Tout comme à l'époque d'Obama, l'Amérique de Biden n'innove pas trop en termes de stratégie militaire : une multiplication de fronts de guerre contre l'adversaire sans oser toutefois aller jusqu'à engager de moyens ou de soldats supplémentaires, et se contentant surtout de grands déplacements de troupes auxquels il donne le nom de retrait militaire.
L'objectif étant évidemment d'épuiser le camp d'en face, le déconcerter, le distraire, lui faire oublier l'essentiel. Sauf que cette stratégie de disparition volontaire cache très mal une chose : l'incapacité à gagner une quelconque guerre, l'absence totale de perspective.
Au Yémen, les USA se sont désormais directement engagés dans les combats secondés par les terroristes qaïdistes, un Yémen où ils s'appliquent à multiplier les fronts non pas pour marquer des gains militaires mais pour perdre. À al-Bayda, les officiers US ont tenté de faire enliser Ansarallah, à al-Zahra la localité fut libéré en 3 jours. Idem à Maarib où des mercenaires à la solde du régime saoudien se sont emparés mercredi 14 juillet de la ville Rahba, mais en moins de 48 heures, ils l'ont perdue face à un Ansarallah qui a pu reprendre le centre-ville de Rahba et faire une progression nette vers d'autres quartiers. Le coup a donc tourné à l'avantage de la Résistance.
Les mercenaires affiliés à Mansour Hadi et ceux affiliés à la coalition d'agression saoudienne n'ont pu tenir que quelques heures face aux lourdes attaques de combattants d’Ansarallah et des forces de l’armée qui tataient de près les capacités des forces terrestres US en vue de futures offensives US à venir.
Totale surpris, les officiers US/OTAN se sont vus infliger une contre-offensive depuis quatre axes militaires suivant ce principe dont seul Ansarallah a le secret, opérer en ampleur.
Après la reconquête de la ville de Rahba et le nettoyage de nouvelles villes au sud de Maarib, les éléments pro-Hadi et les mercenaires saoudiens sont en état d’alerte sur les fronts Murad, al-Jubah, al-Mahliya et Hrib dans une poste plus affaiblie par rapport à l'avant attaque
Et bien ce genre d'expérience est parfaitement utile pour un Ansarallah qui s'apprête à affronter les Yankees dans le sud.
Mardi dernier, certaines sources d'information ont rapporté que les États-Unis avaient déployé environ 300 effectifs sur la base militaire d'al-Anad dans la province méridionale de Lahij, surplombant le détroit de Bab el-Mandeb.
Selon certains rapports, ces forces font partie des troupes retirées de la base de Bagram en Afghanistan. Sur ce fond, il est clair que les États-Unis n'ont pas l'intention de retirer complètement leurs troupes de la région, contrairement à ce qu'ils prétendent.
Mais les États-Unis qui ont déployé des troupes sur la base d'al-Anad pour se rendre maître du détroit stratégique et géopolitique de Bab el-Mandeb, et ainsi dominer des îles stratégiques du golfe d'Aden, notamment l’île de Mayyun, sont-ils sûrs d'avoir visé juste?
La présence militaire directe des États-Unis dans la région vise à « assurer la sécurité des Émirats arabes unis » dans le sud et naturellement, ce petit émirat du golfe Persique doit compenser cette amabilité des États-Unis de diverses manières !
Il semble même que cette mesure soit un prélude à une présence directe et officielle des États-Unis au Yémen. Or c'est là que le bât blesse. L'élément qui a fait perdre l'US Army en Afghanistan et en Irak la fera aussi perdre au Yémen.
Les États-Unis ont une présence militaire sur la base d'al-Ghaydah dans la province d’al-Mahra dans le sud de la péninsule arabique.
Autant de bases US cela signifie une multiplication de cibles pour les missiles et les drones de la Résistance et partant de nouvelles débandades... La stratégie de sortie de l'impasse US est elle-même une impasse...