La justice zurichoise n'autorise pas l'association «al Huda» à donner un enseignement conforme aux préceptes islamiques aux jeunes enfants.
La justice zurichoise confirme le rejet des autorités face à l'ouverture d'une école enfantine islamique à Volketswil. Selon elle, les élèves risquent d'être exposés à des influences pédagogiques idéologiques contraires aux buts de l'école publique.
Le concept proposé par l'association «al Huda» ne marque pas suffisamment de distance entre l'enseignement profane et les contenus d'enseignement religieux, invoque mardi le Tribunal administratif zurichois dans sa décision publiée en ligne. Les enfants risqueraient donc de se voir enseigner surtout des contenus religieux comme base de la vie quotidienne.
Enseignement à contre-courant
Il est «délicat» de ne pas informer les enfants du fait que «certaines visions religieuses ne correspondent pas aux règles actuelles de la société suisse, en matière d'homosexualité ou de relations sexuelles avant le mariage, notamment». En outre, les liens existant entre ce projet et l'organisation islamiste Conseil central islamique suisse sont problématiques, estime la Cour.
Ecole de 15 à 25 élèves
«Al Huda» souhaite créer une école maternelle de 15 à 25 élèves dans un appartement du centre islamique de Volketswil (ZH). Le but de cette école est d'enseigner l'arabe et le Coran, ainsi que de renforcer la cohésion de la communauté islamique. La connaissance de la religion constitue la base de tout ce que les enfants apprennent et vivent plus tard, selon «al Huda».
Recours
L'Office cantonal de l'école obligatoire avait rejeté en mai 2014 la première demande d'«al Huda». Il voyait un lien idéologique étroit entre l'organisation et le Conseil central islamique suisse.
L'association avait alors affirmé qu'elle respecterait les prescriptions légales. Déposant un recours auprès du gouvernement zurichois, elle avait aussi déclaré n'entretenir «aucun lien avec des organisations qui prônent une idéologie».
Le gouvernement cantonal a toutefois rejeté ce recours à la fin de l'an passé. L'exécutif doute que ce jardin d'enfants respecte le plan d'étude, la religion et l'arabe étant les points forts de l'enseignement.