Irak : Washington a-t-il reculé face à Maliki?!

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Le gouvernement de Nouri al-Maliki considère la crise sécuritaire dans le nord-ouest du pays pour éradiquer les groupes terroristes par une politique de « main de fer ».

Selon l’agence iranienne Fars, 21 jours après l’attaque surprise des terroristes étrangers de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et des mercenaires internes de l’ancien parti Baath contre des régions du nord-ouest de l’Irak, la situation qui prévaut en Irak est qualifié par beaucoup d’analystes comme « le calme avant la tempête ».

- Une vaste campagne médiatique :

Aux premiers jours du combat, l’armée irakienne était sous le choc de la surprise. Mais à la deuxième semaine, tandis que la crise sécuritaire entrait progressivement dans une phase politique, l’armée a su retrouver et se remettre en Etat à l’aide de la mobilisation populaire et des sources d’imitation et des dignitaires religieux. En outre, l’armée a réussi à arrêter l’avancée des groupes terroristes, et a pu sortir plusieurs zones importantes, comme la ville de Kirkuk, du contrôle des terroristes de l’EIIL. Aux premiers jours de la crise, l’EIIL profitait aussi d’une vaste campagne médiatique de ses soutiens régionaux et internationaux : les médias régionaux et internationaux voulaient suggérer que la crise en Irak n’avait pas des sources extérieures, mais qu’il s’agissait d’une révolution interne contre la tyrannie et l’oppression. Ces médias n’ont pas hésité par exemple de désigner l’action des terroristes de l’EIIL comme « révolution des tribus sunnites ».

- La révélation de la complicité des résidus du parti Baath avec l’EIIL :

La complicité des résidus de l’ancien parti Baath de Saddam Hussein avec les terroristes de l’EIIL a été révélée à la deuxième semaine de la crise. En même temps, certaines informations ont été diffusées sur la survenance des divergences entre l’EIIL et les baathistes en ce qui concernait l’application ou non des lois de la Charia dans les régions sous contrôle des terroristes extrémistes de l’EIIL. Dès le début, on a compris qu’il serait tout à fait possible que le scénario des différends internes parmi les groupes terroristes pourrait se répéter en Irak comme cela a été le cas en Syrie.

- Le comportement douteux des hommes politiques kurdes, et le combat courageux des peshmergas :

La tentative de certaines autorités du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien pour exploiter la crise survenue dans le nord-ouest de l’Irak a soulevé de nombreuses questions quant à la position d’Arbil par rapport au gouvernement central de Bagdad. Il est évident que quand la crise sera terminée, les autorités de Bagdad devront trouver une réponse appropriée et sage à ce type de comportant de la part des responsables du Kurdistan irakien. Certes, les peshmergas se sont mobilisés pour empêcher les terroristes de l’EIIL de s’infiltrer dans les régions kurdes d’Irak. Lors des affrontements qui ont eu lieu entre les terroristes de l’EIIL et les peshmergas, de nombreux combattants kurdes sont tombés courageusement en martyr. Pourtant au niveau des dirigeants politiques, certains courants ont voulu exploiter la situation prévalant dans le pays pour proclamer leur indépendance par rapport au gouvernement central de Bagdad.

- La crise sécuritaire entre dans une phase politique :

A la deuxième semaine de la crise, la survenance de deux événements politiques liés à la crise en Irak, a dévoilé les plans politiques auxquels correspondaient les activités des terroristes de l’EIIL : d’abord, Tareq al-Hachemi, ancien vice-président irakien, recherché par la justice irakienne, a déclaré que le Premier ministre Nouri al-Maliki était responsable de la crise et a demandé sa démission. Ensuite, le président du Parlement irakien, Oussama Al-Nujaïfi, s’est opposé à la tenue d’une session du Parlement pour délibérer sur l’annonce de l’état d’urgence.

