Genève 2 : et l’Iran, invité à la dernière minute ou absent ?

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Quel est le scénario des Occidentaux pour la conférence de Genève 2 ? Il est possible qu’ils finissent par y inviter l’Iran à la dernière minute, mais des analystes disent cela serait un peu comme si l’Iran n’y soit pas du tout invité. A l’approche de la date fixée pour la tenue de la conférence internationale de Genève 2, les organisateurs de cette réunion ne parlent pas encore de la présence ou non de la république islamique d’Iran à cette initiative. La question de l’invitation de l’Iran fait encore, semble-t-il, l’objet des discussions parmi les organisateurs. Cependant, certains analystes estiment que cette invitation pourrait être faite à la dernière minute, quelques jours avant la tenue de la conférence de Genève 2.

A présent, il paraît que les Etats-Unis sont en train d’exercer leurs pressions pour peser sur la liste des invités. Même s’ils hésitent à inviter la République islamique d’Iran à cette conférence, ils savent très bien que le règlement de la crise actuelle en Syrie serait très difficile sans l’assistance des Iraniens. Autrement dit, s’il s’agit réellement de trouver une solution à la crise en Syrie, il serait dérisoire de parler même de l’absence des Iraniens à la conférence de Genève 2.

Mais il y a aussi des analystes qui disent que même si les Occidentaux décident d’inviter l’Iran à la dernière minute, cela serait un peu comme si l’Iran n’y soit pas du tout invité. Selon eux, l’absence de l’Iran à cette conférence et une invitation faite à la dernière minute signifierait que les organisateurs de cette conférence veulent prendre les décisions dans les coulisses, avant même l’ouverture de la conférence. Dans ce cas, la présence de l’Iran à cette conférence, après une invitation faite à la dernière minute, serait tout à fait symbolique. « Il serait donc préférable que l’Iran n’y soit pas du tout présent », disent certains analystes.

S’il faut que l’Iran y joue un rôle positif, il faudrait qu’il participe aussi aux prises des décisions avant même le début de la conférence internationale de Genève 2. Or, l’Arabie saoudite qui a été directement impliqué dans l’infiltration des terroristes en Syrie, a été déjà invitée à cette conférence. Le projet que Riyad et ses alliés cherchent à réaliser est celui de la Syrie sans Bachar al-Assad. Cependant, de nombreux analystes de la région estiment que dans une élection impartiale qui pourrait se tenir en 2014 en Syrie, le président Bachar al-Assad a toutes ses chances pour gagner sa propre succession.

Le célèbre journaliste égyptien, Mohamed Hassnein Heikal est de cet avis, et il a estimé que le président Bachar al-Assad serait le gagnant de la présidentielle de 2014 en Syrie. Mais l’Arabie saoudite et ses alliés veulent participer à la conférence de Genève 2 pour gagner les garanties nécessaire pour empêcher la tenue d’une élection qui finirait par la victoire de Bachar al-Assad. C’est la raison pour laquelle certains observateurs estiment que l’opposition de l’Arabie saoudite est l’une des éléments de la réticence des Etats-Unis d’inviter l’Iran à la conférence de Genève 2. En effet, le gouvernement saoudien ne semble pas être content de la baisse des tensions dans les relations entre l’Iran et l’Occident après les accords nucléaires conclus le 24 novembre à Genève. Cependant, les Etats-Unis rassurent les Saoudiens et les Israéliens que les accords avec l’Iran ne porteront pas atteintes aux intérêts de Riyad et de Tel-Aviv. En réalité, ce qui semble inquiéter les Saoudiens ou les Israéliens, n’est pas vraiment le programme nucléaire de l’Iran, par l’augmentation de l’influence régionale de Téhéran.

A l’heure actuelle, certaines sources parlent du gel des relations entre Riyad et Washington, de sorte que les dirigeants saoudiens envisagent même une politique étrangère plus ou moins indépendante par rapport aux Etats-Unis. Pour empêcher les Saoudiens de prendre une telle décision, la Maison Blanche tentera d’écouter davantage leurs alliés à Riyad. Pour le moment, les Saoudiens exigent que la République islamique d’Iran ne participe pas à la conférence de Genève 2. Cela est d’ailleurs la raison de la réticence des Américains à inviter les Iraniens à cette conférence.

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