Lors d’un discours prononcé la cinquième nuit d’Achoura, organisé par le Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, Seyyed Hassan Nasrallah s’est prononcé sur les objectifs de l'ennemi qui fait pression sur le peuple libanais et la stratégie de la Résistance libanaise pour résoudre les problèmes du pays dont la crise du carburant.
Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a souligné vendredi soir que le mouvement du Hezbollah était aujourd’hui l’un des plus grand partis du Liban ayant un impact régional ce qui lui attribuait de grandes responsabilités.
« Lorsque nous sommes confrontés à des événements et des développements politiques, sécuritaires, économiques et sociaux qui ont des répercussions à la fois sur nous et autour de nous, nous devons définir notre devoir. Quand l’un de nous s’exprime sur la situation au Liban, cela a des répercussions sur le peuple et sur son avenir, et je dis toujours à nos frères que je souhaite être un précurseur sur le front et pour le peuple mais je n’assume pas la responsabilité de la décision car c’est une responsabilité très grande et dangereuse », a-t-il déclaré.
Nasrallah a mis en garde contre les projections historiques sur les événements contemporains : « Il faut s’armer de patience face aux difficultés quotidiennes et trouver des solutions. L'imam Hossein (Que la paix soit sur lui) s’est soulevé pour de grands objectifs. Or on ne doit pas réduire sa mission à de petites batailles ici ou là. Il ne nous faut pas lever les armes à cause de la crise du carburant au Liban, mais cela ne signifie que nous avons abandonné la démarche de l'imam Hossein. »
Il a aussi appelé les Libanais à la tolérance envers autrui : « Les circonstances difficiles mettent la pression sur les gens et les plonge dans la confusion, le doute. Il y a ceux qui critiquent et voient les choses différemment. Nous devons discuter avec eux et les orienter, car cela relève de notre responsabilité. Il ne faut pas les attaquer, car la politique de la pression vise surtout à déboussoler les gens et à les rendre méfiants. Notre réponse est de prendre l’initiative, d’expliquer, de communiquer et de clarifier. »
Le discours de Nasrallah intervient à la veille de l'anniversaire de la victoire du Hezbollah dans la guerre des 33 jours en 2006.
Par ailleurs, selon le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassim, le peuple libanais est convaincu du soutien et du dévouement du Hezbollah.
Notant que la riposte-éclair du 4 août du Hezbollah au régime sioniste s’inscrivait dans le cadre d’un plan muri, il a indiqué : « Le Hezbollah au Liban n'utilise jamais le peuple comme bouclier de défense pour ses desseins politiques. Il agit avec prudence. »
Evoquant la sédition de certains courants dans le village de Chouaya, majoritairement druze, qui tentaient d'opposer les villageois au Hezbollah, il a souligné que les espoirs des auteurs du complot étaient anéantis. « Après des opérations sans précédent du Hezbollah dans une zone ouverte et inhabitée, les choses auraient dû se dérouler sans heurt. Les combattants du Hezbollah ont fait l'objet de protestations des habitants du village de Chouaya au sud du Liban, juste au moment où ils étaient sur le chemin du retour », a-t-il fait savoir.
Concernant l'opposition au Liban, Cheikh Qassim a déclaré : « Certains opposa ntsont des arrière-pensées politiques, affirmant que le Hezbollah a tort car il ne représente pas tout le peuple libanais, et d'autres travaillent d'arrache-pied pour mettre en œuvre le projet américano-israélien… L’origine des problèmes au Liban réside dans les efforts de certains pour restaurer la domination américaine et sioniste sur le pays, mais la Résistance libanaise fera face à tous ces efforts. »
« Depuis ses débuts, le Hezbollah a prêté toute son attention aux intérêts du peuple libanais, au renforcement de la solidarité sociale et politique. Ceci étant dit, le but de la Résistance libanaise était d'affronter militairement Israël. L'intérêt du peuple pour le Hezbollah est dû à sa confiance. Le Mouvement ne le laissera jamais seul. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’aider, mais nous n'avons pas assez de ressources pour résoudre la crise actuelle. Certaines personnes ne devraient pas nous blâmer et négliger le rôle de l’État libanais. »
Concernant la crise du carburant au Liban, il a déclaré que le Hezbollah avait pris des mesures pour importer de l'essence et du diesel d'Iran.
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah a ensuite appelé au procès du gouverneur de la Banque centrale du Liban, le considérant comme l'un des principaux auteurs de la crise actuelle.
Enfin, il a fait allusion à l'attentat à la bombe de l'année dernière à Beyrouth, affirmant que la justice libanaise n'avait pas interrogé les responsables du Hezbollah qui ne figurait pas sur la liste d'enquête.