La droite dite modérée sera donc représentée par François Fillon qui a remporté haut la main la primaire de la droite. Selon les analystes, la mobilisation de la gauche française pour faire barrage à Fillon n’a pas eu le résultat escompté.
Le second tour de la primaire de la droite a opposé hier dimanche deux anciens premiers ministre : François Fillon et Alain Juppé. Depuis le premier tour, les sondages n'ont pas cessé de prévoir la victoire de Fillon, lui accordant, dans certains cas, plus de 60% des suffrages. Les résultats sont toutefois allés au-delà de toutes les attentes dans la mesure où François Fillon mène désormais la course avec 66,8% des voix. La mobilisation des sympathisants de gauche française, en dépit de mainte alertes des autorités socialistes, n'a pas changé la donne. Dimanche dernier, les français étaient environ 15% — soit entre 500 000 et 600 000 personnes, d'après les données de Harris Interactive — à avoir pris part à la primaire pour bloquer la candidature de Nicolas Sarkozy. Suite à la victoire de Fillon au premier tour, les sympathisants de gauche se sont déplacés aux urnes, pour empêcher la victoire de ce dernier.
Après l'annonce de sa victoire, François Fillon a appelé à mettre un terme au quinquennat de François Hollande, intervenant. « Ce quinquennat qui s'achève a été pathétique. Il va falloir y mettre un terme (…). François Hollande a abaissé la fonction présidentielle, il faudra la restaurer. Si le peuple français me fait confiance, j'aurai le devoir de renouer le contrat avec lui et de tenir ma charge avec dignité. Je mesure la gravité de la situation et les attentes de nos compatriotes », a indiqué M. Fillon.
Le pro-russe qu'est Fillon passe aussi pour un homme politique mesuré qui pourrait changer la diplomatie trop atlantiste de la France. Sous Sarkozy et Hollande, la France est devenu le bras exécutant de la politique dévastatrice des Etats-Unis dans la région surtout dans son volet syrien. Fillon est partisan d'un dialogue avec Assad, propre à rendre plus efficace la lutte contre les terroristes de Daech.
On le donne comme étant hostile à l'aspect multiculturaliste de la société française et pourtant Fillon est l'homme qui se veut " une politique européenne respectueuse des nations". Selon Karim Pakzad, chercheur à l'IRIS, spécialiste de l'Afghanistan, de l'Iran et de l'Irak, " Fillon considère l'Iran comme un acteur à part entière dans la région et demande par conséquent, une normalisation tous azimut des liens avec ce dernier". Avec Fillon, il existe les lueurs d'espoir de voir la politique de la France et partant de l'Europe et du monde changer de nature au Moyen-Orient
Reste à savoir si les Français sont prêts oui ou non le 23 avril prochain à tourner la page "trop américanisée" que furent les mandants successifs de Sarkozy et de Hollande à la tête de l'exécutif français.