a ainsi soutenu en vain la division du Liban en un État musulman et un autre chrétien, ou encore la création d’un Kurdistan en Iraq, puis en Syrie. Nous ne disposons pas des documents stratégiques israéliens, mais rétrospectivement, la ligne suivie par Tel-Aviv correspond au « plan Yinon » de 1982 [9] ou à celle de l’Institute for Advanced Strategic and Political Studies de 1996 [10].

La stratégie israélienne colle dans ses grandes lignes au « remodelage du Moyen-Orient élargi » de Rumsfeld et Cebrowski. Cependant, elle n’a pas du tout le même objectif : le Pentagone veut contrôler l’accès des pays développés aux richesses de la région, tandis qu’Israël veut s’assurer qu’aucun de ses voisins ne sera assez fort pour se dresser contre lui.

Le Royaume-Uni et la France

Le Royaume-Uni et la France renouent avec leur politique coloniale, telle qu’exprimée au moment de la chute de l’empire ottoman et de la division du Moyen-Orient (les accords Sykes-Picot).

Les Britanniques reprennent la « Grande révolte arabe de 1915 » que Lawrence d’Arabie avait mise en œuvre contre les Ottomans. À l’époque, ils avaient promis la liberté à tous les Arabes s’ils renversaient le joug ottoman et plaçaient les wahhabites au pouvoir, cette fois ils leur promettent la liberté s’ils renversent tous leurs gouvernements nationaux et les remplacent par les Frères musulmans. Mais, ni en 1915, lorsque l’Empire britannique remplaça l’Empire ottoman, ni en 2011, les Arabes ne trouveront leur liberté. C’est le plan du « Printemps arabe de 2011 » [11].

Les Français cherchent à rétablir le mandat que la Société des nations leur avait confié sur la Syrie. C’est ce qu’explique le petit-neveu de Picot (celui des accords Sykes-Picot), l’ancien président Giscard d’Estaing [12]. Et c’est ce que réclame le président Hollande lors de son voyage aux Nations unies, en septembre 2015. Comme en 1921 la France s’appuie sur la séparation ethnique des Kurdes des Arabes. Elle défend donc la création d’un Kurdistan, non pas sur son territoire historique en Turquie, mais n’importe où, sur des terres arabes en Syrie.

La Turquie

La Turquie, quant à elle, rêve de réaliser la promesse de son fondateur, Mustafa Kemal Atatürk, le « Serment national » (Misak-ı Millî) [13], adopté par le Parlement ottoman le 12 février 1920. Elle entend à la fois annexer le Nord de la Syrie, y compris Alep, et éliminer les chrétiens, y compris les catholiques à Maaloula et les Arméniens à Kessab.

Elle entre en conflit avec les autres alliés : avec les Israéliens parce qu’elle veut annexer le Nord de la Syrie et non pas l’autonomiser ; avec les Britanniques parce qu’elle veut rétablir le Califat ottoman ; et avec les Français parce qu’elle s’oppose à la création d’un Kurdistan indépendant en Syrie. Surtout, elle entre en conflit avec les États-Unis eux-mêmes parce qu’ils ne font pas mystère de vouloir la détruire après avoir démantelé la Syrie [14].

Comment sortir de cette guerre ?

À l’issue de sept ans de combats, l’État syrien est toujours debout. La République arabe syrienne et ses alliés, la Russie, l’Iran et le Hezbollah sont victorieux. Les armées étrangères (les jihadistes) ont essuyé une cuisante défaite, mais pas leurs commanditaires : les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni et la France, la Turquie.

Non seulement la guerre a réveillé les ambitions du début du XXème siècle, mais aucun des protagonistes n’ayant connu la défaite dans sa chair n’est prêt à abandonner le combat.

Il paraît stupide de vouloir reprendre à zéro une guerre déjà perdue par les jihadistes. La présence de l’armée russe rend désormais impossible toute confrontation directe. Loin d’être anéantie, la population syrienne est désormais aguerrie, prête à supporter plus encore, et beaucoup mieux armée. Surtout, elle a beaucoup réfléchi et est moins manipulable qu’en 2011. Pourtant, comme à l’époque, la rhétorique politique occidentale a repris son antienne du « Bachar doit partir ».

La logique voudrait donc que le conflit se poursuive sur un autre terrain. Si par le passé, l’amiral Cebrowski avait prévu de porter la guerre dans un second temps à l’Asie centrale et du Sud-Est, ses successeurs doivent d’abord en finir avec le Moyen-Orient élargi. Ils se donnent actuellement la possibilité de rallumer le foyer iraquien, comme on le voit avec le spectaculaire retournement de l’administration Rohani et les émeutes à Bassorah.

[1] « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

[2] “Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act”, Voltaire Network, 12 December 2003.

[3] La guerre civile libanaise (1978-90) se termine par les Accords de Taëf. À la demande de la Ligue arabe et avec l’assentiment du Conseil de sécurité de l’Onu, l’armée arabe syrienne vient aider l’armée libanaise à désarmer les milices, puis elle stabilise le pays en tant que Force de maintien de la paix. Par la suite, Israël accusera la Syrie d’avoir occupé le Liban, ce qui est faux.

[4] « Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 29 novembre 2010.

[5L’Effroyable Imposture, Tome 2, Thierry Meyssan, éditions Alphée, 2007. Cet ouvrage, qui reste de loin le meilleur sur la guerre d’Israël contre Liban en 2006, sera prochainement réédité en français avec quelques mises à jour. Il est également disponible en espagnol. Je déconseille la version arabe qui est très mal traduite.

[6Sui generis, en latin « de son propre genre », impossible à comparer avec quoi que ce soit.

[7] « Des milliards de dollars d’armes contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 juillet 2017.

[8] C’est dans ce sens, selon un témoin présent sur place, qu’il faut comprendre la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à la conférence des « Amis de la Syrie » de Marrakech : « Al-Nosra fait du bon boulot » (c’est-à-dire nos mercenaires d’Al-Qaïda nous rendent, à nous la France et au Conseil de coopération du Golfe, le service pour lequel nous les payons).

[9] “A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (The "Yinon Plan")”, by Oded Yinon, Translation Israel Shahak, Kivunim (Israel) , Voltaire Network, 1 February 1982.

[10] « A Clean Break, a New Strategy for Securing the Realm », Institute of Advanced Strategic and Political Studies, Jérusalem-Washington.

[11] Voir les e-mails du Foreign Office révélés, en 2005, par Derek Pasquill.

[12] « Il faut envoyer l’ONU pour pacifier la Syrie », Propos recueillis par Henri Vernet et Jannick Alimi, Le Parisien, 27 septembre 2015.

[13] « Serment national turc », Réseau Voltaire, 28 janvier 1920.

[14] “Stability, America’s Ennemy”, Ralph Peters, Parameters, Winter 2001-02, pp. 5-20. « Blood borders : How a better Middle East would look », Ralph Peters, Armed Forces Journal, June 2006.