Les États-Unis ont fini par le comprendre tout comme l'Arabie saoudite : Assad ne partira pas. Pourquoi le Liban devra-t-il alors s'obstiner et refuser de normaliser avec son voisin syrien? Le secrétaire général du Hezbollah a d'ailleurs évoqué au cours de son récent discours "les terrains de coopération multiples" qui existent entre les deux voisins et qui pourraient booster leur économie respective. C'est en ce sens que deux membres du cabinet libanais se sont rendus à Damas. Et ce déplacement est la première visite de ce niveau depuis le début de la crise en Syrie il y a six ans.
Une délégation libanaise avec en tête les ministres de l'Industrie et de l'Agriculture s'est rendue hier mercredi 17 août en Syrie pour participer à la Foire internationale de Damas.
En réponse à l'invitation d' Adib Mayali, ministre syrien de l’Économie, le ministre libanais de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan et son collègue de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter se sont rendus en Syrie. Des dizaines d’hommes d’affaires et d’activistes économiques accompagnent également ces deux ministres libanais.
Ces deux ministres libanais se sont déplacés en Syrie en dépit de l’opposition affichée par le courant pro-saoudien du 14 mars mais ils ont bénéficié du feu vert du Premier ministre pro-saoudien du Liban, Saad Hariri. Ce qui, selon les analystes, constitue un pas en avant.
Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah avait mis l’accent dans son récent discours sur l’importance d’une coopération économique entre Beyrouth et Damas, coopération qui pourrait se greffer sur un fond sécuritaire dans la mesure où les deux États ont un seul et même destin sécuritaire. La victoire du Hezbollah sur les terroristes à Ersal, dans l'est du Liban, pourrait constituer un prélude à la normalisation des relations de part et d'autre, estiment par ailleurs les commentateurs.