Le programme nucléaire iranien,En mai l'accord final
Le guide suprême de la République islamique d'Iran (RII), l’imam Ali Khamenei, a accusé les superpuissances coloniales d'utiliser des prétextes mensongers, dont le programme nucléaire iranien, pour empoisonner l'atmosphère internationale contre son pays.
« L’affaire nucléaire est l’exemple parfait des affaires que les puissances coloniales utilisent comme prétexte pour créer une atmosphère hostile au pouvoir en Iran et en fabriquant des mensonges contre lui », a-t-il expliqué. «Tout en étant totalement persuadés que la RII ne cherche pas à s’acquérir l’armée atomique, compte tenu de la position aussi bien politique que législative et rationnelle qu'elle affiche, les responsables américains ne cessent de soulever l’arme nucléaire chaque fois qu’il est question du programme nucléaire », a dit son éminence, selon la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam.
Evoquant les domaines qui ont profité du progrès du programme nucléaire iranien, en plus de l’énergie, dont l’industrie, la santé, l’agriculture, la sécurité alimentaire, et le commerce, il évoqué les manigances recourues par les puissances de l’ancien et du nouveau colonialisme pour insuffler aux peuples qui subissent leur suprématie que le changement de leur destin est une mission impossible. « Tout élément qui puisse contourner cette fourberie de l’ennemi est un élément supplémentaire pour le développement national », a-t-il ajouté.
S'exprimant devant un parterre de directeurs et d’experts de l’organisation iranienne de l’énergie nucléaire, à l’occasion de la journée nationale de la technologie nucléaire, il a dit que "le front de l’arrogance", appellation utilisée par les Iraniens pour désigner les puissances coloniales, "a échoué et échouera toujours dans ses velléités de montrer l’Iran comme un pays sous-développé et faible", dans le but d’après lui d’influer sur les politiques générales du pays et de briser la volonté d’administration du pays.
L'Iran a accepté de négocier sur son programme, pour "briser l'atmosphère hostile envers la République islamique" et "ces négociations doivent continuer", a-t-il poursuivi, tout en assurant que le développement du programme nucléaire ne sera jamais suspendu.
« Tout le monde devrait savoir que tout en poursuivant les négociations, les activités nucléaires dans le domaine de la recherche et du développement nucléaire ne s’arrêteront jamais... L’exploit essentiel du progrès nucléaire du pays a été d’avoir consolidé la confiance nationale en soi et la préparation du terrain pour progresser dans d’autres domaines scientifiques », a-t-il assuré.
S’adressant aux chercheurs nucléaires iraniens, à la fin de la rencontre, il leur a demandé de poursuivre leurs recherches leur assurant que « jamais les exploits nucléaires ne seront gelés ni ne feront l’objet d’un compromis ».
En mai, l'accord final
Les propos du numéro un iranien coïncide avec la tenue d'une rencontre sur le programme nucléaire iranien à Vienne entre la délégation iranienne présidée par Mohammad Jawad Zarif et celle des 5+1 représentée par Catherine Ashton.
Au terme de cette rencontre, rapporte l’AFP, l'Iran et les cinq grandes puissances ont annoncé qu'ils commenceraient en mai à mettre au point un accord final qui conclurait, s'il était adopté, une décennie de controverses.
Les deux parties se retrouveront à partir du 13 mai à Vienne pour "la prochaine étape", à savoir "travailler aux éléments concrets d'un possible accord global", a annoncé Catherine Ashton, qui dirige la diplomatie européenne, à la fin de la réunion dans la capitale autrichienne. "Un travail intensif sera nécessaire pour surmonter les différends qui subsistent naturellement à ce stade du processus", a-t-elle ajouté dans une déclaration commune avec, le ministre iranien des Affaires étrangères.
Dans cette nouvelle "étape", a indiqué par ailleurs M. Zarif à des médias autrichiens, "chaque partie ne viendra pas avec un projet abouti. Cela sera au contraire un travail en commun, sur la base du respect réciproque et de l'égalité."
"Ce qui est sur la table", a-t-il encore expliqué, "c'est que l'Iran va poursuivre son programme atomique et que ce programme sera exclusivement pacifique. (...) le diable est comme toujours dans les détails, mais j'estime possible un accord."
La prudence reste de mise - et se reflète dans les mots choisis par les deux diplomates. Mais le chemin déjà parcouru est important après trois mois de cette négociation incroyablement complexe, rendue possible après que Téhéran a accepté, en novembre dernier, de geler une partie de ses activités atomiques en échange d'une levée partielle des sanctions qui étouffent son économie.
La délégation iranienne et celle du "5+1" (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) représentée par Mme Ashton ont pour mission d'aboutir à un document final d'ici au 20 juillet, même si ce délai pourrait être prolongé.
Combien de centrifugeuses ?
Selon l’AFP, l'un des points les plus délicats de la négociation est l'étendue du programme iranien d'enrichissement d'uranium. Concrètement, il reste à se mettre d'accord sur le nombre et le type de centrifugeuses (les appareils réalisant l'enrichissement) utilisables par l'Iran.
La discussion achoppe aussi sur le réacteur à eau lourde d'Arak. Cet équipement, encore en construction, utilise la filière du plutonium, qui pourrait elle aussi servir à fabriquer une bombe nucléaire. L'Iran répète que les travaux de construction se poursuivront, mais se dit prêt à utiliser de "nouvelles technologies" pour apaiser les inquiétudes occidentales.
Pas le programme balistique
Le vice-ministre des affaires étrangères iranien Abbas Aragchi a pour sa part réitéré le refus de son pays de discuter du programme balistique iranien durant les rencontres sur le nucellaire, assurant qu’il ne figure pas sur le calendrier. Certaines sources médiatiques ont propagé que les Occidentaux insistent pour s'enquérir sur le programme des missiles iraniens qui connait un grand essor.