Iran/US : "En cas d'urgence, les ennemis peuvent-ils s'aider plus que les alliés?"

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Les Etats-Unis et l'Iran sont en conflit depuis plusieurs décennies. Washington a annoncé, officiellement, être ouvert aux discussions avec l'Iran sur l'Irak. « Les discussions entre l'Iran et les Etats-Unis sur l'Irak sont débutés, de facto, en marge des négociations nucléaires entre l'Iran et les 5+1, à Vienne, a annoncé un responsable américain. Les deux parties semblent avoir décidé d'intervenir, rapidement et en fonction des évolutions et des complexités survenues en territoire irakien. Ils ont décidé, semble-t-il, de coopérer ensemble. Cependant, dans les calculs stratégiques, les déclarations du Président américain étaient comme « un séisme » dont l'importance n'était pas moins que celle de l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les pays occidentaux, à Genève, qui ont reconnu pour la première fois le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium. Là aussi, la coopération entre l'Iran et les Etats-Unis jouit de la même importance et peut servir d'un prélude pour reconnaitre la puissance et l'influence de l'Iran dans la région et peut également être déterminant pour tracer l'avenir du Moyen-Orient. En corolaire, on peut envisager les scénarios, les alliances, et les contractions inhabituelles que les « coopérations des deux ennemis traditionnels » peuvent engendrer :

- l'entrée des Etats-Unis dans cette guerre, et cette fois-ci avec l'alliance avec l'Iran, risque de susciter l'animosité régionale par les sunnites, majoritaires dans la région et surtout que les principaux alliés de Washington, comme l'Egypte, l'Arabie Saoudite et d'autres pays arabes du bassin du Golfe persique sont de confession sunnite. Cependant, ces pays devront pouvoir comprendre le nouveau équilibre de forces et y adapter leurs positions, ils devront, surtout, comprendre que l'EIIL, l'Etat islamique en Irak et au Levant sont une menace existentielle pour leur sécurité nationale, et s'ils refusent d'accepter la nouvelle équation, ils subiront de lourds dégâts stratégiques, en cas d'attaque US contre l'EIIL, qui sera, de facto, dirigée par l'Iran. Ce choix leur sera difficile, à un moment om nous voyons que les Arabes se trouvent, toujours, sous le choc de l'accord de Genève, conclu il y a quelques mois.

- les Etats-Unis n'ont trouvé d'autre solution que de hisser le drapeau blanc face à l'Iran. Washington a, actuellement, besoin des aides iraniennes en matière de sécurité, surtout en ce qui concerne ses raids aériens contre l'EIIL en vue de freiner ses avancées. Aux yeux des Américains, en cas d'une situation d'urgence, les ennemis peuvent s'aider plus que les alliés, si les intérêts commun sont en jeu. Les analystes n'excluent pas que la reconnaissance par les Etats-Unis de l'influence de l'Iran en Irak, serait un prélude à la révision des calculs américains dans la région, en fonction de nouvelles réalités et de nouveaux équilibres de forces où l'Iran occupe une place de choix pour résoudre d'autres dossiers de la région, dont la Syrie, le Yémen et le Liban.

- La coopération américano-iranienne, même si elle correspond aux nouveaux équilibres de forces, serait à l’avantage de Téhéran, car il est considéré comme la partie la plus puissante au niveau régional. Cette exploitation ne sera pas unilatérale, car les Etats-Unis tenteront de bénéficier, au maximum, de cela à des « fins politiques », tout en reconnaissant, en revanche, la place de leadership d’Iran dans la région, en y voyant comme la « porte d’entrée de l’Occident », au Moyen-Orient. Dans ce cas, nous serons témoins de la résolution rapide des crises, graves et aigues de la région, en particulier, la Syrie. Une telle proposition à Téhéran s’accompagnerait, peut-être, de l’annonce de la disponibilité à lever les sanctions, essentiellement, économiques, décrétées par les Etats-Unis et l’Occident contre l’Iran.

- La coopération entre l’Iran et les Etats-Unis pour combattre l’EIIL serait, peut-être, justifiée par la règle qui dit « l’ennemi de mon ennemi, est mon ami. ».

En tout cas, ce qui se passe en Irak, est un avertissement, selon lequel la région s’achemine vers une explosion confessionnelle, religieuse, car non seulement en Irak, où on assise à une guerre ethnique et clanique reportée, mais tout le Moyen-Orient a décidé de s’acheminer vers une guerre ethnique totale, car il y a ceux qui, sans tenir compte des fatwas des religieux, suivent plutôt, les fatwas des cheikhs qui incitent à la guerre pour tuer les gens innocents.

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