Fin de la lune de miel sino-turque?

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Fin de la lune de miel sino-turque?

Les représentants de la Chine et de la Turquie ont critiqué leurs positions réciproques sur la Syrie et les musulmans ouïghours devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Les relations sino-turques ont bien progressé au cours de l'année dernière, loin des tensions et avec une coopération dans divers domaines, mais les positions et les déclarations dures et critiques des deux parties ont refait surface et les milieux intérieurs turcs s'inquiètent cette fois de nouvelles tensions pour Ankara, en provenance du front de l'Est. La Turquie, qui a besoin ces jours-ci de se calmer et de réduire les tensions sur tous les fronts.

Selon le journal Al-Quds Al-Arabi, malgré la réticence de la Turquie à entrer dans de nouvelles tensions avec la Chine, alors qu’elle se trouve politiquement et économiquement dans une situation sensible, toutefois, les développements du dossier syrien et la question des musulmans ouïghours ont accru le risque d'escalade des tensions entre Ankara et Pékin. D'autant plus que la question des Turcs ouïghours est d'une grande importance au sein de la société turque et de ses groupes religieux et ethniques, et ils s'attendent à ce que leur gouvernement prenne des « positions acceptables » sur cette question. Dans le même temps, les critiques accusent le gouvernement turc de faire preuve de retenue envers la Chine et de négliger les Turcs ouïghours, pour avoir acheté le vaccin contre le Coronavirus. D'un autre côté, Ankara se trouve obligée de répondre aux demandes et aux attentes de ces groupes.

La Turquie a acheté des dizaines de millions de doses de vaccin à la Chine et a mené à bien une campagne de vaccination à grande échelle en peu de temps. Mais les opposants au gouvernement affirment que la Chine utilise le vaccin comme levier pour faire pression sur la Turquie afin qu'elle mette fin aux activités et aux attaques médiatiques des militants ouïghours sur le territoire turc.

Il y a environ 50 000 Turcs ouïghours vivant en Turquie, qui sont venus dans le pays au cours des dernières décennies et sont actifs contre la Chine, organisant des rassemblements mensuels devant l'ambassade de Chine à Ankara et son consulat à Istanbul.

Mais maintenant que la Turquie a pu vacciner une grande partie de sa population, cela ne peut plus servir de levier de pression sur Ankara, et d'autre part, le vaccin Pfizer et d'autres vaccins sont abondants dans le pays. En outre, le projet de fabrication d’un vaccin national en Turquie a atteint les étapes finales et a pu recevoir des licences médicales.

Ainsi, il y a une semaine, la Turquie a réitéré sa position antérieure en condamnant les actions de la Chine contre les Turcs ouïghours dans la région du Turkestan oriental, et a signé la déclaration de 42 pays contre la Chine à cet égard, accusant Pékin de tenter de changer la culture du peuple du Turkestan oriental et d’emprisonner plus d'un million de personnes dans la région.

Hier, la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU axée sur la question syrienne a donné lieu à une discussion verbale entre les représentants de la Chine et de la Turquie.

Le représentant de la Chine, Wang Quan, a déclaré que la Turquie avait occupé illégalement des parties du nord-est de la Syrie et que l'armée turque avait fermé l'eau aux habitants de la région dans plusieurs zones du nord de la Syrie. Il a appelé Ankara à respecter le droit international et à protéger les infrastructures et la vie des citoyens syriens.

En réponse, l’ambassadeur turc à l'ONU Fereydun Sinerli Oglu a également déclaré que la Turquie ne tirait pas leçon du passé de ceux qui ne respectent pas le droit international lié aux droits de l’homme (en référence aux actions de Pékin au Turkestan oriental).

Il a ensuite tenté d’accuser le gouvernement de Damas et les milices kurdes d’être responsables de la situation actuelle en Syrie, tout en essayant d’acquitter son propre pays.

Cette tension verbale intervient alors que des sources syriennes et turques annoncent la possibilité du lancement imminent d'une nouvelle opération militaire turque à grande échelle dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Selon l'édition turque Turkiye Gazetesi, citant des sources militaires du ministère turc de la Défense, 35 000 militaires turcs et environ 40 à 50 000 terroristes participeront à l'opération militaire. A titre de comparaison, environ 10 000 militaires turcs et environ 25 000 terroristes ont pris part à l'une des plus grandes opérations militaires de la Turquie en Syrie dans le cadre de l’opération « Rameau d'olivier ».

« Les préparatifs d'une opération militaire contre le PKK dans le nord de la Syrie se poursuivent. Les commandants des groupes d'opposition syriens combattant dans les zones d'opérations « Bouclier de l'Euphrate », « Printemps de la paix » et « Rameau d'olivier » ont été convoqués à Ankara. L'opération sera menée dans deux directions principales et une armée de 35 mille personnes, a rapporté l’agence de presse russe Avia.pro.

« L'emplacement et le nombre de soldats qui prendront part aux hostilités sur les fronts de Tel Rifat, Manbij, Ain Issa et Tel Tamar ont été déterminés », rapporte Turkiye Gazetesi.

A en juger par les données de sources syriennes, Damas est prête à mettre en place une armée de 200 mille personnes contre les terroristes et les troupes turques (y compris les formations kurdes - ndlr).

Dans le même temps, compte tenu du déploiement de systèmes de défense aérienne par l'armée syrienne, la partie turque se retrouvera sans couverture aérienne, ce qui compliquera grandement toute avancée dans le nord de la Syrie. Apparemment, l'armée russe sera également prête à intervenir au cas où Ankara attaquerait la Syrie.

 

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