Le prochain sommet de l’Otan le 4 septembre au Royaume-Uni sera un point tournant dans la course vers la guerre initiéepar le Premier ministre britannique David Cameron. Celui-ci a fait parvenir aux chefs de gouvernement des pays membres de l’Otan une lettre faisant part de ses demandes.
Dans son rapport à la Commission restreinte de la Chambre des Communes sur les questions de défense, Cameron use de la même rhétorique, affirmant que l’alliance a fait preuve de « complaisance » à l’égard de la Russie et qu’elle n’est pas prête à faire face à la menace d’une attaque russe contre certains de ses membres, en particulier les pays Baltes qu’il juge « particulièrement vulnérables ». Il a demandé l’installation à titre préventif d’équipements militaires dans ces pays, « une présence continue des troupes de l’Otan à des fins d’entraînement dans la région, et des exercices militaires à grande échelle incluant des représentants de tous les 28 pays membres de l’Otan ».
Dans un langage voilé, le rapport prévoit des « révolutions de couleur » similaires à celle qui a frappé l’Ukraine dans les pays Baltes, sans préciser bien sûr qu’elles seront manipulées par Londres et Washington.
L’instabilité de la Russie, la vision du monde embrassée par le Président Poutine, et l’incapacité de l’Occident à répondre de manière active en Ukraine, signifient que nous devons confronter urgemment la possibilité, bien qu’elle soit faible, de voir la Russie répéter de telles tactiques ailleurs. En particulier, les pays membres de l’Otan autour de la Baltique sont vulnérables.
Le 5 août, le Secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, dont le mandat doit expirer sous peu, écrivait à son tour une lettre ouverte dans le Financial Times de Londres disant que l’Otan doit répondre lors de son prochain sommet aux demandes exprimées par la Commission de la Chambre, ajoutant que sept pays membres de l’Otan dont le Royaume-Uni sont d’ici là « en train de développer une force expéditionnaire conjointe ».
Le général britannique Sir Adrian Bradshaw, commandant-adjoint de l’Otan, se trouvait pour sa part en tournée aux Etats-Unis fin juillet-début août pour discuter « du changement de paradigme sur la sécurité en Europe dû aux récentes actions et tactiques de la Russie en Ukraine », selon un communiqué de l’alliance. Sa visite précédait immédiatement celle de Cameron au quartier général de l’Otan à Bruxelles et visait à promouvoir le même objectif : préparer les chefs de gouvernement des pays membres à satisfaire les demandes qui seront faites lors du sommet du 4 septembre.
La tentative britannique d’entraîner les Etats-Unis et autres pays membres de l’Otan dans la guerre ne séduit pas tout le monde cependant, et est reconnue par certains pour ce qu’elle est simplement : une expression de la volonté britannique à déclencher une Troisième Guerre mondiale.
Aux Etats-Unis, le sénateur d’Etat Richard Black, un républicain de Virginie et ancien colonel des Marines décoré, répondait de la manière suivante aux gesticulations de Cameron :
La proposition radicale du Premier ministre Cameron est un ticket pour une Troisième Guerre mondiale. Il suggère que l’alliance atlantique ne soit désormais plus confinée à la défense de ses pays membres. Il veut maintenant qu’elle défende l’Ukraine, qui ne fait pas partie de l’Otan. Ses propositions risques d’entraîner les Etats-Unis dans une Troisième Guerre mondiale autour de l’Ukraine, qui est en faillite, une oligarchie dysfonctionnelle dans les mains d’une demi-douzaine de milliardaires corrompus.
La Russie a des intérêts vitaux en Ukraine orientale, où réside une population russophone nombreuse. Les Etats-Unis n’ont que les intérêts les plus triviaux concernant le retour de villes russes en Russie ou non. Sommes-nous prêts à risquer la guerre nucléaire et les destruction de nos villes pour cela ?
L’économiste américain Lyndon LaRouche a pour sa part déclaré que si les Britanniques se lançaient dans une guerre contre la Russie, « les îles Britanniques seraient démolies » en un instant. Il a ajouté que le bluff des britanniques ne devait pas être pris au sérieux, surtout pas par les Etats-Unis qu’ils souhaiteraient entraîner à leurs côtés. Les Etats-Unis étant l’unique bras armé de cette géopolitique britannique, la lucidité recommande donc sans délai de destituer un Barack Obama capable à tout instant de basculer dans ce piège.