Al-Qaïda en Syrie : A quoi joue Israël?

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Depuis la formation d’Al-Qaïda, ses guerriers n’ont pas tiré une seule balle sur les Sionistes.

Inquiet de la présence d’Al-Qaïda, en Syrie, les Israéliens soutiennent les Takfiris d’Al-Qaïda, en Syrie, pour les empêcher de s’en prendre à eux. M. Assadollah Athari est professeur d’université et expert des questions israéliennes. Dans cette interview, il insiste sur les craintes d’Israël de la montée au pouvoir des Salafistes, en Syrie, malgré leur combat contre le gouvernement du Président Bachar al-Assad.

-Israël annonce que son armée a pilonné les hauteurs du Golan, en représailles aux tirs, en provenance de cette région occupée syrienne. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?

A. Athari : La frontière entre la Syrie et le régime israélien est la frontière la plus calme de toute la région, et cela, depuis la fin des guerres arabo-israéliennes, en 1973. Il suffirait de la comparer avec les frontières de la Palestine occupée avec le Liban ou l’Egypte. A présent, il y a un nouvel élément : la présence des forces salafistes, qui font partie de l’opposition armée au gouvernement du Président Bachar al-Assad, en Syrie. La nouvelle des heurts, sur les hauteurs du Golan, n’a pas été confirmée, par des sources indépendantes. Cependant, on dirait que les Salafistes y sont présents. Ils sont envoyés dans les hôpitaux israéliens, pour y recevoir des soins médicaux, et reviennent, ensuite, en Syrie, pour reprendre leur combat contre le gouvernement syrien. Damas proteste contre ce comportement du régime israélien. Depuis près d’un an, Tel-Aviv se sent menacé, en raison des heurts, qui avaient eu lieu, au Sinaï, en Egypte. En outre, la présence des forces du Hezbollah, au Liban, est une autre source d’inquiétude, pour les dirigeants israéliens. Le ministère de la Gguerre du régime sioniste a annoncé que l’armée israélienne riposterait à toute éventuelle attaque, sur les hauteurs du Golan. La présence renforcée des éléments liés à Al-Qaïda, dans cette région, pourrait, sans doute, avoir des effets directs, dans les relations entre le régime israélien et la Syrie.

-Croyez-vous que l’ingérence israélienne, dans les affaires syriennes, serait un effort, pour envahir les terres syriennes, situées, à la frontière de la Palestine occupée ?

A. Athari : Les dirigeants israéliens ne veulent pas que le prochain gouvernement syrien soit un régime salafiste. Pourtant, il faut rappeler que, depuis la formation d’Al-Qaïda, ses sbires n’ont pas tiré une seule balle sur les Sionistes. A présent, les groupes liés à Al-Qaïda se battent contre un gouvernement, qui soutient le Hezbollah libanais, le Hamas et la résistance palestinienne. Inquiet de la présence d’Al-Qaïda, en Syrie, les Israéliens soutiennent les Jihadistes d’Al-Qaïda, en Syrie, pour les empêcher de s’en prendre à eux.

- Comment évaluez-vous le rôle des pays, comme le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie ?

A. Athari : Riyad, Doha et Ankara se sont rangés du côté des Etats-Unis et des pays occidentaux. Ils soutiennent, politiquement et financièrement, l’opposition armée syrienne, et livrent des armes à leurs éléments. Pourtant, ces pays trahissent, en fait, leurs propres intérêts : tôt ou tard, ce qui se passe, aujourd’hui, en Syrie, se répétera, chez eux. Dès le début de la crise, en Syrie, les Occidentaux ont soutenu les opposants armés, au nom de la démocratie et des droits de l’Homme. Mais, aujourd’hui, les Salafistes massacrent les civils innocents, sans que l’Occident ne s'en émeuve.

-Les dirigeants israéliens se disent inquiets de l’usage éventuel des armes chimiques, en Syrie. Qu’en pensez-vous ?

A. Athari : L’usage des armes chimiques, en Syrie, pourrait transformer la crise intérieure de ce pays en une véritable guerre régionale. Les pays occidentaux et Israël y interviendront. Pourtant, il faut souligner que cette crise n’a aucune solution militaire. La paix, en Syrie, ne sera possible que par le dialogue entre les opposants et le gouvernement du Président Assad.

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