L’annonce d’un référendum par Massoud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan, le 7 juin 2017, était restée en marge des informations centrées à l’époque sur la libération de Mossoul et la crise du Qatar.
Les partisans de ce référendum prétendent qu’après 2014 et la coopération des peshmergas dans la lutte contre Daesh, les Kurdes jouissent d’un plus grand pouvoir et d’une bonne réputation.
La Turquie, opposée à ce référendum, finira par donner la priorité à ses intérêts économiques sur l’intégrité territoriale de l’Irak.
Les forces irakiennes sont actuellement occupées à lutter contre Daesh mais la fin des combats pourrait empêcher les minorités kurdes de décider de façon unilatérale.
Ce référendum est contraire à la Constitution de l’Irak et illégal, car il est organisé aussi dans des régions non kurdes, et ne sera pas reconnu par les pays voisins. De plus les sanctions imposées par l’Iran, la Turquie et le gouvernement central, risquent d’étouffer un jeune gouvernement et les partis de la région doivent aussi arriver à un consensus ce qui n’est pas le cas sur cette question.
Ce référendum se tient non seulement au Kurdistan, qui comprend les provinces d'Erbil, de Souleimaniyeh et de Dohouk, mais aussi dans des zones disputées avec le gouvernement central irakien, occupées par les forces kurdes lors de la lutte contre Daesh comme la riche province pétrolière de Kirkouk habitée aussi par des Turcs, et les régions de Ninive, de Dyala et de Salaheddine.
Seul le régime sioniste a apporté son soutien à l’indépendance du Kurdistan contrairement au gouvernement américain qui s’y est apparemment opposé bien que les déclarations et la politique de l’administration américaine soient parfois en opposition.
La déclaration d’indépendance est la décision la plus dangereuse que pourrait prendre Massoud Barzani car un gouvernement que les pays voisins et le gouvernement de Bagdad ne reconnaitront pas, aura peu de chance de survivre.
Massoud Barzani se servira probablement du résultat du référendum pour obtenir plus de Bagdad et sera obligé de discuter avec Bagdad au sujet des revenus pétroliers de Kirkouk.
Ce référendum pourra aussi être la raison de la poursuite de l’état d’urgence et de la présidence de Massoud Barzani qui avec ses partenaires, sera responsable de tout ce qui pourrait arriver aux Kurdes de la région.