Un attentat a visé mardi l'ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français dont un grièvement, et provoquant d'importants dégâts, selon une source à l'ambassade française.
Une source de sécurité libyenne a affirmé que l'explosion, survenue à 07H00 (05H00 GMT), était due à une voiture piégée.
Selon un correspondant de l'AFP sur place, le bâtiment abritant les locaux de la chancellerie a été fortement endommagé et une partie du mur d'enceinte a été détruite. Deux voitures garées devant l'ambassade étaient complètement calcinées.
Une source à l'ambassade de France a affirmé que deux gardes avaient été blessés, l'un grièvement et l'autre n'ayant que quelques égratignures.
Il ne reste plus rien de mon bureau, a déclaré à l'AFP une employée française de l'ambassade installée dans une villa à deux étages située au coin d'une rue du quartier résidentiel de Gargaresh.
On a entendu une forte détonation à 07H00. C'était une très grave erreur d'installer l'ambassade de France dans notre quartier, a dit l'un des voisins accourus sur les lieux.
Les forces de sécurité tentaient de faire évacuer les lieux et de bloquer le périmètre.
En raison de la puissance de l'explosion, deux villas en face de l'ambassade ont subi d'importants dégâts et les vitres d'un commerce, 200 mètres plus loin, ont été soufflées. La rue devant la chancellerie a été inondée d'eau vraisemblablement en raison de l'explosion d'un tuyau.
Aucune indication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur les motifs ou les auteurs de cet attentat.
En 2011, la France dirigée par Nicolas Sarkozy avait, avec la Grande-Bretagne, a conduit une coalition -relayée par la suite par l'Otan- qui a mené des raids aériens contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi pour aider la rébellion au sol.
Cette opération avait permis de venir à bout du régime de Mouammar Kadhafi tué en octobre 2011 à l'issue d'un conflit de huit mois.
Mais depuis sa chute, l'insécurité est persistante dans le pays, particulièrement dans la région de Benghazi (est) frappée par des attentats et et assassinats ayant conduit les Occidentaux à évacuer la ville. Un attentat contre le consulat américain à Benghazi en septembre 2012 a tué l'ambassadeur et trois autres Américains.
Ces violences sont souvent imputées à des radicaux, pourchassés sous Kadhafi et qui règlent leurs comptes. La sécurité demeure l'apanage de milices dans un nombre de secteurs importants, qu'il faut intégrer dans l'armée ou la police.
A cela s'ajoute un contexte régional marqué par le conflit au Mali où l'armée française est intervenue à la demande des autorités de Bamako, à la suite d'une offensive vers le Sud en janvier.