De Sarona à Tel-Aviv

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De Sarona à Tel-Aviv

Le quartier chic de Tel-Aviv, judaïsation de Tell-Habib ou Beaumont qui figurait sur les cartes du XIXe siècle de la région de Palestine, porte le nom de la colonie de (la rose de) Saron, selon une réminiscence biblique, qui était chrétienne et allemande, souabe à l'origine, piétiste protestante, et dont Tel-Aviv fut la petite banlieue ou ghetto juif.

Nous avons connu une femme faisant partie de ses colons, mariée à un professeur parisien agrégé d'allemand : elle nous montra une photographie de sa jeunesse, les longues nattes blondes, des années 1937, et derrière son père, à la haute stature, un hôtel lui appartenant, confisqué pendant la seconde guerre mondiale et bien connu sous le nom de King David ! Que les sionistes firent sauter ! De nombreux Allemands, très hostiles au sionisme et bien vus de la population qu'ils instruisaient, surtout sur un plan agricole, furent déportés en Australie où ils sont demeurés. J'aurais à raconter des choses sur le siège de Jérusalem en 1917 par les Français, Anglais, Indiens et Italiens, après les confidences du prince Nazem, turc d'origine, alors capitaine, devenu directeur de la compagnie aérienne jordanienne Alia, qui était avec les défenseurs allemands, autrichiens et hongrois ! Tout cela pour dire que ce terrain du centre de Tel-Aviv fut une spoliation, et d'ailleurs c'est par le dynamitage des maisons que la terreur, mode de progression du sionisme, s'amplifia. Aussi, quand il s'agit de traiter de terrorisme une opération comme celle de ce quartier huppé, le seul concept exact est celui de contre-terrorisme.

Partout, de Moscou à Washington, et n'en doutons pas, dans d'autres pays d'Asie, par exemple, une normalisation plus accentuée des relations avec l'entité sioniste interviendra, et les horreurs et tortures subies par les Arabes chrétiens et musulmans de la Syrie-Palestine seront dissimulées dans une torpeur générale. Il y a aussi le proverbe que l'on attribue à l'Empereur romain Vespasien : Pecunia non olet, l'argent n'a pas d'odeur ! Même si cet argent, comme un château du Diable dans les anciennes histoires ne vaut que la nuit de nos songes économiques, et s'efface à la lumière du jour !

Ce dernier attentat s'inscrit dans une suite et l'idéologue sioniste, qui a réponse à tout, comme son grand-père soviétique, parlera par exemple, comme ce journaliste "franco-israélien" invité ce 10 juin à la télévision iranienne, à propos des souffrances physiques de la population de la bande de Gaza, de "dommages collatéraux" ! On ne fait pas, dira-t-on d'après lui, d'omelettes sans casser des œufs, sauf que ce sang qui coule est celui du peuple arabe que l'on diabolise aujourd'hui en l'assimilant aux tueurs de Daech ! Les victimes deviennent par une inversion accusatoire des bourreaux ! Cette opération réussit, car il n'y a de prétendu devoir de mémoire, selon une expression ambiguë, que pour ceux qui ont le monopole de la diffusion des nouvelles, le plus souvent fausses ! L'administration palestinienne n'a jamais tenté d'expliquer aux ignorants l'état de la question, car elle était infiltrée par deux forces séparées mais complémentaires : la première, celle des Frères musulmans - création de Londres pour miner le patriotisme arabe - dont le Hamas est la fleur ; la seconde, le marxisme ou le soviétisme dont l'Autorité palestinienne est le produit. Cet affrontement interdémoniaque diminue l'énergie de l'élite et la pose en traître devant son peuple.

Le terrorisme sioniste ne date pas de l'après-guerre, ou de 1948, mais de bien avant ! Un Haut Comité arabe s'était constitué et persévéra après guerre, quand tous les Alliés soutinrent les revendications sionistes qui tenaient en un mot : vider le pays de ses Arabes indigènes ! La lutte n'était pas religieuse, mais ethnique, raciale ! La suite est dans cette répression des commissaires politiques israéliens, dont le ministre de la Défense, Liebermann, n'est qu'un échantillon. Mettre des noms est du reste inutile ! Tous sont pareils ! Ils sont les touches d'un piano où se promène la main du Diable ! Tel fut le passage de Sarona à Tel Aviv, la prochaine halte étant l'abîme.

C'est redisons-le, c'est sur le dynamitage des maisons arabes que s'est bâtie l'entité israélienne ! Sur le modèle ukrainien, quand les commissaires politiques de Staline - l'auteur de la demande internationale de former un Etat juif - vidaient le sang et la récolte des paysans, dans ces mêmes années dont nous parlions.

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