Le mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux a rejeté mardi l'appel de Mladić contre les condamnations de 2017 pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Mladić, 79 ans, connu sous le nom de "boucher de Bosnie", a présidé à certains des crimes les plus horribles survenus en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Il a commandé de violentes campagnes de nettoyage ethnique en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995, notamment le massacre de milliers d'hommes et de garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995, selon UN News.
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a pris note de la décision du tribunal et ses pensées vont aux victimes, aux survivants et à leurs familles, selon une déclaration publiée par son porte-parole, Stephane Dujarric.
Le chef de l'ONU "appelle tous ceux qui sont en position de pouvoir à ne pas nier la gravité des crimes qui ont été jugés et note que la responsabilité constitue une étape essentielle pour la réconciliation dans la région".
Ce jugement final est également le reflet de l'engagement de la communauté mondiale en faveur de la justice pénale internationale et de la lutte contre l'impunité.
"Il s'agit d'une nouvelle étape essentielle pour faire face au passé afin de construire un avenir plus résilient, plus sûr et plus porteur d'espoir pour tous les citoyens et résidents de Bosnie-Herzégovine et de la région", indique le communiqué.
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, ainsi que la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, ont salué ce jugement.
"Le verdict du Mécanisme met en évidence la détermination du système de justice internationale à faire en sorte que les responsables rendent des comptes, quel que soit le temps que cela peut prendre - dans le cas de Mladić, près de trois décennies après qu'il a commis ses crimes effroyables", a déclaré Mme Bachelet.
Mme Nderitu a ajouté que la décision de la Cour "apporte une certitude historique et une finalité" aux victimes et aux survivants.
"Elle envoie également un message extrêmement important dans l'ensemble des Balkans occidentaux, où nous constatons que le déni de génocide et la glorification de criminels condamnés tels que Mladić non seulement persistent, mais augmentent", a-t-elle déclaré.
Ils ont exhorté les élus et les fonctionnaires de toute la région, ainsi que les médias, à s'abstenir de tout récit révisionniste, de toute rhétorique de division et de toute incitation à la haine, soulignant que des affiches et autres documents glorifiant les criminels de guerre continuent d'apparaître dans diverses villes de Bosnie-Herzégovine.
"Les crimes de Mladić étaient l'aboutissement odieux d'une haine attisée à des fins politiques. La décision d'aujourd'hui porte sur sa responsabilité individuelle pour ses actes terribles, et non sur une punition collective ou sur l'imputation de la culpabilité à une communauté particulière", a déclaré Mme Bachelet.