Les musulmans font l’objet d’une stigmatisation sans commune mesure à travers le monde, traduisant une haine et/ou une ignorance vis-à-vis de l’islam et des musulmans, ce qu’on appelle généralement une islamophobie. Dans ce cadre, certains dirigeants de pays Africains et musulmans ne manquent pas de commettre l’erreur de s’attaquer à l’islam ou à ses symboles.
Dans leur prétendue lutte contre le terrorisme, les Occidentaux et certains Chefs d’Etats Africains s’en sont pris aux « barbus qui portent des habits courts qui n’ont rien à voir avec nos habillements traditionnels » !..., les femmes musulmanes qui portent le Hijab intégral en avaient aussi pris pour leurs grades et ont failli se voir interdites d’accès dans les lieux publics. Cependant, les débordements scandaleux de Donald Trump, Président des Etats-Unis d’Amérique, dépassent de loin les errements de nos islamophobes locaux et Européens. Rien d’étonnant en cela, car Trump se fit remarquer dès le bas âge, par des envolées xénophobes au point de voir ses parents l’inscrire à l’école militaire pour le policer et l’assagir. Malgré tout, l’enfant terrible de New York, devenu le 45 ème président de cette grande nation de démocratie, n’a pas beaucoup changé. Imbu de son égo, le richissime président, tel Kâroun, dont le narcissisme nous est rapporté par le Saint coran, se regarda un jour dans le miroir et dit : « Je suis fier de ma fortune. J’ai fait un boulot incroyable... » ! Parlant de ses phobies, l’ancien candidat républicain, lâche : «Je suis le plus grand fan d’Arsenal. J’aime ce club, c’est viscéral, je n’arrive pas à l’expliquer. Si un jour j’ai la chance de posséder le club, je vire d’entrée ce clown de Wenger, les Français n’ont pas le niveau. Ils sont nuls, saufThierry Henry. Et je peux vous affirmer que s’il n’avait pas été noir, il aurait été mon joueur préféré. ». Il aurait dit pire sur les noirs que la décence nous interdit de le coucher sur papier. Trump ne semble pas non plus aimer les Français qu’il qualifie de la sorte : « En plus de puer le fromage, les Français sont les rois du monde des cons ! Ils sont scandalisés qu’un homme comme moi ait pu être élu président des Etats-Unis. Et ce sont ces mêmes cons qui ont élu François Hollande à la tête de leur Royaume de Cons… ». Donald Trump n’est pas, loin s’en faut, un champion de la galanterie, tenez ce qu’un Magazine féminin nous raconte de lui : « Vexé d'avoir été attaqué par la commentatrice politique Megyn Kelly, le 6 août 2015, au sujet des surnoms qu'il a donnés à certaines femmes (à savoir «grosses truies, chiennes, bonnes à rien et animaux dégoûtants ») Donald Trump se défend sur CNN le lendemain en insinuant que la susdite journaliste de Fox News avait ses règles : « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit » , balança l’ancien candidat républicain, avant d’ajouter sur Twitter, le même jour, il la qualifie de « bimbo » !!! Le connaissant ainsi, il ne serait guère étonnant de voir le même type traiter un jour à Portland, dans le coin nord-est des Etats-Unis, les immigrés originaires des pays musulmans comme une menace terroriste réelle sur le territoire américain. D’après lui il est grand temps de faire face à la vague de réfugiés, qui viennent « des territoires terroristes et des pays les plus dangereux de la terre ». Dans ce contexte, Donald Trump a cité l’affaire d’un étudiant marocain arrêté aux Etats-Unis pour un projet d’attentat et dit : « Nous avons affaire à des animaux », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Vous avez le choix entre être intelligent, rusé et dur ou être très, très bête et aveugle ».Selon Trump : « les ressortissants de ces pays sont susceptibles d’apprendre aux recrues terroristes à fabriquer des bombes » et de « soutenir le terrorisme… ». Une semaine après la tuerie de San Bernardino, Donald Trump avait appelé à « l'arrêt complet de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, jusqu'à ce que les représentants de notre pays comprenne ce qui se passe. », avait-il déclaré le 7 décembre 2015. C’est pourquoi, nous estimons que ce qui est arrivé le 27 janvier 2017, n’était guère une surprise. C’est en conformité avec ses positions habituelles que Donald Trump a signé le 27 janvier dernier, devant les caméras de télévision, le décret intitulé :« Protection de la nation contre l'entrée aux Etats-Unis de terroristes étrangers ». Ce décret bloque l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane pour trois mois. Il s’agit de l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Soudan, la Libye, la Somalie, et le Yémen et de tous les réfugiés pour quatre mois. Ce qui, en revanche, est surprenant, c’est le manque de réaction proportionnel de la part des pays et organisations du monde musulman. Ont-ils peur de susciter davantage l’ire de l’actuel occupant de la Maison blanche ? Ou, comme d’habitude, sont-ils si inconscients d’être les véritables artisans de leur devenir ? J’estime pour ma part, qu’au lieu de constituer un problème pour les musulmans, l’arrivée au pouvoir d’un Donald Trump, ou qui sait demain, de Marine Le Pen finirait par convaincre les musulmans, qu’il ne revient pas aux Américains ou aux Français de trouver des solutions aux problèmes des musulmans, mais que c’est plutôt aux musulmans de trouver les bonnes solutions à leurs propres problèmes.
Mamadou Bamba Ndiaye Ancien Ministre des Affaires religieuses Senegal