- Les dignitaires religieux appellent le peuple à soutenir le gouvernement :

Tout de suite après l’intensification de la crise et dès le début de la phase politique des tensions, les sources d’imitation chiites et les grands dignitaires religieux qui avaient parfaitement identifié les éléments qui se cachent derrière la crise actuelle, ont appelé le peuple irakien a se mobiliser massivement afin de soutenir la position du gouvernement de Bagdad dans son combat contre les terroristes de l’EIIL. En très peu de temps, plus de deux millions d’Irakiens chiites, sunnites ou appartenant aux autres groupes ethniques et confessionnels ont répondu affirmativement à l’appel des dignitaires religieux et se sont inscrits pour prendre l’arme et se battre contre les terroristes de l’EIIL.

A partir de là, la situation tourne peu à peu en faveur du gouvernement. Pourtant le manque d’expérience du gouvernement pour des situations d’urgence comme celle-ci a créé en quelque sorte une nouvelle crise en ce qui concerne l’inscription des volontaires et leur encadrement. En tout état de cause, en dépit de ce type de problèmes, la foule des volontaires qui précipitaient à s’inscrire pour faire la guerre contre les terroristes a changé considérablement la donne en faveur du gouvernement de Nouri al-Maliki.

- Les visites des diplomates étrangers à Bagdad :

A cette étape, de nombreuses personnalités internationales et les hauts diplomates de plusieurs pays se sont rendus à Bagdad afin d’arracher des concessions politiques au gouvernement de Nouri al-Maliki, en essayant de profiter de la crise actuelle en Irak. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry et le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague se sont rendus, dans ce cadre, à Bagdad, mais le gouvernement central de l’Irak a résisté aux pressions politiques internes et externes en faisant état de sa ferme volonté à combattre les terroristes et à les expulser tous d’Irak.

- Les débuts de la politique de « main de fer » :

Le gouvernement de Nouri al-Maliki considère la crise sécuritaire dans le nord-ouest du pays pour éradiquer les groupes terroristes par une politique de « main de fer ». Après l’adoption de cette stratégie par le gouvernement irakien, les Etats-Unis ont renoncé à leur position initiale vis-à-vis du gouvernement du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Les signes en été clairs pendant la visite du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, à Bagdad. Avant de se rendre en Irak, John Kerry avait dit devant les journalistes que Washington exigeait la démission du Premier ministre irakien, mais quand il est allé à Bagdad, Nouri al-Maliki lui a dit explicitement que l’idée de la formation d’un gouvernement de salut national serait le prélude d’un coup d’Etat contre le processus démocratique en Irak. La fermeté de la position de Bagdad a amené le secrétaire d’Etat américain à renoncer à sa position initiale.

- Washington recule de sa position initiale :

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a déclaré que pour calmer la tension en Irak, il vaudrait mieux qu’un gouvernement de salut national soit formé à Bagdad. Mais le changement de cap rapide de John Kerry à ce sujet a rappelé celui de 2013 quand la Maison Blanche a changé sa position à l’égard d’une éventuelle intervention militaire contre la Syrie. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé pendant la rencontre de John Kerry avec Nouri al-Maliki à Bagdad, mais après cette rencontre, la Maison Blanche a décidé de changer de cap vis-à-vis des événements de l’Irak.

En tout état de cause, cela a augmenté le moral et la confiance en soi des partisans du gouvernement de Nouri al-Maliki leur donnant plus de courage pour réprimer les terroristes extrémistes de l’EIIL et les résidus de l’ancien parti Baath, confiance de soi que l’on a déjà vu en Syrie dans le visage du président Bachar al-Assad lors de ses rencontres avec les représentants des pays occidentaux auxquels ils avait confié la ferme volonté des Syriens pour résister aux complots étrangers visant le reversement du gouvernement de Damas.

- La mobilisation de 2 millions de volontaires chiites et sunnites, l’arrivée des Soukhoïs russes :

Quelques heures après le départ du secrétaire d’Etat américain qui a quitté Bagdad pour Arbil, le gouvernement irakien a annoncé la nouvelle de la livraison par la Russie des avions Soukhoï. Ne même temps, les médias ont fait état de l’organisation par Bagdad de près de 2 millions de combattants volontaires pour faire la guerre contre les terroristes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ces annonces ont révélé la ferme volonté du gouvernement irakien a se battre contre cette crise sécuritaire qui a été imposée au pays par les puissances étrangères. En outre, tout le monde a compris que Bagdad était prêt à entrer dans de nouvelles alliances régionales et internationales.

