Le futur Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, a condamné vendredi la frappe américaine de drone qui a tué deux jours plus tôt des Pakistanais dans le nord-ouest du pays.
L'attaque de drone n'était pas seulement une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays, mais aussi une violation du droit international et de la Charte des Nations unies, déclare un communiqué publié par le service de presse du parti de Nawaz Sharif, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
Le tir du drone américain de mercredi était la première action de ce genre depuis les élections législatives du 11 mai, remportées par la PML-N de Nawaz Sharif, qui doit être investi comme Premier ministre le 5 juin.
Le communiqué publié par la PML-N indique qu'un proche collaborateur de Nawaz Sharif a rencontré vendredi le chargé d'affaires américain à Islamabad, Richard Hoagland, et lui a transmis l'opinion du futur Premier ministre sur la frappe de mercredi.
Au cours de son entretien avec le diplomate américain, Nawaz Sharif a exprimé sa sérieuse préoccupation et sa profonde déception, selon le communiqué de la PML-N.
Il a estimé que la frappe, venant quelques jours après un important discours du président Barack Obama sur l'évolution de la stratégie antiterroriste des Etats-Unis, était très regrettable, particulièrement parce que le président (américain) avait parlé du lancement d'une nouvelle politique qui garantirait une plus grande prudence dans l'utilisation de cette technologie des avions sans pilote.
Dans son discours du 23 mai, M. Obama a défendu la légalité des frappes qu'effectuent régulièrement les drones de la CIA dans le nord-ouest du Pakistan.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a répété vendredi que les frappes de drone étaient conformes au droit international, lors d'un point de presse à Washington avec son homologue allemand Guido Westerwelle.
Les frappes de drone dans cette région ont commencé en 2004, sous la présidence de George W. Bush, et leur fréquence s'est intensifiée sous la présidence de Barack Obama.