Syrie: l’Occident se rapproche des islamistes!!!!

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Pour la première fois les représentants américains, britanniques et d'autres pays occidentaux se sont entretenus à Ankara avec des membres de groupuscules islamistes syriens qui combattent contre le président Bachar al-Assad, écrit vendredi le quotidien Kommersant.Jusqu'à présent l'Occident n’avait affiché son soutien qu’aux mouvements laïques composant l'Armée syrienne libre (ASL). Cependant, l'influence de ces groupes chute si rapidement que Washington et ses alliés ont dû chercher de nouveaux partenaires parmi les radicaux, qui comptent instaurer la charia en Syrie s’ils prennent le dessus sur Assad.

Les négociations ont été organisées à Ankara par la Turquie et le Qatar – deux Etats du monde islamique qui soutiennent l'opposition de manière inconditionnelle depuis le début de la guerre civile en Syrie, y compris les mouvements fondamentalistes.

Les opposants de Bachar al-Assad étaient représentés, dans la capitale turque, par les membres de l'alliance Front islamique récemment créée. Selon les experts, elle rassemble aujourd'hui plus de la moitié de tous les combattants de l'opposition.

Le programme politique du Front n'a pas grand-chose à voir avec la démocratie ou les valeurs laïques prônées par les dirigeants occidentaux. Les membres de l'alliance ne cachent pas qu'ils ont pour objectif de former en Syrie un Etat islamique qui vivra selon la loi de la charia et que le régime de Bachar al-Assad est inadmissible à leurs yeux, de par sa nature laïque et libérale.

L'un des participants occidentaux aux négociations a confié au journal britannique The Daily Telegraph que le Front comportait des "éléments sinistres". Ce dernier est toutefois convaincu qu’un dialogue avec l'alliance est nécessaire, "au moins pour savoir ce que les islamistes veulent de la communauté mondiale".

En établissant un contact avec le Front islamique, les diplomates occidentaux espèrent empêcher son fusionnement avec des groupes encore plus radicaux comme le Front al-Nosra ou l'Etat islamique en Irak et au Levant, deux organisations étroitement liées à Al-Qaïda. Etant donné que l'influence de l'ASL est en chute libre, les Américains et les Européens ont commencé à considérer les islamistes modérés syriens comme un moindre mal par rapport aux terroristes internationaux, avec qui il est impossible d'établir un dialogue. Ces derniers sont reconnus par Washington, Londres et autres capitales occidentales comme le principal problème pour l'avenir de la Syrie.

Le général Salim Idris, commandant de l'ASL, est également de cet avis. Il a même récemment déclaré dans une interview, de manière paradoxale : "Après la victoire sur Bachar al-Assad l'opposition modérée devra s'unir avec le reste des forces gouvernementales pour chasser les groupuscules liés à Al-Qaïda".

Mais seulement 10 à 15% des combattants de l'opposition obéissent au général Idris, et les troupes jihadistes sont généreusement financées par les pays du Golfe persique, mieux armées et plus opérationnelles, ce qu'elles ont prouvées à plusieurs reprises ces derniers mois en partageant les sphères d'influence avec d'autres mouvements d'opposition sur les territoires "libérés".

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