- Des alternatives pour importations des marchandises en Irak :

Sur le plan économique, il faut souligner que les gouvernements jordanien et turc, ont fermé leurs frontières avec l’Irak, dans une décision prise en conformité avec les objectifs des terroristes, en empêchant l’exportation des marchandises vers l’Irak. Mais il s’est avéré très vite que Bagdad a des alternatives rassurantes en ce qui concerne l’importation des marchandises de première nécessité, ce qui permet à Bagdad de poursuivre avec force son projet de combat contre le terrorisme.

- La tenue de la première session du Parlement :

Le Premier ministre irakien a appelé le Parlement à tenir sa première session. Le but de Nouri al-Maliki est de montrer que le procès politique qui a commencé par la tenue des élections législatives doit se poursuivre par la tenue du nouveau Parlement. Cependant, certains groupes politiques qui ont perdu les élections et se trouvent dans la minorité parlementaire ont décidé de boycotter les séances du Parlement. L’accent que le gouvernement met sur la nécessité de la tenue des séances du Parlement montre que Bagdad ne se soumet pas aux propagandes des Occidentaux et de leurs alliés régionaux pour semer le chaos et la tension politique en Irak. Par contre, le gouvernement se dit déterminé à respecter les résultats des élections, d’autant plus que l’un des objectifs des fauteurs de troubles en Irak était justement l’annulation des résultats des élections législatives.

- Les dernières évolutions sur le terrain :

A l’intérieur du pays, le gouvernement irakien s’appuie sur ses nouveaux équipements et ses nouvelles alliances régionales pour se battre contre les terroristes. Jusqu’à présent, plusieurs bases des groupes terroristes ont été détruites et ils ont été repoussés dans plusieurs régions. Les terroristes de l’EIIL prétendent qu’ils occupent trois provinces à population sunnites. Quant à la province de Salaheddin, à l’exception de la ville de Baiji (non pas sa raffinerie), les autres parties de la province ont été nettoyées de la présence des terroristes de l’EIIL. Dans la province de Ninive, la ville de Kirkuk est contrôlée par les peshmergas kurdes, et les Chiites et les Turcomans ont pris en main le contrôle de la ville de Talaafar. Des affrontements se poursuivent encore à Talaafar entre les forces irakiennes et les terroristes. Certaines parties de la ville de Mossoul reste encore dans les mains des terroristes de l’EIIL. Dans la province d’al-Anbar, à l’exception de la ville de Faloujah qui est occupée par les résidus du parti Baath, les autres villes ont été libérées par les forces de l’armée irakienne. A présent, la ville de Faloujah est encerclée par l’armée.

- La campagne médiatique de l’Occident pour exagérer les « réussites » de l’EIIL :

Les médias occidentaux et régionaux essaient d’exagérer sur l’importance des attaques brèves des groupes terroristes contre des régions près de Bagdad ou Karbala pour créer un climat psychologique particulier sur le terrain et dans le monde, afin de suggérer que ces terroristes seraient arrivés à Bagdad ou Karbala. Or, c’est la situation désertique des régions du sud de l’Irak qui permet aux terroristes d’organiser des opérations isolées dans certaines zones, opérations que les médias utilisent ensuite pour développer leur guerre psychologique.

- Le gouvernement de Bagdad est dans la position de force :

Contrairement aux propagandes des puissances occidentales et de leurs alliés régionaux, le gouvernement de Bagdad ne se trouve point dans une position de faiblesse pour qu’il se résigne à donner des concessions aux terroristes. Par contre, le gouvernement central est aujourd’hui dans une position offensive, ce qui donne plus de confiance en soi aux autorités irakiennes qui profitent aussi du soutien du peuple et des grands dignitaires religieux. Maintenant, le gouvernement irakien adopte la politique de la «main d fer » contre les groupes terroristes, comme cela a été le cas en Syrie. Cela inquiète les pays qui soutiennent les groupes terroristes, dans la région et dans le monde, car la prise de position de Bagdad contre les terroristes leur a envoyé des messages très clairs sur la détermination des Irakiens à battre les terroristes.

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