Huit ans après sa mort, Yasser Arafat doit être exhumé mardi à Ramallah pour permettre que des experts internationaux, dont du CHUV, pratiquent des prélèvements sur la dépouille. Il s'agit de déterminer si le dirigeant historique palestinien a été empoisonné au polonium.
Cette procédure, qui fait suite à l'ouverture d'une instruction judiciaire en France pour assassinat, sur plainte déposée par la veuve, Souha Arafat, devrait durer "quelques heures" selon le président de la commission d'enquête palestinienne Taoufiq Tiraoui.
Les experts français, suisses (de l'Institut de radiophysique du CHUV) et russes prélèveront des échantillons sur la dépouille. Puis la tombe sera refermée et une cérémonie militaire organisée pour "respecter celui qui est un symbole pour le peuple palestinien et pour le monde entier", selon M. Tiraoui. Les prélèvements seront ensuite analysés dans des laboratoires des trois pays impliqués, les résultats devant être connus dans plusieurs mois.
La tombe d'Arafat est située dans un mausolée construit dans l'enceinte de la Mouqaata, le quartier général de la présidence de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie). Fermée au public depuis le début des travaux d'excavation mi-novembre, elle est dissimulée derrière des bâches de plastique bleue et un périmètre de sécurité a été instauré autour du complexe.
Sleon, l'opération se déroulera dans un strict huis clos, en présence des trois juges français chargés de l'enquête, mais le mutisme règne autour d'une exhumation hautement sensible politiquement et symboliquement. Une conférence de presse des responsables palestiniens est prévue en fin d'après-midi.
Yasser Arafat est mort à 75 ans le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire de la région parisienne, où il avait été transféré avec l'accord d'Israël qui l'assiégeait depuis plus de deux ans à la Mouqataa. Aucune information médicale claire sur les causes de sa mort n'a jamais été publiée, et nombre de Palestiniens accusent Israël de l'avoir empoisonné, ce que l'Etat hébreu a toujours nié.